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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The BloodHound Gang

Hefty Fine

LabelGeffen
styleRock alternatif
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortieseptembre 2005
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Après trois albums dont deux d’une très grande qualité (musicale comme olfactive), The BloodHound Gang nous revient en 2005 avec un album intitulé Hefty Fine. Une bien longue attente et donc une grosse attente. Et autant le dire tout de suite, cet album est une petite déception. Et non pas du fait de sa mauvaise qualité, mais surtout parce que le groupe nous avait précédemment habitué à creuser toujours plus profond dans la merde. Et là, c’est un peu petit bras et surtout moins rock foufou.

L’album démarre par Balls Out, une chanson mêlant quelques sont électro-cheap avec un riffing de guitare metal ultra simpliste et un Jimmy Pop qui s’excite sur les refrains. Un "Yummy Down On This" du pauvre en quelque sorte. Marrante, sex-oriented, elle n’est cependant pas transcendante. Surtout, on comprend directement que la production n’est pas exceptionnelle : le son des cymbales et de la guitare est vraiment baveux, loin de l’excellent son du précédent opus. Maintenant, elle nous rappelle à quel point le groupe fait dans l’amour de la parole juste, recherchée et poétique. Le refrain est, à ce titre, à une rédaction d’école :

"Balls out my life is a slut - This dick don't hit the bottom but I fuck the sides up"

Le single de cet album est Foxtrot Uniform Charlie Kilo. Il m’aura fallu des semaines et des semaines pour me rendre compte qu’il s’agit du code international pour dire FUCK. En tout cas ce titre est un des plus frais de l’album, petite intro acoustique, rythmes de batterie ultra simples, refrain rock et un clip sorti de nulle part où l’on voit une voiture en forme de banane pénétrer dans un tunnel. Le titre est simple, efficace et plutôt entrainant. Un bon single. Mais le point culminant de cet album est surement sa fin avec l’enchainement Pennsylvania, titre qu’ils auraient surement voulu voir devenir l’hymne de cet état américain qui les a vu naître, et Uhn Tiss Uhn Tiss Uhn Tiss et ses sons euro-dance dont le clip est juste une pépite. Jimmy Pop chante au sein d’une boîte de nuit appelée le « Wiper Room » et qui s’avère être des toilettes.

Mais malgré ces quelques titres, non seulement l’album est beaucoup plus court (12 titres dont 4 très court qui font plus office de transitions) et une imagination un peu en baisse. L’avantage de Hooray for Boobies était d’alterner des titres complètement décalés avec des titres plus sérieux mais toujours portés par des compositions et un rock dynamique. Là tout est assez mou du genou avec des rythmiques assez simples et une énergie bien moindre. Certes, j’ai quand même bien rigolé à l'écoute du titre Farting With A Walkman On. Rien que le titre est un Kamoulox. Les paroles du titre Ralph Wiggum sont également très drôles. Mais dans sa globalité le tout est moins pêchu et efficace que les opus précédents.

Au final, cet album nous laisse un peu sur notre faim. Non seulement les compositions sont moins dynamiques et recherchées que par le passé et même ce qui faisait la force du groupe, à savoir les paroles décalées et drôles, sont moins percutantes (à mon sens). Plus de fou rire en se demandant comment des adultes tatoués et vaccinés peuvent pondre des rimes dignes d’une maternelle grande section. On est de retour sur terre avec quelques passages sympathiques mais rien de transcendant. Si le groupe a essayé de mélanger les genres (petit rock sur Foxtrot Uniform Charlie Kilo, sons électros sur Uhn Tiss Uhn Tiss Uhn Tiss ou un truc un peu plus burné sur Balls Out, on reste globalement dans des musiques simplistes mais loin d’être aussi efficaces que par le passé.

Pour preuve de la chute du groupe, c’est le dernier album au jour de cette chronique que le groupe a sorti. Soit 9 ans de disette avec bien peu de tournées. Jimmy Pop doit être quelque part aux Etats Unis, noyé dans une marée de bière, de pizza et d’excréments. Vivant la vie qu’il a chantée durant toutes ses années. Je ne serai pas étonné que le groupe ne ressorte pas d’album, puisque les annonces d’une entrée en studio se suivent mais rien ne se concrétise. Nous apprendrons un jour que les membres du groupe sont décédés étouffés entre les seins refait de dénommées Vickie, Rebecca, Kennie et Krystal à Atlantic City. Et comme dirait le « petit PD » dans Dodgeball à propos de Patches O’Houlihan venant de mourir écrasé par un élément de décor dans un casino de Vegas : « il aura eu la mort qu’il souhaitait » (grosse référence inside).

The BloodHound Gang est presque mort mais on ne peut rien leur reprocher. Et certainement pas de nous avoir fait rire tant d’années avec une musique et des paroles primitives et de nous avoir rappelé que la musique, c’est avant tout du fun.

1. Strictly For The Tardcore
2. Balls Out
3. Foxtrot Uniform Charlie Kilo
4. I'm The Least You Could Do
5. Farting With A Walkman On
6. Diarrhea Runs In The Family
7. Ralph Wiggum
8. Something Diabolical
9. Overheard In A Wawa Parking Lot
10. Pennsylvania
11. Uhn Tiss Uhn Tiss Uhn Tiss
12. Jackass
13. No Hard Feelings

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