Chronique Retour

Album

05 août 2015 - Michael

Aephanemer

Know Thyself

LabelIndépendant
styleMetal instrumental
formatAlbum
paysFrance
sortiejanvier 2014
La note de
Michael
7.5/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Pour l’heure, le nom d’Aephanemer vous est probablement inconnu. Originaires de la ville rose, les cinq membres officient dans un genre relativement peu exploré dans l’hexagone à savoir le death metal mélodique instrumental. Exit les voix death ou hardcore posées sur des partitions faisant la part belle aux guitares, place est alors faite à des compositions riches et complexes chargées de faire passer tout autant d’émotions sans tomber dans les travers que l’on peut aisément imaginer (longueurs, démonstration et, partant, l’absence d’émotions véhiculées). Et le moins que l’on puisse dire est que les toulousains s’en sortent globalement haut la main.

Avec cet album résolument orienté vers l’introspection et la connaissance de soi (avec des titres comme Resilience, Inner Storm ou bien encore Who You Really Are, le message est clair en dépit de l’absence de paroles), le groupe parvient dès la première écoute à nous emmener dans son univers et à faire passer des émotions. Que ce soit d’ailleurs dans des titres qui laissent plus songeurs (Inner Storm) ou des titres plus enjoués (comme la première partie du titre Alive).

A l’exception peut-être du titre Resilience, à aucun moment l’impression qu’une voix serait la bienvenue et qu’un tel élément manque aux compositions des toulousains ne se fait ressentir. On pense notamment au titre Alive qui parvient à créer une atmosphère particulière du seul fait d’un jeu de guitare particulièrement efficace, comme l’illustre - notamment - le « refrain » avec ses notes de guitare venant conclure le lead entraînant du clavier. Ce dernier n’est d’ailleurs pas en reste et constitue une des pierres angulaires de la musique du combo. Du break de Resilience à l’interlude Dreams en passant par les leads d’Alive jusqu'aux relents symphoniques de Path of the Wolf, le clavier est omniprésent sans jamais devenir oppressant ou kitsch et épaule parfaitement les guitares.

Ensuite et surtout, la musique des toulousains réussi le parti d’être originale, fraiche voire pétillante dans un genre où la médiocrité est bien trop souvent de mise. Alors, certes, à force d’écouter du death metal mélodique, on finit toujours par retrouver des bribes de riffs ou des passages qui nous rappellent ceux d’illustres groupes. On pense notamment à l’atmosphère des premières minutes du titre Who You Really Are qui ne sont pas sans rappeler la musique des Finlandais de Kalmah, à l’introduction d’Alive qui nous rappelle les leads de clavier de la belle époque de Dark Tranquillity ou aux premières notes de guitare après le break de Resilience qui peuvent évoquer le thème de The Rock d’Hans Zimmer, tel que repris par Children of Bodom dans le live Tokyo Warhearts. Mais abstraction faite de ces rapprochements un peu capillotractés et en tout cas involontaires, le groupe nous offre dans ce court album pléthore de leads bien léchés (dont le superbe solo sur Path of the Wolf) et d’ambiances riches qui nous démontrent que le groupe en a sous le pied.

L’impression de qualité est du reste renforcée par un mix tout aussi équilibré qu’agréable, même si celui-ci laisse de côté la basse, seule réélle ombre au tableau. On aurait peut-être également aimé un peu plus de puissance compte tenu de ce son de guitare très sec, mais l’équilibre ainsi trouvé permet aux nappes et leads de claviers de ressortir en toute légèreté sans avoir à rendre brouillon le rendu final. Un son plus gras et américanisé dira-t-on aurait probablement dénaturé la musique des toulousains.

Au final, outre la mise en retrait de la basse, on en vient simplement à regretter que l’album ne contienne que cinq vrais titres (Dreams tenant plus d’un interlude). Quoi qu'il en soit, ce premier opus d’Aephanemer aura fait mouche avec des titres inspirés, entraînants tout en donnant l’impression d’être d’une facilité et d’une fluidité déconcertante. A l’exception de Path to the Wolf qui peut laisser un peu de marbre, le rendu global de cet album est très au dessus de la moyenne et on a hâte de voir l’essai être transformé ou, le cas échéant, ce que le groupe donnerait avec un chanteur.

Tracklist :
1. Resilience
2. Alive
3. Who You Really Are ?
4. Path of the Wolf
5. Inner Storms
6. Dreams

Les autres chroniques