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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Immolation

Majesty And Decay

LabelNuclear Blast
styleDeath gods
formatAlbum
paysUSA
sortiemars 2010
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Fort de 24 années d’expérience et ayant un line-up stable depuis 5 ans, Immolation est de retour avec un nouvel album, Majesty And Decay, 3 ans après la sortie de Shadows In The Light. Mais les new-yorkais ont opéré un changement non négligeable entre temps : ils ont signé chez Nuclear Blast, délaissant ainsi Listenable Records après de nombreuses années passées à collaborer ensemble. Ce mouvement peut aussi trouver un parallèle au niveau des pochettes d’albums : fini le design death old school, le quatuor s’est attaché les services du célèbre Pär Olofsson (Immortal, Psycroptic, The Faceless, Severed Savior, Hour Of Penance, etc.). Il en découle une pochette simple, efficace, illustrant bien le titre du disque et possédant une froideur proche de celle du dernier opus d’Immortal, All Shall Fall. Voyons si la musique a elle aussi subi un changement de cap ou si elle reste dans la lignée des anciennes productions d’Immolation ?

Et bien, n’y allons pas par quatre chemins, le verdict est le suivant : dès les premiers assauts de « The Purge », on sait qu’Immolation propose dans Majesty And Decay du Immolation. De plus, la bande de Ross Dolan a débuté Majesty And Decay en reprenant la recette des intros de Unholy Cult (2002) et de Failures Of Gods (1999) : ils ont mélangé les 2, avec un riff lancinant en fond, une arrivée inquiétante et un départ monstrueux ensuite. Comme d’habitude, on se trouve oppressé par la puissance d’Immolation : d’un côté, il y a la voix de Ross Dolan, absolument époustouflante, une fois de plus. Elle a cette profondeur, ce coffre, cette façon d’être audible que peu d’autres chanteurs ont. Mais outre avec la voix de Ross Dolan, Immolation n’a plus ce côté sombre qu’il avait à ses débuts. D’un autre côté, c’est pour mieux nous faire nous focaliser sur les riffs de guitare incisifs et la rythmique évoluant constamment. Ainsi, Immolation change sans cesse de cadence dans les morceaux, passant allègrement du martèlement lourd et lent, aux passages acoustiques sans distorsion ou encore aux blasts sournois et violents.
Ensuite, la technique est une nouvelle fois au rendez-vous : Robert Vigna confirme encore qu’il est un guitariste death d’exception. La richesse de riffs proposés, les différentes ambiances véhiculées, ses nombreux soli, la difficulté des changements de plans effectués, bien appuyés par la rythmique de Bill Taylor et de Ross Dolan, méritent d’être projetés sous les feux de la rampe. Le morceau illustrant le mieux cela est le titre éponyme : « Majesty And Decay », avec plein de plans changeant, des transitions entre ceux-ci idéalement composées et une rythmique à la fois touchante et vivante. Ce morceau convaincant est l’un des plus lents de l’album avec « A Glorious Epoch » et « The Rapture of Ghosts ». « Majesty And Decay » est le morceau le plus efficace de l’album, avec « The Comfort Of Cowards », aux rythmiques lancinantes à ses prémices, qui envoûtent notre esprit. Ce dernier morceau pourrait synthétiser tout le savoir-faire du groupe américain, du haut de ses nombreuses années d’existence.
Aussi, outre la voix et le travail à la guitare, il faut souligner l’importance de la batterie de Steve Shalaty : à l’aise dans les nombreux revirements rythmiques des instrumentistes à cordes, sauvage dans les parties à blast, véloce et précis quand il le faut, l’ancien membre de Deeds Of Flesh a livré là sa meilleure prestation sur un album d’Immolation. Tous ces musiciens talentueux ont été correctement dirigés par Paul Orofino, auquel le groupe fait confiance depuis 1999 pour le travail en studio. Au menu : puissance, envoûtement, profondeur, force.
Vous devez vous dire : « Que d’éloges pour ce nouvel album d’Immolation ! »
A cela on peut répondre que « A Thunderous Consequence » semble être un titre faible dans l’album. Un peu trop répétitif, ce morceau ne décolle jamais, bien qu’étant intéressant lorsqu’on écoute la batterie de Shalaty, et paraît être brouillon dans sa seconde partie. Voilà donc une petite ombre à Majesty And Decay, qui, notons le, est l’album le plus long de l’histoire d’Immolation à quelques secondes près (en restant dans les trois quart d’heure).

Bref, les new-yorkais ont frappé fort en ce début d’année 2010, avec un disque qui va ravir tous les fans d’Immolation et de bon death metal. Le groupe est une valeur sûre depuis des années et le confirme une nouvelle fois ici. Majesty And Decay : la splendeur de sa majesté est respectée, la décadence est loin de s’amorcer.

1. Intro
2. The Purge
3. A Token of Malice
4. Majesty and Decay
5. Divine Code
6. In Human Form
7. A Glorious Epoch
8. Intro
9. A Thunderous Consequence
10. The Rapture of Ghosts
11. Power and Shame
12. The Comfort of Cowards

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