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jeudi 29 février 2024

Therion + Satra @Paris

La Machine du Moulin Rouge - Paris

Varulven

"The sound of falling, when the pictures are moving"

On va finir par croire que c’est une habitude ! Nouveau live report de ma part, et c’est une nouvelle fois sous une pluie diluvienne que je rejoins la Machine du Moulin Rouge. Pourtant, pas de doom mélancolique ou de death prog au programme cette fois-ci. Car c’est Therion, groupe phare du metal opératique depuis plus de trente ans, qui est à l’affiche pour défendre son dernier album. Ultime volet de la trilogie Leviathan, ce dernier s’est avéré être une très bonne surprise, renouant avec l’esprit grandiose, riche et aventureux de la période dorée des Suédois. Ajoutez à cela une réputation scénique qui n’est plus à faire, et l’on se dit que tous les ingrédients pour passer une agréable soirée sont ici réunis.

 

Satra 

Lorsque j’arrive dans la salle, Satra vient tout juste de démarrer son set. Totalement inconnu, le groupe finlandais a sorti son premier album cette année, et évolue dans un metal symphonique de seconde zone des plus convenus, comme il s’en faisait par paquets de douze dans les années 2000. Ce qualificatif peut paraître brutal, j’en conviens. Mais il faut dire que tous les codes de ce type de groupe sont là : riffs plats, bandes symphoniques enregistrées en fond et chanteuse aux lignes de chants poppy et au timbre fluet. Et comme si cela ne suffisait pas, le mix est relativement brouillon, avec des basses fréquences trop mises en avant. En résumé, je me suis ennuyé à mourir, au point de finir assis dans les espaces de détente de la salle. Et ce n’est pas tant la faute du groupe, qui a su montrer son implication, son plaisir d’être là et a recueilli les applaudissements de l’audience. Mais bien plus dû au fait qu’aujourd’hui, les groupes mineurs d’un style assez désuet ne sont vraiment plus faits pour moi.

Setlist :

From the Night
Sand of Time
Travellers
Stars
Secret Place
Shadow Engine
Scarecrow
Golden City

Therion 

Place maintenant à la tête d’affiche de cette soirée dominicale. Alors que les lumières s’éteignent doucement et que l’introduction retentit, les musiciens de Therion investissent la scène sous les acclamations du public. Premier changement par rapport au concert du Hellfest 2022 : l’image. Là où la sobriété était de rigueur à Clisson, ce sont l’outrance et le kitsch visuel qui dominent ce soir. Entre le bassiste et sa dégaine à jouer à Woodstock, la robe de princesse gothique de Rosalia Sairem et surtout Thomas Vikström, habillé comme Eric Anzalone dans les Village People, on est bien servi niveau look « atypique ». Ensuite, le son. Bien que les guitares soient parfois suremixées au détriment des bandes orchestrales, le rendu global demeure puissant et imposant, et nous permet de profiter avant tout des riffs typiquement heavy de Christofer Johnsson.

Car oui, hormis quelques instants de flottements, tels que « The Siren of the Woods » (ces longuuueuurs) ou les morceaux horribles de Leviathan II, les Suédois nous ont offert, comme à leur habitude, une très solide prestation. Puisant dans la majeure partie de son répertoire, Therion nous gratifie de toute une palette qui caractérise son identité depuis toujours. Je l’ai dit plus haut, mais les riffs heavy metal et leads harmonisés fusent à foison (« Ginnungagap », « The Blood of Kingu », « Asgard » entre autres), plus que la moyenne comparé aux autres groupes du style. C’est au point de se demander si Therion ne serait pas, en réalité, un groupe de heavy metal non reconnu comme tel. 

Les trois vocalistes ne sont de leur côté pas en reste, sublimant chacun leur tour et à l’unisson les morceaux les plus solennels de la setlist (« Birth of Venus Illegitima » et « Sitra Ahra » en tête). Mention spéciale d’ailleurs à Lori Lewis, de retour sur les planches pour le plus grand plaisir de fans, qui éblouit l’ensemble de par son timbre lyrique et son attitude emphatique. Les petites sucreries sont également de la partie, avec deux extraits du kitsch et controversé (mais pourtant génial) Les Fleurs du Mal. Le « Mon amour, mon ami » de Marie Laforêt passe comme une lettre à la poste, au point d’être reprise a capella par la foule sur la fin du morceau. Pour finir, on notera que les quelques touches aventureuses distillées par la Bête font toujours mouche. Des moments de grâce (« Ruler of Tamag », « Sons of the Staves of Time ») au petit plaisir proggy de « Lemuria », en passant par le doomy « Twilight of the Gods » et son hommage assumé à Candlemass. Et c’est après un rappel sur les iconiques « The Rise of Sodom & Gomorrah » et « To Mega Therion » que Christofer Johnsson et son orchestre tirent leur révérence.

Setlist :

The Blood of Kingu
Ruler of Tamag 
Birth of Venus Illegitima
Tuonela
Twilight of the Gods
Mon amour, mon ami 
La Maritza
Leviathan
​Asgard
Morning Star
Black Diamonds
Ginnungagap
Litany of The Fallen
The Siren of the Woods
Aeon of Maat
Lemuria
Sitra Ahra
Quetzalcoalt
Eye of Algol
Son of the Staves of Time
The Rise of Sodom & Gomorrah
​To Mega Therion

 

***

 

Un grand merci aux groupes pour leurs prestations et à Garmonbozia pour l'oragnisation de ce concert et l'accréditation