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Album

20 avril 2016 - Team Horns Up

Babymetal

Metal Resistance

LabelSony Music Entertainment
styleKawaï Metal
formatAlbum
paysJapon
sortieavril 2016
La note de
Team Horns Up
7.5/10


Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Darkmorue

Bon, ce second album de nos pitites japonaises préférées est clairement moins bon que le premier. Je pense qu'absolument tout le monde sera unanime là-dessus et de toute façon Horns Up me donne un morceau d'une merveilleuse chronique pour expliquer pourquoi. Par contre, vous pouvez pas savoir le plaisir que ça procure de voir un second album de Babymetal sortir là, en 2016. Moi qui suis fan depuis un truc genre quasi 5ans et chroniquais déjà le premier EP à sa sortie en 2012, vous pouvez pas savoir le bien que ça fait de pouvoir aussi aisément fermer leurs gueules aux haters et leurs absurdités du genre "ouais mais ce groupe c'est une blague dans un an on en entendra plus parler" et voir maintenant le projet tourner à balle et faire des concerts explosifs dans des stades et des fests. Du coup maintenant c'est simple. Babymetal est un vrai groupe et pèse dans le Game, va falloir l'assumer.

Du coup, je sens venir tous les connards, alors on va mettre les choses au clair. Si toi qui me lis, tu es le genre de trou du cul capable de sortir "Ouais mais de toute façon c'est qu'une merde commerciale, on voit que c'est des gamines manipulées qui y connaissent rien juste à mater les interviews, elles seront virées et brisées dès qu'elles vieilliront comme tous les Boys Band de merde, même combat, putain de bridés, brûlez cette aberration, z'êtes payés combien chez Horns Up pour en faire la pub ?", alors on explique quelques trucs.

1/ Tu nous as juste fait une brillante démonstration d'à quel point tu ne connais rien de rien à la culture japonaise. Si tu compares au modèle artistique occidental, quoi que tu dises, tu as tort.
2/ Tu as littéralement 5ans de retard. Le groupe a démarré comme une blague, mais c'était début 2011 ça mec hein. Le playback en live c'est fini depuis presque 4ans et maintenant elles jouent du Power en collaboration avec Dragonforce.
3/ Tu fais donc partie de cette frange de metalleux qu'on peut qualifier de cancer, qui s'intéresse à l'imagerie et ce qu'il y a derrière la musique uniquement quand ça l'arrange, genre c'est okay pour basher sur internet par contre tu fais ta victime de la société devant le Petit Journal.
4/ Si on pouvait vraiment gagner de l'argent en parlant de Babymetal sur internet tu peux être sûr que même les reports de 2Guys1Tv ressembleraient à des épisodes de Sailor Moon.

Voilà, fin de la rage, place à l'album. Donc, on sait que nos petites chéries avaient tout pété en 2014 avec un album ne comportant au final que peu d'inédits car compilant 3EPs, se reposant sur un "Gimme Chocolate" que le monde passe sa vie à partager sur Facebook alors que c'est l'un des morceaux les plus faibles de leur carrière. L'épreuve du live est passée, la blague est finie, notre trio aidé de musiciens anonymes mais au niveau monstrueux a tout défoncé sur son passage et convainc peu à peu pratiquement tout le monde. Surtout qu'il faut l'avouer, pour une "merde commerciale montée de toutes pièces" ben désolé mais entre le niveau juste extra-terrestre en danse, la voix puissante et juste de Su malgré son exotisme ou les zikos derrière qui se touchent genre grave la nouille, des blagues comme ça j'en veux tous les jours. Et hop, un second album dans les bacs, qui va cette fois nous faire découvrir une belle brochette d'inédits. Et en fait, c'est pas que c'est bancal, c'est juste que ben... Ils ont fait un album équilibré, cohérent (à leur échelle), avec ses hauts et ses bas. Un vrai album de Metal d'un vrai groupe de Metal quoi. Sauf que quand on écoute Babymetal on veut faire la teuf en sautant sur de la moshpart kawaii après un passage électro qui suit du blast et du rap, pas des gros riffs groovies en couplet/refrain, merde.

Le groupe a pas mal mis l'accent sur le côté épique, du coup ça rend bien. On connaît "Road of Resistance" depuis un moment maintenant, eh bien une autre des tueries de l'album se trouve dans "Amore", jouissif morceau de (white) Power Metal complètement virtuose et speedé. Et à côté on croise quelques bonnes merdes. Déjà, "The One", je comprends pas. C'est interminable, il s'y passe rien, le chant en anglais est atroce, juste une torture. "Meta Taro" est également sacrément pénible, sorte de marche militaire en tenue d'écolière en quête de tentacules, mais il paraît que c'est la tuerie live. Et puis "GJ !" c'est juste "Catch Me If You Can" en nul. Voilà, on a fait le tour de ce qu'on peut zapper à chaque écoute, maintenant on va se concentrer sur le reste. Et... Ben en dehors de 3 morceaux particuliers qui sont d'énormes chefs-d’œuvres, c'est globalement genre bien, mais à l'espérance de vie quand même assez faible. Ok j'adore la bien speedée "Awadama Fever" et ses percus drum'n'bass truc électro blabla qui foutent une sacré patate, "Karate" passe finalement très bien tout en puissance et avec un refrain bien accrocheur. Par contre j'ai un peu plus de mal à garder "No Rain, No Rainbow" de qui on ne peut rien dire d'autre que "baaaaah c'est la ballade de l'album quoi" et même après de nombreuses écoutes, j'ai toujours rien compris à "Tales of the Destinies".

Mais voilà, avec juste ces neufs titres, "Metal Resistance" est un album genre mouais moyen ça va 5/10 déception. Mais elles ont encore réussi à nous sortir quelques trucs tout droit du cosmos. Déjà impossible de ne pas parler de "Sis. Anger". Mon. Dieu. Cette. Violence. Un énorme broyeur de Death Indus qui fait péter les blasts de derrière les fagots, de très très loin le titre le plus brutal du groupe, avec pour seul regret le chant pas toujours inspiré des deux gamines en duo (promis je pète une reprise dès que je trouve une version karaoké moahaha). Ensuite, jusque là on regrettait la folie débridée ("des bridés" lol) du premier album, mais "YAVA !" nous y replonge à l'aise. Ultra énergique et foufou, faisant cohabiter des couplets pratiquement Ska avec une énorme moshpart centrale qui casse des dents et des claviers totalement pétés, la folie totale qui a de quoi transformer n'importe quelle audience en n'importe quoi total. Et finalement, le truc qui sort de nulle part, cette perle inattendue qu'est "From Dusk Till Dawn". Grandiose, épique, poignant, morceau complètement atmosphérique sur lequel Su signe une performance vocale minimaliste mais sortant des notes qu'on aurait pas imaginé d'elle (globalement, sur tout l'album, notre jeune fille désormais majeure colle une sacré branlée à tout le monde). Jamais j'aurais pensé qu'un groupe de cette sorte arrive à balancer un titre aussi intense sculptant des paysages le temps de 4 petites minutes, mariant lourdeur et sonorités ambient issues de la Chillstep, chœurs géants et grosses notes. Juste, bravo.

Donc voilà. Ironiquement l'album est donc pour moi particulièrement contrasté alors que je reprochais juste au dessus qu'il soit trop homogène. Composé de manière plus posée, moins fourre-tout car n'étant pas une compilation, on regrette quand même un peu cette tendance à s'assagir et rentrer dans le rang (tout reste cependant bieeeeeen relatif hein). Mais qu'importe, au niveau qualitatif Babymetal reste plusieurs crans bien au dessus de la myriade de suiveurs qui a émergé et tenté sans succès de s'engouffrer dans la brèche (j'adore Passcode mais c'est bien le seul à sauver du lot). Avec pour le coup 3 chefs d’œuvres et demi, trois pistes à impérativement zapper et tout le reste oscillant entre le "bien cool" et le "moyen +". Faut mettre une note ? J'aurais collé 9/10 au premier opus, alors on va dire que j'en met 2,5 de moins pour celui-là et comme ça c'est réglé.
Ah oui et lisez surtout pas les chroniques de Prout et Schifeul, j'ai entendu des rumeurs comme quoi l'un des deux serait hétérosexuel et désolé mais pas de ça chez nous.

6,5/10

 

Schifeul 

Deux ans après avoir explosé à la face du monde et fait rager du metalleux jusqu’à plus soif, BABYMETAL revient avec son deuxième album, Metal Resistance afin de terminer de contaminer le monde. Et avec toutes leurs recherches effectuées dans l’unité 731, les Japonais savent y faire pour répandre une pandémie, aussi kawaii soit-elle !

Bon allez, comme des mecs beaucoup plus drôles que moi vont aussi chroniquer cet album ici, je vais en faire une plus sérieuse que pour le premier album. Enfin jusqu’à ce que mes lacunes en écriture ne m’obligent à combler le creux de ma rédaction avec des blagues qui vont toutes bider. C’est-à-dire que ça va durer, en gros, deux ou trois paragraphes. Ce qui sera suffisant pour me permettre une petite mise au point. Beaucoup de lecteurs d’Horns Up, réguliers ou occasionnels, pensent que si l’on parle du groupe, c’est pour troller un peu, ou faire du clic sur le site, comme si c’était notre Fadades à nous. Bah non, si on le fait, c’est parce qu’on est quelques fans dans la rédaction, qu’on aime réellement ça et que l’on trouve ça tout naturel d’en parler surtout que cela reste très pertinent dans la mesure où ça intéresse du monde.

Bon, je ne vais pas la faire à l’envers, lorsque j’ai découvert BABYMETAL à la sortie de leur premier clip, Doki Doki☆Morning, je m’étais clairement demandé qu’est-ce que c’était que ce bordel, mais tout de même que bon, c’était japonais donc joker. Puis j’ai vu passer les autres clips du groupe et petit à petit, j’ai commencé à prendre conscience du côté récréatif de la chose et que, en fait, ça pouvait aussi donner quelque chose de crédible musicalement, comme Megitsune et son imparable mosh-part. Le coup de grâce fut la sortie de leur premier album, téléchargé à l’époque pour le délire. Mais à force d’écoutes, c’est passé en quelques jours de “l’écoute pour le lol” à la confusion dans mon esprit, ne sachant pas si en fait, je ne serais pas en train d’aimer pour de vrai quand même, à un statut de fan inconditionnel. Voilà comment je fus touché par la lumière et depuis j’ai pu voir le groupe 3 fois en concert, ce qui me permet de dire que BABYMETAL se hisse sans difficulté parmi les meilleurs groupes que j’ai vus en live et Dieu sait que j’en ai vu une sacrée tripotée !

Ceci étant dit, on peut passer à ce Metal Resistance, deuxième album du phénomène japonais, qui continue encore de retourner du monde entre ceux qui sortent de leur grotte et qui s’offusquent de voir le Metal ainsi bolossé comme un asthmatique à lunette en CE2 ou encore ceux qui prennent ça pour de la musique de pédo alors que ce sont les derniers des crevards, tout heureux d’aller voir un groupe de merde comme Steel Panther en concert juste dans l'expectative de voir un bout de nichon. L’album commence par Road Of Resistance suivi de Karate, deux titres qui ont été sortis officiellement avant l’album, ce qui me permet de relever une des premières différences entre les deux albums du groupe. Alors que pour le premier album, on avait eu droit à des sorties typiquement à la façon de l’industrie japonaise, donc avec pleins de maxi CD, ce qui faisait que l’on connaissait quasiment tout l’album avant sa sortie, ici hormis ces deux titres, tout est inédit si on exclut le peu de titres déjà joués en live qui se sont fait striker des sites de vidéos.

Avec ces deux titres, BABYMETAL montre d’entrée une orientation plus metal qu’auparavant. Si Road Of Resistance, titres très épique, très dragonforcien dans l’âme lance parfaitement l’album, le premier single Karate parait un peu moins réussi. Après un départ bien lourd, le titre s’enfonce dans un metal assez conventionnel, pas dégueu, mais totalement dénué de la folie si caractéristique du groupe. Au final avec ce début d’album, on prend un peu peur que, cherchant à tout pris à satisfaire ce nouveau public glané durant les deux précédentes années, BABYMETAL perde un peu son essence et ne se prenne un peu trop au sérieux.

Mais, tout comme les rêves et espoirs que tu te faisais sur ta vie sont tombés en miettes le jour de tes 22 ans, ces doutes sont bien heureusement écrasés et réduits en miette par le rouleau compresseur nimportkoitesque BABYMETAL avec le titre Awadama Fever, qui mélange une rythmique drum’n’bass, quelques drops dubstep et une bonne mosh part avec bien sûr les lignes de chants enjôleuses des filles qui donnent clairement envie de bouger son corps à qui mieux-mieux!

À peine a-t-on le temps de reprendre son souffle après avoir dansé sur la table basse du salon en faisant des levés de jambes et des pointes avec les bras que BABYMETAL nous envoie Yava! sur le coin du nez et d’entrée, on peut placer le titre parmi les mega hits de la mort du groupe ! Batterie qui tape dur, riff sur boucle électro et refrain entêtant avant un final que l’on yaourte en fermant le poing et en le repliant vers soi. On arrive ici hyper facilement au niveau d’un Headbanger !! ou d’un Catch Me If You Can, voire on le surpasse ! Un titre parfait. Par contre, il pose tout de même deux ou trois problèmes. Bon déjà, je surkiffe BABYMETAL, c'est que j'en tiens bien une couche, mais que les deux seuls trucs que je comprends de cette chanson soient "Sieg Heil" et "Shibari" font que je suis définitivement complètement niqué de la tête...

Attends, je te vois venir mon petit bonhomme, c’est de l’humour hein, en vrai, elles ne disent pas ça ! Donc reste vigilant, car pour BABYMETAL, il faut faire preuve de nuance ainsi que de précision et ne vas pas faire ton Don Quichotte rouge à lancer tout seul ta fatwa antifa. Ou alors si, qu’on rigole !

Voilà l’album est définitivement lancé et on retrouve une structure d’album avec quelques réminiscences du précédent, comme les morceaux solo de Su, ou l’assez anecdotique No Rain, No Rainbow contrebalancé par un génialissime Amore lui aussi dragonforcien en diable. On a donc du coup droit aussi au Black BABYMETAL, c’est-à-dire juste Yui et Moa en duo, pour deux titres. Si le premier, GJ! nous propose un morceau plus teinté néo metal, sorte de Onedari Daisakusen avec moins de panache (même si cette cloche en plein milieu me donne autant de plaisir que le “zboing” de 4 no Uta), le deuxième quant à lui… Putain ! Mais genre, putain quoi ! V’la que sort de nulle part une intro purement Brutal Death, avec blast beat et tout ! BABYMETAL balance donc Sis.Anger, morceau qui lorgne complètement du côté du metal extrême et pour moi ça doit être ça BABYMETAL. Soit un truc carrément pété qui part dans tous les sens avec de l’électro et compagnie, ou alors comme ici un truc jusqu’au boutiste qui prend le kawaii à contre-pied et s’enfonce dans une violence aussi gratos que fun. Le tour de force de l’album, non même pas, le coup de maître que l’on place au côté de Yava! dans la catégorie titre qui tire l’album vers le haut. Le genre de truc que tu vas passer en soirée juste pour voir la gueule de tes potes dégoutés lorsqu’ils comprennent qu’ils viennent de kiffer du BABYMETAL.

Mais BABYMETAL ne se contente pas juste de ressortir les même formules que sur le premier album et continue d’explorer tout les styles de metal, même ceux où on ne les voit pas forcément s'aventurer. À commencer par Meta Taro, un mélange entre une marche militaire et une marche militaire le tout saupoudré d’un metal vaguement folk. À la première écoute, clairement, ce titre m’en a touché une sans faire bouger l’autre. Mais depuis j’ai eu l’occasion de voir ça en live et je fusse touché par la grâce ! V’la que les petites nous on fait une Rammstein, le morceau ne peut être révélé qu’une fois qu’on a pu le voir en concert. On retrouve aussi Tales of the Destinies, morceau complètement pété qui part dans tous les sens - enfin, plus que d’hab - avec cassures de rythmes, changement de style, bruit électronique qui sortent de nulle part et ligne de piano qui donne un résultat assez halluciné. Bon, ce n'est pas non plus du Pryapisme, on en est très loin, mais c’est rigolo à écouter et ça montre que BABYMETAL n’a pas fini de nous surprendre.

Mais le titre le plus intéressant du genre est From Dusk Till Dawn, morceau plus aérien, qui prend une nouvelle fois à contrepied nos attentes du groupe pour un résultat plus que satisfaisant qui apporte un réel vent de fraîcheur sur l’album et sur BABYMETAL. À noter que ce morceau est exclusif au marché hors Japon, ces derniers ayant droit à un Syncopation très bon, mais un peu plus conventionnel. L’album se termine sur The One, morceau qui se veut fédérateur, avec ses paroles en anglais pour toucher le plus de monde possible. Si pris à part, le morceau est un peu chiant et inutile, dans l’écoute complète du CD, il passe au final plutôt bien et fait le taff en tant que morceau de clôture d’album.

À cause de quelques morceaux plus faibles, Metal Resistance se situe un peu en dessous de l’album éponyme qui comportait que des tubes. Mais en contrepartie, il impose aussi quelques titres parmi les meilleurs de BABYMETAL (YAVA!, Sis.Anger) et prouve par la même occasion qu’il en a encore derrière la cravate et peut se réinventer sur certains titres. 5 ans après avoir commencé à contaminer la Terre entière à l’aide du clip de Doki Doki☆Morning, BABYMETAL montre avec Metal Resistance qu’il n’est pas encore prêt à plier les gaules et que l’on est reparti pour encore au moins 5 ans supplémentaires de “de toute façon dans un an, on n'en parle plus” et qu’on n'a pas fini de danser, sourire aux lèvres.

8/10

 

Prout

+1 pour Steel Panther étant un groupe de merde Schifeul.

Voilà, Babymetal revient avec un nouvel album en poche. C'est un gros pari pour un groupe à consommation courte avérée ; l'effet de surprise n'est plus d'actualité, les filles ont grandi, bref, c'est sur le noyau dur des fans de Babymetal que le groupe doit compter. Mais pour cela, il va falloir tout donner à ses fans, qui seront les plus exigeants auditeurs. Alors, pari réussi?

Adieu la folie du premier album, adieu les loufoqueries et autres expériences musicales des Uki Uki Midnight, Iine et leurs passages électro, des 4 no Uta aux passages reggae incongrus, aujourd'hui Babymetal fait du metal, plus de cachette sous des styles déconvenus, non, aujourd'hui Babymetal ne rigole plus... quoique. Quoique des morceaux avec des couilles, des morceaux "euh... what?!", bien heureusement Babymetal en a encore plein la manche. J'en veux pour preuve tout d'abord l'excellent YAVA! - putain mais comment c'est la teuf ce morceau !! Et puis les petits "Sieg heil" et "Shibari" en plein milieu c'est génial fallait oser !! Ah non merde, Schifeul a déjà fait la blague, quel filou. Meta Taro également m'a fait un effet bizarre. Morceau très martial, genre marche militaire du Japon de la belle époque, il a ce petit quelque-chose qui te fait te dire que c'est tout d'abord un morceau ridicule, mais c'est tellement ridiculement mignon et tellement facile d'accès, que ça te rentre dans la tête comme un canard d'Ultra Vomit et tu ne peux alors plus t'en détacher. Et c'est encore pire en live, tellement ce titre t'apporte de la joie de vivre, mais passons, tous ceux qui n'ont pas pu venir admirer les filles en live à Londres vont pleurer là. From Dusk Till Dawn est pour moi complètement un ovni sur cette nouvelle galette de Babymetal. J'ai vraiment pas compris. Entre le Trip-Hop planant, le Metal Progressif, la voix de Su en retrait complètement allumée avec un finish ultra émotionnel, chais pas, c'est dément, c'est ailleurs, je kiffe. Le dernier morceau vraiment fifou de l'album c'est assurément Tales of Destinies qui, à l'accoutumée chez Babymetal, se permet de mélanger un peu tous les styles. Genre t'as l'impression de partir sur un medley d'OST de jeux vidéo, mais un medley bordélique hein, et puis d'un coup t'as un passage metal comptemporain et une espèce de montée pleine d'espoir pour te refaire descendre d'un coup tu comprends pas comment à grands coups de contretemps pour finir sur un solo piano "c'est l'émotion". Bref, c'était rigolo.

Mais ce nouvel album de Babymetal c'est aussi des morceaux moins foufous mais quand bien même typiques du foutage de gueule hommagé qu'est Babymetal. Ainsi un Awadama Fever avec ses rythmiques Drum'n'Bass et ses power cordes outrancières nous rappelle un lointain (et surestimé, j'insiste toujours) Gimme Chocolate !! - mais qui va moins loin. D'ailleurs ils parlent de chewing-gum dans ce morceau, si c'est pas un lien direct - ou une incitation à faire sa grosse vache... GJ! c'est complètement le morceau qui fait écho à Onedari Daisakusen, sur le précédent album, en moins bien, en moins fun, en moins intéressant en fait. En fait, le seul intérêt que j'ai trouvé au morceau c'est la cloche sortie de nulle part en plein milieu. Et puis t'as un autre morceau bien moche aussi, c'est la balade intitulé No Rain, No Rainbow, sur ce coup là je passe, les balades c'est pas fait pour les vrais hommes comme moi. Et c'est dommage ainsi d'enchaîner deux morceaux casse-couilles avec le fédérateur mais néanmoins très relou morceau qu'est THE ONE. Déjà, chanter en anglais, pour utiliser la langue universelle, pour appuyer sa fédération, ça ne me parle pas. Le japonais c'est très bien quand t'écoutes de la musique japonaise, que t'adores la musique japonaise, que t'as bien l'habitude de la musique japonaise. Aussi, utiliser l'unité de THE ONE, c'est un peu trop poussif, le core de Babymetal est déjà là, on devrait pas être obligé de nous le dire, comme si on ne l'avait pas remarqué nous-mêmes. Mais bref, quitte à faire ça, autant faire un morceau qui pulse, un morceau Babymetal, pas une sorte de outro quoi... Néanmoins, j'apprécie le titre qu'ils ont donné au morceau rien que parce que la première fois qu'ils ont joué Road of Resistance en live, à Londres en 2014, tout le monde pensait que le morceau s'appellerait The One, à cause de la vidéo ultra épique qui la précédait. Bref, ça fait un peu troll, ça fait un peu Babymetal quoi (ou alors c'est fortuit mais laissez-moi rêver, j'y étais).

D'ailleurs parlons-en de Road of Resistance et des autres morceaux qui restent à être discutés. Car enfin, ce nouvel album de Babymetal c'est surtout du Metal, avec un grand "M". Ce n'est pas l'excellent Road Of Resistance co-écrit avec Herman Li et Sam Totman de Dragonforce qui pourrait venir dire le contraire. Ce morceau c'est une putain de tuerie Power Metal poussé à l'extrême avec le chœur en prime, l'émotion continuelle, le speed, l'épique, tout quoi, c'est une merveille. Dommage après qu'ils n'aient même pas pris la peine de réenregistrer une version studio pour nous refiler l'enregistrement dispo sur le Live At Budokan - Red Night - très propre soit dit en passant. C'est incroyable, et ils la jouent tous parfaitement en live, ça en dit long sur leur capacité de one take ceci-dit et rien que ça, ça pourrait foutre une claque démentielle aux plus bourrus des métaleux - qui n'ont de toute façon pas lu jusque là. Dans le même délire t'as Amore, titre qui ne m'a pas forcément fait percuter à la première écoute - parce-que j'étais triste que cet album soit autant metal en fait - mais dont je ne peux qu'objectivement vanter les louanges. Mais c'est vraiment dans le même délire Power, et à tout vrai dire, ça me laisse un peu froid, même si le morceau est très bien hein, je ne dis pas le contraire. Karate après, second single officiel de ce Metal Resistance est un morceau qui commence limite thrashy mais qui direct montre sa couleur plus progressive. Ma première écoute était très très mitigée. Ca me laissait penser que Babymetal allait vraiment arborer un style plus metal, et ça s'est confirmé depuis d'ailleurs. Mais bon, entre le live et les écoutes soutenues, je ne peux m'empêcher d'avoir envie de verser une larme sur la fin de la piste, de faire des petit "woho woho woho" avec mes copains, alors ça fait le taff, rien à dire, no rage de mon babymetalage. Il ne me reste plus alors qu'à vous parler du morceau réellement le plus surprenant de la galette, j'entends là Sis. Anger. Etonnant pas dans le sens Babymetal du terme, où tu pourrais trouver un détonnant mélange de genres, non. Etonnant dans le sens où Babymetal n'avait jamais arboré autant de brutalité dans ses titres. Jamais les riffs n'avaient été aussi violents, le blast aussi soutenu, et l'aspect Death Metal aussi fréquenté. Finalement, c'est un peu le morceau pied de nez aux métaleux récalcitrants, tu leur enlèves les voix de fillettes, ils ne feraient pas la différence, et c'est dommage, mais en même temps c'est tant mieux. Raaaah je ne sais plus de quel côté où me foutre !!

Au final je dirais comme Darkmorue de cet album. C'est un album très équilibré dans le style, beaucoup plus metal que le précédent, avec moins de folie. Certains morceaux sont vraiment en deçà de ce que peut produire le groupe, et le groupe de producteurs derrière. Néanmoins, il y a aussi des grosses tueries, il y a aussi encore et toujours des éléments "what the fuck ?!" - ligne éditrice de Babymetal, il y a encore et voire plus cet aspect anime, jeux vidéo japonais, j-pop qui me parle alors ouais putain, ce nouvel album de Babymetal s'il n'est pas parfait, il est le digne successeur du premier, et c'est sans appel. Amen.

8/10

+ Tracklist :

01. Road Of Resistance
02. KARATE
03. Awadama Fever
04. YAVA!
05. Amore
06. Meta Taro
07. From Dusk Till Dawn
08. GJ!
09. Sis. Anger
10. No Rain, No Rainbow
11. Tales Of The Destinies
12. THE ONE (English version)

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