REVUE D'ACTU #60 : Devin Townsend, Melechesh, Barabbas, Asbest...
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
L'équipe vous a encore une fois concocté un joli panel bien varié parmi nos coups de coeurs et iautres nouveautés de ces quinze derniers jours. On espère que cette nouvelle revue d'actualité vous garantira de bonnes écoutes pour ce début de semaine !
Barabbas
Dolorès : Quand on y pense, Barabbas nous a quand même laissés un bon moment sans nouveauté. 2014, c'est l'année de sortie de Messe pour un Chien, le dernier album en date du groupe de doom français qu'on voyait pourtant partout à l'affiche il y a encore quelques années. C'est donc une agréable surprise que de voir passer et d'écouter « Le Cimetière des rêves brisés », premier titre dévoilé de l'album à paraître le 9 décembre chez Sleeping Church Records. Mention spéciale à la pochette de La Mort appelle tous les vivants, que je trouve superbe, par ailleurs !
Loin de réinventer le doom ronronnant et efficace, Barabbas a le mérite de proposer des textes en français qui fonctionnent à merveille (pour celles et ceux qui apprécient d'entendre des paroles dans la langue de Molière) et d'offrir un single hyper propre tant dans la structure que dans le son. La construction en 2 phases (la première très tubesque, la seconde tout en progression) m'a d'abord peu conquise, avec l'impression qu'on avait mis bout à bout deux compositions sans qu'elles aient grand chose à voir l'une avec l'autre. Finalement, c'est un bon moyen d'enfoncer le clou, de proposer un penchant instrumental plus sombre et porté sur l'atmosphère mélancolique, qui contraste avec les lignes vocales incarnées qui portaient le début du titre. Curieuse d'entendre la suite !
ten56
Michaël : On vous a récemment parlé de ten56 dans notre live report du Motocultor festival 2022, groupe français aux relents Djent et Deathcore mené de main de maître par Aaron Matts (ex-Betraying the Martyrs). Afin de continuer la promotion de leur dernier single, le groupe a enregistré à l'occasion du festival sa performance sur le titre Yenta. Je ne suis toujours pas convaincu par la musique du groupe mais on ne peut certainement pas leur enlever une énergie folle en live et un son massif. De quoi ravir les fans qui n'ont pour l'heure pas eu beaucoup de vidéos à se mettre sous la dent !
Asbest
S.A.D.E : Après un premier album sorti en 2018 et navigant dans une zone hybride entre Noise rock et Postrock, Asbest revient cette année avec un nouveau single (qui annonce un album ? pas d'info pour l'instant), intitulé Autodigestion. Toujours signé chez Czar of Crickets, le trio suisse développe toujours ce malaise latent au coeur d'une musique qui parvient de nouveau à trouver un bel équilibre entre les styles. On retrouve la lourdeur et la crasse noise qui viennent alléger quelques mélodies bien senties. Le chant est toujours cette complainte qui bouillonne d'une rage qui ne s'exprime pas complètement et qui participe à la tension progressive du morceau. A noter que Asbest sera en première partie des légendaires Unsane sur une partie de leurs dates en France.
Trash Panda
Michaël : Nous sommes lundi, la semaine de boulot reprend et vous êtes saoulés ? Alors prenez votre cerveau, posez-le sur la table à côté de vous et plongez vous dans ce nouveau titre de Trash Panda. Les Américains, qui évoluent dans un genre de slam / deathgrind, sortiront un album intitulé Pawns of the Putrid God le 13 novembre prochain chez Brutal Mind & Fat Tub of Lard Records. Au programme, un titre presque mid-tempo avec de la double dans tous les sens et des riffs sacrément bas du front. Mais c'est avant tout l'occasion d'entendre CJ McMahon de Thy Art is Murder prêter ses cordes vocales à un genre différent. Cela ne révolutionnera pas grand chose, mais c'est plus que fun à écouter.
Devin Townsend
S.A.D.E : Depuis la sortie d'Empath, aussi génial qu'indigeste, je m'étais un peu désintéressé de la carrière de Devin Townsend. Les sorties non-stop, albums, EP, lives, singles m'avaient procuré une sorte d'écoeurement qui prend doucement fin en ce moment. Et l'arrivée d'un nouveau single annonçant un nouvel album, Lightwork prévu pour le 28 octobre chez Inside Out, tombe à point nommé pour me remettre en selle. Call of The Void m'accueille avec ces sonorités délicates et rêveuses dont le Canadien a le secret, à la frontière du kitsch New Age mais empli de ce génie qui empêche l'ensemble de sombrer dans la pop générique. De quoi me guérir de mon indisgestion... si Lightwork n'était pas un double (voir triple, vu qu'il y a des remix) album. Damn, que ce type est énervant ! Quoiqu'il en soit, que les heures de musiques à venir m'écoeure de nouveau ou non, quel plaisir de se retrouver dans ce doux coton que que sait si bien composer ce diable de Canadien.
Melechesh
Storyteller : en voilà une initiative originale. Melechesh a décidé de fêter le douzième anniversaire de son album The Epigenesis en proposant une version inédite. Mais là, pas de bonus track ou de version demo. Non, c’est une version entièrement instrumentale, sans aucun chant qui est proposé. Le mix de l’album a même été retouché afin d’équilibrer l’ensemble. Il convient de préciser que cet album dormait dans les armoires de Nuclear Blast depuis la date de sortie originale de l'album. L’intérêt est bien sûr d’apprécier les nuances apportées par les instruments orientaux, toujours variés sur les albums du groupe. Vous trouverez un exemple de ces titres en vidéo ci dessous mais tous les titres sont disponibles sur la page YouTube du groupe.
Lost in Kiev
Circé : Eloignons-nous un peu du metal à proprement parler pour un peu de douceur et de mélancolie. Lost in Kiev, groupe parisien de post-rock, enchanteront bientôt à nouveau nos oreilles avec un nouvel album, Rupture, à paraître le 21 octobre chez les excellents Pelagic Records. Le teasing commencé plus tôt dans l'année se poursuit avec un bon avant-goût de presque 7 minutes. Bien éloigné des clichés du genre, “We are” nous plonge dans une ambiance urbaine à coup de sonorités synthétiques, beats et nappes de claviers. Toujours aussi doués pour créer de vrais morceaux narratifs, les Français mêlent à la perfection claviers et guitares pour remplacer tout ce qu'une voix aurait pu nous dire – et c'est bien cette mi-harmonie mi-dychotomie entre sonorités électro et rock qui donnent toute sa patte au groupe. La tension monte en crescendo lentement, sur un mid-tempo parcouru de boucles mélodiques, avant l'explosion à mi-morceau qui permet au morceau d'évoluer tout en gardant quelques motifs rythmiques et mélodiques initiaux. Le groupe nous offrent encore une fois une musique qui sait jouer avec les charactéristique de son style tout en y restant attachée, intelligente et reconnaissable entre mille. Vivement la fin du mois !
Birds in Row
Circé : Quatre ans qu'est paru We already lost the world, qui avait marqué bon nombre d'entre nous au delà même de la sphère du hardcore français. On attendait donc avec impatience la suite pour le groupe français, et celle ci arrive d'ici peu : plus qu'une semaine et demie à attendre avant Gris Klein, qui verra le jour le 14 octobre. Le groupe nous avait déjà fourni deux beaux singles plus tôt dans l'année – le teasing continue aujourd'hui avec deux titres, « Noah » et « Cathedrals ». Au programme, on continue d'élargir l'univers musical des Français avec toujours plus d'influences ; « Noah » démarre tranquillement, du spoken words, une vibe post-punk et une atmosphère qui rappelle de loin des groupes tels que Slint. Pas de panique cependant, le morceau monte en intensité et « Cathedrals » repart sur des terrains plus typiques pour le groupe. Birds in Row délaisse certes la nervosité et la hargne qui transpire souvent dans leur musique, mais on ne perd en tout cas rien en émotivité.