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L'année 2020 vue par Mess

samedi 30 janvier 2021
Mess

T'façon, je préfère Aphex Twin.

Les adjectifs grossiers pour définir l'année 2020 ne manquent pas. Mais pourtant, dans mon éternelle envie de positiver, peu importe la situation donnée, j'ai pensé qu'il était nécessaire, comme mes camarades qui se sont prêtés à l'exercice du bilan personnel, de revenir sur les quelques moments forts de cette année, parce que oui, il y en a eu. Une année au rythme atrophié par la COVID certes, mais qui ne nous a pas empêchés d'obtenir un peu de précieux plaisir avec les sorties d'albums des artistes qui n'ont pas renoncé, lors de cette année, à promouvoir leurs nouvelles créations malgré l'arrêt total des performances live. Un geste audacieux qui mérite d'être applaudi quand on sait que ce sont les tournées découlant de la sortie d'un album qui permettent aux membres des groupes de payer leurs factures. Ce bilan personnel leur est dédié.

 

TOP ALBUMS METAL

1. Code Orange - Underneath (Industrial metal /  Metalcore)

Code Orange n'a pas seulement réalisé un bon album avec Underneath. En plus d'assumer enfin l'intérêt que le groupe porte à l'univers 90s où s'entremêlent les scratchs de Linkin Park, le mauvais goût de Slipknot, les clips VHS façon MTV et des looks too much à la Trent Reznor, les natifs de Pittsburgh se sont joués du confinement pour utiliser à 200% la possibilité qu'offre l'internet mondial pour être présent sur la toile. Twitch en tête de file, Code Orange n'a cessé les livestreams et une présence massive sur les réseaux sociaux tout au long de l'année pour entretenir la belle flamme que ce bijou inspire, tant pour sa violence moderne digitalisée que l'hommage avoué aux grandes heures des années 90.

2. Nothing – The Great Dismal (Shoegaze / Nugaze / Post hardcore)

Attendu au tournant après le très grand plaisir procuré par les singles afficheant un Nothing ne s'étant pas empêtré dans sa mélasse habituelle (qualitative mais parfois indigeste même pour un amateur de shoegaze comme moi), The Great Dismal torpillera mes attentes tant le groupe a décidé de continuer dans ses eaux troubles shoegazienne tout en durcicant enfin le ton rock alternatif/grunge pour nous offrir des tubes grigrotant autant du côté de My Bloody Valentine que de Basement, Deftones ou encore Nirvana. Un monument pour la dépression et l'anxiété contenant les plus belles mélodies vaporeuses de l'année.

3. Wayfarer A Romance With Violence (Black atmo, death metal)

Ayant déjà bien accroché aux précédentes productions, il me tardait de retrouver la route de Wayfarer. Mais la surprise fût totale quand, dès les premières notes de ce nouvel album, le plaisir d'être plongé dans cet univers Western n'avait jamais été atteint auparavant avec autant de précision et d'émotion. Un hommage à Sergio Leone où Wayfarer reste...Wayfarer...une formation incriticable lorsqu'on doit glisser aisément entre death metal et black atmo avec une direction artistique maîtrisée de bout en bout.

4. Higher Power – 27 Miles Underwater (Hardcore / Rock alternatif)

Okey, les trucs sombres et sérieux, c'est pas mal et ça fait du bien. Mais quand il s'agit de claquer des spin-kick sur du Hardcore, qui est-ce qu'on appelle ? Higher Power bien sûr. Les Anglais se sont bien démarqués de la populace de jean-hardcore 1.0 en allant tapiner du côté de Deftones et Jane's Addiction pour réactualiser un Hardcore qui aurait pu tomber dans le cliché mais qui, finalement, déborde d'une explosivité presque juvénile rafraichissante et de refrains sing-a-long que je ne suis pas prêt d'oublier avant un moment. Le hardcore kids que je suis est joie.

5. Oranssi Pazuzu – Mestarin Kynsi (Psych black metal / Avant garde)

Nouvelle tartine des Finlandais sur laquelle j'ai encore eu énormément de plaisir à me prendre la tête tellement les boucles sont encore plus vicieuses que d'habitude. Pas besoin d'en discuter plus, Oranssi Pazuzu est une référence moderne du black psychédélique. Il faut écouter les références modernes. 

 

TOP ALBUMS HORS METAL

1. .clipping - Visions Of Bodies Being Burned (Horror rap / industrial rap)

Dire que le deuxième volet de la trilogie annoncé par .clipping après le premier essai transformé There Existed An Addiction To Blood était attendu serait minimiser l'excitation générale, notamment de mon côté. Une fois de plus, .clipping propose de nouvelles idées pour saisir un son constituant l'un des plus beaux hommages au cinéma d'horreur et à l'oppression sociétale moderne. A écouter pour se faire malmener.


2. Dua Lipa – Future Nostalgia (Dance pop / Nu Disco)

Future Nostalgia est tout simplement l'album le mieux produit de l'année. Basse, violons, guitares, synthés, tout est dosé à la perfection pour produire un cocktail détonnant de disco et de pop qui annonce un futur réjouissant pour ce genre parfois bien trop astiqué à blanc et sans saveur. Dua Lipa est la lumière qui nous éblouit sur la piste de danse par son assurance, son groove et les bonnes vibes rétro qu'elle insuffle au milieu des arrangements disco hyper pointilleux de son album. Si Dua Lipa finit par squatter de plus en plus les radios, considérez moi comme un homme comblé.


3. Freddie Gibbs & The Alchemist Alfredo (Hip-hop, Boom bap)

Vous connaissez Kendrick Lamar ? Découvrez Freddie Gibbs. Depuis 6 - 7 ans, Freddie Gibbs est LA référence Hip-hop quand il s'agit de vouloir expérimenter les nouvelles formes du rap moderne comme la trap ou le boom bap en gardant un flow réfléchi, technique et surfant sur le délivré classique de stars cultes comme Nas, Wu-Tang-Clan ou Naughty By Nature. En plus, Freddie se paye, pour changer du grand Madlib, le talentueux The Alchemist pour construire son flow autour de beats dont l'exigeance n'a d'égal que le chill qu'il inspire. Lourdement recommandé.


4. Jessie Ware – What's Your Pleasure (Modern disco / Dance pop)

Coincée entre le feeling intemporel de Madonna et le modernisme d'une Kylie Minogue, Jessie Ware a survolé le game des albums pour danser et s'amuser. Production aux petits oignons, voix céleste, le groove modernisé du disco, il est impossible de ne pas en apprécier la maîtrise totale. Comme Dua Lipa avec son Future Nostalgia, ces deux albums m'ont permi de ne pas voir l'année comme quelque chose de totalement merdique.


5. Spanish Love Songs – Brave Faces Everyone (Pop punk / Emo)

Il y a des cris qui viennent du ventre et il y en a d'autres qui viennent du coeur. Dans le cas de Spanish Love Songs, le cri provient des deux organes en même temps. Avec force et détermination, les Américains ont étalé leur frustration du quotidien par un pop punk titillant ses penchants emo pour délivrer des chansons qui sont autant des constats amères de la vie qu'une satisfaction de pouvoir expier, en leur compagnie, toutes ces mauvaises pensées qui ont pu nous traversé l'esprit lors de cette année bien peu rigolote.
 

TOP CONCERTS

1. DIIV @ La Gaîté Lyrique (Paris) 
2. Slift @ La Scène Michelet (Nantes)
3. Mall Grab @ Warehouse (Nantes)
4. Napalm Death @ Warehouse (Nantes)
5. Max Cooper @ Stereolux (Nantes)

TOP ARTWORKS

Vein.fm - Old date in a new machine, vol 1.

Sufjan Stevens - The Ascencsion

Yves Tumor- Heaven to a tortured mind

Fluisteraars - Bloem

Denzel Curry x Kenny Beats - UNLOCKED