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lundi 6 juillet 2015

Hellfest Open Air 2015 - Jour 1

Val de Moine - Clisson

Shawn

Anciennement responsable du webzine U-zine.org. Actuellement chroniqueur éclectique et live reporter basé à Toulouse.

Comme chaque année, à la fin juin, la douce et bucolique ville médiévale de Clisson se mue en capitale française du Metal et du Hard Rock. C'est alors l'occasion pour les ouvriers d’Horns Up de se retrouver ensemble pour se ressourcer, mieux se connaître afin de pouvoir repartir au turbin sous la bannière de notre usine adorée avec un esprit d’entreprise béton, mais également (et surtout!) de vous faire vivre ou revivre ce festival, qui fait désormais office de référence dans le milieu. C'est donc cette année sous une météo radieuse que toute l'équipe s'est adonnée aux activités musicales, de randonnée, de parcours d'orientation, de chasse aux trésors et de sports de combats si chères au Hellfest.

Pour sa dixième édition, l'organisation a souhaité marquer l’évènement avec une programmation toujours aussi éclectique, en alternant le mainstream, le spécialisé, le rare comme le déjà-vu. Surtout, le Hellfest nous a concocté un feu d’artifice le samedi accompagné d’une belle vidéo réalisée par Horns Up afin de remercier les fans, les bénévoles et toutes les personnes qui gravitent autour du festival depuis plus de dix ans et qui ont fait de Clisson la ville numéro 1 des musiques extrêmes en France.

Côté infrastructures, le Hellfest n’a pas radicalement changé les choses comme cela avait pu être le cas lors de la précédente édition où le camping avait été cloisonné et l’entrée du site aménagée par le Hellcity Square, place entièrement goudronnée dont le décorum donne à l’endroit un petit côté de Disneyland et où l’on trouvait également l’Xtreme Market.

Si l’on regrette toujours que ce dernier soit situé à l’extérieur du festival ce qui oblige à une nouvelle fouille pour entrer sur le site du festival, le Hellcity Square s’est doté cette année de nouveaux éléments visant à améliorer le confort des festivaliers, même si les files d’attente se sont multipliées. Déjà, plusieurs distributeurs automatiques de billets ont été installés, tout comme un foodtruck Quick, un espace de repos et un espace de recharge des téléphones portables. Ensuite, l’escalier infernal, véritable montagne à gravir pour se rendre au camping qui a été la hantise de beaucoup l’an dernier, a été définitivement supprimé. Enfin, un espace jeu vidéo a été installé sous la bannière du fameux jeu World Of Warcraft de Blizzard.

Là où le Hellfest en revanche a frappé très fort, c’est au niveau du décor du site. L’œil en a pour son argent tant tout est soigné, jusqu’aux moindres détails. De nouveaux bars très décorés et dôtés d'éléments pyrotechniques ont été installés, de même qu'une entrée de festival façon cathédrale en "dur" ainsi que la sculpture d’un bras de plusieurs mètres de haut et d’autres éléments de décors parsemés sur le festival dont un skate park. On peut simplement regretter (le mot est faible, entendons-nous) la décoration des Main Stages qui, d’une part, était un peu ridicule et faisait tristement ressembler le Hellfest au Tomorrowland et, d’autre part, leurs formes qui obligeaient à ce que les écrans géants installés soient verticaux, ce qui ne facilitait pas le suivi des concerts.

Si le temps caniculaire a asséché le sol, nous n’avons pas assisté comme l’année passée à une levée de poussière dans le style des brouillards de particules des mégalopoles asiatiques. Le site du festival, verdoyant à notre arrivée, l'est globalement resté au cours des trois jours, pour notre plus grand bonheur. Surtout, de nouveaux points d’eau ont été installés, de même que de nouveaux bars et des toilettes présentes en plus grand nombre y compris à la Warzone, de quoi pallier les coups de chaleur.

Côté vie dans le festival, le Hellfest a pour la première mis en place un système de paiement « cashless » qui, s’il n’a pas réussi à limiter les files d’attente le vendredi pour se procurer les cartes et les recharger - en dépit d'une possibilité de les commander en amont sur internet -, permet de payer les boissons par simple contact sur le festival. Un beau moyen de ne pas avoir à manipuler de l’argent ou des jetons et de réutiliser la carte d’une année sur l’autre.

Enfin, notons l'évolution majeure de cette édition à savoir le lifting total des trois tentes, qui tiennent maintenant plus du hangar d'aérodrome que d'une véritable tente. Un espace visuel dégagé, sans les pylônes de maintien qui gênaient la vue, et une isolation sonore permettant à une scène de procéder aux balances en toute quiétude pendant que l'autre joue. Notons par ailleurs l'excellente idée d'avoir installé un écran de rappel à l'entrée de l'Altar, de la Temple et de la Valley, permettant de suivre le concert depuis l'extérieur.

Au-delà de ces considérations, c’est bien pour la musique que 140.000 personnes se sont pressées à Clisson pendant trois jours. Voici nos impressions sur les concerts.

Retrouvez d'autres photos d'ambiance par ici.

Liste des groupes commentés :

Necrowretch - Glowsun – Sticky Boys – Vorkreist – Bölzer – The Midnight Ghost Train – Despise You – Sylosis – Leng Tch'e – Samsara Blues Experiment – Twitching Tongues – Shape Of Despair – Truckfighters – Armored Saint – Skyforger – Vallenfyre – Orchid – Melechesch – Wolfbrigade – Sodom – Dying Fetus – High on Fire – Motörhead – Arkona – Lamb of God – Bloodbath – Alice Cooper – Children of Bodom – Mastodon – Judas Priest – Satyricon – Slipknot – Dead Kennedys.

 

Necrowretch
Altar
10:30 > 11:00

Schifeul : Premiers pas sur le site du Hellfest pour cette nouvelle édition et on peut le dire tout net : ils ne se sont pas foutus de notre gueule ! De l’herbe partout pour poser son cul à l’aise et éviter les tornades de poussières, des écrans devant chaque scène (sauf la Warzone, monumentale erreur…) C’est donc déjà partiellement enchanté que je me glisse sous la Altar pour aller découvrir Necrowetch. Les Français vont ouvrir de fort belle manière ce Hellfest 2015, en écrasant une assistance déjà bien fournie au vu de l’heure avec leur Black Death primitif, armés de leur deuxième album, With Serpents Scourge. Excellente découverte et premier échauffement au headbang qui démarre les hostilités clissonaises de fort belle façon.

Sleap : Petit préambule pour mentionner le jeudi soir, qui fut très agréable. Un concert bien furax de la part des français de Chiens, ainsi qu'un groupe de reprises fort sympathique (Manowar, Diamond HeadPentagram, Dio, Saxon, etc) au Metal Corner. Mais venons-en au premier véritable jour de festival...
Afin de ne pas me faire avoir comme l'an dernier (avec la queue d'une heure et demi pour entrer sur le site), je campe dès 9h du matin aux portes du festival. J'ai donc accès aux premiers rangs de l'Altar (qui a fait peau neuve pour l'occasion) pour assister à mon premier show du festival : Necrowretch ! Le trio valentinois est déjà affairé à faire les balances (sur Satanas de Sarcofago) et, sans surprises, je constate que le son n'est pas forcément au beau fixe sous la tente. Heureusement, celui-ci va quelque peu s'améliorer en cours de route. Pour le reste, comme à l'accoutumée, les français semblent toujours aussi possédés sur scène (notamment Vlad, avec ses mimiques et grimaces démoniaques). La dose de réverb' au niveau des vocaux ne me choque pas autant que la première fois, et colle parfaitement à l'ambiance mortuaire développée par le groupe. Necrowretch fait partie des mes groupes Death Metal français favoris en terme de live (aux cotés de Ritualization), et cette prestation, même au Hellfest, ne me fera pas changer d'avis. Le premier rang à mes cotés est tout aussi fou que moi, headbanguant sans arrêt, le poing levé. Bon, il s'agit surtout du peu d'habitués du groupe présents aujourd'hui, mais la tente se remplit tout de même petit à petit. Le show va crescendo jusqu'à la doublette finale (les éponymes Putrid Death Sorcery et Even Death May Die) qui constituera surement le point d'orgue du concert. En définitive, même si le son n'était pas très clair, c'était tout de même acceptable (pour peu qu'on connaisse les morceaux). Loin d'un show en petite salle avec d'autres fans du groupe, mais tout de même une très bonne entrée en matière pour le festival.


Glowsun
Valley
10:30 > 11:00

Shawn : Premier jour, premier concert et déjà on commence à prendre nos marques sous la Valley, la nouvelle configuration de la tente, sous forme de hangar laisse présager des concerts de qualité et c’est donc avec les français de Glowsun que l’on commence. Le groupe, qui accuse maintenant quelques années au compteur n’a réellement explosé qu’en 2008 avec la sortie de son premier album sur le label belge Buzzville Records. Et alors que sort cette année leur 3ème opus chez les cadors autrichiens de Napalm Records on ne peut que constater que les tournées (dont une date au DesertFest 2012) leur ont permis d’obtenir un sérieux bagage technique et scénique. Propre, aussi bien dans le son que dans l’exécution, Glowsun montre en une courte demi-heure que la France est aussi un vivier important dans les groupes de stoner psyché. A revoir sans doute dans une salle plus intimiste pour une ambiance un poil plus chaude, la faute à un public encore peu présent à cette heure-là.

 

Sticky Boys
Main Stage 01
11:05 > 11:35

Shawn : Alors qualifié de Airbourne français lors de la sortie de leur premier album, les Sticky Boys se sont légèrement réorienté vers une musique hard-rock intégrant une sérieuse dose de punk-rock sur leur second opus. Ayant fait leurs armes dernièrement avec Y&T et Nashville Pussy, les français n’ont qu’un crédo : Born To Rock, et avec le sourire en plus. Car si tout semble réussir à la formation, leur unité et leur bonne humeur partagée n’y est certainement pas pour rien. Ainsi, Alex, JB et Tom partagent sourire et complicité, jouant entre eux et avec le public. La setlist s’oriente naturellement autour de Make Art, le combo s’offre même le luxe de réinterpréter Surfin’ USA des Beach Boys ! Classieux !

Setlist :
Mary Christmas 
Bad Reputation 
Fat Boy Charlie 
The Game Is Over 
Great Big Dynamite 
Party Time 
Bang That Head 
Surfin' U.S.A. (The Beach Boys cover)


Vorkreist
Temple
11:05 > 11:35

Schifeul : On continue sur "les groupes que je connais pas mais que je me casse le cul à aller voir alors qu’il est encore tôt" avec Vorkreist, pour la bonne raison que, contrairement au Graspop, qui a lieu cette année en même temps que le Hellfest, le festival de Clisson propose toujours des groupes extrêmes undergrounds en début de journée, ce qui reste pour moi l’interêt principal du fest, ce mélange de groupes de niches avec les grosses machines mainstreams. Et ce n’est pas Vorkreist qui va me contredire dans cette pratique car encore une fois c’est une excellente découverte. Mené par un frontman qui voscifère ses paroles tout en descendant une bouteille de muscadet Hellfest cuvée 2015, le groupe va délivrer un set solide, se concluant par un Soldiers of Satan's Wrath qui va faire se dandiner quelques popotins tandis que ses “Soldiers Of Satan” sont volontiers repris par l’assistance.


Lion’s Law
Warzone
11:05 > 11:35


No Return
Main Stage 02
11:40 > 12:10


Bölzer
Altar
11:40 > 12:10

Caacrinolas : Voir Bölzer à l’affiche du Hellfest n’avait rien de surprenant tant le groupe a joué partout en Europe durant ces deux dernières années. Et si une certaine lassitude pouvait se montrer pour quiconque se bouge un peu en festival, le duo suisse sait toujours s’y prendre pour capter l’attention de l’audience. Audience qui, horaire oblige, restait tout de même bien clairsemée sur cette nouvelle Temple, bien plus pratique que la précédente. Mais le duo n’en a que faire. Durant 35 minutes, il a réussi à captiver bons nombres de fans et de curieux venus les voir avec comme point d’orgue bien évidemment « Entranced By The Wolfshook » et son riff génial. On regrettera cependant les nombreux problèmes de sons, notamment sur la batterie qui gâcheront un tant soit peu la performance. Mais au delà de ça ce fût une sérieuse entrée en matière.

Di Sab : Après une nuit plus que compliquée due à mon emplacement au camping juste sous les projecteurs du Yellow Camp et un passage au Leclerc, je débarque sur le site vers 11h30, les yeux pas encore en face des trous, pour voir Bölzer. Pour être honnête avec vous, je ne comprenais pas la hype monumentale qui les entouraient et j’étais plus là en tant que curieux qu’en tant que die hard fan, ce qui m’a permis de me prendre la première bonne claque du festival. Première bonne surprise : c’est la fin des pylones sous les tentes ! Quoi qu'il en soit, le son live du groupe est vraiment putain d’impressionnant (d’autant plus qu’ils ne sont que deux). Le batteur te remue la cage thoracique à chaque coup de caisse claire et te réveille à peu près aussi rapidement et brutalement qu’un expresso italien. Le public est relativement conséquent vu l’heure et est concentré sur la musique. En effet, sur scène, il ne se passe pas grand-chose. Seul fait notable d’un point de vue visuel : le chanteur guitariste chante « à la Lemmy ». En 30 minutes, Bölzer a distribué des mandales sous la Temple avec notamment le premier riff d’Entranced by the Wolfshook qui a mis tout le monde d’accord. Les mecs qui se pignolent sur des groupes qui n’ont que 2 Ep’s et une demo ne sont pas tous des cons, et le festival commence bien.

Schifeul : Depuis quelques temps Bölzer fait le buzz dans le milieu du metal extreme, les Suisses jouent partout et tout le monde les a vu. Sauf moi. Bon ce concert sous la Altar est l’occaz de les voir enfin. Le groupe monte sur scène et se résume au strict minimum : un batteur et un guitariste chanteur completement possédé qui vont balancer un excellent set, la musique du groupe est prenante et je me laisse volontiers prendre par la musique de Bölzer. D’ailleurs si Vorkreist a lancé les premières danses, Bölzer lui lance les premiers pits. On regrettera juste l’un des cadreurs qui limite colle sa caméra à la gueule de KzR par moment. Bon ok ça doit donner de jolis plans, mais le bonhomme prend un peu trop ses aises sur scène et ça gache un peu l’immersion.

Sleap : J'ai déjà arrêté de compter les fois où j'ai vu Bölzer en live, et j'avoue que sur les dernières dates la lassitude commençait à se faire sentir. Je me décide tout de même à mettre les pieds sous l'Altar en ce vendredi matin pour assister à la ''consécration'' des Suisses. Après avoir écumé la plupart des festivals européens, les voilà programmés dans le plus grand et le plus beauf d'entre eux (bon 'y a encore Wacken mais là ce serait la blague du siècle)... Et la tente est relativement peuplée pour leur venue en terre clissonnaise. 
Bon, je ne vais pas épiloguer, la setlist est quasi-identique à d'habitude avec Steppes ou Coronal Mass Ejaculation (qui déclenche un pit...), le son est loin d'être excellent, même si c'est convenable lorsqu'on connait les morceaux, mais Okoi Jones est cette fois beaucoup plus communicatif qu'à l'accoutumée. Le frontman remercie le public entre les morceaux et prends même le temps d'annoncer les titres pour ceux qui ne connaissent pas le groupe. Le batteur assure toujours derrière les fûts, et arrive même à fixer son pied de cymbale pendant les morceaux (le technicien (stagiaire ?) n'y arrivant pas). Bref, quelque peu blasé et clairement pas emballé par l'ambiance dans un gros open air comme celui-ci, je finis par quitter la tente après Entranced by the Wolfshook. Un show vraiment sans plus pour ma part...


The Midnight Ghost Train
Valley
11:40 > 12:10

Romain : Après m'être concocté un running order ne me laissant que peu de répit durant les trois jours à venir, voilà que cette dixième édition du Hellfest à peine entamé, je ne me tiens pas à mon minutieux programme. Re-découvrir la Valley en ce premier jour, ne me donne pas envie de la quitter avant les grosses machines de la Main Stage 01. C’est avec regret que je rate de peu le concert des Nantais de Glowsun, mais pour entamer ce Hellfest, The Midnight Ghost Train tombe à pic. Profitant des trente minutes pour ne jouer que des morceaux issus du dernier Cold Was The Ground, le trio américain envahit la scène par sa présence devant une tente déjà bien occupée. Et les gars ont de l’énergie à partager en cette heure matinale ! Toujours aussi à l’aise sur scène, le groupe interprète ses compositions de manière très fidèle aux versions studios tout en headbanguant corps et âmes. A plusieurs moments, on a presque peur de voir le bassiste et le guitariste se cogner entre eux ou se manger un micro. Mais avec une déjà bien solide expérience live derrière eux, les membres maîtrisent leurs mouvements à la perfection. L’énergie du groupe est d’ailleurs tellement communicative qu’on assiste à la création d’un pit. Oui, un pit à 11h30 à la Valley, il faut le faire. Une belle entrée en matière, pour la journée comme pour l’ensemble du fest.

 

Vulcain
Main Stage 01
12:15 > 12:45


Argile
Temple
12:15 > 12:45

 

Despise You
Warzone
12:15 > 12:45

Sleap : Hellfest 2015, vendredi, 12h15. Je mets les pieds à la Warzone pour la première fois de ma vie. C'est avec les américains de Despise You que se fera mon inauguration. Et je garderai cet événement en mémoire, c'est certain ! Les Californiens vont en effet mettre un joli bordel dans la Warzone en ce début de journée. Celle-ci n'est pas encore blindée mais un bon paquet de moshers sont déjà en forme. 
La première chose qui frappe lorsqu'on voit Despise You en concert est la chanteuse, aussi spéciale vocalement que visuellement. Cynthia, avec ses mèches multicolores et son allure atypique, chante simplement de sa voix très aiguë sur quelques parties, en alternance avec Chris Elder. Le reste du temps elle se déplace lentement sur scène avec une gestuelle assez ''ghetto'' et nonchalante. Très marrant à voir ! Le reste du groupe violente chaque instrument comme il peut mais dégage aussi une impression assez blasée. Les compositions sont assez alambiquées malgré leur courte durée. On a droit, en même pas une demi-heure, à un nombre incalculable de titres issue de toute la discographie, dont un très lourd Guilty View joué en fin de set. Pour ma part c'est l'énorme reprise de I don't Care about You (des légendes californiennes de Fear) qui me botte les fesses. Les membres semblent globalement assez indifférents sur scène malgré la violence de leur musique. Le show passe extrêmement rapidement et se termine par un simple « Thank you. Despise You. Los Angeles. California. ». Très bonne impression pour ma part, tout comme l'essentiel du public. Quant aux membres du groupes, il faudra leur demander...
 

Sylosis
Main Stage 02
12:50 > 13:30

GazaG : On commence ce Hellfest avec un groupe qui prend direct à contrepied : Sylosis. Pratiquant une musique pas forcément taillée pour de la MainStage en début de matinée, il est curieux de voir les Anglais à cet endroit, à ce moment. Car Sylosis se permet des changements de riffs radicaux et quand ça lui chante, passant d’un Death bien lent et lourd à du Thrash incisif et rapide. Les adeptes de technique ont de quoi manger. La fosse clairsemée répond bien mais est un peu groggy (séquelle de l’apéro de la veille, probablement). Les musiciens sont motivés, sans non plus sauter dans tous les sens. Normal, on leur demande de jouer à l’heure du petit-déjeuner. Le son est plutôt bon, principalement grâce à l’absence de vent. En définitive, un très bon concert de début de journée, qui aurait eu d’avantage d’impact sur une plage horaire plus tardive. 


 

Leng Tch'e
Altar
12:50 > 13:30

Sleap : On continue le bottage de cul sous l'Altar avec les belges de Leng Tch'e ! Déjà la troisième fois que je les vois en moins d'un an, et chaque fois dans un pays différent. Et cette fois je vais enfin pouvoir entendre Serge s'adresser au public en français, ça n'a pas de prix quand on connait le bonhomme en live. J'arrive sur place un peu après le début du show, et sans surprise là non plus, un set quasi-identique à ce qu'ils jouent d'habitude : bordel monstre dans le public, Serge qui descend aux crash barrières à plusieurs reprises, beaucoup de blagues, et un son vraiment très bon sous l'Altar étonnamment ! Le frontman incite une nouvelle fois le public à monter sur scène pour le dernier morceau Misleading Innuendos, mais comme la sécurité n'est pas d'accord ce sera encore lui qui descendra dans la fosse. C'est d'ailleurs lors de ce morceau qu'on assistera au plus gros wall of death de l'Altar cette année (jusque derrière la régie) ! Je ne le répèterai jamais assez, Leng Tch'e en live c'est toujours un très bon moment. Si vous avez l'occasion, foncez !
 

Samsara Blues Experiment
Valley
12:50 > 13:30

Di Sab : « C’était cool mais putain faut pas être pressé » dit un festivalier à son pote à la sortie du concert de Samsara Blues Experiment. Ce mec là mérite totalement sa place sur Horns Up car il vient de résumer parfaitement le concert en une phrase. La Valley émerge pour recevoir des couches de soli fuzzés, ponctuées par des riffs un peu plus burnés, le tout porté par un son vraiment impeccable, bien que le groupe ne retranscrive que peu en live les sonorités indiennes. L’ambiance est vraiment relax et en adéquation avec la musique : ça bouge pas, ça roule des joints, ça fait des bulles… ah ces putains de hippies ! Cela dit, le public est vraiment réceptif, nombreux et mange dans la main du trio allemand qui semble très reconnaissant. Au niveau de la setlist, le groupe se concentre sur Long Distant Trip avec notamment le « tube » Center of the Sun (et son final ô combien stylé) balancé en milieu de set. Un petit extrait de Wainting for the Flood histoire de conclure et c’est un pari gagné pour Samsara Blues Experiment. Un moment vraiment sympa !

Romain : L’interlude psychédélique de la journée arrive bien tôt en ce vendredi. On peut déjà observer la faune locale de la Valley ayant investi les lieux : ça roule des joints, allongés, assis, endormis… On ne peut pas leur en vouloir, le son de Samsara Blues Experiment est plus que propice à ce genre de pratique. Certains trouveront leur musique chiante tandis que d’autres préféreront la qualifier de planante. C’est lent, ça prend son temps, ça n’hésite pas à faire durer des soli de guitares couverts d’effets avant d’enchaîner sur des riffs bien fuzzés, le tout avec une bonne qualité de son… Bref, je ne vais pas paraphraser mon collègue s'exprimant ci-dessus. Le moment calme de ce premier jour, ça fait du bien.

Setlist :
Singata Mystic Queen
For the Lost Souls
Into the Black

Center of the Sun
Shringara 

Enthroned
Temple
13:35 > 14:15

 

Twitching Tongues
Warzone
13:35 > 14:15

Caacrinolas : Un groupe de hardcore s’inspirant par petites pointes de Type O Negative ? Je dis banco ! Ayant déjà vu le groupe par le passé, je savais grosso modo à quoi m’attendre, et c'estdonc sans retenue particulière que je suis allé voir la performance des frères Young et de leurs comparses. Une prestation ma foi fort efficace, en prime un nouveau morceau qui n’augure que du bon. Seul point faible : la voix de Colin Young qui ne semblait pas vraiment au mieux, dommage pour un concert qui mis à part ça était en tout point parfait, et le public ne s’est pas fait prier pour le montrer. 

John : Une fois n’est pas coutume, mon premier concert du festival ne se fera pas sous la Valley mais bien à la Warzone. Les américains de Twitching Tongues viennent apporter de la fraicheur à une programmation hardcore bien trop répétitive d’années en années. Une bonne entrée en matière puisque les californiens livrent quarante minutes solides portées par un son surpuissant et un Colin Young en forme vocalement. Le set sera essentiellement porté sur « In Love There Is No Law », deuxième opus du groupe. Petite déception malgré tout côté setlist avec l’excellent « Sleep Therapy » représenté sous forme de medley et pas d‘« Insane & Inhumane ». Si le groupe n’a rien à se reprocher scéniquement, le concert sera gâché par les Power Rangers et les Tortues Ninja venus lancer une farandole et autres beauferies dans le pit… J’avais omis que nous étions au Hellfest, pardon ! L’excellent « Preacher Man » viendra conclure une bonne performance, à revoir en salle.


 

Shape of Despair
Altar
14:20 > 15:00

Caacrinolas : Changement total de décor avec les finlandais de Shape Of Despair. Leur présence même au Hellfest avait de quoi surprendre tant le groupe se fait rare et tant le Hellfest ne semblait pas être le choix le plus évident pour leur premier concert en France depuis un bail (voire le premier tout court ?). Et malheureusement le début de set fut une telle catastrophe, entre larsens et mauvais son que j’ai préféré partir a la fin du premier des quatre morceaux joués ce jour là. En espérant qu'ils reviendront rapidement dans notre contrée.

Sleap : Le premier groupe de la journée que j'attends impatiemment. Avec une certaine inquiétude d'ailleurs, vu l'emplacement du groupe (sous l'Altar !) et son créneau (14h20), et surtout... au Hellfest. Eh bien je vais globalement passer un bon moment. Assez peu de monde sous la tente heureusement, et un son assez net pendant une bonne partie du set. Les finlandais arrivent lentement sur scène et demeurent à leur place tout le long du show sans bouger d'un sourcil, mais bon ça colle à l'ambiance. La chanteuse lyrique, vêtue d'une longue robe noire à capuche, intervient sur quelques morceaux. Ses parties vocales passent très bien en live, notamment à la fin de Woundheir, seul extrait de Shades of... aujourd'hui, joué en clôture (malheureusement gâché par un problème de son en fin de set). La fumée et les jeux de lumières jaune pale / blanc donnent un aspect visuel éthéré parfaitement adapté au show. Excepté le problème de son sur le meilleur morceau du set, c'est globalement un concert assez appréciable. En attendant de voir les autres pointures du Funeral Doom finlandais cet été...

Shawn :Shape of Despair était sans doute l’un des groupes que j’attendais le plus sur cette première journée. Un groupe devenu en 20 ans culte dans le domaine du funeral doom, mais encore très peu présent sur scène. La preuve, la dernière fois que j’avais eu l’occasion de voir le groupe finlandais, il avait fallu aller jusqu’au Brutal Assault en République Tchèque pour leur toute première date hors Finlande. Il va sans dire que leur présence au Hellfest, première et seule date du groupe en France à ce jour avait des allures de petit évènement. Seulement, exposer un groupe aussi intimiste (qui joue en général dans un noir quasi complet) sur la scène de l’Altar devant autant de monde, et toute la magie du groupe disparait. En une petite heure, Shape of Despair n’inspirera que l’ennui. Le genre veut ça ? Certes c’est effectivement très lent, mais Ahab dans la même veine a réussi à sortir une prestation de haut vol là où les finlandais se vautrent lamentablement. Pourtant, cette expérience, pour peu qu’elle soit vécu intérieurement de manière purement astrale n’est pas dénuée d’intérêt, la difficulté étant surtout de s’isoler mentalement des centaines de personnes autour. Je reste intimement persuadé que le même concert sous la Valley à une heure tardive permettant d’instaurer une ambiance sombre aurait rendu honneur à cette musique si particulière… Déception.



 

Truckfighters
Valley
14:20 > 15:00

Di Sab : J’ai toujours eu beaucoup de mal avec Truckfighters sur CD. A mon sens, leur stoner rock manque vraiment trop d’originalité et ne mérite pas qu’on en fasse tout un fromage. N’ayant néanmoins rien d’autre à foutre sur leur temps de jeu, je décide de suivre les conseils de mon pote et de leur laisser une chance. Bien m’en a pris ! Le guitariste est une vraie pile électrique, arpente la scène, headbangue comme un damné et dégage une bonne humeur apparemment communicative. En plus, quand on balance d’entrée de jeu Desert Cruiser on se met toute la Valley (bien bondée) dans la poche. Un super show, un super son, un public acquis à leur cause : assurément le coup de cœur de la journée.

John : A peine le temps de sortir de la Warzone que Truckfighters entame son set sous une Valley pleine à craquer. Si le trio suédois me laisse assez indifférent sur CD il faut avouer que sur scène ça envoie sévère ! Le public répond présent dès le début du concert et se fait entendre. Difficile de rester stoïque devant une telle débauche d’énergie ! Je ne peux évidemment pas écrire des tartines sur la performance des suédois mais je rejoins mon collègue Di Sab, même si je n’irais pas jusqu’à donner mon coup de cœur de la journée. Mais quel show ! 

Romain : Quelle ne fut ma surprise de découvrir une Valley archi bondée plusieurs minutes avant le set de Truckfighters ! Je sais que le trio suédois a su avec les années se forger une solide réputation dans le stoner rock over-fuzzé, mais à ce point… Stupeur. Je crois ne pas avoir vu autant de monde devant cette scène le reste de la journée. Et c’est à peine les premières notes du premier Desert Cruiser entamées, titre phare de la formation, que le public se met en mouvement. Un public ressemblant plus à un carnaval avec son nombre délirant de slammeurs abusifs déguisés en bananes, vaches, ou autres cochons à la con. Ça me fait toujours mal de voir ça devant un concert de stoner. Mais bon, Truckfighters est un peu différent avec son desert rock sympathique qui ne casse pas trois pattes à un canard, loin de là. Et puis il n’y a pas que le public qui m’agace, mais également le groupe sur scène, principalement à cause d’un guitariste remonté comme un ressort et ne s’arrêtant pas plus de quatre secondes de sauter à droite et à gauche tout en exhibant sa langue. Et ceci même sur les tempi ou break plus lents. Musicalement, le set fut finalement à l’image de ce que je pense du groupe en studio : un morceau cool de temps à autres, de l'ennui le reste du temps. Mais bon, le public ne pensait visiblement pas comme moi au vu de l’énergie dégagée par le pit.


Armored Saint
Main Stage 01
15:05 > 15:45

Sleap : Il est enfin temps pour moi d'aller inaugurer les Main Stages avec Armored Saint, pour leur deuxième date française seulement ! Les américains nous offrent un show assez sobre mais non dénué de bonne humeur. Et c'est le poing levé que je chante March of the Saint ou Can U Deliver en chœur, comme d'autres personnes du public. John Bush, toujours le sourire aux lèvres, ne cesse de gambader sur scène et finit même par monter sur l'une des piles d'enceintes sur le coté de la scène. Et coté vocaux, le bougre est toujours aussi en forme. Mention spéciale également au batteur qui bourrine derrière les fûts tout en faisant des grimaces à la caméra. Armored Saint transmet vraiment de bonnes ondes à l'audience en live, on en ressort tout sourire. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir autant la pêche depuis 1982, et sans quasiment aucun changement de line-up. Chapeau bas !

Setlist :
Win Hands Down 
March of the Saint 
Nervous Man 
Pay Dirt 
The Pillar 
Mess 
Last Train Home 
Left Hook From Right Field 
Reign of Fire 
Can U Deliver 

 

Skyforger
Temple
15:05 > 15:45

GazaG : C’est l’heure de faire ressortir le païen qui sommeille en vous. Oublie le Folk à bière, voici Skyforger. Les Lettons ne semblent pas affectés par leurs 20 ans de carrière : ça bouge sur cette scène de la Temple ! Portant des toges de moines païens, Skyforger balance son Black Metal aux multiples facettes en nous comptant des récits de dieux louches et de batailles épiques. Sans surprise sous les tentes du Hellfest, le son est bof. La fosse, assez conséquente, est emportée par ces courants d’un autre temps. Ça bouge bien à l’avant, ça se laisse hypnotiser à l’arrière. L’atmosphère est à la fois violente et planante. Skyforger continue de nous faire voyager même en pleine après-midi avec une chaleur qui commence à sérieusement grimper. On ressort de la Temple étourdit, déphasé avec le reste des festivaliers.

 

Defeater
Warzone
15:05 > 15:45


 

Godsmack
Main Stage 02
15:50 > 16:30


 

Vallenfyre
Altar
15:50 > 16:30

Caacrinolas : Autant je n’ai jamais réussi à accrocher à la musique de Paradise Lost, autant Vallenfyre a su capter mon attention dès leur premier album. Rien à voir me direz-vous ? Si ça n’est la présence au chant de Gregor Mackintosh, guitariste au sein de Paradise Lost. C’était donc la quatrième fois que je voyais les anglais, et force est de constater qu’ils ne m’ont jamais déçu, avec un son toujours aussi lourd et des compos toujours autant efficaces. Le quintet a foutu le premier coup de pied au cul du fest pour un paquet de gens. Et Mackintosh a encore montré qu’une fois débarrassé de sa guitare il peut être un excellent frontman. Comme à l’accoutumée, c’est sur le titre « Desecration » que le groupe termine sa prestation. Une performance qui aura définitivement lancé mon festival.

Di Sab : Ayant réellement apprécié le dernier album sorti l’année dernière et voulant me foutre de la gueule des dreads de Mackintosh c’est tout logiquement que je me retrouve sous la Altar à l’heure du goûter. La chaleur commence à accentuer la mauvaise nuit ainsi que la bière chaude ingurgitée ce qui fait que le public semble hagard. Votre serviteur n’est pas au mieux de sa forme non plus et n’apprécie pas non plus le concert comme il se devrait. Pourtant, le son était franchement pas dégueulasse, un petit peu brouillon sur les passages les plus véloces mais franchement passable, Mackintosh n’est pas un mauvais frontman (sans être une bête de scène non plus), le groupe est vraiment en place et la setlist était composée à 80% de titres du dernier album (Splinters en live = grosse branlée) mais je ne sais pas, ce n’était juste pas le moment. Un groupe à revoir donc. 


 

Orchid
Valley
15:50 > 16:30

John : La voilà la claque de la journée ! Première fois que je vois Orchid en live et je dois avouer que j’en mourrais d’impatience ! Les quarante minutes qui leurs sont accordées vont sembler bien courtes. Alors oui, l’influence de Black Sabbath est indéniable et encore plus lorsque l’on voit Theo Mindell sur scène, mais c’est foutrement bon. Une nouvelle fois (et comme chaque année) le son est irréprochable sous la Valley et les californiens régalent avec aisance. Keith Nickel et Carter Kennedy forment un duo basse/batterie diablement groovy et Mark Thomas Baker est impeccable derrière sa SG, non sans rappeler un certain Iommi. Assurément le concert à ne pas louper sous la Valley aujourd’hui ! Impossible de se sortir Capricorn de la tête le restant le la journée, « Ooooh Capricorn » !

Sleap : Après la Main Stage l'an dernier, c'est sous la Valley que jouera Black Sabbath cette année. Et je suis bien content de les revoir ! Non, blague à part, je suis vraiment très content de voir enfin Orchid sur scène, après toutes les fois où je les ai raté. Les américains débutent leur set par un tout nouveau morceau qui, étonnamment, ne me transporte pas plus que ça. Mais les Mouth of Madness et surtout Eyes behind the Wall qui suivent me font directement rentrer dans le show. Impossible de ne pas penser à Ozzy lorsqu'on entend la voix de Theo Mindell. Celui-ci parvient néanmoins à la moduler assez pour que ce ne soit pas trop similaire (surtout dans les aigus). Avec un jeu de scène assez sobre derrière son pied de micro, le chanteur possède tout de même un charisme certain, d'autant plus lorsqu'il accompagne ses comparses au tambourin pendant plusieurs morceaux. Jouissant d'un son parfait sous la Valley, les californiens nous offrent vraiment une prestation digne de ce nom ! Le nouveau morceau John the Tiger joué en fin de set passe beaucoup mieux pour ma part (bien que plus énergique et moins planant que d'autres). Le groupe termine son set par l'énorme He who walks Alone qui confirme que Capricorn reste mon album favoris d'Orchid, autant en studio qu'en live. Si l'on excepte le petit groupe de guignols à coté de nous (qui passent tout le show à se dessiner sur le corps ou s'empiler des pichet sur la tête...), le show d'Orchid est pour l'instant le meilleur de la journée en ce qui me concerne ! Pour l'instant...


Setlist :
Helicopters 
The Mouths of Madness 
Eyes Behind the Wall 
Capricorn 
Silent One 
John the Tiger 
He Who Walks Alone 

Melechesh
Temple
16:35 > 17:25

Di Sab : J’en attendais tellement putain de merde! Le groupe débarque sur scène en mode Lawrence d’Arabie, chèches sur la gueule, samples arabisants et tout le bordel et là, c’est le drame. Le titre d’ouverture (The Pendulum Speaks en l’occurrence, tiré de l’excellent nouvel album Enki) sonne comme une bass cover YouTube. Pas moyen d’entendre un riff, ce qui est un comble lorsqu’on connait le talent de Melechesh dans ce domaine. Au terme de ces 5 minutes de souffrance, Ashmedi (guitare/chant) va voir l’ingé son sur le côté de la scène et je me dis que tout va bien se passer désormais. Mais bien sur ! Tout le monde sait que pour que la basse arrête de prédominer dans le mix, il faut augmenter le son de la batterie ! Bande de génies ! Maintenant, on entend que du blast. Je décide de changer de place, de me rapprocher de la régie…ça ne change rien, tant pis, dommage, je me casse. Les Deströyer 666 de 2015. Avec une mention spéciale au mec qui fumait son joint totalement en transe alors qu’on entendait que du blast. Change rien dude ! Même si on ne vit pas dans le même cosmos.

GazaG : Il y a des reports plus faciles à écrire que d’autres. Celui de Melechesh au Hellfest 2015 coule de source. Melechesh, j’aime beaucoup. Je connais pas mal de compos. Je commence le concert devant : le son est méga déguelasse. Direct après le premier morceau, je vais au milieu : le son est bien déguelasse. Je vais au fond : le son est toujours déguelasse, mais j’arrive quand même à catcher les riffs principaux. En conclusion : c'est de la merde. La setlist était jolie pourtant.

Romain : Je me décide à abandonner la Valley pour la première fois de la journée et me dirige vers la Temple pour assister à la prestation de Melechesh. Hum… J’ai réussi à tenir pendant quelques morceaux, le temps de voir à quel point les musiciens sont à fond sur scène. Mais avec un son aussi ignoble, difficile de tenir bien longtemps. De la basse, de la basse, de la basse et de la double-pédale. Je n’ai pas réussi à cerner une quelconque sonorité arabisante à l’exception du même sample utilisé entre chaque morceau. Je quitte alors les lieux longtemps avant sa fin. Dans le fond ce ne fut pas si mal, j’avais envie d’avoir une bonne place pour High On Fire.

Schifeul : Venus pour défendre son très bon dernier album Enki, les membres de Melechesh arrivent sur scène, des lithemes leur dissimulant le visage, afin de nous en mettre plein la vue avec leur bougnouleries, ce qui est bien légitime. Seulement, alors que le groupe entame les premières notes de The Pendulum Speaks , on remarque que le son est une catastrophe, la basse couvrant tout ! Ce qui rend assez peu aisé de se plonger dans leur Black Metal à tendances orientales. Heureusement en seconde partie de set le son est enfin à la hauteur du groupe, permettant d’apprécier le concert et entamer une danse du ventre de rigueur sur Rebirth Of The Nemesis.

Setlist :
The Pendulum Speaks 
Tempest Temper Enlil Enraged 
Ladders to Sumeria 
Grand Gathas of Baal Sin 
Genies, Sorcerers and Mesopotamian Nights 
Multiple Truths 
Triangular Tattvic Fire 
Rebirth of the Nemesis: Enuma Elish Rewritten 

 

Wolfbrigade
Warzone
17:35 > 17:25

Caacrinolas : Après la tornade Vallenfyre nous avions le droit à la tempête Wolfbrigade. Présents pour la première fois sur le sol français, les suédois ont littéralement retourné la Warzone. Devant un public de tous bords et préférant probablement la violence du son à la violence du playback de Billy Idol, Micke et les siens nous ont donné ce que l’on voulait, à savoir une leçon de D-beat. Peu de mots entre les morceaux mais un groupe ravi d’être la et qui l’a bien montré au fil du set. Maintenant, si les voir sur la Warzone est sympa, on espère qu’ils se bougeront pour une date en salle, histoire de vraiment ressentir l’essence même du groupe. 

Sleap : Changement radical d'ambiance avec les suédois de Wolfbrigade ! En studio, leur Crust ne me fait pas le même effet que celui d'un Anti Cimex ou d'un Mob 47, mais en live on passe un excellent moment ! Je n'ai pas eu à me plaindre du son de la Warzone aujourd'hui, et je dois même dire qu'il est au top lors de ce concert. Quelle clarté ! Niveau look, la plupart des membres n'échapperont pas au qualificatif ''suédois'' avec leur petit gilet en cuir, tatouages et jeans moulants (surtout en ce qui concerne le bassiste), mais niveau musique, rien à redire ! Le quintet ne fait quasiment pas de pose entre les morceaux, aucun répit pour le public (la fosse est d'ailleurs bien animée) ! Avec une setlist aussi dense que variée, on a droit à pas mal de titres de la période Wolfpack, notamment Living Hell, Enter the Gates ou Bastards tirés des premiers albums, ou encore un très bon No Future joué en fin de set. Mais les derniers albums sont également bien représentés (mention spéciale à Peace of Mind qui provoque un chaos monumental dans le public). Moi qui ne suis pas ultra fan des ''Lycanthropunks'' en studio, je dois dire qu'en live ils m'ont carrément convaincu. Excellent concert !

 

Sodom
Main Stage 02
17:40 > 18:30

Di Sab :Sodom est souvent décevant en live, la faute à un son vraiment pourrave (cf. Fall of Summer), mais à chaque fois je retente, parce que quand on a leur répertoire et un son à la hauteur de celui ci, c’est magique (cf. Motocultor 2010 cette fois ci). J’arrive pendant Christ Passion ce qui fait que je loupe à mon plus grand dam Among the Weirdcong et Surfin’ Bird. Le public est plus nombreux à attendre Motörhead que devant la Mainstage 2, où l’on circule sans problèmes devant la régie. A propos de la bande de Lemmy, Angelripper ne cesse tout le long du concert de faire son fan boy, de dire à quel point il aime Motörhead, et ce, pour le plus grand plaisir des fans, dont l’un d'eux lui offre un t shirt Overkill. Au niveau du son, il était extrêmement variable, on ne percevait les soli de Bernemann qu’une fois sur deux mais c’était globalement bien meilleur qu’au Fall of Summer et qu’au Hellfest 2011. A noter que Sodom a fait un effort pour changer sa setlist par rapport à l’année dernière, bien qu’on retrouve les indéboulonnables Agent Orange, Outbreak of Evil ou encore Remember the FallenSacred Warpath passe carrément bien l’épreuve du live et confirme que Sodom est de retour après un Epitome of Torture pas si réussi que ça à mon sens. Pour ma part, je regrette l’absence de Napalm in the Morning et de In War and Pieces mais ne boudons pas notre plaisir, Sodom a donné un bien meilleur concert que ce à quoi ils nous habituent et c’est tant mieux. 

Sleap : À ma grande surprise, le (très court) set de Dying Fetus se termine près de 20 minutes avant celui de Sodom. C'est donc avec joie que j'assiste aux derniers morceaux du groupe sur la Main Stage 2. Sans surprise, j'arrive sur City of God qui ne me transcende toujours pas, mais qui fédère toujours autant de monde avec son riff Amon Amarthesque... Je constate également la flemmardise d'Angelripper aujourd'hui durant le mythique Agent Orange, où le frontman ne chante même pas la moitié du refrain. Ce dernier ne manque pas de remercier le Hellfest de faire jouer son groupe juste avant Motörhead, et également pour lui donner l'occasion de revoir son groupe préféré (exhibant fièrement son t-shirt Venom). Après un basique Stigmatized (que je trouve toujours aussi naze, autant en studio qu'en live), le trio teuton finit sur Remember the Fallen qui secoue une dernière fois le public. Bien que je l'aime bien, je ne trouve pas que ce soit le titre idéal pour clore le set. Cette fin de concert n'est donc pas spécialement énorme pour ma part, même si je passe toujours un bon moment avec Sodom, c'est indéniable. Hâte de les revoir cet été, en entier cette fois (surtout qu'ils recommencent à jouer Christ Passion !)...

Setlist :
Among the Weirdcong 
Outbreak of Evil 
Surfin' Bird / The Saw is the Law 
Christ Passion 
Sacred Warpath 
Sodomy and Lust 
City of God 
Agent Orange 
Stigmatized 
Remember the Fallen 

Dying Fetus
Altar
17:30 > 18:20

Caacrinolas : Que dire sur ce groupe qui n’a pas déjà été dit ? Peut-on même être déçu par ce groupe un jour ? Car à l’instar d’un Immolation, les mauvais concerts de Dying Fetus n’existent purement et simplement pas. Les problèmes de son non plus et le manque de motivation du groupe encore moins. Durant 50 minutes, ça n’aura été qu’un long et douloureux passage à tabac, une setlist quasi parfaite (même si il faudra bien qu’ils rejouent Born In Sodom un jour), un Gallagher presque affable comparé à d’habitude, mais surtout un public complètement fou, en témoigne l’énorme circle-pit qui a pris place durant le break de Grotesque Impalement. Donc oui, j’attends encore le jour où ce groupe me décevra mais, heureusement, j’ai l’impression que ce n’est pas prévu pour demain. 

John : La valeur sûre de la journée. A l’image d’un Cannibal Corpse, nous n’allons pas à un show de Dying Fetus en espérant voir de la nouveauté, mais bien pour faire la fête, comme à chaque fois ! Pas de nouvel album, le groupe est toujours sous forme de trio et débute son concert par In The Trenches comme depuis de nombreuses tournées. Mais comme à l’accoutumée sous l'Altar, le son est très approximatif et la guitare de John Gallagher manque cruellement de présence dans le mix. Il faudra attendre la fin d’un One Shot One Kill pour que le son devienne meilleur et cela tombe bien puisque les américains nous livrent un Justifiable Homocide qui ne relâche pas la pression. Outre les classiques (mais toujours aussi jouissifs) Grotesque Impalment et Pissing In the Mainstream, le trio originaire du Maryland nous interprète un nouveau titre : Induce Terror. S’il est difficile de juger lors d’une première écoute live, pas de surprises, il s’agit bien de Dying Fetus et cela à l’air bougrement efficace et bourrés de breaks comme nous les aimons. L'Altar est en feu et enchaine circle pit et wall of death sous les yeux de Taylor Young (Twitching Tongues/Nails) qui ne peut s’empêcher de faire du Air Drums sur le côté de la scène. La doublette Kill Your Mother And Rape Your Dog / Praise The Lord laissera l’audience sur les rotules, on en veut encore ! 

Sleap : Bien que ce ne soit pas celui que j'attends le plus aujourd'hui, Dying Fetus fait tout de même partie de mes groupes préférés, tous styles confondus. Et en live, quelque soit l'endroit, c'est toujours un carnage, il y a vraiment un consensus à ce niveau là... Jusqu'au Hellfest malheureusement... Bien que le son de l'Altar soit globalement bien mieux que les autres années aujourd'hui, Dying Fetus va tout de même souffrir d'une absence quasi-totale de guitare durant ces 50 minutes. Et c'est fort dommage vu la setlist d'aujourd'hui. Rien de nouveau mais absolument que du classique durant ce court set. Dès l'intro sur le très Hardcore In the Trenches, c'est l'apocalypse dans le public. Le terme ''pit'' ne conviendrait pas pour décrire le bordel qui se déroule sous l'Altar en cette fin d'après-midi. Le trio américain va retourner absolument toute la fosse (jusqu'à la régie) pendant plus de trois quarts d'heure. Le chaos ! Le tube One shot, One kill est joué en début de set, et l'ultime Praise the Lord en clôture (en plus des autres classiques Grotesque Impalement, Kill your Mother..., etc). Terrible ! À la surprise générale, on a même droit à un nouveau morceau. Bien qu'en live il soit tout aussi efficace que les autres, celui-ci me laisse sceptique quant à la version studio (notamment en ce qui concerne le break central, assez pauvre). Mais malgré cela, et la gratte que l'on entend pas (à part sur les sweeps), le groupe nous met assurément une nouvelle claque. Très certainement la meilleure ambiance du week-end sous l'Altar. Dans l'attente de les revoir avec un son à nouveau correct, Dying Fetus demeure encore et toujours l'une des valeurs sures du Death Metal actuel. 


 

High on Fire
Valley
17:30 > 18:20

Romain : Voici venu le temps de ce qui est pour moi la tête d’affiche de la Valley ce premier jour : High On Fire ! Pour ceux qui ne connaissent pas : prenez Sleep, extrayez-en le guitariste Matt Pike. Mettez-le au chant et faites-lui jouer un stoner bien bourrin. Mais vraiment bien bien bourrin. Vous avez la recette d’un set absolument survolté sous la Valley. Car oui, c’est puissant. On entend peut-être pas toujours le chant de Pike (torse-poil comme à son habitude) à la perfection, mais bon, on peut tout de même profiter des riffs ultra vénères du ricain. Certains pourraient reprocher la constance du set du trio, avec son atmosphère lourde pleine de basse, mais c’est tellement efficace que je ne vais pas m’en plaindre. Le public semble conquis : ça headbangue par ici, ça pogote par là… Le concert se termine avec un Fertile Green et ses paroles explicites incitant à fumer des produits illégaux dans notre pays, suivi d’un Snakes For The Divine avec son intro à la guitare absolument épique. Je quitte la Valley pour aujourd’hui après un très bon moment.


 

Motörhead
Main Stage 01
18:35 > 19:35

John : Après les derniers soucis de santé de Lemmy Kilmister, il était impossible de laisser passer la chance de revoir l’icône une dernière fois. Une dernière fois car je ne suis pas le plus grand fan de Motorhead au monde mais aussi et surtout car Lemmy semble n’être que l’ombre de lui même. Exit l’alcool (bien heureusement) et bonjour la San Pellegrino, le charismatique bassiste tremblote et paraît en difficulté entre chaque titre lorsque vient le moment de s’adresser au public. Mikkey Dee et Phil Campbell empêchent le navire de couler mais la prestation des anglais fait énormément de peine à voir. On ne retiendra que le meilleur et un très bon « Orgasmatron » mais l’heure de la retraite (même s’il ne s’arrêtera jamais) est proche pour le père Lemmy. 

Romain : Il est désormais l’heure pour moi de zoner devant la Main Stage 01 de longues heures durant. Ce sera d’ailleurs la seule fois du fest, toutes les têtes d’affiches m’intéressant se succédant ce vendredi. Pour commencer, quoi de mieux que les légendaires Motörhead ? Groupe que je n’ai encore jamais pu voir en live, toujours loupé pour différentes raisons pratiques, la principale étant l’annulation de leur tournée en 2013. Je suis sceptique lorsque je commence à me frayer un chemin au milieu de l’immense marée humaine. Les problèmes de santé de Lemmy sont en effet un sujet récurrent depuis maintenant de nombreux mois. Et je peux dire sans complexe que j’assiste à un bien triste spectacle. Avec un frontman complètement absent ayant l’air de se demander ce qu’il fout là, un jeu de basse complètement mécanique, un chant approximatif autant dans le placement rythmique que dans le timbre… Lemmy me fait de la peine. Et ce sentiment est amplifié quand je le vois incapable d’enchaîner plus de deux mots entre les différents morceaux, laissant alors Phil Campbell s’exprimer à sa place. Heureusement que ce dernier assure le taf à la gratte et que Mikkey Dee tape ses fûts avec toujours autant d’énergie, son solo sur Doctor Rock ayant été l’un des rares instants du concert relevant réellement le niveau. Car oui, je n’ai même pas réussi à éprouver du plaisir en entendant les classiques Overkill ou Ace Of Spades qui font pourtant partie de mes morceaux incontournables depuis fort longtemps. Bref. Il y a un moment où il faut se décider à descendre de scène. Après de longues années de loyaux services, il me semble qu’il est grand temps pour Monsieur Kilmister de tirer sa révérence. On ne lui en voudra pas !

Schifeul : Instant tragique avec Motörhead. Lemmy est une veritable légende que tout le monde pensait increvable, or le voir là, à avoir toutes les peines du monde à articuler, galérant même à soulever sa bouteille de San Pellegrino, bah ça fend un peu le coeur… Je vois pas trop l’intêret de monter sur scène dans cet état, hormis dans l’espoir d’y crever, ce qui doit par ailleurs être le but recherché, en fait.

Sleap : Déjà placé au niveau des Main Stages lors du concert précédent, j'ai une assez belle vue pour le show des vétérans de Motörhead malgré la foule. C'est toujours un plaisir de pouvoir assister à l'une de leurs prestations, surtout lorsqu'on sait que Lemmy n'en a plus pour longtemps (eh oui, ça me fait mal de le dire mais c'est la vérité)... En effet, malgré la joie, on a presque pitié de le voir sur scène, tremblotant et peinant à finir ses phrases. Ses vocaux lors des morceaux sont évidemment plus faibles et son élocution beaucoup moins claire, mais son jeu de basse n'est pas dénaturé. Depuis la dernière fois où j'avais pu voir le groupe en live, la setlist n'a quasiment pas changé d'un pouce (Damage Case, Stay Clean, The Chase is better..., etc) mais il y a quand même une surprise, et pas des moindres... Le retour d'Orgasmatron ! Ce morceau, que j'adore déjà en studio, passe encore mieux puisque Lemmy semble étonnamment beaucoup plus à l'aise avec ces vocaux plus graves et rocailleux. Assurément le meilleur moment du concert pour moi ! Pour le reste, l'habituelle doublette finale Ace of Spades / Overkill semble bien moins puissante aujourd'hui, mais je profite tout de même de ces (derniers ?) instants live en compagnie des légendes londoniennes. J'apprécie au final ce show de Motörhead mais je quitte tout de même le concert avec un petit pincement au cœur, tout a une fin...

Shawn : Quelle peine de voir Lemmy aussi mal en point ... Je crois que ça sera l'un des derniers concerts de Motörhead pour ma part, préférant de très loin garder une image du loustic dynamique et taquin. Mais pas ça ... la fin de carrière est proche, on espère juste que le groupe en prendra conscience rapidement pour permettre à la Légende de finir sa vie au calme !

Setlist :
Shoot You in the Back 
Damage Case 
Stay Clean 
Metropolis 
Over the Top 
Guitar Solo 
The Chase Is Better Than the Catch 
Rock It 
Lost Woman Blues 
Doctor Rock (avec solo de batterie)
Orgasmatron
Going to Brazil 
Ace of Spades 
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Overkill 

Arkona
Temple
18:35 > 19:25

Michaël : Les Russes d’Arkona commencent à être habitués à la France avec de nombreuses tournées ces dernières années. Et à chaque fois on fait le même constat : comment un groupe qui communique aussi peu avec le public et avec une musique parfois relativement lente et peu accessible parvient à attirer autant de monde et à retourner autant la foule ? Car si Masha a fait danser tout le public sur les très festifs Stenka Na Stenku et Yarilo venus clôturer le set, et que tous les amoureux des peaux de bêtes ont pu slammer comme ils l’entendaient, la setlist était résolument orientée vers le cœur de la musique du groupe : un folk metal puissant, aux antipodes d’une musique à boire. Et pourtant, la magie opère toujours. Que ce soit à travers la géniale Goi, Rode Goi ou la pleine d’émotion Serbia, les russes nous ont emmené pendant une quarantaine de minutes dans leur univers qui nous ravit tant. Une bien belle prestation que l’on pourra voir et revoir grâce à Arte, ce qui est précieux, compte tenu du peu d’images de qualité que l’on a du groupe.

Setlist :
Yav' 
Goi, Rode, Goi 
Serbia 
Zakliatie 
Na strazhe novyh let 
Slavsya Rus! 
Stenka na stenku 
Yarilo 

Oathbreaker
Warzone
18:35 > 19:25

Di Sab : Pendant que le gros de la meute était en train d’essayer d’apercevoir Lemmy massacrer les tubes de notre jeunesse tout en s’abreuvant de San Pellegrino, les vrais bails se faisaient devant la Warzone. Trap Them ayant annulé ce sont les belges d’Oathbreaker qui jouent devant un public vraiment clairsemé. Il faut dire que le combo aurait plus sa place sous la Temple que sous la Warzone. Ayant vu le groupe en club l’année dernière, j’avais peur que le plein jour et donc l’absence de lights ne nuise à la performance (ils usent et abusent de stroboscopes) mais quedal ! La chanteuse dégage un charisme absolument fou sans même montrer son visage, le bassiste a l’air d’en vouloir à peu près autant que David Lopez et headbangue frénétiquement, le tout pour un résultat tantôt ultra violent, tantôt à fleur de peau. C’est avec grand regret que je pars avant la fin du set, triste de les voir jouer devant si peu de monde, mais il faut bien aller se placer pour Bloodbath. A voir et à revoir dans n’importe quelle condition.

 

Lamb Of God
Main Stage 02
19:40 > 20:40

John : Leur dernier passage en clôture du Hellfest 2012 fut assez mémorable. Un concert mené à la perfection par les virginiens, marqué par une pluie battante qui n’entama ni la motivation des festivaliers ni celle du groupe. Mais cette fois-ci, ce ne fût pas la même histoire. Un son qui n’est pas tellement à la hauteur couplé à un groupe étonnement approximatifs par moments (notamment Chris Adler) nous donne une prestation en demi-teinte. Si la setlist aux allures de best-off a comblé à coup sur l’audience, il m’en faudra personnellement bien plus pour que la mayonnaise prenne. Et ce n’est pas les extraits du nouvel opus « VII : Sturm Und Drang » qui me feront changer d’avis tant ils sentent le réchauffé. Dire que j’attendais beaucoup de ce concert, c’est exagéré. Mais moi qui voulais passer un bon moment, c’est raté. 

Michaël : A quelques exceptions près, Lamb of God est toujours une valeur sûre en live. Et hormis quelques errements derrière les fûts et un son qui n’était optimal qu’en face de la scène, le groupe aura livré une prestation solide bien que classique. Festival oblige, le groupe nous a concocté une setlist aux allures de greatest hits afin de rassasier les fans de la première heure mais également d’attirer les éventuels badauds. Après une entrée en matière sur Desolation et Ghost Walking, la seule surprise du jour vient des deux nouveaux titres 512 et Still Echoes, extraits de l’album du groupe à paraître, intitulé VII: Sturm Und Drang. Ces derniers ne m’ont d’ailleurs pas tellement convaincus, contrairement à leur version studio. En tout cas, les sceptiques ont vite été rassuré par une fin de setlist stellaire : Hourglass, Now You've Got Something to Die For, Laid to Rest, Redneck et Black Label. De quoi achever un public qui n’aura cessé d’ouvrir le pit et de slammer à tout va. On ne va pas se le cacher, un bon Lamb of God fait toujours du bien en festival pour faire le plein de redneckitude et râler de plus fort sur la future disparition du drapeau confédéré.

Setlist :
Desolation 
Ghost Walking 
512 
Walk with Me in Hell 
Ruin 
Set to Fail 
Still Echoes 
Hourglass 
Now You've Got Something to Die For 
Laid to Rest 
Redneck 
Black Label 

Bloodbath
Altar
19:30 > 20:25

Caacrinolas : L’effet de surprise étant passé depuis la prestation au Neurotic, je savais à peu près à quoi m’attendre pour Bloodbath. Et ma foi ce fût aussi bon que la première fois : Nick Holmes commence à prendre ses marques, se permettant même des petites blagues dignes de son prédécesseur et le groupe se met doucement mais surement en place. Si la setlist fût identique à celle jouée au Neurotic, cela a au moins eu le mérite de me confirmer que le titre « Unite In Pain » est résolument taillé pour le live. Martin Axenrot aura au passage confirmé qu’il est bel et bien l’un des batteurs les plus brutaux de la place comme a pu le démontrer l’interprétation magistrale de « Weak Aside ». Et comme à son habitude c’est sur le tube « Eaten » que le quintet achèvera son show. « Si on ne joue pas ce morceau c’est comme si Toto ne jouait pas Africa… » dira le sieur Holmes et on peut pas vraiment lui en vouloir... EQUIMATHORN.

Di Sab : Le concert que j’attendais le plus le Vendredi, et paradoxalement, je savais que j’allais être déçu. Je faisais en effet partie des pleureuses qui n’ont pas apprécié plus que ça Grand Morbid Funeral et qui craignait de voir Holmes massacrer le répertoire de ses illustres prédécesseurs. On tue le suspense dans l’œuf : j’ai été déçu mais pas pour les raisons auxquelles je m’attendais. Holmes est un monstre de charisme. Sa section rythmique empile les riffs putrides pendant que lui, tenue de prêtre et sang sur la gueule, il arpente la scène en marchant calmement, sûr de sa force et s’arrête pour pousser des growls ultra caverneux et très crédible, le doigt en l’air comme un prédicateur bien vénèr, le tout accompagné du regard froid qui va bien. En revanche, les guitares furent brouillonnes une bonne moitié de set (jusqu’à Soul Evisceration) et le public, un peu comme pour Vallenfyre, n’était pas très concerné. Holmes s’est d’ailleurs pris quelques vents alors qu’il haranguait la foule. La setlist était plutôt équilibrée, les 3 titres de Grand Morbid Funeral passent très bien en live, en particulier Unite in Pain qui fait déjà figure de classique. Holmes, sans avoir la puissance d’un Akerfeldt, s’en sort très bien sur les So you Die ou autres Mock the Cross. Eaten clôt ce concert en demi teinte. Si nous sommes en droit d’être déçu par la prestation de Bloodbath au Hellfest, on ne peut blamer le groupe. En espérant les revoir rapidement en club ou avec le son et le public qui suit, histoire de me prendre la claque qu’ils auraient du me mettre. 

Sleap : Retour sous l'Altar pour la première venue française de Bloodbath depuis leur comeback. Après avoir passé le test ''Nick Holmes'' avec succès au Neurotic Deathfest, je ne pouvais qu'être présent aujourd'hui devant les Suédois. Le nouveau vocaliste, assez décrié, m'avait en effet convaincu en live. Le show de ce soir sera par contre nettement en dessous du précédent. Le son de l'Altar n'est toujours pas à son apogée en ce début de soirée. Mais fort heureusement, le style du groupe ne nécessite pas une clarté sonore impeccable. Pour peu qu'on connaisse les morceaux (et c'est le cas pour à peu près tout le monde), ce n'est pas un problème. La setlist ne change pas d'un pouce, avec toujours les highlights sur So you Die et les deux morceaux des EPs. Je note qu'il y a assez peu de monde sous la tente malgré la popularité du combo suédois. Moi qui m'attendais à ne plus pouvoir bouger, je suis ravi ! En tout cas, cela n'empêche pas la plupart des personnes présentes d'être à fond durant tout le show. Holmes a toujours son petit cahier pour les paroles des premiers albums, mais c'est moins flagrant que la première fois. Ce dernier est d'ailleurs obligé d'encourager le public à hurler lorsqu'il annonce un morceau de Grand Morbid Funeral (le public n'étant visiblement pas très fan de cette dernière sortie, à juste titre ?)... Un concert en définitive sympathique, mais bien loin de la tuerie du Neurotic. Un son bien en dessous, pas de finish sur Cry my Name, mais globalement un bon moment. À revoir cet été dans d'autres open airs...

Setlist :
Let the Stillborn Come to Me 
Mental Abortion 
So You Die 
Breeding Death 
Anne 
Cancer of the Soul 
Weak Aside 
Soul Evisceration 
Unite in Pain 
Like Fire 
Mock the Cross 
-----
Eaten 

Envy
Valley
19:30 > 20:25

 

Alice Cooper
Main Stage 01
20:45 > 22:00

Di Sab : Aller à un concert d’Alice Cooper me fait l’effet de rematter un film vu des centaines de fois. On connait tous les passages par cœur mais c’est tellement bien qu’on ressort bluffé comme la première fois. Alors ok, les gimmicks n’ont pas changé, Alice balance toujours des colliers en plastique pendant Dirty Diamonds, est en camisole pendant Ballad of the Dwight Fry, bute un photographe pendant Wicked Young Man et se fait guillotiner avec I Love the Dead mais on s’en fout ! Le mec joue 1h20 de tubes, à la fin de chaque morceau on se dit « putain mais comment il va faire pour tenir encore 45 minutes, il va lui rester que des morceaux mineurs » et là, bim bam boum, encore un titre que tu connais par cœur, sans pour autant être un fan boy d’Alice Cooper, un peu à la manière d’AC/DC. J’ai été aussi agréablement surpris de constater qu’Alice n’a pas décidé de passer la 2nde moitié du concert à ne proposer que des reprises des Who et des Doors comme il a l’air de le faire désormais. Et c’est cool car on n n’avait pas besoin d’un Rob Zombie 2015, et que ça nous permet d’entendre des pépites comme Go to Hell ou Welcome to my Nightmare. Les titres s’enchainent sans temps morts ni communication, juste le temps qu’il faut à Alice de changer de fringues. Le public est de tout âge, je suis à côté d’un gosse, qui, sur le dos de son metalleux de père, se marre comme une baleine alors qu’Alice éclate des ballons au katana pendant School’s Out. Je ressors avec un sourire jusqu’aux oreilles. Le concert de la journée pour ma part.

GazaG : Un Dieu, c’est une autorité puissante, finale, intemporelle et indiscutable. D’après la définition précédente, Alice Cooper peut être qualifié de Dieu. Et ce soir, Dieu a décidé de bénir le Hellfest, 5 ans après son dernier passage. Alors certes, la setlist ne change pas beaucoup, et certes, de jour le show perd un peu son charme. Mais Dieu est toujours au top. Contrairement à un Lemmy qui ferait bien de raccrocher au plus vite, Alice Cooper continue d’arpenter la scène et de nous menacer avec son fouet, sa cravache ou son fleuret. Sa voix est tout à fait correcte et capable de rester aux octaves exigées par la partition. L’arrivée d’un énorme mannequin sur Feed My Frankenstein et la décapitation du sieur seront les évènements marquants du show, tandis que les zikos de Dieu auront chacun droit à leur solo, ni trop court ni trop long, sans prétention et sans caprice d’ego. Ce concert peut être résumé en deux mots : la classe.

Sleap : Ayant déjà vu Alice Cooper en live, je me permets une pause repos / bouffe / boisson avant de venir assister à la seconde moitié du show. Et c'est toujours aussi impressionnant ! Grâce à 5 musiciens assez charismatiques, divers comédiens, et un nombre incalculable de costumes et décors, Alice Cooper développe une véritable scénographie parfaitement adaptée à ses thèmes horrifiques. Le spectateur est donc transporté au cœur de l'univers du groupe grâce à un ensemble théâtral propre à chaque morceau. On voit ainsi débarquer une énorme poupée mort-vivante animée sur Feed my Frankenstein, une infirmière démoniaque qui enferme Cooper dans une camisole, ou encore une immense guillotine qui décapite le frontman (on y voit que du feu) sur I love the Dead. Alice Cooper dispose vraiment d'un univers atypique qui mêle horreur et fun pour un résultat des plus explosifs sur scène. Tout le public ne cesse de sourire ou même de rire, en plus de chanter et sauter pendant les morceaux, une bonne humeur ambiante qui fait vraiment plaisir (surtout quand l'audience est composée de petits comme de grands, et de tous horizons musicaux différents). Bon, on est encore loin du génialissime show du Wacken 2013 (avec toutes ces magnifiques reprises et surprises), mais on a tout de même droit à un School's Out d'anthologie (et son interlude Pink Floyd) repris par la foule dans une liesse générale. Bien que je ne sois pas particulièrement fan du groupe, tous ses hymnes sont un plaisir à chanter en live. Quant au show... Alice Cooper est pour moi le meilleur groupe live niveau show scénique, tous styles confondus (devant King Diamond, devant Rammstein, devant tout ce que vous voulez), une véritable comédie musicale à chaque fois !

Setlist :
The Underture 
Department of Youth 
No More Mr. Nice Guy 
Under My Wheels 
I'll Bite Your Face Off 
Billion Dollar Babies 
Lost in America 
Hey Stoopid 
Dirty Diamonds (including bass, drums and guitar solo)
Welcome to My Nightmare 
Go to Hell 
Wicked Young Man 
Feed My Frankenstein 
Ballad of Dwight Fry 
Killer 
I Love the Dead 
I'm Eighteen 
Poison 
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School's Out (incl. Another Brick in the Wall jam)

 

Cradle Of Filth
Temple
20:30 > 21:30

Setlist :
At the Gates of Midian 
Cthulhu Dawn 
A Dream of Wolves in the Snow 
Summer Dying Fast 
Honey and Sulphur 
Right Wing of the Garden Triptych 
Nymphetamine (Fix) 
Born in a Burial Gown 
Cruelty Brought Thee Orchids 
Her Ghost in the Fog 
From the Cradle to Enslave
 
 

Five Finger Death Punch
Main Stage 02
22:05 > 23:05

Shawn : Voilà un groupe bien rare en France ! En effet, le groupe originaire de Las Vegas est un grand habitué des routes américaines, ayant arpenté leur pays en long en large et en travers mais se fait bien discret sur le Vieux Continent, et encore plus en France. La sortie de leur nouvel et 6ème album Got Your Six était donc le parfait argument pour ne pas les louper au Hellfest. Et c’est bien un show à l’américaine que nous prépare 5FDP. L’entrée en scène est tonitruante : Ivan Moody débarque bandana sur le visage, batte de baseball à la main. Les ‘ricains sortent la carte agressivité : résultat payant puisque leur assurance leur confère une certaine crédibilité. Et à l’image du nom du groupe, ce sont bien quelques mandales que le groupe va distribuer au public français. Gros moments que sont Lift Me Up ou Burn MF, sans compter le titre qui les a révélés : The Bleeding qu’il me tardait d’entendre live ! Un show à l’américaine donc, taillé sur les traces de Lamb of God pour un résultat détonnant, énergique et pêchu. On valide !

Setlist :
Under and Over It 
Burn It Down 
Hard to See 
Lift Me Up 
No One Gets Left Behind 
Bad Company (Bad Company cover)
Burn MF 
Coming Down 
Here to Die 
The Way of the Fist 
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The Bleeding 
The House of the Rising Sun 

Children of Bodom
Altar
21:35 > 22:35

Michaël : Un bon concert de Children of Bodom dépend de plusieurs ingrédients. Un Alexi Laiho qui enchaîne les compliments entremêlés de « Fuck » et de « Yayow », des chansons maitrisées où ce dernier ne dissimule pas sa flemme - voire son incapacité – à jouer les soli compliqués en surutilisant sa whammy bar et, enfin, une bonne setlist. Et le show de ce soir-là avait tous ces ingrédients. Côté communication, Alexi Laiho a encore fait montre de son peu de vocabulaire mais a réussi à haranguer la foule tout au long de l’heure de jeu, laissant à Henkka, comme à l’accoutumée désormais en France, de nous parler assez longuement en français.
Côté setlist, le groupe a globalement passé en revu sa discographie en oubliant toutefois soigneusement Relentless Reckless Forever et Blooddrunk, pour notre plus grand plaisir. La possibilité d’entendre et réentendre les perles des premiers albums que sont Downfall, Lake Bodom, Hate Me ! ou bien encore Silent Night Bodom Night et Everytime I Die est toujours un régal. Petit bémol, au-delà du fait que l’on aurait aimé un peu plus de nouveautés dans une setlist qui reprend dans les gros traits ce que l’on a pu entendre du groupe ces dernières années, on aurait apprécié entendre d’autres titres du dernier album. Si Halo of Blood et Scream for Silence ne sont pas mauvaises, un petitAll Twistedou un One Bottle and A Knee Deepauraient fait leur petit effetQuoi qu’il en soit, le groupe a livré une prestation solide, en dépit d’un nouveau guitariste (Antti Wirman, frère de Janne et membre de Warmen) très solide rythmiquement (ce que l’on reprochait d’ailleurs à Roope, légende s’il en est mais qui s’emportait un peu parfois) mais amorphe sur scène. Les partitions ont globalement été respectées sans pour autant perdre cette énergie qui fait la réputation du groupe sur scène. Ajoutez à cela un son très correct et une ambiance excellente dans le pit, et on a hâte de les revoir en octobre/novembre en tournée en France.

Setlist :
Are You Dead Yet? 
Sixpounder 
Hate Me! 
Silent Night, Bodom Night 
Everytime I Die 
Halo of Blood 
Scream for Silence 
Hate Crew Deathroll 
Lake Bodom 
Downfall 
Angels Don't Kill 
In Your Face 

Mastodon
Valley
21:35 > 22:35

Setlist :
Tread Lightly 
Once More 'Round the Sun 
Blasteroid 
The Motherload 
Chimes at Midnight 
High Road 
Aqua Dementia 
Halloween 
Bladecatcher 
Black Tongue 
Megalodon 
Crystal Skull
 

Judas Priest
Main Stage 01
23:10 > 00:40

Romain : Après l’excellent show d’Alice Cooper sur lequel je n’ai rien à ajouter de plus que mes collègues (j’aurais peut-être juste un peu plus insisté sur le charisme et la présence des musiciens accompagnant le chanteur), me voici très très bien placé durant l’attente des Metal Gods. Un grand rideau tendu devant la scène arborant le nom du groupe, un public de plus en plus impatient… Puis le mythique War Pigs de Black Sabbath est balancé dans les enceintes pour chauffer cette foule chantant déjà à tue-tête. Et puis ça y est, ça peut réellement commencer. Je vous préviens, ce report ne contiendra que moins d’1% d’objectivité. Je suis là à quelques mètres de la scène, toujours ému par le souvenir du live de Priest en 2011 à Paris : l’un de mes premiers concerts de metal pour l’un des premiers groupes de metal que j’ai écouté. Je vais faire simple dès maintenant : pour moi le set était proche de la perfection. Le quintet est en très grande forme sur une scène très épurée ne laissant aucun amplificateur apparaître mais étant équipé d’un large écran dans son fond. Niveau setlist, ce soir c'est best of ! On a droit à quasiment tous les classiques issus de presque tous les skeuds du groupe : Victim Of Changes, Turbo Lover, Beyond The Realms Of Death, Hell Bent For Leather (ce dernier nous permettant d’admirer la magnifique moto d’Halford), Electric Eye... Tout y passe. Il ne manque qu'un Diamonds And Rust et sa magnifique intro live en acoustique pour parfaire le tableau. Rob assure parfaitement le show, ce qui prouve que l’on peut vieillir tout en conservant de puissantes cordes vocales. La preuve avec un Painkiller à la fin du set qui en a surpris plus d’un. Le frontman, n’hésitant pas à changer de fringues sans arrêt quitte à porter des vestes patchées à l’image de son propre groupe, ne communique presque pas avec le public, mais le jeu de regard des musiciens, particulièrement celui de Richie Faulkner à la guitare, suffit à créer une bonne atmosphère entre festivaliers et groupe. Et puis même sans communiquer, Rob n’a besoin que de balancer quelques « yeah yeah » pour voir la foule l’imiter en chœur. Bon comme d’habitude, le chanteur abuse un peu trop grandement du delay sur la plupart des morceaux, ce qui n’est pas vraiment utile, mais soit. Bref, je cesse de pinailler, vous l'aurez peut-être deviné, j’ai passé là l’un de mes meilleurs moments du festival et en ai perdu ma voix pour les quelques jours à venir. Merci Judas Priest.

Schifeul : Hop il est temps d’aller se placer devant la Main Stage 2 pour Slipknot, et par la même occasion voir le show de Judas Priest. Première fois d'ailleurs que je me pose devant la main stage et sa décoration en bras de hipster. Ouais je sais c'est un style, machin, mais je suis pas porté vélo custom et ma meuf fais pas de Roller Derby, alors perso ce type de graphisme m'en touche une sans bouger l'autre. On peut aussi rajouter à ça les écrans mangés sur les côtés qui donnent l'impression que les images sont capturés par un abruti qui filme avec un smartphone tenu à la verticale. Les idées sont là, mais il y a des choses à revoir ! Je me radine alors que le groupe a déjà joué quelques morceaux, Rob Halford fait beaucoup moins pitié que lors de son passage en 2011 et son gratteux est marrant avec ses svastikas sur les genoux. Pour le reste, les Anglais enchaînent leurs hits repris par les fans. Seulement pour les autres, sorti de Painkiller et Breaking The Law, bah on s’enquiquine un peu... Rob a beau passer son temps  à changer de fringues à chaque temps mort, révélant même un kutte avec des patches Mayhem, Immortal et Rammstein assez marrant, on est pas emballé plus que ça. Un set un poil plus court afin d’allonger de ce qu’il faut l’acte suivant aurait été plus judicieux.

Sleap : Après avoir campé plus d'une heure devant la Main Stage (et accessoirement enduré le concert de la Main Stage 2 avec beaucoup de difficulté), voici enfin venue l'heure de voir les Metal Gods sur scène. N'ayant encore jamais vu le groupe en live, Judas Priest est surement ma plus grosse attente du festival. 
En entendant l'intro sur War Pigs de Black Sabbath, les souvenirs de l'an dernier reviennent. Placé exactement au même endroit qu'en 2014, l'émotion est déjà là alors que le show n'a même pas débuté. À la tombée du grand rideau « Judas Priest », on découvre une scène composée d'un écran géant en arrière-plan, ainsi que deux plus petits de chaque cotés de l'énorme kit de Scott Travis. Commencer le set sur un morceau du dernier album n'est, à mon sens, pas très efficace. Un titre culte en début de show aurait eu, je pense, un impact beaucoup plus important sur le public, mais en ce qui me concerne je suis déjà aux anges. Rob Halford n'a plus la fougue d'un Dickinson sur scène mais il n'en reste pas moins très charismatique. Coté vocaux aussi, beaucoup moins de puissance qu'auparavant, mais heureusement on en est pas au stade ''Lemmy''. Halford parvient à monter tout de même très haut et tenir assez longtemps certaines parties vocales. Je reste sceptique quant à son changement de tenue entre chaque morceau, mais ça fait partie du show. À part Halls of Valhalla, les morceaux de Redeemer of Souls ne font pas mouche me concernant. La conséquente (et quasi-parfaite) discographie des Priest mériterait un peu plus de variété à la place de certains nouveaux morceaux je trouve, mais je chipote encore une fois. Le show est démentiel ! Tout comme son illustre acolyte Glenn Tipton, Richie Faulkner (remplaçant du grand K.K. Downing) se débrouille comme un chef à la guitare (mention spéciale à son magnifique solo pendant You've got another Thing Comin' !) et possède une présence scénique certaine. Le guitariste entretient une certaine interaction avec le public et se déplace sur toutes les zones de cette grande scène. 
Après un énorme Hell Bent for Leather (durant lequel Halford arrive sur sa grande Harley), on a droit à un magnifique rappel sur Electric Eye qui met assurément tout le monde d'accord. Mais le point d'orgue du concert est évidemment le second rappel sur l'hymne Painkiller, annoncée par le géant Scott Travis avant que ne retentisse sa célèbre intro de batterie. Quel moment fort ! Tout le public entonne le morceau à l'unisson et Rob Halford nous montre même que sa voix est encore loin de s'éteindre avec des cris aigus très justes en fin de morceau. La réverb' au niveau du micro n'est, selon moi, pas nécessaire tant le bonhomme possède toujours un coffre certain. Je ne pensais pas Living after Midnight très adapté pour clore le set, mais je dois dire que suis impressionné par la puissance de ce titre en fin de concert. Le refrain si évocateur répété en final laisse le public sur une excellente impression, pour ma part il me trotte encore en tête une bonne partie de la nuit. Très bonne surprise pour terminer ce show si ultime. Je n'épiloguerai pas plus, il s'agit là de mon concert du festival, ni plus ni moins. Judas Priest restent les maîtres, quoi qu'il arrive !

Setlist :
War Pigs (Black Sabbath song) (Extract)
Battle Cry
Dragonaut
Metal Gods
Devil's Child
Victim of Changes
Halls of Valhalla
Turbo Lover
Redeemer of Souls
Beyond the Realms of Death
Jawbreaker
Breaking the Law
Hell Bent for Leather
-----
The Hellion
Electric Eye
You've Got Another Thing Comin'
-----
Painkiller
Living After Midnight
Beginning of the End

Satyricon
Temple
22:40 > 23:40

Schifeul : C’est dans une Temple bien blindée que Satyricon entame son concert par The Rite of Our Cross. Comme j’ai déjà vu le groupe en début d’année, leur set ne me restera pas en mémoire car on a ici le même concert avec juste une set-list beaucoup plus courte (à comprendre, on dégage quasiment tous les vieux morceaux joués lors du dernier passage en Europe). D’autant plus qu’alors que Satyricon entame Black Crow On A Tombstone, je suis pris d’une violente envie de chier, celle qui te brûle l’estomac et te fait comprendre que ça ne peut pas attendre! Heureusement la présence à mon poigné d’un pass press m’évite une mort certaine au vu des queues devant les chiottes du fest, car c’est vers ceux du VIP que j’accours dans cette posture très atypique du piquet bien droit en serrant les fesses, la sueur coulant le long des tempes... Car oui, l’avantage de faire partie du beau monde, c’est pas les hamacs, les cocktails de Jack Daniels gratos, les huitres ou le homard, mais des putains de chiottes où tu ne dois pas te taper une queue de ¾ d’heure ! C’est donc après avoir brisé la faïence en me démettant une vertèbre et avoir pourri le VIP que je retourne devant les Norvégiens qui terminent Nekrohaven, j’ai donc raté Filthgrinder, putain de défaite.

Heureusement Satyricon enchaîne avec un The Pentagram Burns qui me fait reprendre du poil de la bête. Après un Mother North toujours aussi grand et repris par toute la Temple, Satyr nous tape un petit speech sur l’unité du Metal et les drapeaux présents “je reconnais ce drapeau, celui-ci aussi… Je n’ai pas été assez longtemps à l’école pour reconnaitre celui-là mais je suis sûr qu’il vient de loin” mon cul, ça devait sûrement être un FDP avec un Gwenn-ha-Du… Après un K.I.N.G qui donne toujours son petit effet dans la fosse, Satyricon quitte la scène, laissant derrière lui un set honnête mais sans surprise, la routine pour ceux qui ont déjà pu voir les Norvégiens sur scène.

Setlist :
The Rite of Our Cross 
Our World, It Rumbles Tonight 
Now, Diabolical 
Black Crow on a Tombstone 
Filthgrinder 
With Ravenous Hunger 
Nekrohaven 
The Pentagram Burns 
Mother North 
K.I.N.G. 

 

Meshuggah
Altar
23:45 > 00:45


 

Wovenhand
Valley
23:45 > 00:45

 

Slipknot
Main Stage 02
00:45 > 02:00

Caacrinolas : ENFIN les voilà au Hellfest ! Depuis le fameux incident du Fury Fest 2004, il était inconcevable de voir le groupe venir lors des premières éditions du Hellfest, ni aux suivantes visiblement puisqu’il aura fallu attendre la 10ème édition pour enfin voir les neuf de l’Iowa fouler le sol clissonnais. On était donc en droit d’attendre une véritable réponse à cette longue absence et… au lieu de ça on à juste un groupe qui s’est contenté de faire le job, et encore c’était en mode « Vendredi après-midi avant le week end ». Si le concert au Zenith en janvier dernier était quasi parfait celui-ci se contentera d’être…Joué. A croire qu’il y’a un Slipknot fetival et et un Slipknot Salle. Déjà c’est quoi cette set list ? Non content de nous les casser avec les singles qui me sortent par tous les trous tels que « Before I Forget » ou « Duality » le groupe s’est dit que c’était visiblement une bonne idée de ne pas jouer « Custer » qui est surement le meilleur morceau du dernier album mais pire que ça, ils n’ont pas joué « People = Shit » ! Imaginez donc Slayer qui ne joue pas « Raining Blood » ou Judas Priest ne pas jouer « Painkiller ». Mais bon heureusement que les titres joués du premier album ont sauvé la mise d’une prestation qui a été bien terne. Après autant d’attente Clisson aurait mérité mieux. 

GazaG : Après leur dernier passage tumultueux au Furyfest 2004, jamais je n’aurais pensé revoir Slipknot sur l’affiche d’un festival organisé par Ben Barbaud. Et bien apparement, il ne faut jamais dire jamais. Slipknot est la tête d’affiche de ce Vendredi, et va prouver aux plus sceptiques que la bande de l’Iowa reste d’une efficacité redoutable en live. On pourrait écrire un paragraphe pour décrire le côté unique de la scène, la communication de Corey, et les récents changements de line-up, mais nous parlerons plutôt de la musique. Le son est vraiment pas vilain devant la main-stage, près de la régie (encore heureux), bien que les parties de #5 et #0 soient en retrait. Les zikos sont plutôt carrés et Corey est en voix, ce qui est une excellente nouvelle. 13 morceaux composent la setlist, majoritairement tirés du premier skeud, avec des obligatoires comme (sic), Surfacing et Spit it Out. La bonne surprise étant l’arrivée de Wait And Bleed, permettant à la foule de reprendre le refrain à tue-tête. On déplorera les éternels titres qui feraient mieux de foutre le camp comme Before I Forget et Psychosocial, qu’on aurait bien remplacé, au hasard, par Disasterpiece. Le gros problème de cette setlist est l’absence de titres tirés d’Iowa. Aucun mis à part The Heretic Anthem. Déplorable ! Allez, arrêtons de cracher dans la soupe. Le groupe maîtrise son sujet et semble prendre plaisir à jouer. Les titres s’enchainent et Slipknot fédère. Les discours de Corey ne sont pas trop longs et chiants, ça s’enchaîne assez vite, et on arrive abruptement à la fin du set, avec Surfacing. Gros retour à la réalité après une petite heure quinze passée avec le groupe. Slipknot vieillit très bien, et remplit son rôle de tête d’affiche à la perfection.

John : Pour moi, ce fût clairement la déception de la journée. Après le concert donné au Zénith en janvier dernier, celui-ci semblait bien fade. Une setlist imbitable avec une chiée de singles plus mous les uns que les autres, dommage cela démarrait pourtant bien avec un « Sarcastrophe » énergique suivi d’« Heretic Anthem » toujours aussi bon. Mais en plus de choisir le titre le plus nul du « Gray Chapter » (« AOV »), les neufs masqués se permettent de retirer « Custer » pour mieux laisser la place à une niaiserie comme « Before I Forget ». La seule satisfaction de ce concert sera de voir à quel point les deux nouveaux se sont intégrés et plus particulièrement Jay Weindberg qui nous fait largement oublier Joey Jordison. Heureusement que l’enchainement « Eyeless » / « Spit It Out » / « (SIC) » / « Surfacing » viendra sauver une prestation bien terne. 

Michaël : Inutile d’en dire beaucoup à ce stade du report étant donné le fait que Schifeul va surement s’étaler sur des pages et des pages au sujet de ce concert ! Toujours est-il que je fais partie de ceux qui n’ont pas assisté à la prestation du groupe en janvier dernier au Zénith et qui avait donc hâte, non seulement de voir le groupe sur scène, mais également de pouvoir écouter quelques nouveaux titres en live. Et je n’ai globalement pas été déçu. Déjà, j’ai trouvé la prestation scénique des neuf plutôt réussie et la voix de Corey moins horrible que ce à quoi je m’attendais, même si ce n'était pas non plus la prestation de l'année à en croire certaines vidéos sur internet. Ensuite, la setlist nous a réservé quelques pépites comme Vermillion ou bien encore Eyeless, sans oublier un final sur (sic) et Surfacing nous rappelant l’époque Disasterpieces. Enfin, force est de constater que les nouveaux titres, et surtout The Devil in I, sont plutôt bons en live. Seul bémol, j'aurais, tout comme John et Caacrinolas, préféré entendre un Custer plutôt qu'un Before I Forget toujours aussi lisse et insipide, ou un People=Shit à la place d'un Duality trop gentillet. Mais je n'avais pas vu Slipknot depuis des années, de quoi donc satisfaire mon appétit. Pour résumer, un son plutôt bon, une setlist rattrapée par des titres des premiers albums (on pourrait pleurer des heures sur l’absence de Gently, Purity ou autres) et un groupe en forme pour l’un des bons moments du weekend (pour ceux qui n'ont pas assisté au concert du Zénith).

Schifeul : Après des années d'attente et trois éditions de Graspop nulles à se coltiner pour les voir, Slipknot se radine enfin au Hellfest ! Alors est-ce que ça valait toute cette attente ? Le résultat est au final un peu mitigé. Si d’un coté on a eu le droit à un set au poil, avec un groupe en grande forme, de l’autre… Nan mais c'est quoi cette set-list un peu nulle ? Où est People=Shit ? Qu’ils ne l’aient pas jouée au Fortarock, ok, le public n’était pas digne. Mais là ? Surtout qu’on y a cru, déjà quand Killpop a sauté, chose un peu aberrante car le clip venait de sortir, mais soit, si ça permet d’avoir du burné à la place du mélodique, je signe ! Mais surtout lorsque l’on se rendit compte que Custer aussi avait été schinté, là on pouvait se dire, y’a bon, on va l’avoir People=Shit! Surtout qu’ils l’ont joué sur les précédentes dates ! Mais non, rien…Du coup, encore une fois, un seul titre d’Iowa. Ok, on a eu un passage avec 4 morceaux du premier album à la suite, mais c’était les 4 derniers titres du set.

Heureusement, une fois mis ça de côté, on a eu droit à du bon Slipknot ! Comme je l’ai dit avant, le groupe était dans un grand soir, Corey Taylor tient le public en faisant la pipelette de service, balance çà et là quelques mots en français qui font toujours mouche et cela en plus de sortir une très bonne prestation vocale (parfait final sur Vermillion). James headbangue à qui mieux-mieux et s’accapare l’intention en dépit de Mick qui à toujours l’air de souffrir de quelque part (à chaque fois que la musique part vénère, Mick bouge tout son corps avant de se bloquer et ne bouger que la tête, en mode “ha oui c’est vrai, j’ai mal”). Là où je me trouvais le public était en feu, chantait quand il le fallait (frisson sur XIX, folie sur Wait And Bleed) même si comme à la triste habitude, il réagit le plus sur Duality ou Before I Forget. C’était la folie sur les quelques titres rapides (The Heretic Anthem, AOV qui est très bonne en live même si le refrain fait redescendre le rythme), et évidemment sur les titres de l’éponyme qui transformèrent le Hellfest en un chaos de paroles hurlées par des corps qui s'entrechoquent. On a même un Corey Taylor qui, subjugué par cette réponse de la fosse, balancera un « wow, on devrait enregistrer quelque chose ici ! ». Beh commence par taper une set-list complète, on verra après ! Slipknot quitte la scène après un Surfacing où la pyrotechnie abondante est complétée par des explosions de feux d’artifices lancés dans les ultimes notes. Pas le meilleur concert du groupe de Des Moines pour moi, la faute à cette set-list raccourcie (un peu moins de Judas Priest et plus de Slipknot aurait était bienvenu) surtout que j’aurais kiffé une set-list vénère pour le retour du groupe après le Fury Fest 2004. Mais de toute façon, après la tuerie du concert du Zénith en début d’année, ça allait être dur de faire mieux. Espérons maintenant que le groupe nous honore plus régulièrement de sa présence au Hellfest.

Setlist :
XIX 
Sarcastrophe 
The Heretic Anthem 
Psychosocial 
The Devil in I 
AOV 
Vermilion 
Wait and Bleed 
Before I Forget 
Duality 
Eyeless 
Spit It Out 
-----
742617000027 
(sic) 
Surfacing 

Shining
Temple
00:50 > 01:50

Setlist :
The Madness and the Damage Done 
The One Inside 
Fisheye 
My Dying Drive 
Chords long stand 
Last Day 
Thousand Eyes 
HEALTER SKELTER 
21st Century Schizoid Man (King Crimson cover)
I Won't Forget 

 

Dead Kennedys
Warzone
00:50 > 01:50

Romain : « Dead Kennedys », le concert de la gêne. Pourquoi mettre des guillemets au nom du cultissime groupe de punk hardcore me demanderez-vous ? Tout simplement car selon moi je n’ai pas assisté à un vrai set des Dead Kennedys, mais plus à « un très mauvais groupe de reprises » comme dirait Monsieur Biafra himself. Loin de moi l’état d’esprit puriste crachant sur les groupes n’étant pas composés intégralement des membres originaux, au contraire. Mais ici, tout empeste le faux et l’absence d’intégrité. Plaçons le contexte : Dead Kennedys, l’un des pionnier du punk hardcore américain, n’hésitant pas à flirter avec d’autres styles comme la new wave. A sa tête, Jello Biafra, politicien engagé, significativement anti-capitaliste, gueulant des textes pour la plupart composés par lui-même avec une conviction difficilement égalable. On le voit à son jeu de scène complètement hystérique, enchaînant les gestuelles improbables et épileptiques tout en plantant un regard rempli d’une folie haineuse dans le public. A sa place, nous avons droit depuis quelques années à ce que je ne pourrais qualifier autrement que d’imposteur, tentant de s’approprier le répertoire de son prédécesseur tout en essayant de reproduire ses mimiques. Eh bien c’est raté. Si vocalement ça passe, la gestuelle du bonhomme me laisse perplexe : j’ai l’impression de voir un mauvais imitateur qui pourrait être amusant au milieu d’une soirée entre potes, mais qui, devant la Warzone, me semble pathétique. Et pourquoi ? Tout simplement car contrairement à Biafra, celui-ci n’a aucunement l’air de vivre et de croire en ce qu’il chante. Pire, on peut parfois lire la gêne sur son visage comme s’il ne croyait pas lui-même à ce qu’il fait. Il demande même au public d’avoir pitié de lui. Car oui, en toute bonne tradition punk, le gus s’exprime entre les morceaux. Mais là, on n’a pas le droit à de véritables messages engagés, mais à des discours sur la pop-rock, Instagram… Je cherche toujours à comprendre. Si une portion du public semble partager mon avis, cela n’empêche pas la majorité de créer un gros pit assez violent. Car oui, il faut le reconnaître, musicalement, ça fait le taf. Mais bon, les deux membres originaux et Klaus flouride et East Bay Ray à la basse et à la guitare ont l’air de se faire chier comme des rats morts. Seul le nouveau batteur arrivé récemment a l’air vraiment dans son élément sur scène. Mais comme dans le fond, ça me fait vraiment chier de voir des républicains jouer des chansons anarchos devant plein de punks, je me casse au milieu du concert après un California Über Alles ayant succédé à un grand nombre de classiques du groupe.

Sleap : Le temps de traverser l'immense foule des Main Stages et de l'entrée de la Warzone, nous arrivons en milieu de set pour le show des vétérans de Dead Kennedys. Et on peut dire que la fête bat son plein lorsqu'on voit le public. Car oui, c'est bel et bien la fête en cette fin de soirée à la Warzone (totalement blindée), et surtout durant cette seconde moitié de set. On ne distingue aucun pit tant le mouvement est global. La totalité de la fosse est en effervescence, tout le monde bouge et se bouscule dans tous les sens, quasiment jusqu'à la régie au fond de la zone. Typiquement le genre d'ambiance que j'aime ! Les titres cultes s'enchainent (Too Drunk To Fuck, Nazi Punks Fuck Off, California Über Alles...) et je constate que Ron Greer se débrouille plutôt bien au chant. Rien à dire niveau présence scénique, le frontman communique beaucoup avec la foule et s'hasarde même à nous parler en français. Tout comme pour d'autres groupes, la communauté de puristes qui crachent sur le combo sans son chanteur original a encore une fois tort. Malgré l'absence de Jello Biafra, Dead Kennedys sait encore mettre un beau bordel, même dans les grands festivals mainstreams. Le final sur les classiques Viva Las Vegas et Holiday in Cambodia achèvera de convaincre les plus sceptiques. Assurément la meilleure ambiance sous la Warzone pour ce vendredi. Magnifique fin de journée en ce qui me concerne !

Setlist :
Forward to Death 
Winnebago Warrior 
Police Truck 
Buzzbomb 
Let's Lynch the Landlord 
Jock-O-Rama 
Kill the Poor 
MP3 Get Off The Web 
Too Drunk to Fuck 
Moon Over Marin 
Nazi Punks Fuck Off 
California Über Alles 
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Bleed for Me 
Viva Las Vegas (Elvis Presley cover)
Holiday in Cambodia 

Crédits :

Textes par l'équipe Horns Up.

Les photos de Necrowretch, Lion’s Law, No Return, Armored Saint, Vallenfyre, Wovenhand, Shining et Dead Kennedys par P.C.

Les photos de Sticky Boys, Vulcain, Argile, Sylosis, Enthroned, Twitching Tongues, Truckfighters, Wolfbrigade, Oathbreaker, Envy, Cradle Of Filth et Mastodon par Julien Chazeaubénit, de Photo-Concert.
Découvrez son travail :
http://www.photo-concert.fr/photos-hellfest-2015.html

Photos d'ambiance et des autres groupes par Michaël et Shawn, équipe Horns Up.

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