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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Devildriver

Winter Kills

LabelNapalm Records
styleGroove metal
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2013
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Avec Devildriver, il faut prendre son temps. Car l’avis que l’on se fait de leurs albums le premier jour d’écoute est rarement celui que l’on a quand on réécoute l’album quelques temps après. Après un Beast qui avait laissé plus d’un commentateur pantois et plus d’un fan désemparé, le groupe nous est revenu en août avec Winter Kills, qui risque de produire les mêmes effets, même s'il est bien meilleur.

Car l’album alterne entre le bon et le franchement peu inspiré. Du bon côté, on pourrait citer The Appetite qui reprend tous les ingrédients des précédentes réussites du groupe à savoir une intro qui monte en puissance, un petit lead aigu qui reste en tête, de la double et des riffs bien groovys et un refrain qu’on pourra tous scander en live. Ce titre est à Winter Kills ce que Clouds over California est à The Last Kind Words, ce qu’I Could Care Less est à Devildriver ou bien encore ce qu’est End of the Line à . On pourrait également citer quelques titres vraiment bons comme Ruthless et ses riffs groovys, la reprise de Sail qui est excellente ou enfin Carings Overkill. Mais d’un autre côté, la liste des titres insipides ou franchement mauvais est tout de même assez longue pour un album de 11 titres. Que dire de Curses and Epitaphs d’une platitude sans nom ? Que dire de Gutted et son style Djent complètement foireux ? Que dire encore de Haunting Refrain dont le paradoxe est justement que son refrain est affligeant (bien que le solo soit cool) ? Certains éclairs de génie redonnent parfois la foi en Dez et ses amis. Mais au fil des écoute on demeure clairement mitigé et conscient que cet album risque d’être très polarisant pour les fans. Heureusement que John est toujours aussi dynamique à la batterie et que Mike et Jeff nous servent quelques riffs groovy assez sympa (Desperate Times, Ruthless).

Point positif, l’atmosphère globale de l’album est appreciable. Si, après de nombreuses écoutes, Pray for Villains ne m’apparait plus comme une galette immonde, je préfère quand Devildriver joue dans un registre un peu plus sombre. Le metal champagne c’est marrant quand vous voulez conduire vite (d’où le nom du groupe) où faire les fifous entre amis. Mais le groupe est bien meilleur lorsqu’il s’agit de produire des titres plus rageurs que festifs. Et Winter Kills continue dans la veine de Beast à cet égard. Seul le titre Tripping Over Tombstones reprend le flambeau d’anciens titres comme Another Night In London ou bien Back With a Vengeance.

Il est très difficile de parvenir à une conclusion objective sur cet album. Tout dépend à vrai dire de l’angle à partir duquel vous l’apprécierez et surtout, de votre « passé » avec la musique du groupe. Pour certains, il s’agira probablement d’un excellent album, assez rentre-dedans qui reprend la verve destructrice du groupe et ce côté groovy. Pour d’autres, dont je fais partie, Winter Kills sera critiqué par son manque flagrant d’originalité, de prise de risque et globalement d’une durée de vie limitée. Et que dire du choix du single en Ruthless ? The Appetite aurait vraisemblablement été un bien meilleur choix.

On se retrouve donc toujours dans la même situation depuis des années avec Devildriver. D’un côté on ne peut pas nier que le groupe est une machine en live, surtout en festival, et que c’est toujours un plaisir d’aller faire de jolis circle pit sur de grands classiques comme Before the Hangman’s Noose, Clouds over California ou bien encore I Could Care Less. Mais d’un autre côté, le groupe enchaîne album sur album sans pour autant atteindre la qualité de leurs premiers opus. Sans être à des millénaires de ce qu’ils ont fait, il est quand même très difficile de comparer un monstre comme The Last Kind Words à Beast ou Winter Kills. Oui, le groupe est plus mature, a désormais un son reconnaissable entre mille, mais si cela suffit amplement pour me jeter un titre régulièrement ou me donner envie d’aller les voir lorsqu’ils viennent dans notre verte contrée, ce n’est pas grâce à leurs derniers albums, mais à l’image sympathique que j’ai d’eux.

01. The Oath
02. Ruthless
03. Desperate Times
04. Winter Kills
05. The Appetite
06. Gutted
07. Curses And Epitaph's
08. Caring's Overkill
09. Hunting Refrain
10. Tripping Over Tombstones
11. Sail

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