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samedi 29 février 2020

Slipknot + Behemoth @ Lyon

Halle Tony Garnier - Lyon

Schifeul

Dans l'équipe car il était là avant.

Pour cette première tournée européenne post sortie de WANYK, le groupe américain Slipknot nous gratifie cette fois de deux dates dans notre beau pays. Après Paris, nous voici donc rendus à Lyon pour cette deuxième date française à la Halle Tony Garnier. Après une courte attente tandis que la copine de Mick fait son footing autour de la salle, nous rentrons donc dans le lieu et si l'extérieur avait déjà bien de la gueule, l'intérieur n’est pas en reste. En effet, une fois entrés nous voilà face à de grands bars et lieux de restauration rapide où l’on peut acheter des assiettes de charcuterie “à partager”. Ça fait très propre, genre on a l’impression de participer à un véritable événement culturel, alors que 5 minutes auparavant, des jeunes hystériques habillés comme des zazous beuglaient un dialecte incompréhensible dans un plot d’chantier. Mais c’est encore un peu plus loin que le hall fait son effet car on rentre dans une fosse assez immense, la capacité de la salle se trouvant à 17000 places ! Ce qui augure du très bon, car hormis quelques places pourries en gradin, on touche ici des doigts le sold-out ! Même si bon, les Jean-métal qui reprennent Les Lacs du Connemara m’ont tout de même fait craindre un instant d'avoir ici le pire public de France. C’est pas parce qu’on est à Lyon, ville étudiante, qu’il faut faire son fils de pute d’école de commerce. 

Pour ouvrir sur cette tournée, on le droit à pas moins que Behemoth ! Slipknot est donc maintenant assez balaise pour imposer les groupes qu’ils souhaitent et c’est grand plaisir tout de même de voir une première partie digne de ce nom pour Slipknot ! Parce que bon, on a tous en tête les King 810 de la dernière fois. Qui sont d’ailleurs sortis du paysage metal comme ils sont venus d’ailleurs, en coup d’vent. 

Surtout que là, les Polonais sortent le grand jeu pour en foutre plein les mirettes à la masse de potentiels futurs auditeurs présents : écrans géants, pyrotechnie et son impec’. Ils seraient en tête d’affiche que scéniquement ça n’aurait pas changé grand chose. Le truc cool, c’est qu’en plus, on a ici un public beaucoup plus réceptif qu’à Paris. En même temps, Bercy était composé de 50% de voleurs de tel, et de 50% de mecs qui se sont faits voler leur téléphone, forcément, ça aide pas. Bref passons. Behemoth déroule son show avec une set list exclusivement centrée sur leurs trois dernières sorties, seul l’excellent Chant For Eschaton 2000 fait de la résistance. Dommage pour leurs plus vieux titres, surtout que faudrait tout de même qu’ils pensent à dégager Bartzabel de là, parce que le nom est peut être rigolo, mais en live elle reste pas mal soporifique. Surtout qu’à côté ça pourrait jouer des Slaves Shall Serve ou des Christians To the Lions. Ce qui ferait une bonne blague pour le coup.

 

Wolves of Siberia
Daimonos
Ora Pro Nubis Lucifer
Bartzabel
Rom 5:8
Blow Your Trumpets Gabriel
Ov Fire and the Void
Chant for Ezkaton 2000

Après un courte attente à regarder les 3 mêmes vidéos de promotion des prochains événements estampillés Slipknot en boucle,  le rideau se fait aspirer alors que débute l'intro Insert Coin. Forcément, ça a beaucoup moins d'impact que l'entrée en scène de cet été mais ça n'a l'air de déranger personne à en voir le public déjà bien ambiancé qui reprend le refrain d’Unsainted comme un seul homme. J’ai même failli avoir un frisson tiens. Mais ça, c’était qu’un petit échauffement car c’est maintenant que ça devient sérieux avec un enchaînement Disasterpiece/Eeyore pas piqué des vers qui remplace les mouvements de foule nazes par un bon chaos comme Slipknot sait le faire. C’est donc face un public en feu que ces derniers nous sortent mon petit péché mignon Nero Forte eeeet mouais… Pas que ça soit mauvais, mais je retrouve pas la folie de la version studio. Et un morceau de Slipknot mieux sur album qu’en live, c’est un comble quand même ! Before I Forget qui arrive derrière n’arrive pas à me retirer mon air dubitatif, mais heureusement la set list nous sort un de ses petits atouts cachés avec New Abortion ! Ça fait toujours plaisir de voir une vieillerie qu’on a jamais eu l’occasion de voir en live, hormis sur les très nombreux visionnages de Disasterpieces. Surtout que, bah elle bute et on se retrouve vite à taper des mains et donner du “You can’t take my soul away from me”. Mais à choisir, je me serais bien fait Metabolic. Ouais ce concert de Londres me reste toujours en travers de la gorge !

Après un Psychosocial, unique représentant d’All Hope Is Gone, ou Tortilla Man ne se vautrera malheureusement pas cette fois-ci, Slipknot nous sort Solway Firth, tiré de leur dernier album et faudra bien avouer que, cette fois, c’est la grosse branlée ! On savait déjà que ce titre était un hit en puissance, mais vu comment il a retourné le pit comme pas permis, on peut d’ores et déjà le mettre dans les classiques du groupe. Ça continue de dérouler avec Vermillon, qui semble bien intégré à leur set list et c'est tant mieux, avec cette fois Corey Taylor qui nous fait sa petite marche digestive sur les fameux tapis roulants. 

On continue d’ailleurs sur les re-pompes des effets de Rammstein avec Birth Of The Cruel, qui passe très bien en live, où l’on voit le Vman sortir une basse lance-flammes dont il ne lésinera pas sur l’utilisation ! On peut aussi noter les animaux qui copulent sur écran, plus dans un esprit Lindemann cette fois, dans l’sens où il faut aller voir ses clips sur des tubes pornos allemands.

Corey Taylor prend la parole (il l’avait déjà prise avant bien entendu, mais les “ça va ?” et les “cette chanson s’appelle” on les connaît) afin de nous demander qui a déjà vu le groupe en live/pour qui c’est la première fois, avec toujours la sensation que ce sont les mêmes personnes qui répondent aux deux questions. Vient ensuite un speech pour nous remercier parce que ça fait 20 ans qu’on les suit et ils nous promettent 20 années de plus, tout ça pour nous asséner derrière un gros Wait and Bleed dans les gencives qui rend la fosse furieuse ! Pour pas arranger les choses, cette fois on a en projection des mecs du FSB en chapka qui hagarent des types. Mais c’est pas fini, car Eyeless enchaîne histoire de faire monter d’un cran le bordel général. Forcément derrière, All Out Life, malgré toutes ses qualités, paraît un poil fade et ne nous attardons pas plus que de mesure sur Duality, qui clôt cette première partie de concert.

Après la pause, voilà qu’arrive le triumvirat de la violence avec l'enchaînement (Sic)/People=Shit/Surfacing ! Tellement que durant 742617000027 un énorme trou se forme dans le pit. Au départ chuis moyen content car je me retrouve pris dans sa périphérie et je me suis (encore) un peu flingué le genou auparavant à cause d’une terrible chute. Mais bon, après tout, vu qu’on y est... Me v’la à faire le fan de Dagoba ! Seulement quand ça se forme à partir d’un cercle, tu ne sais jamais s’il faut aller de gauche à droite ou de haut en bas. Heureusement, des inconscients, sûrement certains de provoquer l’hilarité de l’assistance, s’amusaient à faire le petit train en cercle dans l’espace qui allait bientôt être proie au chaos. Maintenant, je sais par où il va falloir que j’aille. Bon, d’après un témoignage je ferais partie de ces fils de pute qui partent trop tôt dans ce genre d’activité. Moi je dirais plus que, grâce à mes sens aiguisés, j’ai pu faire un départ canon et coiffer sur le poteau mes camarades de zbeul, certain d’être parti quand il le fallait. Reste que juste avant l’impact, j’ai pu voir ma cible se retourner et juste après avoir pu lire la trouille dans ses yeux, j’ai fait valser le drôle. En même temps, à faire le cake dans l'éphémère no man’s land, faut être préparé hein ! Bon, reste que je suis trop vieux pour ces conneries et que ça n’a pas arrangé mon genou. Ensuite tout ce dont je peux me rappeler dans des sortes de flashs post Vietnam, c’est des People=Shit clignotant sur les écrans et des majeurs levés sur Surfacing. J’ai même chanté le refrain je crois, putain…

Excellent concert Slipknot qui arrive rapidement à me faire oublier mes mésaventures parisiennes (normal c’était la treizième, fallait qu’il arrive un truc… puis ça me rappelle que la première fois c’était aussi à Bercy et on avait volé dans mon sac de petit bonhomme mes Pepito croustichoc…. Paris ville de lumière, Paris que de misères…). Comme quoi, faut rapidement reprendre la bagnole après un accident.

Prestation au poil donc et surtout set-list d’enfer, où l’impasse a totalement été faite sur The Gray Chapter pour placer le maximum de classiques et ressortir des vieilleries même en période de promo d’album. Après on pourra noter de grands absents, Comme The Heretic Anthem, qui avait déjà l’habitude de disparaître de la set list, mais surtout ce qu’on pensait être l'indéboulonnable Spit It Out ! Pour le coup, comme je les ai trop écoutés, ça va. Manque plus qu’à dégager Duality et Before I Forget et on sera bien. Donc pas de jumpdafuckup, pourtant une institution chez Slipknot depuis 20 ans. En même temps vu que maintenant des groupes genre Aqme, Smash Hit Combo ou encore Rise Of The Northstar le font, ils pouvaient passer à autre chose.

 

Unsainted
Disasterpiece
Eeyore
Nero Forte
Before I Forget
New Abortion
Psychosocial
Solway Firth
Vermilion
Birth of the Cruel
Wait and Bleed
Eyeless
All Out Life
Duality


(sic)
People = Shit
Surfacing