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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Spiritus Mortis

The God Behind the God

LabelFirebox
styleDoom
formatAlbum
paysFinlande
sortiemai 2009
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Ce qui est bien avec les groupes de Doom, comme Spiritus Mortis, c'est qu'avant même d'écouter vous savez que vous allez prendre dans la tronche l'équivalent d'une boule de suie, mais une vraiment grosse, celle qui aplatit tout sur son passage et qui fait bien mal. Ça fait pas plaisir, ça tâche les vêtements (même s'ils sont déjà noirs) mais bon dans le métal, on est masochistes donc on en redemande. Et ça fait vingt ans que ça dure. Spiritus Mortis ne sont pas de jeunes premiers, certes ils ont eu des hauts et des bas, mais ils sont bien là à étaler leur noirceur et leur dépression post hivernale. Car le doomeux n'aime pas l'été et le fait savoir en étant encore plus déprimé qu'en hiver, et oui c'est possible. Et The God Behind The God n'est que le troisième véritable album du groupe, qui a sorti un certain nombre de split et a du se défaire de sa malédiction afin de stabiliser son lineup. Dans les rangs de ceux qui s'annoncent que le plus vieux groupe de Doom Finlandais se trouve le chanteur de Reverend Bizarre, Sami Hynninen, fraîchement recruté et déjà bien en place. Vous remarquerez qu'il ne mélange pas les genres en se débarrassant de son pseudonyme pour revenir aux fondamentaux.

The God Behind the God commence tambour battant, et le premier titre The Man of Steel ouvre les débats de manière assez enlevée et rapide, histoire de nous rappeler que l'on a à faire à du métal (sans jeu de mots). Surprenant, car lorsque l'on prend le temps d'écouter l'album en entier, on sent que ce titre tient une place à part et va leurrer l'auditeur avec ses influences proches de Grave Digger, qui officie dans un plus pur style heavy teuton. Par la suite le tempo ne cessera de diminuer, et on se retrouvera enfermé dans cette épaisseur propre au genre, quasi hypnotique. Le chant qui semble constamment raconter une triste histoire pleine de mort et de détails funèbres, vient plomber le tout par sa lenteur, son côté grave. Il ne s'embarrassera d'ailleurs pas sur The God behind the God, chanson de plus de onze minutes, sur laquelle il déclame d'une voix pleine d'écho. Si on se penche sur le concept, on comprend qu'il reprend la voix de Dieu reprenant ce qu'Il a fait et ainsi il rappelle la signification de de Son caractère divin. Le tout sur un rythme lancinant, l'ensemble en devient épique.

Le son est d'école, pas propre, crasseux et surtout bien gras(ve). On a l'impression que les titres n'ont pas besoin d'énormément de musique pour se développer et que les riffs tirent en longueur. Comme s'ils n'allaient jamais s'arrêter; encore une caractéristique propre au genre si je ne m'abuse. Cette lenteur prend aux tripes et jamais on ne la trouve amusicale ou encore repoussante. Je conçois qu'on puisse la trouver ennuyeuse ou répétitive mais elle dégage un groove qui touche dans Death Bride où tous les instruments bâtissent un mur de gros son. Et Spiritus Mortis n'oublie pas leur côté rock'n roll et quand ils sortent une chanson comme Perpetual Motion, ils nous démontrent que le groove peut changer de tempo et s'envoler, et que la gravité dont ils font montre peut s'exprimer sous différents atours.

Ne pensez pas tomber en sommeil lors de l'écoute de cet album de Spiritus Mortis, car la moitié des morceaux sont assez musclés, avec un mid tempo un tout petit peu plus enlevé que l'autre moitié qui constitue quand même une grosse partie de l'album au niveau de la durée. Ils n'ont pas oublié quelques petits soli et de belles parties de batterie comme sur The Rotting Trophy. On retrouve aussi un peu de Black Sabbath mais avec une voix plus profonde et plus heavy.

Et d'ailleurs on peut conclure en disant que si l'on prend le mot « heavy » au sens littéral de « lourd », Spiritus Mortis réussit avec brio son challenge de passer pour une des formations les plus heavy de Finlande. Je n'avais pas souvent approché un album de doom et pourtant je suis tombé dans l'attirante ombre de The God behind The God, précieuse réalisation d'un groupe dont la réputation n'est pas à faire et qui signe là un pavé dans les règles de l'art telles que je me les suis imaginées. Pour la note, vous ne m'en voudrez pas si je juge avec mon ressentiment, car mes connaissances et mon recul sont limitées, donc je vous laisse libres de commenter et d'étayer mon avis.

1. The Man Of Steel
2. Death Bride
3. The Rotting Trophy
4. Curved Horizon
5. When the Wind Howled With a Human Voice
6. Heavy Drinker
7. The God Behind the God
8. Perpetual Motion

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