Therion + Arkona + Coma + Soundstorm
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce jeudi 19 décembre, le Trabendo accueillait l'étape parisienne de la tournée des suédois de Therion. Au programme, les italiens de Sound Storm, les polonais de Coma, les folkeux russes d' Arkona et enfin, les héros de la soirée, Therion.
Rien à voir sur le papier, donc. Si ce n'est surement l'énergie des groupes sur scène qui fait leur renommée. En tout cas, si l'on s'interroge un peu sur cette affiche avec des groupes aux styles complètement différents et qui ne vont pas nécessairement très bien ensemble, le public est très nombreux et le Trabendo presque rempli. Therion était en effet très attendu...
Sound Storm
Orion :
La soirée commence tôt et très mal avec Sound Storm, énième groupe de Power Metal ayant comme (petite) particularité de posséder un chanteur très bon mais qui en fait trop techniquement au détriment de l’âme, et une chanteuse qui, comme d’habitude avec ce genre de groupes, ne sert strictement à rien d’une, parce que son utilisation est minime et de deux, parce que le son est atroce et on l’entend à peine. La batterie écrase tout, surtout sur les passages à la double, et seuls le chant masculin ainsi que le clavier arrivent à surnager. On retiendra quand même un guitariste qui a lâché deux ou trois soli mélodiques me réveillant de mon ennui mais c’est trop peu pour sortir du lot aujourd’hui face aux monstres d’en face.
Coma
Michaël :
Je ne connaissais le groupe que de nom avant de venir au Trabendo. J'avais écouté à l'époque un ou deux titres sur Youtube. Je n'en avais pas gardé un souvenir impérissable, avec un rock non dénué de qualité mais pas à se rouler par terre. Et sur scène je dois dire que l'impression est assez mitigée.
D'une part, le groupe est un peu arrivé comme une fleur sur scène, sans palabre sans rien. Assez surprenant. D'autre part, le groupe communique très peu avec le public et enchaîne les titres très rapidement sans pour autant donner du volume à leurs titres qui sont pourtant, pour certains d'entre eux, très intenses. Le tout, cumulé avec un son assez médiocre, donne un spectacle assez étrange et qui manque un peu de relief.
Il est vrai que la place du groupe dans l'affiche du jour est difficilement compréhensible. Coincé entre un groupe de métal et un groupe de folk, c'est assez déroutant de voir les polonais ici. Toutefois, le chanteur Piotr Rogucki, maquillé et chaussé d'une merveilleuse paire de crocks rose fluo qui aurait fait pâlir de jalousie Roselyne Bachelot, chante bien et par ses mimiques et mouvements sortis de nulle part, fait vraiment le show.
Certains riffs ne sont pas mauvais, le bassiste alterne les plans en slap (avec une basse qui sort du mix ce qui est tout aussi rare qu'appréciable) et la batterie est assez efficace pour un show qui termine bien mieux qu'il n'avait commencé. Sans être excellent, j'ai trouvé la prestation du groupe cohérente, honnête et très mature. Malheureusement avec une affiche aussi hétérogène, le groupe a fait un peu tache dans la soirée...
Orion :
Double surprise que ce show. Déjà, j’attendais The Devil comme annoncé un peu partout qui a sorti un album intriguant cette année qui n’a rien à voir avec Coma. Puis parce que le concert était loin de la purge que j’attendais pour une première partie, d’autant plus après la prestation désastreuse qui a précédé celle-ci. C’était même plutôt bon avec un son qui s’est un peu amélioré pour tout vous dire. Le groupe polonais joue une espèce de Rock Metal protéiforme (Ça m’a fait penser en live aux Français de Cloverseeds) prenant son sens en live avec une maitrise exemplaire ainsi que pas mal de charisme de la part du chanteur. Le public ne s’y est pas trompé et est facilement rentré dans la prestation. Pourtant, on ne peut pas dire que le groupe était à sa place sur cette affiche bien trop éclectique pour concilier tout le monde.
Arkona
Michaël :
Arkona en live c'est toujours un bon moment. Un bon moment car leur musique prend une autre dimension en live. C'est festif, ça bouge énormément et c'est rudement efficace. Il suffit de voir les effets sur la fosse de titre comme Goi, Rode Goi ! ou bien encore Stenka na Stenku sans oublier l'indémodable Yarilo qui, comme souvent, vient clôturer les sets des russes.
Comme à l'accoutumée, le groupe n'est ni très loquace ni très mobile sur scène à l'exception de Masha qui s'égosille et bouge dans tous les sens. Elle fait le show et sait comment tenir la scène et le public sans pourtant jamais sombrer dans l'écueil de certaines chanteuses : devenir une poseuse. Une femme authentique comme seule la Russie peut nous offrir !
Le final de la setlist Arkona, Stenka na Stenku et Yarilo emporte tout sur son passage avec un public qui bouge dans tous les sens, petit wall of death à l'appui. D'ailleurs, pour la première fois de la soirée, le son n'est pas trop dégueulasse. Ce qui est quand même rare dans cette salle, malheureusement.
Pour résumer, Arkona a fait du Arkona, ce n'est jamais très flamboyant, il n'y a aucun artifice. Mais c'est rudement bon, et on ressort en sueur et content d'avoir chanter du beau yahourt russe.
Orion :
J’étais curieux de voir ce groupe en live dont j’entends des louanges de toute part et j’ai trouvé ça cool… Durant vingt minutes avant de tomber dans l’ennui le plus profond. Il faut dire que j’attendais un peu plus d’une formation aussi acclamée notamment dans l’ambiance ou la personnalité (Peut être aussi que le son n’a pas joué en sa faveur) alors que je n’ai qu’un groupe de Pipeau Metal de plus, efficace certes mais qui n’a rien de plus que son voisin. Enfin, j’exagère un peu car il est vrai que Masha a du charisme du haut de son mètre soixante et donne beaucoup d’elle. Cependant, la linéarité va prendre le dessus sur leur efficacité et m’endormir au contraire d’un public en grande partie acquis à la cause des Russes et qui a fait la bringue durant quarante cinq minutes qui ont été intenses.
Setlist
Az'
Arkaim
Ot Serdtsa k Nebu
Goi, Rode, Goi!
Zakliatie
Pamiat
Slav'sja, Rus'!
Arkona
Stenka na Stenku
Yarilo
Therion
Michaël :
Je ne suis pas un grand spécialiste de Therion, loin de là. Et même si je suis venu pour Arkona, je me devais d'assister à la prestation des suédois, réputés pour leur jeu de scène. Et je n'ai pas été déçu à ce titre, tout est bien huilé, le son est bon, le jeu de guitare aiguisé. Et même si la scène du Trabendo semble bien petite pour tous ces artistes, c'est un show très appréciable que le groupe nous a offert. A en croire l'effervescence du public, Therion a fait mouche.
Orion :
J’ai pris ma place pour Therion sans vraiment me renseigner. Je n’ai pris connaissance du fait que le groupe jouerait Vovin en entier seulement la veille du concert et ça m’a un peu désappointé puisque je ne connais que très peu cet album en dehors des tubes. Mais bon, quand un concert commence par « The Rise Of Sodom And Gomorrah », il ne peut pas être mauvais. C’est « Wine Of Aluqah » qui va lancer pour de bon le concert même si la fin de Vovin m’a semblé un peu longue mais pile au moment où je commençais vraiment à décrocher, c’est là que Vovin a laissé place à des extraits du prochain Rock Opera composé par Christofer Johnsson qu’il nous a demandé de commenter sur Facebook. Je suis partagé sur ces quelques titres. J’ai adoré le titre d’ouverture mais le reste m’a laissé un goût d’inachevé dans la bouche comme si les titres n’avaient pas la fluidité habituelle, comme si la composition n’était pas encore tout à fait terminée. Par contre la fin du concert remplie de tubes était superbe sans aucun fausse note avec en sommets la gigantesque « Ginnungagap » et un « To Mega Therion » de folie furieuse. Le groupe ira même jusqu’à faire chanter le refrain de « Les Sucettes » au public en promettant qu’ils joueront cet album en entier lors de leur prochain concert parisien. Le groupe, non sans une touche d’humour, n’a d’ailleurs pas compris comment un album jugé aussi mauvais pouvait être aussi rapidement repris en chœurs par une foule.
De toute façon, on peut se moquer (à tort) de Therion sur bien des points, on ne pourra jamais leur retirer qu’il est un super groupe live même avec le retrait de Snowy Shaw. Thomas Vikström assure désormais tout seul les parties masculines avec une aisance incroyable (même s’il n’ira pas jusqu’à chanter en voix Death sur « Invocation Of Naamah »). D’ailleurs, c’est impressionnant à quel point, il arrive à imiter le chant de Kai Hansen sur « The Wild Hunt ». Au rayon des chanteuses, Linnea Vikström s’en sort mieux que lors du Hellfest 2011 mais est toujours éclipsé par Lori Lewis est toujours aussi flamboyante. Le groupe a également invité la fameuse Johanna (fameuse car c’était elle qui avait dansé avec Orphaned Land lors du Hellfest 2011 et reçu les menaces de morts après…) pour venir bouger du popotin sur ses titres aux sonorités orientales.
Bref c’était du grand Therion comme d’habitude en concert qui m’a foutu une banane avec son énergie, sa maitrise, ses deux rappels et son humour à un point que je n’écoute plus que ce groupe depuis que je suis sorti de ce concert.
Setlist
The Rise of Sodom and Gomorrah
Birth of Venus Illegitima
Wine of Aluqah
Clavicula Nox
The Wild Hunt
Eye of Shiva
Black Sun
Draconian Trilogy (without the opening)
Raven of Dispersion
Overture
End of the Dynasty
Who's Your God?
Onda Toner
Sad End
Encore:
Flesh of the Gods
Muspelheim (without the opening)
Ginnungagap
Asgård
Encore:
Les Sucettes (France Gall cover) chanté par le public
Invocation of Naamah
To Mega Therion
Encore 2:
Lemuria