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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Deicide

Till Death Do Us Part

LabelEarache Records
styleDeath Metal
formatAlbum
paysUSA
sortieavril 2008
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Contrairement aux frères Hoffman qui, malgré avoir reformé Amon (le nom historique de Deicide avant que ne sorte l'album éponyme), n'ont toujours pas sortit de démo depuis près de 6 ans, Deicide, enfin Steve Asheim et Glenn Benton, restent très productifs puisque voici leur nouveau déversement blasphématoire moins de 2 ans après le magistral The Stench of The Redemption.

Avec sa pochette odieuse qui représente «la mort et la vierge» peint entre 1518 et 1520 par Hans Baldung, Till Death Do Us Part, sortit le 28 avril 2008, est donc le diabolique 9ème album studio du groupe et le dernier pour Earache Records. L'équipe reste donc inchangée depuis The Stench Of Redemption, à savoir Ralph Santolla (ex Death, ex Iced Earth, ex Millennium, Obituary) et Jack Owen (ex Cannibal Corpse, Adrift) aux guitares lead, Glenn aux vocaux et à la basse, et enfin notre cogneur préféré pour tout le reste.

En effet, Steve Asheim, qui s'est chargé une fois encore de l'intégralité de la composition, s'est permit d'enregistrer la totalité des guitares rythmiques et même quelques solis (!) sur certains morceaux, ce qui n'était jamais arrivé sur aucun autre album de Deicide. Glenn n'est pas en reste et l'inspiration a été grande depuis son divorce puisque lui aussi s'est totalement lâché sur les textes en nous écrivant carrément un manuscrit !

C'est bien simple, l'album dure presque 2 fois plus longtemps que Legion. Les thèmes restent bien sûr le satanisme et l'anti-religion sous toutes ses formes, même si l'on peut constater un peu plus de haine personnelle injectée dans quelques titres.

Pour ceux qui s'attendaient à un The Stench Of Redemption bis, qu'ils passent leur chemin ! Bien que l'on retrouve les habituels plans de double grosse caisse et autres vocaux ultra caverneux, Deicide s'est renouvelé, et on peut l'entendre dès le premier titre. L'accordage des guitares a changé (passant du mi bémol au ré), le son général aussi, plus sec et grave qu'à l'accoutumée, et les cris suraigus se font moins présents (ce qui pourra en déranger certains mais pas votre serviteur, au contraire...).

L'album commence donc par «The Beginning Of The End», une intro instrumentale lourde et menaçante assez nouvelle pour le groupe, et l'on est surpris par son atmosphère d'une noirceur sans limite, ainsi que par une intervention divine de Ralph Santolla qui nous prouvera tout au long de l'album qu'il reste un des meilleurs mercenaires de la scène Death actuelle. S'en suit le morceau éponyme, un des meilleurs de l'album avec son refrain qui fera sans doute un malheur en live, et qui nous rappelle que Deicide ne joue pas du Doom. C'est d'ailleurs à partir de ce titre que le tempo de l'album ne descend plus en dessous de la vitesse d'un uzi (Hate Of All Hatred dont l'intro rappel «Bastard Of Christ») voir de l'inhumain...(écoutez le blast du clip de «In The Eyes Of God» !) Même si la brutalité gratuite est l'un des fils conducteurs du disque, la mélodie reste, comme sur The Stench Of Redemption, très présente dans les lead (Worthless Misery), qui sont par ailleurs moins nombreux et bien plus «evil».

Chacun a son mot à dire tout au long du disque, et donc même Steve que l'on peut entendre dès les premières secondes de «Severed Ties». Cela surprend beaucoup, et cela donne une nouvelle dimension au groupe en studio, puisqu'ils sont désormais 3 à se partager les soli.

Deicide continue de nous surprendre et même de nous éblouir avec de redoutables mid-tempos que l'on pourrait entendre davantage chez Obituary (Not As Long As We Both Shall Live, Horror in The Halls of Stone ) mais qui s'adaptent à la perfection à leur style, avant de clore l'album sur un magma instrumental d'1min 30 sur fond de Blast Beat totalement démentiel !

Malgré 2 instrumentaux, Glenn Benton est plus présent que jamais tout au long du disque et ses textes sont crachés avec une véhémence rare : sa performance est hors du commun !

A la première écoute, l'album surprend énormément, mais il n'a de signification que dans sa globalité. Les fans de The Stench Of Redemption seront probablement déçus du manque de morceaux vraiment accrocheurs mais ce n'est clairement pas le but que s'était fixé le groupe. Avec Till Death Do Us Part, Deicide a su garder son style et se réinventer tout en proposant une musique sombre, dérangeante et remplie de mauvaises intentions. Le coté heavy metal des mélodies de The Stench Of Redemption a laissé place à celles venues du chaos. Le temps d'adaptation est long et fastidieux pour l'apprécier, une douzaine d'écoutes minimum semblent nécessaires, mais le résultat est tellement grandiose qu'il n'est fait que pour plaire aux vrais fans de Deicide qui feront l'effort de le comprendre. Espérons que vous en ferez parti un jour !

1. The Beginning of the End
2. Till Death Do Us Part
3. Hate of All Hatreds
4. In the Eyes of God
5. Worthless Misery
6. Severed Ties
7. Not as Long as We Both Shall Live
8. Angel of Agony
9. Horror in the Halls of Stone
10. The End of the Beginning

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