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Album

04 avril 2015 - Nostalmaniac

Dawnbringer

Night of the Hammer

LabelProfound Lore Records
styleHeavy Metal hybride
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortieoctobre 2014
La note de
Nostalmaniac
6.5/10


Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Chris W. Maycock, de son nom de scène Chris Black, est un musicien assez productif. Voyez donc : vocaliste et multi-instrumentiste chez High Spirits et Superchrist, batteur chez Pharaoh et si on ajoute de multiples collaborations avec Nachtmystium et une version américaine de Metalucifer (MetalUSAfer) on comprend vite l'hyperactivité du gaillard. Sans parler de Dawnbringer, son plus vieux groupe, actif depuis 1995 et qui a sorti son premier album « Unbleed » en 1997 avec le sieur Black en guise de producteur. Bon, grâce à Zarach'Baal'Tharagh on sait que productivité et génie ne sont pas forcément liés, mais je me suis toujours passionné pour les sorties de ce véritable Metal Maniac !

Depuis ses débuts, Dawnbringer se joue (ou plutôt se fout ?) des étiquettes et pour cause, il est assez difficile de le catégoriser définitivement même s'il s'en dégage une sensibilité musicale très Heavy Metal (voire Hard Rock) à l'instar de leurs compatriotes de Hammers of Misfortune (dont je recommande l'écoute). Cassant les codes à leurs débuts avec des morceaux courts qui se chevauchent ou plus récemment en proposant des structures alambiquées et hypnotiques. Il y a cependant toujours un fil conducteur si on ne se laisse pas trop vite déboussoler, car voilà un groupe musicalement claustrophobe.

J'avais adoré « Into the Lair of the Sun God », sorti en 2012. Un bijou de Heavy Metal hybride, aussi inspiré qu'ambitieux. Il était donc fort enthousiasmant d'avoir des nouvelles de son successeur surtout que le projet solo de Black, High Spirits (plutôt orienté Hard rock), semble lui prendre beaucoup de temps (la rançon du succès !). « Night of the Hammer » est le sixième album studio du combo américain. Aux côtés de Rémy Bri...Black (vocaux, batterie, basse, claviers) on retrouve ses partenaires de riffs Matt Johnsen (Pharaoh), Scott Hoffman, Bill Palko et Scott Haskitt pour les parties acoustiques.

Ce que je veux dire par hybride, c'est qu'on ressent un croisement entre des influences Heavy Metal (du moderne au plus ancien) et des éléments Hard Rock 70's (Led Zeppelin, Rush) sans pour autant donner une sorte de Heavy rock puisque s'y rajoute tantôt des passages plus progressifs à la Opeth, du Power et même parfois une approche crûment Black Metal. Vous me suivez toujours ? Jamais facile de décrire la soucoupe d'un OVNI sans passer pour un fou. Transition facile, car le premier titre se nomme « Alien » ! On reconnaît d'emblée la patte de Dawnbringer avec le trio Johnsen-Hoffman-Palko qui balance un riff lourd et accrocheur teinté de quelques soli et de passages plus planants. Un bon morceau, mais une question se pose à l'écoute des morceaux suivants : où est l'ambition de son prédécesseur ? Oui, il y a des plans intéressants (The Burning Of Home, One Eyed Sister, Hands of Death), de très bons passages solos, mais ça sonne tellement light. Volonté de simplifier ? Panne d'inspiration ? Le ravageur « Not Your Night » rappelle la folie contagieuse du très bon « Nucleus », sorti en 2010, mais avec un manque criant de génie. Avec « Funeral Child », hommage est rendu à l'héritage de King Diamond et Mercyful Fate. Amusant (Black s'essaye au chant du King), mais sans plus. L'intensité n'est pas mise aux oubliettes, ainsi « Crawling Off To Die » et le minimalisme de son texte (une autre marque de fabrique) devient assez addictif. Tout n'est pas aussi gris que la pochette mais cette Nuit du Marteau laisse entendre trop peu de tonnerre alors qu'on les sent capables de frapper fort dans l'accroche. Surtout que la production sait mettre en valeur tous les instruments. Mention spéciale pour la basse qui accompagne avec beaucoup de feeling les parties guitares. En fait, il y a tous les ingrédients pour une réussite mais un problème de dosage donne une impression de bâclage. Ce qui est toujours dur à dire, seulement « Into the Lair of the Sun God » avait mis la barre assez haut.

Hélas, c'est donc une déception pour moi. Le groupe de Chicago semblait se bonifier d'album en album, le couperet tombe. Pourtant, ce n'est pas un mauvais album en soi. C'est au pire le maillon faible de la discographie de Dawnbringer que je recommande vivement (essayez-donc Nucleus pour commencer). 

Tracklist
1. Alien
2. The Burning of Home
3. Nobody There
4. Xiphias
5. Hands of Death
6. One-Eyed Sister
7. Damn You
8. Not Your Night
9. Funeral Child
10. Crawling Off to Die

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