U-Zine

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Sorti dernièrement, Distressing Report de H-Tray laisse présager du bon concernant l'avenir de ce groupe. Pour en savoir plus sur cette nouvelle bombe de la scène Française, rien ne vaut une bonne partie de questions réponses via le mail.

Interview effectuée par Kek ( guitariste ) et Niaf ( bassiste )

01. Tout d’abord, bonjour, pouvez vous me présenter H-TRAY et son histoire ?

Niaf : H-TRAY a vu le jour en Dordogne en 1997, de la volonté de quelques potes de faire de la musique ensemble. Après quelques remaniements ( le line up actuel remonte à l’ été 2005 ), le groupe a pu se forger un nom sur la scène française avec plus de 350 concerts, dont certaines bonnes premières parties : Gojira, 100demons, Knuckledust … Après un séjour à Toulouse, le quintet est revenu s’installer à Brive ( Corrèze ), afin de préparer au mieux Distressing Report.

02. Que se cache t’il derrière le nom H-TRAY ?

Kek : Le nom H-TRAY a été trouvé par un pote autour d'une table de bar. Il disait ça en déconnant et en français (cendrier).pour être sur que personne ne s'appelle comme nous (c'est toujours emmerdant). Nous avons alors décidé de l'écrire H-TRAY. On s'est aperçu bien plus tard que cela voulait aussi dire plateau de hash, ce qui n’ était pas voulu. Nous ne prônons absolument pas l' usage de drogues, quelle qu'elle soit.


03. Une question se pose, Le groupe sort aujourd’hui son premier album alors que vous êtes déjà un groupe confirmé de la scène Métal française en ayant notamment tourné avec de célèbres groupes de notre pays. Pourquoi avoir voulu prendre tant de temps avant de enfin sortir ce premier album Distressing Report ?

Kek : Il y a plusieurs raisons a cela mais ce qui est sur c'est que ce n' était toujours voulu. Tout d'abord nous n' avons jamais croulé sur l'or ( c'est d'ailleurs toujours le cas ) et n' avons jamais eu l' appui d' un label ou de toute autre structure avant cette année. Ensuite nous avons toujours fait les choses en fonction de notre niveau et donc de nos compos. Nous avons sorti worst times of decline en 2002 parce que nous le sentions comme ça a ce moment la. Il y a aussi le fait que nous n' ayons pas arrêté de changer de line up, ce qui explique le temps perdu.

Niaf : Voilà, quelque part, hormis les questions de line up , il y a une question d’ honnêteté à cela. D’une part, les compos suivaient à un rythme appuyé, mais il ne fallait pas griller les étapes, afin de ne pas délivrer un album dont les gens auraient pu dire qu’il ne renouvelait ni ne grandissait notre « style ». D’autre part, comme l’a souligné Kek, Worst Times Of Décline a vu le jour sans structure solide derrière. Désormais, avec l’aide et le soutien de Jerkov Musiques ( Manimal, Psykup, Leiden … ), nous savons que Distressing Report touchera un public plus vaste.

04. Que signifie Distressing Report justement ?

Niaf : Cela signifie « constat affligeant », ou « constat inquiétant ». Les textes, mais également la musique de H-TRAY, se veulent le miroir objectif d’ une tendance naïve à l’ auto complaisance et au laisser aller quotidien : cynisme politique, effets de mode …

Kek : Distressing report est un constat alarmant sur l'homme et ce qu’il fait de sa planète, la situation dans laquelle il vit et, paradoxalement, sur son évolution presque … régressive.

05. Quelles sont vos influences musicales, et comment décririez vous votre musique ?

Kek : Il y a beaucoup d'influences musicales au sein du groupe, le métal étant bien entendu l' influence commune à chaque membre. Je ne te fais pas le détail de qui écoute quoi mais il y a du jazz, du trip hop, du jazz manouche, de l' électro, de la chanson française, de la hard tek, du rap us (du vrai), du classique et bien entendu du métal sous toutes ses formes.

Niaf : A t’ écouter, on va passer pour les mecs les plus ouverts du monde … Cela dit, nous avons tous une approche de la musique tournant à l’ obsession et à la curiosité. Pour ce qui relève du métal, notre musique est à la base influencée par des groupes tels que Hatesphere ou The Haunted, mais nous tachons d’insuffler à chaque morceau la touche personnelle qui fera de H-TRAY un groupe possédant sa propre identité.

06. Aux premiers abords, l’artwork de Distressing Report semble être pour le moins énigmatique, que vouliez vous exprimer à travers cet artwork ?

Kek et Niaf : A toi d’y trouver le sens que tu voudras. ( rires ).
Niaf : Plus sérieusement, nous voulions un artwork se rapprochant d’une image évoquant la pureté éprouvée par le quotidien.

07. Dans votre biographie, nous pouvons lire que vous vous êtes installé vers Toulouse afin de vous familiariser avec la scène locale. Pouvez vous m’en dire plus à ce propos ?

Niaf : N’ étant pas dans le groupe à ce moment-là, je sors mon joker.
Kek : Cela fait maintenant 7 ans que nous sommes parti vivre a Toulouse. Nous pensions que nous n' arriverions a rien en restant dans notre campagne. Depuis, tout le monde est revenu en Corrèze sauf moi. On y a trouvé beaucoup de groupes d'un niveau très respectable et je pense que ça nous a donné un bon coup de fouet.

08. Parlons un peu de l’accueil qu’a reçu Distressing Report. Beaucoup de medias ne tarissent pas d’éloges à votre égard. Est-ce une pression pour vous, le fait que les médias attendent beaucoup de votre part et est-ce que cela vous motive pour aller de l’avant de la meilleure façon qu’il soit ?

Kek : Les retombées médiatiques sont jusque là effectivement très bonnes même si nous attendions un peu plus de soutien de la part des magazines à grande distribution qui ne sont pas toujours très objectifs. Nous regardons tout cela avec beaucoup d'attention, sûrement afin de nous rassurer.

Niaf : Nous ne ressentons aucune pression particulière, même si nous savons que nous devrons donner le meilleur de nous-même en concert, et sur un prochain album. Après, cela ne fait qu’un petit mois que le disque est sorti, donc nous ne pesons peut-être pas encore la situation comme il le faudrait. Et en ce qui concerne les magazines, je suis ok avec Kek … Un groupe qui est encore quelque part éloigné des grands circuits musicaux français ne leur semblera pas forcément assez rentable. Du coup, nous remercions deux de ces magazines qui nous ont accordé leur confiance !

09. Quelle est l’ambition de H-Tray ?

Niaf : Continuer, encore et encore. Un prochain disque sur un label international serait l’achèvement de près de dix années de travail. A plus courte échelle, les concerts qui s’annoncent se révèlent être notre principale motivation.

Kek : H-TRAY existe maintenant depuis pas mal d' années et nous espérons pouvoir, un jour, vivre de notre musique. Comme tous les groupes nous visons une signature sur une major un de ces jours.

10. D’après vous que manque t’il aux groupes français pour percer à l’étranger ?

Kek : Beaucoup de talent pour pas mal d'entres eux ( Rires ). En ce qui concerne les groupes susceptibles de percer a l' étranger comme Manimal, Psykup, Gojira, Dagoba ... je ne sais pas du tout où ils en sont mais je ne crois pas me tromper en disant qu'il n'y a pas assez de labels qui soutiennent tous ces groupes. Mais il faut quand même souligner la crainte des labels étrangers à l'idée de signer un groupe français. Nous sommes assez mal vus du reste du monde dans le milieu du métal,et surtout des Etats unis.

Niaf : Là je ne suis pas entièrement d’accord. Gojira a signé un deal américain avec Prosthetic records, et Dagoba a tout de même ouvert pour une tournée européenne avec In Flames et Sepultura … Cela dit, il est clair que le métal français n’est toujours pas perçu dans le reste du monde comme un vivier intéressant, contrairement aux pays scandinaves, au Japon, aux Etats-Unis …

11. Dans cet album, on retrouve Fred de Eyeless en guest, ainsi que des membres de Try to Win. Comment tout ça s’est passé, quelles sont vos relations avec ces différents membres ?

Niaf : Fred est un ami de H-TRAY. Rien de moins. C’est quelqu’un de talentueux, qui mérite sa place et qui nous l’espérons rencontrera avec Eyeless le succès mérité. Il était à la base convenu qu’il ferait une apparition sur le disque. C’est lui qui nous a présenté les deux compères de Try to Win, en studio.

12. Maintenant, si vous aviez des conseils à donner aux jeunes musiciens, que diriez vous, quels messages transmettriez vous ?

Niaf : Tu préfères les poncifs du genre « Faites des études avant de vous lancer dans la musique » ? Ou bien les lieux communs à la « Travaille tes gammes » ? ( rires ) . C’est une question difficile que tu nous poses là. La musique en tant que passion déchaîne les esprits, et souvent les rêves, l’ambition … Du coup, le seul conseil qui me vient à l’esprit serait : restez honnêtes avec vous-même. Et cela n’empêche en aucun cas de vouloir vivre de sa musique, contrairement à ce qui nous est reproché par certains groupes underground français ( ils sont cela dit très peu nombreux … ), dont l’argumentation désastreuse frôle le niveau zéro de la perception, voire la blague carambar …

13. Pour conclure, vous désireriez ajouter quelque chose ?

Niaf et Kek : Merci à toi pour cette interview, et pour la très bonne chronique dont nous avons fait l’objet sur ton webzine. Bonne continuation à toute l’ équipe !


Merci à ces 2 membres de H-Tray pour avoir répondu avec intention à mes quelques questions.