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mercredi 27 juin 2012

Pro-Pain

Jonas Sanders (Batterie)

U-Zine

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L'occasion était trop belle! Quand on vous propose d'aller à la rencontre d'un de vos groupes cultes, qui plus est quand ce dernier est en studio pour mettre en boîte son nouvel album, 'Straight To The Dome', le 14ème pour Pro-Pain. Voici donc une rencontre en direct du Little Creek Studio en Suisse, avec Jonas Sanders, nouveau batteur du groupe, qui nous en dit un plus le concernant et sur ce nouvel album à paraitre en septembre prochain.

NDLR : Retrouvez également une interview de Gary Meskil, chanteur/bassiste, réalisée le même jour, en version française et anglaise, ainsi qu'un studio report agrémentée de quelques photos.

Salut Jonas !
Tu es donc le nouveau batteur de Pro-Pain. Avant de parler du groupe et de ton arrivée, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?


J’ai donc rejoins Pro-Pain en octobre dernier, fin 2011. A la base pour une tournée, c’était un peu mon test, mon audition. Donc voilà je viens d’arriver, c’est tout neuf.
Mais j’ai commencé la batterie assez tôt puisque je suis issu d’une famille de musicien. Mon père m’a foutu derrière les fûts un peu par obligation parce que je tapais sur tout ce que je trouvais et que je dérangeais plus qu’autre chose. (Rires) Donc un jour il m’a dit "Viens on va essayer, mets-toi derrière la batterie et on va voir ce que ça donne". Y’a toujours eu des groupes qui répétaient à la maison donc y’avait une batterie sur place, c’était facile. Puis j’ai eu un parcours assez standard, j’ai fais 10 années d’académie en sautant 3 ans et je suis par la suite entré au conservatoire en tant qu’élève libre à l’âge de 15 ans pour 2 ans. Par la suite j’ai étudié le jazz au conservatoire de Bruxelles, en école supérieur. J’ai fais 4 ans, il me reste un an à faire mais j’ai dû mettre ça un peu de côté étant donné que Pro-Pain est arrivé et qu’ils m’ont proposé un chouette deal. Je me suis dit qu’on ne vivait qu’une fois et j’avais envie de vivre le rêve, partir en tournée, en tour bus, headliner… Se retrouver en tête d’affiche c’est quand même quelque chose de chouette, de vraiment différent. J’ai déjà tournée par le passé avec des groupes comme Komah, Resistance ou même Emptiness, 3 groupes dans lesquels je joue encore mais forcément mon calendrier s’arrange en fonction de celui de Pro-Pain.

On abordera de nouveau certains de ces sujets dans un moment.
En termes de goûts musicaux j’imagine que ça tourne plus dans le metal que le hardcore ?


A la base ouais c’est plus metal, c’est même plus prog en fait ! J’ai commencé par écouter du rock progressif avec mon père, toujours, qui est à la base de tout avec la musique. Des groupes comme Genesis, Yes, des vieux trucs de rock genre Deep Purple, Led Zeppelin, The Who… voilà mon éducation de base. Puis j’ai un peu dérivé, toujours dans le prog, mais plus dur avec Dream Theater, Symphony X, Angra… J’ai monté mon premier groupe à 14 ans, Dark Sensation, avec un pote sur Bruxelles. On a quand même fait 10 années de concerts, et justement on a joué avec Pro-Pain, enfin quasi tous mes groupes ont tournés avec Pro-Pain (Rires). C’est un peu une belle histoire !
Donc voilà, mes goûts sont très metal, metal au sens large, ça m’arrive d’écouter du black ou du death mais aussi du jazz vu que je l’ai étudié, mais aussi du classique de part ma formation. J’écoute encore tout ça mais beaucoup moins vu que je n’ai plus la contrainte des examens, des auditions… J’aime beaucoup le stoner aussi genre Queen Of The Stone Age, les Foo Fighters… Puis ce sont de bonnes références niveau batteurs ! Y’a aussi Them Crooked Vultures, le groupe avec Dave Grohl, John Paul Jones, l’ancien bassiste de Led Zep et Josh Homme. Ce genre de groupe a une grosse influence sur moi. Puis le hardcore est aussi là bien évidemment. Puis maintenant avec Pro-Pain j’en apprends tous les jours, avec ces gars là qui ont vécu les belles années du hardcore. Je découvre plein de groupe, pas mal de punk aussi, qui est l’essence du hardcore. Donc voilà ils m’en apprennent vraiment beaucoup. C’est une scène qui me plaît, dans laquelle il y a un vrai message. Le démonstratif et la prouesse technique sont mis de côté, c’est plus la rage, le message… Ils sont très fiers de ça et ça revient souvent.

Tu nous disais que t’étais arrivé dans Pro-Pain pour dépanner pour une tournée mais quand définirais-tu vraiment ta date d’arrivée dans le groupe ?

Je dirai en août 2011, 2 mois avant de commencer la tournée. On a discuté, on s’est échangé quelques mails. Gary m’a envoyé le set en me disant qu’on allait commencer par la tournée et qu’on verrait où ça nous mène. Mais voir aussi si moi, de mon côté, ça me bottait, étant donné que je faisais encore des études à ce moment là.

Y’a eu beaucoup de changements de line-up dans Pro-Pain. As-tu une idée des raisons qui ont poussé Gary à intégrer pour la première fois un Européen dans le groupe ?

Par réellement en fait. Ça c’est juste fait par la force des choses, on a beaucoup tournée ensemble, le côté social fonctionnait très bien, on a toujours beaucoup discuté dans le bus, le soir, tard, souvent lui et moi, ou lui, Pete (Stage Manager) et moi. A priori il s’est passé quelque chose, Gary a bien aimé ça. On en discutait hier, ça paraissait un choix assez clair pour lui parce qu’il aimait bien mon jeu, et le fait que je sois assez polyvalent étant donné que mes 3 groupes ont des styles différents et qu’il m’a vu joué en support de Pro-Pain avec chacun d’eux. Donc voilà il a été séduit je présume et ça paraissait assez clair pour lui.

En tant qu’européen, penses-tu pouvoir apporter un plus au groupe, en terme d’exposition sur le continent via tes contacts, ton réseau ?

Je ne pense pas qu’ils en aient réellement besoin ! (Rires)
Pro-Pain a un nom et des années d’expériences. Sa fan base est là depuis toujours et sera fidèle pendant encore quelques années. Donc je ne sais pas si je vais amener de nouveaux fans mais j’espère, on verra ! C’est un peu tôt pour le dire, il n’y a pas eu d’annonce officielle me présentant comme le nouveau batteur. Là avec l’album, les projets qui se dessinent et les futures tournées ma tête va apparaître de plus en plus et on verra où ça nous mènera. Mais j’espère ! J’espère que j’arriverai à trainer d’autres gens, des chevelus pourquoi pas ? Un peu de diversité dans notre public ça serait pas mal ! Essayer de séduire une scène un peu plus metal. L’album est très varié, y’a un retour aux sources mais y’a aussi pas mal d’influences thrash, pas mal d’influences metal avec l’arrivée d’Adam, le nouveau guitariste. Lui et moi avons un peu la même histoire, on a baigné dans la musique très jeune, avec des parents qui étaient derrière lui. Et bizarrement on a un peu les mêmes influences mais avec quelques années de décalage, on a sept ans d’écart.
Mais j’ai pas vraiment pensé à cet aspect là en fait, moi je suis juste content d’être là. C’est peut-être un début, c’est peut-être là que je m’arrêterai mais j’espère que ça m’amènera d’autres choses aussi. Pourquoi pas à la manière de Dirk Verbeuren, faire des Master Class, pouvoir vivre de mon art et m’asseoir sur autre chose que juste Pro-Pain. Avoir une petite assurance quand je rentre à la maison, pouvoir donner des cours…

Pro-Pain existe depuis plus de 20 ans, toi tu étais très jeune quand le groupe s’est formé. Quelle a été la réaction de tes potes, et de ton entourage de te voir rejoindre ce monument du hardcore ?

A la base les influences de mon groupe Dark Sensation étaient Pro-Pain et Hatesphere. Un truc genre power/thrash/core, un truc assez "jump", facile et méchant. On n’avait certes pas l’idée du message comme peut l’avoir le hardcore mais j’ai toujours été fan de Pro-Pain, sans que ça soit non plus mon groupe préféré. Mais il a toujours été dans mon Top 10. Je ne sais pas si mes potes ont été surpris, je pense qu’ils sont contents, et fiers. J’ai pas mal déambulé en Belgique, beaucoup de concerts, beaucoup de groupes différents, beaucoup de sessions… j’ai donc pas mal d’amis dans la scène musicale belge et tous ces gars là sont derrière moi à 100%. Certains de mes potes connaissent Gary depuis des années car j’ai des potes dans Angel Crew, Length Of Time, Arkangel, que des groupes qui ont partagés beaucoup de choses avec Pro-Pain. Ils sont là "Ça tue, le ptit Jo y joue dans Pro-Pain… !". (Rires) Parce que je suis l’un des plus jeune dans mon noyau d’amis, donc ouais je pense qu’ils sont juste fiers, voilà globalement les retours que j’ai eu. Bref c’est cool !

 

 

 



Lorsque Gary t’a contacté, t’as vu le truc arriver tout de suite, d’éventuellement intégrer Pro-Pain à plus long terme ?

J’en avais discuté avec Gary, pas forcément en ciblant Pro-Pain, mais en disant que mon but était d’arriver à en vivre et d’intégrer un groupe qui pourrait me rapporter un peu d’argent tout en vivant mon rêve. On n’en a pas parlé ouvertement mais je pense qu’il avait cette idée en tête. Tu ne sais jamais vraiment, tu ne peux que deviner ce qui a pu se passer. Lui en parlera mieux que personne d’autre, car ce sont ses choix, ses décisions. Il le dit aujourd’hui, il voyait le truc venir.

Bon lui le voyait venir mais peut-être que toi aussi d’une certaine manière. De ce fait, as-tu ressenti une certaine appréhension lors de cette tournée ?

Je suis de nature anxieuse, et même si je suis sûr de mes capacités et que je sais que je gère mon instrument il y a toujours une appréhension quand tu intègres un nouveau projet, surtout un projet qui t’amènes plus loin, là c’est tout simplement une autre échelle. J’ai toujours été dans le semi pro, là on est dans le pro ! Là ça rigole pas, t’as pas droit au faux pas ! Comme je suis européen pour les répéts c’est tendu ! Les mecs arrivent 4 jours avant la tournée, j’avais jamais joué avec eux, j’avais 24 tracks à étudier, ça avait intérêt à être travaillé et connu. Il ne fallait surtout pas que je passe à côté, sinon Pro-Pain n’aurait pas mis 6 mois à trouver un autre batteur. Et comme j’avais vraiment envie de faire partie du truc, je me suis mis la pression, forcément ! Lors du premier live j’étais stressé, il m’a fallu 4 jours pour me mettre dans le bain, me sentir bien avec les gars aussi, parce que je les voyais encore comme les headliners et faire partie du groupe est tout autre chose. J’avais encore ces réflexes d’aller au trailer, porter le matos et Pete me disait de laisser tomber, d’aller me poser dans le bus (Rires). Si je peux monter ma batterie je le fais, pour moi c’est normal, je l’ai toujours fait mais ce sont de nouvelles habitudes qu’il faut prendre. C’est plus de confort ! Mais l’appréhension était là, à fond ! (Rires)
Comme tu dis, c’est un monument du hardcore, c’est pas n’importe qui et c’est une grosse part de mon histoire aussi, donc intégrer le groupe est quelque chose de gros !
Les trois, quatre premiers jours étaient tendus c’est sûr ! Ne pas boire, monter sur scène et être concentré, bien gérer mon set, être sûr de ne pas déconner et au fur et à mesure je me suis laissé aller, je me sentais mieux. C’est comme pour tout, ça se travail, c’est comme pour chaque milieu social, il faut savoir se réadapter. Quand tu changes de boulot c’est la même chose, faire gaffe, y aller à tâtons, tester un peu les gens, voir ce que tu peux faire et ne pas faire. Il faut simplement avoir les bons rapports avec les gens et ne pas faire le connard, ne pas traiter les autres groupes comme de la merde parce que je suis dans Pro-Pain C’est tout un tas de nouvelles responsabilité qui arrivent, donc ouais j’étais un peu stressé. (Rires)

Aurais-tu l’habitude de traiter les autres groupes comme de la merde ? (Rires)

Non non absolument pas, mais j’avais quand même cette peur de chopper la grosse tête parce que ça arrive vite et que si tu ne fais pas gaffe tu y es plus vite que tu ne le crois. J’essaye de rester humble au maximum, de part mon éducation, de part les gens que je fréquente, et les mecs dans Pro-Pain le sont totalement donc c’est très facile de prendre le pli. Les groupes support sont en plus souvent des fans, la seule tournée que j’ai fait s’est très bien passé, les groupes étaient adorables, ce sont maintenant de bons potes, on se parle par mail. Et justement on tourne de nouveau avec Undivided en septembre donc on a hâte de se voir, on attend ça de pied ferme ! On a déjà de bonnes bouteilles de prêtes, on est sur que la fête sera là donc c’est cool !

Sans vraiment rentrer dans les détails du nouvel album, comment était l’ambiance en studio ?

Tout s’est super bien passé ! J’ai eu du bol d’avoir bien géré mon boulot, tout le monde était content de moi. A partir de là, si tout le monde fait son job et que les délais sont respectés et que si on peut même gagner du temps sur la session, donc gain d’argent aussi, ça ne peut qu’aller ! Les choses ont été bien faites, tout est allé vite, V.O le producteur a bien aidé aussi, le mec sait où il va, il connaît son matos, ça va super vite.

Et il connaît Pro-Pain !

Oui, il connaît Pro-Pain ! Ce n’est pas le premier album qu’ils font ensemble, donc voilà, la méthode a fait ses preuves. Là c’était plus à Adam et à moi de faire les nôtres, de marquer notre territoire sur cet album. Adam a écrit beaucoup de chose, il m’a prémâché pas mal de boulot aussi avec des parties batteries assez complètes, donc moi j’ai juste dû arranger en gros. Ça s’est bien passé, mais ça correspond aussi à mon jeu de base. Ce que j’adore faire dans le metal, tout y est. Y’a des parties speed, y’a de la double, y’a du groove, y’a du bon old-school aussi, des trucs un peu plus punk. Moi j’étais aux anges, j’ai pu exploiter mon panel de batteur et je me suis vraiment bien amusé à faire ces tracks.
Donc voilà, j’ai réarrangé pas mal de trucs, on a bougé des choses dans la structure des morceaux, alors que toutes les démos étaient déjà faites. Mais le fait de les jouer live ensemble, on s’est rendu compte que ça sonnait moins bien donc on a réadapté des choses, j’ai eu mon mot à dire, il me demande mon avis sur tout donc c’est bien !

Tu parlais d’Adam, lui aussi a intégré le groupe très récemment, l’an dernier, en remplacement de Tom qui a de gros soucis de santé.
Il y a un peu plus d’un an Pro-Pain a sorti 20 years of Hardcore, une compilation célébrant les 20 années d’existence du groupe, regroupant à la fois du live, un DVD, d’anciens titres réenregistrés et 4 nouveaux titres que Tom a composé et enregistré. Sais-tu s’il a de nouveau collaboré à l’écriture de Straight To The Dome ?


Je ne pense pas non. Globalement je pense que ce sont les 3 zouaves, Gary, Marshall et Adam qui ont tout fait. Adam principalement, qui a dû faire 60% du boulot, Marshall a composé pas mal de choses aussi. Et Gary est également arrivé avec des trucs typiquement Pro-Pain, c’est tellement clair ! C’est du Gary, c’est du Pro-Pain tout simplement.
Moi je suis arrivé après, pour enregistrer mes parties, mettre les choses en place, pour le live et pour que ça sonne au finish.

Tu as donc d’autres groupes en parallèle à Pro-Pain, Dark Sensation, Komah, Resistance, Age Of Torment. Sont-ils tous actifs ?

Dark Sensation a splitté, mais bon voilà, on a fait un album, on a eu un petit succès ici et là mais à cette époque Resistance me prenait beaucoup de temps puis Pro-Pain est arrivé et j’ai dû faire des choix. Avec 5 groupes c’est ingérable et si les 5 se mettent à tourner, je ne passe plus une minute chez moi, puis j’ai une famille, une copine... . Donc voilà, il faut pouvoir gérer tout ça et l’agenda se rempli de plus en plus.
Concernant Age Of Torment, je suis principalement batteur de sessions donc je fais leur studio. Le guitariste est un bon pote à moi qui joue aussi dans Resistance, il est le headmaster, le gars qui compose ses trucs, et quand il a besoin de moi, il m’appelle. Si je suis dispo pour des live j’en fais de temps en temps mais c’est assez rare.
Resistance c’est un groupe que je n’ai pas fondé mais dans lequel je suis très investit. Je suis arrivé y’a 4 ou 5 ans et j’ai déjà participé à 2 albums avec eux dont un qui est sorti en début d’année.
J’ai aussi joué dans The End of All Reason, de Flandres. Un projet vachement plus death progressif, donc assez technique mais c’est fini aussi.
Et concernant Komah, le groupe est toujours actif mais on sélectionne les lives, on y va pépère, on fait notre bonhomme de chemin, on a notre petit succès en Belgique. L’an passé on est donc parti en tournée avec Pro-Pain. On a des projets dont un deuxième album qui arrive bientôt, donc on verra où ça nous mène. Donc voilà j’ai pas mal de trucs à côté de Pro-Pain mais les choses doivent se définir dans les années voir les mois qui viennent. On verra les retombées du 4ème album de Resistance, celles du 2ème album de Komah. De là je verrai où je vais et les choix que je devrai faire.

T’es bavard tu sais !? (Rires) T’as déjà répondu à ma question suivante concernant les groupes qui ont marqué ta vie. As-tu néanmoins quelque chose à rajouter à ce sujet ?

Ouais on peut ! Je peux toujours en rajouter ! (Rires)
Comme je t’ai dit, j’écoute beaucoup de choses, ça va du death au thrash, je suis un gros fan de thrash. Tout ce qui est Death Angel, Exodus, Anthrax, Testament surtout, Destruction, Kreator, toute cette veine là j’adore vraiment ! Et des trucs un peu plus brutaux genre Brutal Truth, S.O.D, Nuclear Assault, j’aime beaucoup Celtic Frost, et le nouveau projet de Thomas Gabriel Fischer, Triptykon qui est terrible, je trouve ça incroyable ! A côté de ça je suis un gros fan de Gojira, de Morbid Angel, Bloodbath, Opeth, Porcupine Tree.... J’écoute de tout !

Et plus précisément, tes goûts en termes de batteurs? Tu vas me sortir Dave Lombardo comme beaucoup de batteur de metal ? (Rires)

Bah non, je vais plutôt choisir Paul Bostaph ! Joey Jordison a eu son poids dans le passé. Mike Portnoy forcément qui est une de mes grosses références, c’est le batteur qui m’a vraiment conduit vers le metal. C’était mon passage entre le prog et le metal donc forcément, en tombant sur Dream Theater ça a été LA révélation. C’est vraiment ce que je voulais faire, de la double, fallait que ça envoie, que tout soit bien torché, avec de la recherche rythmique et que même le batteur reste un peu musical, qu’il ajoute quelque chose. Ses accents de cymbales relèvent un peu le chant, ou bien ses roulement aillent avec un solo, voilà se sont ces petites attentions qui apportent un peu plus à la musique et il est important que les batteurs se sentent concernés à ajouter tout ça je pense. Ça rend le truc plus compact, plus concret, plus crédible. J’aime bien aussi Manu Katché, aussi bizarre que ça puisse paraître, qui est un gros sessionniste qui a joué avec Peter Gabriel, Satriani, Voulzy, c’est un batteur terrible ! Jeff Porcaro aussi, le batteur de Toto que j’écoutais beaucoup quand j’étais gamin, avec des parties batterie hallucinantes. Puis John Bonham, Dave Grohl… Je peux t’en citer 1000 ! (Rires)

Aller, dernière question à la con. On est en plein Euro de foot, la Belgique n’y est pas. Tu supportes qui au final ?

C’est difficile ! J’ai une grosse préférence pour l’Angleterre mais ils ne sont plus là. (Rires)
J’aime aussi beaucoup l’Allemagne surtout depuis 2 ou 3 ans, ils développent un chouette jeu. L’Allemagne m’a laissé de bons souvenirs et comme ma copine habite en Angleterre je les supporte bien sûr ! J’ai un petit lien spécial avec ce pays là. Elle est hongroise mais elle étudie là-bas et comme la Hongrie ne fera jamais l’Euro je ne peux pas les supporter ! (Rires)
Faut bien faire des choix, donc l’Angleterre ! Mais j’ai parié pour rien, alors j’espère que l’Allemagne fera quelque chose de bien.
T’es déçu que je ne supporte pas la France, c’est ça ??? (Rires) T’attendais ça comme réponse ? (Rires)
Dommage que nos voisins Français ne soient pas allé plus loin, mais ça reste nos voisins, c’est une relation particulière, je t’aime moi non plus. Mais ouais dommage pour eux, j’espérais un meilleur jeu de leur part, j’ai été un peu déçu. (Rires)

Ce n’est pas banal quand même ! Un belge qui joue dans un groupe américain qui enregistre en Suisse, sa copine hongroise qui vit en Angleterre… (Rires)

C’est beaucoup de voyage crois-moi ! (Rires)
Je passe pas beaucoup de temps chez moi ! C’est ce que je te disais, il va falloir faire des choix avec autant de groupes à un moment donné.

Je vais te laisser le mot de la fin, avec un petit message que tu souhaiterais transmettre aux fans de Pro-Pain ?

J’espère vous croiser sur la route et qu’on pourra faire la fête ensemble, c’est aussi ça le but, d’aller vers les fans. J’espère que des mecs apprécieront mon travail, qu’on parle un peu de moi, que je puisse partager des choses avec de nouvelles personnes, je suis toujours preneur. Des bonnes rencontres, des bonnes soirées, des bonnes fêtes, c’est l’essentiel ! Je pense que c’est ce qui fait aussi vivre la musique. Tous mes meilleurs moment dans la musique c’était quand je croisais mes artistes préférés. Me rendre compte si se sont des mecs sympas ou l’inverse. Et j’espère ne décevoir personne avec mon jeu, avec ce que j’ai apporté sur l’album. J’espère que ça plaira aux fans inconditionnels de Pro-Pain et que ça ne dénotera pas trop. Car parfois on est allé un peu loin dans mes parties, y’a des parties un peu plus metal. J’espère que vous aimerez.

 



Merci à Jonas Sanders, au groupe Pro-Pain, à V.O & Inga Pulver, à Pete et bien sûr à Greg de French Taste Of Freedom (http://frenchpageoffreedom.voila.net)