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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Crankset

Graceful Delicacy

LabelAutoproduction
styleMetal défibrillateur
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2009
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Crankset, c’est un peu les marrons avant la dinde. Une course folle commencée dans les volcans d’Auvergne un beau soir de 1997 et trouvant sa source dans les soubresauts d’un death progressif froid et clinique, entrelacé entre le régime du hardcore sombre et malsain.
Un propre univers bien mené que le groupe s’accommode à mettre sur le devant de scène et à vanter les mérites depuis trois opus et un split partagé avec les membres de Noise Data.
L’occasion de vérifier avec ce Grateful Delicacy que le groupe ne s’est pas perdu en chemin et fait preuve d’une intégrité musicale à tous les étages, en nous livrant 9 titres rescapés de son esprit abyssal.

Après l’expérience du split partagé avec Noise Data et la belle carte de visite du groupe (tournées partagées avec Gojira, Madball, Entombed …), on sent le groupe en pleine phase de mutation et de transformation. Rassurons-nous, les compositions de Crankset contiennent toujours la patte ténébreuse et progressive de ses ressortissants, mais le groupe tente d’asseoir son style avec cet album - plus que d’expérimenter et de se retrouver avec ses influences. Sur « Surely It Will » et « Tesla’s Rotating Magnetic Fields », c’est avec un son clinique et mécanique qu’il nous faut composer et la confirmation que le groupe n’a pas perdu son sens de l’orientation quant à la qualité de certains titres. Le diptyque « In Front of Nothingness » et « Isolate » purge le meilleur des guitares que le groupe a su nous délivrer jusque-là.
Oui mais voilà, qui dit assise dit également un certain immobilisme et un style qui tourne quelquefois en rond malgré l’empreinte caractéristique de la formation. « Son of The Sun », dernier titre de l’épopée victorienne du groupe, se retrouve vite parée d’une langueur monotone et les quelques titres du milieu de l’opus ne déclenchent que très peu vibrations et excitations. On sent pourtant que Crankset a envie de toucher du doigt des terrains davantage progressifs, mais le groupe s’arrête en chemin et distord parfois ces morceaux à l’image du - mi-figue mi-raisin - « Falling ». Un bon mélange de style mais finissant vite par donner le tournie par ses riffs dégingandés et sortis de leur contexte.

Sur ce troisième opus, Crankset confirme son potentiel aux yeux de la discipline hexagonale et tend à se rapprocher au plus près de ses prétentions en termes de son et d’une empreinte musicale chaudement gardée. Malgré tout, l’album est en demi-teinte, pâtissant d’une production trop étriquée et de morceaux parfois redondants et lancinants. La confirmation d’un bon potentiel sur le papier, mais une exécution sommaire pour un album inégal en richesses et en émotions.

1. Surely It Will
2. Tesla's Rotating Magnetic Fields
3. My Desired Prey
4. Falling
5. Random Killing Process
6. Boston Corridor Of Speed (The day Steven Seagull shaved my life)
7. In Front Of Nothingness
8. Isolate
9. Son Of The Sun (Your kingdom is doomed)