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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Mystic Prophecy

Ravenlord

LabelMassacre Records
stylePower Metal
formatAlbum
paysAllemagne
sortienovembre 2011
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Après Fireangel, voici Ravenlord de Mystic Prophecy. Au moins, on ne peut pas reprocher leur manque de constance au groupe Germano-Grec (une alliance explosive au vu des circonstances internationales !). De leur propre aveu, il leur a été impossible de tenir l'objectif d'un album par an et ont par conséquent pris deux années pour composer et enregistrer leur petit dernier. On ne peut pas vraiment leur en vouloir, puisqu'après un passage au Prophecy and Music Factory sous la houlette de Fredrik Nordström, le son est conforme à leur statut de groupe de Power métal : carré et bien rentre-dedans. La cuvée 2011 s'affiche avec les signes reconnaissables entre tous : les ailes de l'ange de la mort, gimmick du groupe présent sur toutes les productions, sauf Fireangel, un titre court, évocateur de choses sombres et qui semblent chasser sur les terres d'un métal plus extrême qu'il ne l'est vraiment. Au rang des particularités, on se retrouve avec dix titres dont une reprise d'Ozzy The Madman pour clore l'album : Miracle Man, dont nous aurons l'occasion de reparler.

Un des atouts majeurs de Mystic Prophecy, c'est son indéfectible allégeance au power métal. Aucun autre terme ne semble mieux décrire leur style et cet album. Autant la question avait été lancée pour de nombreux groupes vivotant (comme Iron Fire pour ne pas les citer) depuis quelques temps dans les eaux du genre, autant la recette est ici maitrisée et prévisible. Pas de claviers, d'introduction, d'atmosphériques ou même (merci mon Dieu) de ballades qui ne servent qu'à faire du remplissage bien malvenu. La chanson-titre écrase déjà le conduit auditif de l'auditeur dès que le riff se lance. Mid-tempo, assez répétitif mais sans fioriture et avec une rythmique qui rentre dans l'encéphale et une mise en avant du chant qui apporte une bonne partie de la mélodie (avec des parties doublées et quelques chœurs bien placés pour donner de l'épaisseur).

La tactique du titre-choc est payante, mais à la condition que les attentes créées par l'ouverture se concrétisent par la suite. Par ailleurs, les chansons mid-tempo seront disposées de manière assez judicieuse pour briser le rythme de l'album et ne pas laisser la monotonie s'installer et laisser l'oreille accrocher à un titre moins exigeant en terme d'écoute. Et oui quand ça va moins vite, il y a la majeure partie du temps, moins de choses à écouter ! A ce titre, on pourrait citer Wings of Destiny ou même la surprenante reprise Miracle Man qui clôt l'album.

Pour reprendre avec le déroulement de Ravenlord, le tempo va rapidement partir dans les hauteurs puisque Die Now, Damned Tonight, Cross of Lies, trois morceaux répartis sur l'album à quasi-égale distance vont bien plus vite. L'on sentira aussi quelques touches d'extrême souhaitées par le groupe surtout sur la voix mais pas de quoi en faire des paragraphes entiers. Non, ce sur quoi vous pourrez vous raccrocher ce seront plutôt les riffs bien sentis, les rythmiques qui filent tout droit et les moments de folie mélodique comme l'entrée de Reckoning Day. Soyons francs, un titre comme Die Now tabasse sévère et ne laisse aucun répit et là encore on ne se perd pas en finesse. Mystic Prophecy joue sur le côté jouissif de leur musique, faisant plus appel à nos instincts primaires de métalleux plutôt qu'à nos oreilles de mélomanes amateurs. Et tant mieux, car ils ne tenteront à aucun moment de s'acheter une crédibilité autre, ils restent droits dans leurs bottes. Même si on peut se poser la question de l'endroit où ils auront pris l'inspiration pour le riff de départ de Hollow qui ressemble à un Message in a Bottle de Police ! (interprétation toute personnelle, bien sûr)

Mais attention à ne pas me faire écrire ce que je ne pense pas : ce ne sont pas des bourrins sans cerveaux. Bien au contraire, leur sens de l'écriture en font une redoutable figure de proue du genre. Eyes of the Devil, sans être une référence du genre contient ces petits détails à la batterie sur les couplets qui peuvent plaire ainsi qu'un riff mémorable pour le refrain. Et ils sont capables de distiller quelques petits soli pas dégueu du tout. Sans compter l'atout très personnel apporté par leur chanteur R. D. Liapakis et son ton légèrement éraillé qui fait une transition plus qu'honorable entre power et heavy plus traditionnel. Le seul reproche que l'on pourrait lui faire, ainsi qu'à tout son groupe, c'est le côté prévisible du groupe. Les titres se déroulent sur des bases connues une fois le tempo défini. En gros les titres rapides se ressemblent et les mid-tempo aussi. Mais en même temps, pas de chanson-fleuve au-delà de cinq minutes, donc pas le temps de cogiter et de s'ennuyer.

Ravenlord est donc un bon creuset de Power métal pour qui voudrait suivre les aventures de Mystic Prophecy, groupe qui a réussi à se faire un nom depuis bien longtemps, et plus seulement grâce aux stars qu'ils ont compté en leur sein. Le fait de ne pas avoir sorti d'album ces deux dernières années leur a permis à défaut de renouveler véritablement et profondément leur inspiration d'éviter la saturation des auditeurs et créer une certaine attente qui donne un peu plus de valeur à cet album. Album qui, vous l'avez compris, ne révolutionne pas le monde de la musique mais en fait bien assez pour flatter nos oreilles et nous donner envie de le réécouter !

1. Raven Lord
2. Cross of Lies
3. Endless Fire
4. Damned Tonight
5. Reckoning Day
6. Die Now!!!
7. Wings of Destiny
8. Eyes of the Devil
9. Miracle Man (Ozzy Osbourne cover)

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