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lundi 8 janvier 2007

TheSyre

Eric Syre

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Méconnu au Québec, fort apprécié chez nous, TheSyre s'avère être l'un des groupes de Metal québécois dont on parle assez fréquemment en Europe. Depuis sa signature chez Osmose Productions et l'apparition de Exist!, la réputation du combo ne cesse de croître. A l'occasion de la sortie de leur dernier album, U-Zine s'est entretenu (via mail) avec le leader du groupe, Eric Syre.

U-zine.net : Salut à toi ! Pour ceux qui ne connaissent toujours pas Thesyre, pourrais-tu nous dresser un historique du groupe ?

Eric Syre : La création de Thesyre remonte à 1995, époque où le tout n’était qu’un projet solo. A la suite de plusieurs démos et après avoir contribué à quelques albums hommages, j’ai recruté d’autres musiciens dans le but d’enregistrer notre premier album éponyme. Celui-ci est parru en 2003. 2004 a vu la sortie de split CD avec le groupe portugais Corpus Christii chez Sadolust Records. En 2005 notre deuxième album a vu le jour chez Selbstmord Services/Blasphemous Underground. Vient ensuite un split 7’’ avec Akitsa, une fois de plus pour le compte de Sadolust. ‘Exist !’, notre troisième album, viens de paraître chez Osmose Productions.

Brünnhilde : Pourquoi avoir opté pour le nom de groupe Thesyre ?

Eric Syre : J’utilise le pseudonyme Syre depuis longtemps et lorsque le temps est venu de nommer mon nouveau groupe il m’a paru bon de l’y incorporer.

B. : Votre nouvel album "Exist!" est un coktail de divers genres musicaux. Quels sont vos groupes de référence ?

E.S. : Comme tu le mentionnes, cet album offre une palette sonore assez large. Bien que je crois que nous affirmons de plus en plus notre propre sonorité avec ‘Exist !’, des groupes tels Voivod, Sodom, Darkthrone, Burzum et Motorhead laissent encore transparaître l’influence qu’ils ont eu sur nous.

B. : "Exist!" est le premier album qui a été produit par l'un des plus grands labels de métal français, Osmose Productions... Comment es-tu rentré en contact avec le label ? Penses-tu que votre prochain release apparaîtra chez Osmose également ?

E.S. : Osmose avait dans son catalogue notre deuxième album, ‘Duality’. Lorsque notre label de l’époque, Selbstmord Services, a fermé ses portes, j’ai vite contacté Osmose afin de leur offrir de collaborer avec nous. Le tout s’est déroulé assez rapidement et ‘Exist !’ en est le premier fruit. Notre prochain album sera aussi produit pour le compte de Omsose.

B. : Si l'on jette un oeil sur les pochettes de tous vos disques, on peut constater que le visuel ne se résume qu'à votre logo... Pourquoi ce choix ? J'imagine, d'autre part, qu'on a dû souvent te poser cette question, mais que représente précisément votre logo ? Qu'est-ce qu'il incarne ?

E.S. : Ce logo représente parfaitement l’idéologie derrière Thesyre : la liberté au prix d’un effort soutenu et d’une persévérance inébranlable. Nous ne voulions pas des clichés exploités par les groupes Metal comme pochette et c’est pourquoi nous avons opté pour notre logo. Il en sera sûrement de même pour nos prochaines parutions.

B. : Quel impact ce nouvel album a-t-il produit sur la scène québecoise ? Et d'autre part, êtes-vous connus aux Etats-Unis ? Ou seulement en Europe ?

E.S. : Nous avons très peu de contacts avec la scène québécoise si ce n’est qu’avec quelques groupes et labels. Les médias d’ici commencent à reconnaître notre groupe et la signature chez Osmose a évidement aidé à faire connaître notre nom. Le proverbe qui dit que nul n’est prophète en son pays s’applique bien en ce qui nous concerne. Les Etats-Unis demeurent un marché inexploité pour Thesyre. L’Europe a toujours été première venue dans nos considérations promotionnelles mais j’ose espérer que les choses prendront de l’expansion avec l’aide d’Osmose.

B. : Par ailleurs, "Exist!" a la particularité de ne s'étaler que sur un morceau seulement... Pourrais-tu nous expliquer votre choix ?

E.S. : Au départ l’album devait être constitué d’une dizaine de pièces mais j’en suis vite venu à la conclusion que le matériel musical en ma possession bénéficierait d’être combiné en un seul morceau. Les textes sur lesquels je travaillais m’ont aussi poussé à la même conclusion. ‘Exist!’ se veut un album concept qui fonctionne en parallèle avec ce qui caractérise l’existence humaine : des hauts et des bas qui passent par cycles avec un commencement lent, une évolution plus rapide et une conclusion faisant un clin d’œil à ses débuts.

B. : Les paroles de cet unique morceau sont presque intégralement rédigées en anglais. Il n'y a qu'un court passage où quelques mots en français sont prononcés. Auparavant, il me semble que vous portiez une plus grande importance à la langue française. Pourquoi ce changement ?

E.S. : Il n’y avait pas de tel passage de prévu au début mais j’ai cru bon de poursuivre la tradition d’inclure un texte en français. Comme l’album se résumait à une seule pièce je n’y ai inclus qu’un extrait, qui se retrouve aussi à l’endos du livret (la seule partie des textes qui est imprimée). L’utilisation plus poussée du français se fera de plus belle sur notre prochain album.

B. : Comment définirais-tu "Exist!" en quelques mots ?

E.S. : ‘Exist !’ c’est l’impérative de foncer dans la vie et d’en soutirer le maximum à notre passage. C’est la volonté de puissance exprimée par le biais d’une sonorité métallique froide, sévère mais quand même accrocheuse.

B. : Pour en finir avec "Exist!", avez-vous tenté de faire passer un message par la biais de "Exist!" ? Oui ? Non ? Pourquoi ?

E.S. : Je crois que le message y est très clair et ma réponse à la question précédente l’explique en quelque sorte. Il est important pour moi de faire passer des idées ou des messages par l’entremise des textes. Ceux-ci poussent l’auditeur à se questionner à leur sujet et à en venir à ses propres conclusions.

B. : Vous avez dernièrement accouché d'un split assez particulier avec Akitsa... Pourrais-tu nous parler un peu de ce dernier ? Par exemple, comment s'est déroulé son enregistrement ?

E.S. : Akitsa est l’un des groupes avec qui nous entretenons une bonne relation. Étant ami avec OT (instigateur principal du groupe) depuis longtemps et ayant un respect mutuel en ce qui concerne nos deux groupes, nous avons cru bon travailler ensemble à la réalisation d’un split. Je me suis chargé de la composition tandis qu’OT s’est chargé des textes et des voix. Les autres musiciens de Thesyre ont contribué à l’instrumentation. L’enregistrement s’est fait dans mon propre studio-maison afin de conserver une certaine spontanéité. Je suis très satisfait de cette réalisation et je souhaite collaborer à nouveau avec OT.

B. : Il paraît que tu es à l'origine de la cover de "Hate Them" et de la pochette du single "Too Old, Too Cold" de Darkthrone... Pourrais-tu nous raconter comment tu es rentré en contact avec Darkthrone ? Et par ailleurs, as-tu réalisé des pochettes pour d'autres formations ?

E.S. : Je suis entré en contact avec Nocturno Culto par l’entremise d’une entrevue que je faisais pour le compte d’un magazine du nom Ancient Ceremonies. Ayant discuté d’art, de pochettes et de trucs du genre, j’ai suggéré à Culto de lui faire parvenir quelques esquisses afin de lui montrer ce que je faisais. Il a adoré l’une d’entre elles et c’est devenu la pochette de ‘Hate Them’, aussi simple que cela. Le groupe a par la suite cru bon de m’assigner la pochette de leur single, étant à la recherche d’un truc très simple, en noir et blanc et conceptuellement percutant. Je vais bientôt travailler avec le groupe Deinonychus pour leur prochain album (groupe avec qui j’ai déjà travaillé pour le compte de l’album ‘Insomnia’). Tout ce travail demeure un hobby pour lequel je ne suis que très rarement payé, ce qui explique pourquoi je ne travaille que pour le compte de groupes que j’aime en premier lieu.

B. : Peux-tu nous parler des autres projets dans lesquels tu joues ?

E.S. : Unlife est un projet dark/indus/ambient au sein duquel j’évolue seul. J’ai tout juste terminé l’enregistrement d’un premier album qui est entièrement disponible (gratuitement) en format MP3 : http://www.unlife.org

B. : La question est un peu banale, mais la réponse devrait être intéressante... Toi qui es québécois, pourrais-tu nous dire quels sont les groupes de métal en provenance du Québec auxquels l'attention devrait s'attarder ?

E.S. : Comme je l’ai mentionné auparavant, je ne connais pas beaucoup les groupes québécois actuels. Outre les Voivod, Gorguts et Obliveon que certains d’entre vous doivent déjà connaître, je ne saurais vous recommander autre que la musique sulfureuse et militante d’Akitsa.

B. : Actuellement, quels sont tes projets ? Consacres-tu tout ton temps à la musique, ou as-tu d'autres passions ?

E.S. : Je ne peux pas consacrer tout mon temps à une activité aussi peu lucrative que la musique en souhaitant en vivre décemment. J’enseigne les arts et la musique au sein du système d’éducation publique depuis près de 10 ans.

B. : Merci à toi d'avoir répondu à ces quelques questions, les derniers mots sont tiens.

E.S. : Je te remercie pour cette entrevue! J’apprécie le temps et l’intérêt que tu accordes à Thesyre. Pour toute information ou mise à jour sur nos projets, visitez le www.thesyre.com

Merci à Eric Syre pour l'intérêt porté à mes questions et pour la pertinence de ses réponses.