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Album

12 juillet 2017 - Pamalach

Prognathe

We're Sane

LabelPeccata Mundi Records
styleExtrême
formatAlbum
paysFrance
sortiemai 2017
La note de
Pamalach
7/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

En voilà un bien bel objet que cette nouvelle galette de Prognathe ! Non content de nous proposer une nouvelle rasade de Metal extrême avec « We're Sane », le duo nous propose une brutale et réjouissante rétrospective avec la réédition des premiers méfaits du combo. « Prognathe » et son successeur « Revelation Flesh » nous proposent donc de revenir sur les primes années du groupe, le caractère hautement recommandable du premier opus relevant carrément de la salubrité publique générale. A mon sens, la musique de Prognathe a du charme car elle télescope un groove froid et mécanique à des guitares chatouilleuses et un chant bouillant. Imbroglio foutraque de Death/Grind/Black/Punk... et désormais Rock n'Roll,  « We're Sane » propose des chansons toujours plus violentes et agressives, impeccablement produites et interprétées par un duo de fous furieux avides de bouts de viandes avariées. Amis primitifs soyez les bienvenus, on a toujours besoin de plus de neurones pour redorer le blason de notre musique favorite.

Ah ouais, pour ceux qui connaissent pas, Prognathe c'est le projet de Victor Bestiole et Lundi Galilao. Vous connaissez peut être le deuxième car il officie dans A Very Old Ghost Behind The Farm et Dead Moutain Mouth. Pas étonnant du coup de retrouver ici un peu de Sludge, du barré/bizarre et de la mélodie bien malsaine. Basé sur des thématiques préhistorico-paléolithiques, Prognathe est une grosse bouffée de violence primaire dont le second degré n'est pas absent, mais où la rigueur musicale est elle, toujours présente. Toujours chez Peccata Mundi Records, Prognathe nous propose avec ce troisième album 11 titres violents mais très intelligibles et ce, malgré le caractère particulièrement rapide de certains riffs et l'accordage grave des guitares. Accompagné d'un artwork particulièrement soigné, de deux dessins paléolithiques des visages des musiciens incrustés dans les skeuds et de la réédition des deux premiers album du combo, ce « We're Sane » propose le plus bel objet que les hommes des cavernes nous avaient proposés jusqu'à alors.

Si « Prognathe » et « Revelation Flesh » proposaient une collection de torgnoles rapides et violentes, « We're Sane » marque un tournant stylistique par rapport à ses prédécesseurs. Si l'agressivité reste le fil rouge de l'album, Prognathe affiche sur une grosse moitié de l'album une coloration plus dynamique et rythmée, parfois aux frontières du Rock n'Roll et du Punk. Si des titres comme « We're Sane », « Half Frost and Furious » et « Broken Teeth » sont des expressions du Metal massif, brutal  et chirurgical que Prognathe proposait jusqu'à alors, ils restent des îlots de barbaries au milieu d'un océan de groove. Boosté par des cadences de double pédale infernales ou des blast beat « Road Runner », le duo défouraille comme il a toujours su le faire, démontrant qu'ils aiment quand ça saigne bien gras et bien sale. Mais comme si Prognathe ne voulait pas s'éclater la tronche sur le pare brise de la vitesse (ou peut-être parce qu'ils en ont un petit peu ras le bol de tout jouer à burnes), ils s'offrent des passages plus mesurés où ils mettent en valeur des riffs plus simples, mais pas moins inintéressants et inefficaces.

Très entraînant sur des titres comme « Enter Caveman » ou « Wollf », Prognathe gagne son pari en restant intéressant avec cette formule nouvelle rafraîchissante. Je serai curieux de voir ce que pourrait donner certains de ces titres si ils étaient interprétés par un batteur en chair et en os... mais faudrait-il trouver le bonhome qui serait ensuite capable de jouer à Mach 2 sur les titres les plus rapides.

On terminera enfin sur la note humoristique, Prognathe étant habitué des titres de chansons clins d'œil comme « Grunt to the Hills », « Primal Concrete Sludge » ou « Aprognalypse Now ». Ce coup ci, ils proposent  « Sulphur the Children », « Enter Caveman » ou « Half Frost and Furious ». De bons gars je vous dis...

 

 

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