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samedi 4 octobre 2025

Klone au Motocultor 2025

Guillaume Bernard (guitares)

Storyteller

Why not ?

L'interview avec Klone, groupe majeur de la scène progressive française, se fera dans un endroit cozy, à l'écart du bruit assourdissant du festival et des mouvements incessants de l'espace presse. Un lieu privilégié pour un groupe qui dégage de la sérénité sur scène, en interview et aussi dans le processus de composition de son futur album. Alors merci à Guillaume d'avoir permis à Horns Up de jeter un oeil dans les coulisses de Klone, avant de monter sur scène.

***

Alors comment se passe cette tournée ?

La tournée se passe bien. On est plutôt en mode repos pendant les vacances. On a eu deux fest en juillet, deux fest au mois d'août. On reprend les dates au mois de septembre. On a fait le gros de notre tournée à la sortie de l'album qu'on a fait avec pas mal de dates en France notamment avec The Old Dead Tree et on a fait une tournée en Europe aussi avec un groupe qui s'appelait KingCrow, un groupe italien qui était dans un genre un peu à la Leprous. Ça s’est bien passé. J'ai déjà commencé à bosser sur le prochain disque. Je profite de mon été parce que je bosse pour Klonosphere aussi. Du coup, on est en vacances totales pour plein de trucs. Je me suis mis à fond dans le maquettage de compos qu'on vise à enregistrer l'année prochaine, commencer à enregistrer l'année prochaine.

Ok, donc enregistrement 2026 et sortie prévue en 2027 ?

Soit fin d'année 2026 ou soit... On va voir. Ça dépend de plein de trucs puisque là, on se retrouve sans maison de disques. On a fini tous nos contrats avec lesquels on travaillait. Pelagic, c'est fini. C'est bien, d'ailleurs, que ça soit fini. On avait K-Scope aussi avec qui on bossait avant, mais on a terminé, on avait deux disques à leur rendre et on a fini nos contrats. Donc, il faut qu'on refasse de la musique pour éventuellement renégocier les contrats. Et on se pose aussi la question de : où, quoi, comment on sort le truc, est-ce qu'on passe encore par des labels ou pas.

Est-ce que c'est une pression supplémentaire que vous aviez anticipée ?

Non, au contraire, ça enlève de la pression de ne pas avoir de label avec une deadline. On est face à nous-mêmes au niveau des délais. C'est un peu compliqué, mais l'album qu'on a rendu à Pelagic, c'était des morceaux qui dataient pour moi d'une dizaine, quinzaine d'années. Du coup, perso, je n'ai pas enregistré de nouveaux sons depuis 2019. Les gens vont dire que vous sortez souvent des disques, mais moi, le Meanwhile qu'on a sorti, je ne sais plus quelle année, il date de 2019. J'avais déjà même commencé un peu à le bosser avant. Je suis plutôt pressé de sortir du nouveau son parce que le dernier disque qu'on a sorti, c'est des morceaux qu'on aime bien, mais qui sont pour moi des travaux non terminés qui étaient aussi censés aider à clôturer un contrat de maison de disques dans un laps de temps court qui nous était donné.

D'accord. Retravailler des choses que tu avais mis de côté, ça a représenté un effort ou quelque chose que tu n'avais pas envisagé ?

Ce qui était cool, c'est que c'était les premiers morceaux qui étaient plus prog et calmes de Klone, puisqu'à l'époque, si on les avait sortis, ça aurait été clairement avant Here Comes the Sun, qui est notre album qui a commencé à faire un virage un peu plus atmosphérique. À l'époque, je les trouvais trop calmes pour Klone. Quand on a voulu assumer un truc plus calme, j'avais déjà ces morceaux, mais qui commençaient à dater. J'avais commencé déjà à bosser sur du nouveau et j'avais besoin de fraîcheur pour me motiver. C'était cool parce que c'est des morceaux qu'on aimait bien, mais qu'on n'avait pas pris le temps de bien finir. Je les avais mis de côté. Ce n'est pas que je ne les aimais pas, mais il y avait des nouveaux trucs qui sortaient, qui commençaient à voir le jour. On s'est dit : autant se fixer sur du nouveau son. Et puis, au final, par contrainte en partie, parce que je pense que peut-être qu'on ne les aurait pas sortis si on n'avait pas eu cette contrainte de Pelagic. Le truc, c'était de leur donner des morceaux parce qu'on savait que le disque ne serait pas très travaillé. On s'est dit : comme on sait qu’ils ne vont pas faire grand-chose, au moins, nous, on ne sera pas déçus de s'être investis à fond. D'accord. On ne va avoir passé énormément de temps parce que j'ai mis moins de temps que ce que je mets sur du nouveau matériel, vu qu'il y avait déjà la musique qui était prête à 90%.

Par rapport à ça, j'ai deux questions. Par rapport à cette histoire de maisons de disques, je ne sais pas si tu connais le groupe Archspire, qui est un groupe de tech death canadien.

Non, je ne connais pas.

Ils se sont séparés de leur maison de disques, qui était une grosse maison de disques type Season of Mist. Ils ont fait un kickstarter. Est-ce que c'est un modèle qui pourrait éventuellement être... ?

On a déjà fait ça dans le passé avec Klone, parce qu'on s'est retrouvé plusieurs fois sans label et du coup, on faisait des précommandes juste par Ulule à l'époque. On a fait ça pour deux, trois disques au moins. C'était cool de le faire. À l'époque, ça allait. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, faire ça, c'est un peu moins bien vu qu'il y a une période et que les gens ont été sur-sollicités par ce système qui est quand même cool en soi pour l'auto-production. Et on se pose la question. Pour l'instant, on n’a pas opté pour ça. On a mis des sous de côté du groupe, de ce qu'on a géré sur des ventes de merch, etc, pour pouvoir financer déjà l'album et se mettre à enregistrer sans avoir de pression de savoir comment on allait s'en sortir. Et une fois qu'on aura le truc fini, on pourra... Je ne m'inquiète pas parce qu'on a déjà des propositions de label. Si on veut vraiment un label, on peut rebosser avec soit K-Scope, soit des maisons de disques plus grosses qui nous ont déjà approchées. Et même d'autres avec qui on a déjà bossé dans le passé, comme Season of Mist, je sais déjà d'avance qu'ils ne seraient pas contre travailler avec nous.

Est-ce qu'il y a un critère de choix qui vous amènerait vers une maison de disques ou une autre ?

Le critère humain, le critère d'avoir des gens qui existent. C'est-à-dire que quand tu communiques avec des gens, d'avoir des réponses derrière. Tu vois, Pelagic, ce n'est pas évident d'avoir des réponses. Ça peut être très long des fois. Ça devient un peu la problématique dans ce milieu. Tout le monde est sous l'eau. C'est un mot qui vient souvent : Je suis sous l'eau. Tout le monde est sous l'eau. Même quand tu as besoin de trucs urgents. Dans l'environnement qu'on a, nous, on entend souvent ça et en fait, tu te sens un peu seul des fois. C'est pour ça que des fois, je me dis : Quitte à se sentir seul, autant y aller à fond, travailler avec des distributeurs uniquement pour la mise en bacs, faire des choses qu'on ne peut pas faire, nous, logistiquement, parce que c'est trop contraignant. Moi aussi, je veux faire ma promo pour la France, je peux m'en démerder. Je l'ai déjà fait, même avec Pelagic, c'est moi qui l'ai fait pour 2016. K-scope, pareil, j'ai trouvé aussi à la faire parce que c'était plus simple pour moi. On va voir. Pour l'instant, je n'ai pas d'idée fixe, mais par contre, j'ai discuté avec pas mal de groupes qui sont sur des labels et quand tu n’es pas chez eux, tu as l'impression que c'est la fête, etc. En général, à chaque fois que tu discutes avec des groupes de comment ça se passe. Il y a toujours des déceptions, il y a toujours des points positifs et des points négatifs. Et en fait, il faut faire la balance entre tout ça pour s'y retrouver au mieux. Et puis, que la musique soit défendue et que le projet puisse se développer. Parce que si tu travailles avec des gens qui ne sont pas investis, tu peux vite te retrouver coincé, voire ça peut même te faire capoter un groupe.

Et justement, puisqu'on parle de musique, la direction du prochain album, est-ce qu'elle est déjà imaginée ?

Oui, parce que j'ai déjà huit, neuf morceaux, donc ça donne déjà le ton. J’ai envie de dire, c'est du Klone, de la musique atmosphérique, il y a quelques gros riffs, il y a des trucs... On n'a pas encore les lignes de voix. Je ne sais pas comment le dire, mais oui, je suis content. En tout cas, des morceaux que je suis en train de faire. Je suis plutôt confiant. J'ai réussi à faire des trucs assez variés, en tout cas entre les morceaux. Que ça fasse un rendu assez critique. Après, c'est un gros morceau pour moi. Une fois que j'aurai la ligne de voix, on y verra beaucoup plus clair sur la force ou le potentiel d'un titre. Je suis content de la direction que ça prend. Après, on n'est pas dans la recherche de faire une révolution sonore. On a déjà créé nos codes dans le style qu'on pratique et on essaye d'affiner ce qu'on a commencé à construire. Je suis plus dans ce style et je ne vais pas faire de la techno, faire du hardcore. Ça n'aurait pas de sens. Je suis coincé dans ce qui sort naturellement de moi au moment où je crée.

Tu dis « coincé » comme un regret...

Mais oui, coincé par mes propres mécaniques. Mes façons de penser. Juste, je sais que je fonctionne d'une façon, que je ne suis pas à trop réfléchir à ce que je vais faire. Donc, si j'ai une idée qui me vient et qu’elle me plaît, je ne me pose pas de questions, je vais au bout de mon idée. Et je suis pas là à me dire : Ouais, faudrait que je fasse peut-être un truc un peu plus machin, un peu plus comme ça. Après c'est l'esthétique qui change, mais les notes, c'est les notes, la rythmique, c'est la rythmique, il y a un processus, une façon de faire. Je ne me mets pas de contraintes, mais naturellement, elles s’imposent d'elles-mêmes.

En lisant un peu la page Insta, j'ai vu dans votre description qu'il y avait marqué « musique métal introspectif ».

Ce n'est pas nous qui avons créé ça, c'était K-Scope à l'époque qui nous a mis cette étiquette-là. Nous, on a copié bêtement ce qui avait marqué dans la bio qu’ils nous avaient faite. On ne s'est pas posé une question. Mais pourquoi pas ? Quelque part, ça fait écho à ce que pas mal de gens me disent, parce que sur le disque comme Le Grand Voyage, etc, il y en a plein qui nous ont dit que ça leur faisait beaucoup de remise en question ou aider réfléchir sur eux-mêmes, etc. Donc c'est plutôt cool.

C'était plus un effet que vous voulez déclencher qu'une posture du type : je vais fouiller au plus profond de moi-même, en tant que musicien ?

Ouais, il n'y a rien de fait exprès. C'est mon processus naturel, il est de création, il est comme ça. Et ce n'est pas contrôlé. C'est juste que je fonctionne comme ça et par défaut, c'est ce qui va se passer.

Sur The Unseen, il y a une chanson qui fait un lien avec les enfants. Je pense que c'est un thème qui n'est pas commun dans le metal. Comment tu en es arrivé là ? Est-ce que tu as eu des retours de gens ? Parce que là, par exemple, quand on est dans un festival comme celui-là, on voit la présence quand même de cette génération-là.

C'est marrant que tu me parles de ça, parce que j'ai rematé sur la vidéo il n’y a pas longtemps les commentaires et j'ai vu qu'il y a plein de gens qui disent... On a vu qu'ils disaient : Ouais, c'est un peu plat, machin, les gars. Puis, tous ceux qui ont des enfants, on fait : Putain, moi, j'ai des enfants et je comprends tout à fait ce que ça veut dire. Quand on a écrit le texte, c'est Yann. Yann, il a eu deux enfants. C'est ses deux enfants, d'ailleurs, qui apparaissent dans le film qui a été monté. Ça lui a créé ces choses. Et moi, j'ai une petite aussi qui va avoir un an demain. Donc, ça me parle aussi. Ce qu'il a écrit là-dessus, le texte, etc. Moi, je me sens concerné. Je pense que n'importe qui, qui est parent, en tout cas, va se sentir concerné. Et en effet, c'est clairement dans le metal, pas un truc que j'avais vu plus que ça comme sujet abordé : l'amour pour ses enfants, léguer quelque chose de la vie aussi, du plaisir d'avoir un but, de donner un but à sa vie. Quand tu as fait un enfant, ça te redonne un boost. Je vois ça comme ça, en tout cas. Ça donne un genre de sens. Je vois plein de gens qui aujourd'hui disent : je ne veux pas avoir d'enfant. Je me dis parce qu'ils trouvent ça égoïste d'avoir un enfant par rapport au moment où ils le vivent. Et en même temps, je me dis : à la sortie de la guerre, on aurait pu se dire en 39-45, n'importe qui peut se dire aussi que faire un enfant aujourd'hui, c'était quelque chose de compliqué. Puis, il y a toujours un moment où c'est la crise, il y a toujours un moment où il y a une guerre, il y a toujours un moment où c'est... On s'en sort plus si on réfléchit comme ça. Au contraire, je trouve que ce n'est pas égoïste, c'est au contraire parce que quand tu as un enfant, tu deviens beaucoup moins égoïste parce que tu donnes tout, tu fais tout pour ton enfant et au contraire, ça t'apprend à devenir encore moins égoïste.  Il y a le côté désintéressé, altruiste.

Je pensais aussi au travail en acoustique que le groupe a fait. Est-ce que vous avez dû réécrire des choses, revoir, ou préparer la tournée d'une façon différente de la version électrique ?

Ouais, juste sur la dynamique du set live, puisqu'en acoustique, tu as beaucoup plus de nuances à mettre en œuvre pour avoir un truc cool. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on a réussi à apprendre à jouer pas fort. Et apprendre aussi à faire bourriner, à rendre presque électrique un truc qui est acoustique, dans l'intention de jouer, que tu n'hésites pas à gratter les cordes comme des cons pour qu'il y ait la hargne qui sorte dans la façon de jouer. Et après, dans la compo, je vais te dire non, parce que je fais déjà tous mes morceaux à la folk de base. Par flemme de brancher ma guitare électrique. C'est horrible, mais vraiment, c'est vraiment ça. Du coup, je sais que quand je fais de la folk, si ça marche bien sur la folk, en général, j'arrive à m'en sortir sur l'électrique. J'aime bien éviter de mettre trop de distorsion sur les choses parce que je n'aime pas tout ce qui va écraser trop. Même s'il y a certain disques de Klone qui sont à mon goût un peu trop écrasées, je sais que j'aime bien respecter cette dynamique de jeu et plus tu mets de la disto, plus ton son il s'écrase et quand tu as beaucoup de disto sur ton son, que tu joues pas fort ou fort, tu as le même volume qui sort quasiment et c'est pas... Je n'aime pas trop ce côté.

Est-ce que ça t'a donné peut-être envie d'autres expérimentations en termes de musique, d'instruments ?

Oui et non. Je dis ça parce que je pense à un morceau que je suis en train de faire que j'ai composé avec une harpe. Ce n'est pas une harpe que j'ai jouée, mais j'avais un son de harpe avec un plug, je ne sais plus ce que c'était. J'étais avec mon synthé en train de jouer des trucs comme si je jouais de la guitare. De chercher des idées sur un piano, ça me change un peu mes habitudes de guitariste. J'ai fait tout un morceau à la harpe comme ça, que j'ai réadapté après en guitare. J'ai fini mon morceau, j'ai mis des batteries après avoir mis la harpe en solo, avec tous les arrangements. Après, j'ai repris la gratte et j'ai essayé de rajouter des choses ou d'en enlever par rapport à ce que j'avais mis en élément de harpe. Ça permet de changer mes façons de composer. Au final, je me suis tellement retrouvé sans faire exprès avec mes accords un peu habituels, parce que ça sonnait bien.

La harpe apparaît quand même dans le morceau final ?

Oui, et au final, j'ai contacté une harpiste qui va jouer certaines parties qu'il faut que j'affine. En fait, j'ai fait la harpe, après, j'ai fait la guitare. Maintenant, je sais ce que je veux à la guitare et ce que je veux à la harpe. Il faut que je dissocie quels sont les thèmes qui sont à la harpe, quels sont ceux à la guitare. Tout fonctionne. Oui, ça marche bien parce qu'on l'a déjà fait sur un vieux disque de Klone, sur All Seeing Eye qui est sorti en 2008. Tu as un interlude qui est à la harpe, avec de la harpe qui enchaîne sur un morceau et tu as aussi un refrain où il y avait des arrangements qui étaient fait par une harpiste. J'ai toujours rêvé depuis que je fais de la musique, je voulais faire de la harpe. Ça coûte cher. Je n'ai jamais fait de harpe et j'ai toujours aimé le son de cet instrument. J'ai fini par faire de la guitare classique. Ça se rapproche un petit peu du son. C'est une façon de revenir à quelque chose que j'aurais aimé faire plus jeune, mais que je n'ai pas pu faire. J'aime beaucoup la harpe. Ça dégage quelque chose. Je suis content de réussir à en mettre qui n'a pas tant que ça dans la musique metal.

Oui, ce n’est pas un instrument commun. Finalement, dans le groupe, vous aimez bien faire des choses peu communes : la harpe, le thème des enfants, etc.

Ouais. Sans forcément que ça soit volontaire. C'est sûr. Après, ça reste égoïste parce que c'est dans le sens où on veut se faire plaisir. Il n'y a pas un but précis derrière, à part nous satisfaire.

Tu parlais de 2008, donc c’était il y a un moment. Vous êtes présents sur la scène metal française depuis longtemps. Vous avez le pied dans pas mal de choses. On parlait de la nouvelle génération. Est-ce que depuis toutes ces années, tu as vu quelque chose qui évoluait, qui changeait, que ce soit dans les acteurs, plutôt dans les coulisses, ou plutôt dans le public, chez les gens que vous rencontrez ?

Le public, non, parce que nous, on n'a pas un public qui est très jeune. On a plutôt un public de notre génération, voire plus vieux. On n'a pas beaucoup de jeunes qui viennent aux concerts. On fait clairement une musique pour vieux. Enfin, vieux, je me mets dedans. Non, ce que je vois, c'est... J'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de nouveaux groupes qui arrivaient sur la scène. Et puis là, depuis deux, trois ans, je vois plein de groupes qui font une musique plus moderne, mais qui est très riche et qui est très créative. Je pense à Ashen et des groupes comme ça. On n'a pas du tout les mêmes influences, moi je ne suis pas fan de Linkin Park et tout, ce n'est pas des trucs qui m'ont touché. Je ne me ressens pas là-dedans, mais je vois en tout cas toute cette génération qui arrive et qui s'en sort. Sectaria aussi, un groupe de Marseille. Bizarrement, on a l'impression qu'il n'y a clairement pas grand-chose pour moi d'intéressant pendant très longtemps. Là, il y a toute une scène, Azelma aussi, des jeunes qui font un truc plutôt brutal. Ils sont plutôt influencés par les trucs death et un peu old school. Ils tiennent à faire des albums complets et pas des singles. C'est un peu comme nous, on faisait à l'époque. Je suis assez étonné de cette scène qui arrive en plus de la scène moderne. C'est certainement des groupes comme Gojira qui ont dû un peu ouvrir les chemins. Je vois que le renouvellement du public va peut-être arriver prochainement. J'ai l'impression qu'on a une phase où tout se passait pas trop mal. Il y a eu un creux, c'est retombé, puis ça remonte. J'ai l'impression qu'il y a des vagues comme ça qui se créent. Pour la création, y a de nouveaux motivés qui arrivent, c'est cool.

Peut-être une dernière question. le Motocultor,  est-ce que c'est un festival avec lequel tu as un lien particulier ?

Un minimum parce que la première fois qu'on l'a fait c'était en 2011 donc on a dû faire les toutes premières éditions genre les... sur les deux trois premières, je sais plus, je vois le site de l'époque, on l'a fait aussi deux trois fois avant sur les autres sites, c'est la première fois qu'on vient sur ce nouveau site-là. Et ouais, j'ai des souvenirs des toutes les dernières fois où on les a faits. Y avait beaucoup de monde qui était venu nous voir en live et sous la tente qui était blindée. On a vu le truc évoluer quoi, sur ce festoche. Encore plus qu'au Hellfest où en plus le site a changé à chaque fois et... Ouais, j'ai des bons souvenirs. La dernière fois qu'on a joué, on était surpris à quel point c'était blindé sous la tente. On disait genre, ah ouais, putain. Bon bah, ça va. La musique porte ses fruits, tu vois, le travail aussi surtout. On voit qu'on a réussi à avancer. Là, on est sous le chapiteau, on joue à 20 heures, c'est quand même cool aussi. On va voir comment ça va se passer ce soir, je ne sais pas qui c'est qui joue en même temps que nous, mais... Je crois que je n’ai même pas regardé. Je ne sais pas ce que c'est, mais je ne m’inquiète pas trop normalement. Les gens ont quoi te faire plaisir avec des styles différents. Non, c'est cool, on est content d'être là et de découvrir le site aussi qu'on ne connaissait pas. J'aime bien les trucs où on est un peu à l'abri du bruit à fond. Le son trop fort et tout, et là, tu arrives, tu fais cool, parce qu'on s'attendait à se prendre le bruit de fond, tout le temps.

Oui, c'est le bruit non-stop, ça finit par fatiguer.

Ouais, ça va, on l'entend un peu, mais un petit tapis de basse, C'est cool.

Et alors, du coup, on peut s'attendre à quoi pour un concert de Klone ? Moi, je ne vous ai jamais vus donc...

Ah oui ! Ah ouais d'accord. Ecoute, j'aurais envie de te dire... Ce soir, c'est un peu particulier parce qu'en fait, d’habitude, on a des vidéos et des écrans dans le clip que t'aimes bien. Normalement, ça fait plaisir en fond de scène. Et en fait, ici, on n'a pas pu avoir d'écran ou alors ça coûtait plus cher que le prix du cachet, la location du truc. Il m'a dit : Ouais, si vous voulez, on peut en louer un, ça coûte je ne sais plus combien. Je me suis dit : oui mais non, on ne va pas se foutre dans la merde non plus. Donc, bah du coup, ça sera brut ce soir, il n'y aura pas d'image pour fausser la musique, on va dire. Ce sera sur un truc... Écoute, le set est rodé. On joue trois morceaux du dernier album sorti chez Pelagic et puis on a pioché après dans les trois, quatre derniers disques. On joue que 50 minutes donc c'est un peu délicat avec les morceaux sont longs de faire un truc complet mais je n’ai pas envie de t'influencer, tu verras bien ce que ça va donner mais on fera ce qu'on peut pour que ce soit cool quoi. C'est un peu notre date, on n'a pas répété ça arrive souvent comme ça. Morgan il habite vers Annecy, nous, on est sur Poitiers où c'est pas simple de se rencarder pour faire des répètes mais après le set on l'a joué, des fois on joue mieux quand on n'a pas répété que quand on a trop répété avant donc mais ouais t'inquiète pas trop. Sinon sois juste prêt à être indulgent si jamais.

Je suis sûr que tout ira bien ! On peut avoir confiance. Ok, c'était très cool d’échanger avec toi. Merci énormément et bon concert.

Merci, merci, c'était vraiment cool. Et on se retrouve sur scène !

 

Mille mercis à Guillaume pour son accueil et ses réponses, à Angie et Elodie d'avoir permis cette interview.

Crédit photo : B Delacoux