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lundi 9 mars 2015

Suicidal Angels + Dr. Living Dead + Angelus Apatrida + Deficiency

Le Connexion Live - Toulouse

Shawn

Anciennement responsable du webzine U-zine.org. Actuellement chroniqueur éclectique et live reporter basé à Toulouse.

Après un concert de Snot sold-out qui avait purement et simplement retourné le Connexion, l’orga toulousaine SPM Prod compte bien continuer sur ce dynamisme et nous offre un plateau thrash de haut vol ! Jugez plutôt : Angelus Apatrida, Dr Living Dead! et Suicidal Angels, soit trois des meilleurs groupes de revival thrash du moment. Alors que le Big Four of Thrash Metal n’est plus que l’ombre de lui-même, le salut du genre vient de plus en plus via ces jeunes formations, ayant encore préservé intact la fougue des débuts. Et c’est donc par un beau dimanche ensoleillé que l’on se dirige au Connexion Live, qui semble bien désert comparé à la foule qui s’y était amassé deux jours plus tôt.
 

DEFICIENCY

Et on commence donc la soirée avec les français de Deficiency. Les lorrains ont trouvé le bon filon puisque pour se faire reconnaitre en se plaçant sur les dates françaises et espagnoles de la tournée (soit un total de 7 dates). Un bien bon plan pour un groupe très près de la frontière allemande, qui doit voir ici l’occasion rêvée de pouvoir diffuser sa musique au-delà des zones habituelles. Et il faut reconnaitre que même si le groupe n’a rien de bien neuf à proposer depuis leur second album en 2013, la fougue ne leur manque pas. Produisant un thrash assez moderne, le quartet a de l’énergie à revendre et c’est dès les 3ème et 4ème titres que le groupe réussira à motiver la foule à partir en wall of death et en circle pit. Une joyeuse troupe bien méritante, et un nom à surveiller de près !

 

 

ANGELUS APATRIDA

S’il y a bien un groupe qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, c’est bien Angelus Apatrida, les ibères ont énormément tourné en France depuis un an. On avait eu l’occasion de les voir au Saint des Seins en décembre 2013 en compagnie de Havok, mais le groupe a aussi écumé les principaux festivals français (Hellfest, Motocultor, Xtreme Fest, …). Bref, Angelus est partout, et on peut dire que leur 4ème opus The Call a largement été défendu sur scène. Vous pensiez en avoir eu assez ? Détrompez-vous, fort d’un nouvel album, Hidden Evolution, sorti début janvier, le quartet repart sur les routes pour une tournée d’une 20aine de date. Ah, croyez-moi vous n’avez pas fini d’en bouffer !

Quel plaisir de revoir David Alvarez de nouveau sur pied. Le guitariste de la formation s’était en effet sévèrement fracturé le pied l’an dernier, engendrant son absence pure et simple au Hellfest. A l’Xtreme Fest, il était présent, mais jouait assis, convalescence oblige. Le voilà à nouveau sur pied (#Humour), prêt à en découdre. Et clairement, le groupe se donnera à fond.

 

Avec un Polako au chant toujours aussi charismatique (malgré ses horribles grimaces lorsqu’il chante), il n’en faut pas beaucoup au public pour rapidement s’ambiancer et lancer les premiers mouvements de foule. Le groupe défendra tout naturellement ce soir les titres du nouvel album, dont trois seront joués ce soir. Ainsi, Immortal , Serpents On Parade et End Man passeront sans soucis l’épreuve du live. Petit regret cependant de voir que Thrash Attack n’est plus sur la setlist.

Angelus Apatrida continue sereinement à monter les échelons vers la gloire. M’est avis que le groupe a un bel avenir tout tracé et qu’il risque de devenir un incontournable du thrash lorsque les Annihilator, Overkill & consorts n’existeront plus. Mon petit doigt me dit qu’on risque de revoir les espagnols en France cet automne … ! Affaire à suivre !

Setlist Angelus Apatrida :
Immortal 
Violent Dawn 
Of Men and Tyrants 
Serpents On Parade 
Blast Off 
Give'Em War 
End Man 
You Are Next 

 
 

DR LIVING DEAD!

Attention, le paragraphe qui va suivre est écrit sans aucune objectivité. C’est bien simple, Dr Living Dead!, j’étais venu pour eux. Voilà maintenant quatre ans que je suis le groupe, et leur passage au Hellfest l’an dernier m’avait laissé sur ma faim, la faute à un temps de jeu réduit et à une scène probablement trop grande pour un groupe de cette trempe. Les voilà donc en club, l’occasion d’apprécier à juste valeur leur puissance scénique et leur charisme. Que du bonheur, puisque la formation suédoise va être largement à la hauteur, offrant probablement le meilleur concert de la soirée.

Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, Dr Living Dead! (qui s’écrit avec un point d’exclamation), c’est quatre types bardés de masque de squelette et bandana, qui offrent une véritable plongée dans les années 80. Ces années où tout semblait cool, où les jeunes passaient des heures au skatepark, le gettho-blaster à fond délivrant du bon vieux crossover, avant de filer à la salle d’arcade sur les space-invader et autres mythiques shoot’em up.

Est-ce le look atypique ? Est-ce cette sensation de nostalgie qui se dégage de leur musique ? Les deux en même temps ? Probablement. Quelqu’en soient les raisons, Dr Living Dead! a ce côté cool, qui ne se prend pas au sérieux. Et au final, c’est typiquement ce qui attire la sympathie d’un public, à plus forte raison quand le groupe se donne sans compter, sautillant dans tous les sens.

 

Le groupe suédois puisse toute son inspiration musicale et scénique dans Suicidal Tendencies (dont le guitariste a un tatouage au bras) et dans Municipal Waste. En bref, du crossover et du thrash, juste ce qu’il faut de folie et de fun pour que la recette fasse mouche. Si dans le pit, le public chaud bouillant part au quart de tour, sur scène, Dr Mania, vocaliste de la formation, lance un appel au stage-dive, rappelant que la scène est aussi un espace disponible pour s’amuser !

Curieusement, même si Dr Living Dead! a sorti son 3ème album le mois dernier, la setlist s’axe principalement autour du premier album éponyme. Un retour aux sources en quelque sorte, très révélateur de l’esprit du groupe. Ainsi, le final World War Nine / UFO Attack fera très très mal. Et c’est sur leur titre final, l’éponyme emblématique, que Dr Toxic, le guitariste, ira se placer au centre de la salle alors que le public opère un circle pit autour de lui ! Voilà, tout est dit … Musicalement et scéniquement parfait !

Setlist Dr Living Dead! (de mémoire) :
Intro
Hard Target 
Gremlin's Night 
You're Lost 
Buck$ 
Reptiles Beneath 
Kill Me! 
Suffering 
Dead End Life 
My Brain Is For Sale 
TEAMxDEADx 
Streets Of Doc-Town 
World War Nine 
UFO Attack 
Dr. Living Dead 

 
 

SUICIDAL ANGELS

Suicidal Angels, c’est l’exemple même. Fondé en 2001 et après 6 ans d’errance, le groupe a sorti depuis 2007 pas moins de 5 albums tout en conservant une qualité constante. Le dernier opus du groupe, Divide And Conquer, sorti il y a maintenant plus d’un an, s’était attiré les bons retours de la presse et des fans malgré un coté un peu linéaire et manquant malgré tout de surprise. Et c’est un peu étrangement que Suicidal Angels, alors qu’il n’a aucuns nouveaux titres à défendre, se retrouve en tête d’affiche. Encore plus étrange puisque le groupe était déjà passé par la France (à Nantes notamment) lors de sa précédente tournée.

Quoi qu’il en soit, c’est dans un décors ultra soigné (backdrop et visuel de coté de scène) à l’image de leur dernier album que les athéniens entrent en scène. Pour avoir déjà vu plusieurs fois le groupe en festival, j’ai toujours eu un excellent souvenir de leurs prestations, à la fois énergiques, pêchues et entrainantes. Peut-être, est-ce le fait de passer après deux groupes aux prestations énormes mais ce soir, Suicidal Angels sonne creux. Il suffit de quelques titres pour se rendre compte que les titres, pourtant efficaces, sont joués sans réelle passion. Le rendu sonne juste … froid. Pour du black metal, il est évident qu’une certaine retenue ainsi qu'une distance entre le public et les artistes est de rigueur, mais sur du thrash, c’est un flop.

A qui la faute ? A Nick Melissourgos, leader de la formation qui semble faire la gueule tout le long. Hey, mec, ce n’est pas parce que ton pays est en crise qu’il faut tout le temps avoir l’air blasé … Dommage, d’autant plus quand on voit le contraste avec les jeunes guitariste et bassiste, Chris et Aggelos, tout sourire. Au final, le public sera très sensible à cette distance puisque les mouvements de foule seront bien moins intenses. Il faut espérer que c’était un jour sans pour Nick Melissourgos puisque malgré cette mauvaise humeur et ce peu de conviction, la musique des grecques est pourtant rudement efficace, à l’image de Bloodbath ou de Bleeding Holocaust. Un beau gâchis après deux groupes excellent.

Setlist Suicidal Angels :
Divide and Conquer 
Bloodbath 
Apokathilosis 
Reborn In Violence 
Seed of Evil 
Morbid Intention to Kill 
The Pestilence of Saints 
Beggar of Scorn 
Control the Twisted Mind 
Bleeding Holocaust 
Moshing Crew 

 

Merci donc à SPM Prod pour cette date. On déplorera la relative absence du public, puisque la soirée totalisera à peine 150 personnes. De son coté, Noiser, l’autre principale asso toulousaine, organisait Scott Kelly (Neurosis) en solo en concert privé limité à une poignée de veinards. Deux soirées, deux ambiances. Il fallait choisir avec beaucoup d’attention ! Hail to the skull !

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