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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Muse

The Resistance

LabelWarner
styleRock pompeux
formatAlbum
paysUK
sortieseptembre 2009
La note de
U-Zine
5.5/10


U-Zine

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La présence d'un groupe comme Muse sur U-zine.org a toujours fait jaser. Martin parti, fallait-il continuer dans ce sens ? En tant qu'amoureux de l'éclectisme et aussi parce que Muse a marqué l'histoire récente du Rock, je pense qu'il ne fallait pas louper cette sortie très médiatique. Ce Muse ne cesse de grandir et joue aujourd'hui dans tous les plus grands stades du monde (Wembley, Parc des Princes) mais en contrepartie, voit sa musique devenir de plus en plus accessible, perdre en profondeur et en durée de vie.

Le groupe qu'on ne présente plus a depuis deux albums une légère tendance à produire des titres inégaux entre eux. Je me rappelle principalement de cet Absolution qui se finissait avec « Hysteria », impossible d'aller plus loin. Muse malheureusement continue dans cette voie même si le contraste est moins saisissant puisque sur The Resistance, il n'y aucun titre tueur comme « Stockholm Syndrome », « Hysteria » ou « Knights Of Cydonia ». Au mieux, on a du bon et au pire, on a du très pompeux. L'album pour autant débute bien avec trois titres bons. « Uprising », puis « Resistance » et « Undisclosed Desires » sont trois tubes radio en puissance mais ne sont et ne seront jamais des classiques de Muse en live. Dès le quatrième titre « United States Of Eurasia / Collateral Damage », la première abomination intervient avec ce plagiat incroyable de Queen au niveau de la musique, de la voix de Matthew et du jeu de voix et qui viennent gâcher cette excellente ambiance arabisante et cela continue avec le solo de « Guilding Light » que n'aurait pas renié Brian May. Un exercice auquel les Britanniques nous avaient habitués avec sur le précédent album, un « Supermassive Black Hole » au goût prononcé de Prince. Après tout, ce n'est peut être qu'un hommage à une de leurs influences mais dans ce cas aussi, l'intérêt est très limité surtout de part leurs talents.

L'autre abomination vient de l'ambition de Muse qui est de mélanger le son du Rock Anglais avec de la musique classique. Or, ce groupe qui d'habitude y arrivait sans trop de problème dans un passé relativement récent sur Origin Of Symmetry, pousse son concept jusqu'à quasiment retirer les instruments traditionnels du Rock pour ne laisser que des instruments classiques que sont piano et cordes pour accompagner le merveilleux chant de Matthew. Bien que travaillé, on tombe dans l'excès et le pompeux. « I Belong To You (Mon Coeur S'Ouvre à Ta Voix) » est le sommet de la déception (enfin sur sa deuxième partie) avec Matt qui va jusqu'à chanter en Français sans qu'on y comprenne rien sans les paroles sous les yeux. Seul problème mais de taille, l'ambiance ne prend jamais. On sent que Muse est libre et veut continuer à avancer mais pour moi, cette évolution est trop prétentieuse et sur la deuxième partie de l'album, on ne reconnaît presque plus le Muse que l'on a tellement aimé par le passé (pourtant sur les morceaux un peu Electro comme « Undisclosed Desire », cela passe plutot pas mal). Enfin si, quand les guitares reviennent (« Guilding Light », « Unnatural Selection », « MK Ultra »), on recommence à se reprendre et à se remémorer le glorieux passé. Mais avec les écoutes, on se rend compte qu'on se satisfait de bien peu au final car rien n'a l'aura du passé du groupe. Pas de folie dans les compositions, le groupe se prend peut être un peu trop au sérieux avec cet album. Ce manque de folie se reflète à travers la basse qui a perdu de sa superbe. Il faut attendre « Unnatural Selection » pour qu'elle daigne groover un peu. On retrouvait quand même quelques parties bien intéressantes (« Resistance ») mais manquant de folie. « Unnatural Selection » est surement le meilleur titre de cet album avec une ambiance qui me rappelle étrangement le « Vampira » du Devin Townsend Band.

Pour conclure, dire que Muse est à son meilleur quand il garde son esprit Rock et qu'il perd de sa superbe quand Matt se la joue plus chef d'orchestre et chanteur d'Opéra est tout sauf une bêtise. Muse a essayé de faire les choses en grand mais a perdu de son charme qui faisait toute la différence avec les autres groupes. C'est bien fait avec un travail sur le son prodigieux certes mais je ne m'y retrouve pas du tout. Dommage.

1. Uprising
2. Resistance
3. Undisclosed Desires
4. United States of Eurasia (+ Collateral Damage)
5. Guiding Light
6. Unnatural Selection
7. MK Ultra
8. I Belong to You (+ Mon Coeur S'ouvre à Ta Voix)
9. Exogenesis: Symphony Part I (Overture)
10. Exogenesis: Symphony Part II (Cross Pollination)
11. Exogenesis: Symphony Part III (Redemption)

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