Chronique Retour

Album

08 novembre 2016 - Nostalmaniac

Spiritus Mortis

The Year Is One

LabelSvart Records
styleDoom Metal
formatAlbum
paysFinlande
sortienovembre 2016
La note de
Nostalmaniac
8.5/10


Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

S'il s'avère vrai que Spiritus Mortis est l'un des premiers groupes Doom Metal finlandais, leur premier long format sortira néanmoins dix-sept ans après leur formation avec l'éponyme « Spiritus Mortis ». Un album censé les faire sortir de l'ombre mais patatras, leur label - Rage of Achilles - se dissout. Deux ans après, le groupe finlandais signe chez Black Lotus Records - un label grec co-fondé par George Zacharopoulos (Necromantia, Thou Art Lord) - pour la sortie de son deuxième album, « Fallen ».  Telle une malédiction, le label dépose le bilan la même année. Alors oui, la poisse colle plutôt bien à un groupe Doom mais les Finlandais n'ont jamais vraiment laché l'affaire. Quelques changements de lineup plus tard, « The God Behind the God » voit le jour en mai 2009 chez Firebox (ammenés à disparaître également...). Un album qui avait piqué ma curiosité pour une bonne raison : Sami Hynninen au chant ! Celui-ci n'est autre que Albert Witchfinder des regrettés Reverend Bizarre, figure emblématique du Doom finlandais. Une association judicieuse qui donne un nouveau souffle à la formation en plus d'un opus convaincant.

Mais... depuis 2011 on était sans nouvelles du combo. Alors forcément, dès l'annonce d'un nouvel album, il y avait de quoi être curieux. Première constation, le lineup n'a pas changé. L'ancien vocaliste de Reverend Bizarre est toujours au poste. Pour illustrer ce « The Year Is One », les Finlandais ont choisi un tableau de l'artiste allemand Caspar David Friedrich, "La Mer de glace" (peint en 1824). Un paysage de désolation avec ses amas de glaces et ses débris. Voilà de quoi nous plonger dans ce nouvel album...

Dès les premiers riffs de "Robe of Ectoplasm" on comprend vite que Spiritus Mortis n'a pas changé sa formule. Un Doom Metal plutôt catchy qui nous rammène au Black Sabbath de la période Dio. Et même si la voix de Sami Hynninen n'est bien sûr pas comparable à celle du légendaire Ronnie James Dio, elle donne néanmoins une dimension très solennelle et profonde à l'ensemble. Je trouve son chant plus varié et expressif qu'auparavant. Il chante très haut, il crie, il déclame et il narre.

Le Doom de Spiritus Mortis se veut accrocheur par certains aspects, mais certainement pas englué dans les stéréotypes du genre. Et la vision du guitariste Jussi Maijala est plutôt intéressante à ce sujet. Il avait déclaré dans une interview : "le Doom, ce n'est pas pour pleurer, gémir ou poser. Ce n'est pas non plus être le plus lent possible ou le plus lourd". Et on le ressent  à l'écoute de l'album. La lenteur est présente bien sûr mais pas comme moteur principal. Le côté Heavy est bien présent et les morceaux sont brillamment construits. On retrouve quelques titres plus accrocheurs (les deux plus courts : "Robe of Ectoplasm" donc et "Jesus Christ, Son of Satan" ou encore le très efficace "Babalon Working") qui ne sont pas non plus de la trempe du plus direct "The Man of Steel", le titre d'ouverture du précédent album. La richesse de cet album se trouve dans les morceaux plus longs. A commencer par "Holiday in the Cemetery" (plus de 10 minutes) à l'atmosphère pesante et tragique. Encore une fois le chant expressif et habile apporte énormément aux compos. On pense par moments à Candlemass. Quelques soli et passages/nappes au synthé en fin de parcours font décoller le morceau. Le génial "Black Magic, White Powder" est sûrement mon morceau préféré. Pesant, inquiétant et totalement obsédant. Le lancinant "World of No Light" est également à mentionner avec sa montée en puissance jouissive.

Comme beaucoup, je n'attendais pas vraiment ce retour de Spiritus Mortis et je suis totalement séduit par ce nouvel opus. Inspiré et sans doute plus riche que ses prédécesseurs. Certes c'est pas le genre d'album qui va révolutionner le genre mais il délivre quelque chose de vraiment intéressant et travaillé. Un Doom qui se veut fidèle à ses traditions et ses pères fondateurs sans tomber dans un mimétisme agaçant. Vous aurez compris que le chant de Sami Hynninen est un de leurs atouts majeurs. Souhaitons que ce retour s'inscrive dans la durée (une tournée ?) et notons que High Roller Records et Svart Records ont eu la bonne idée de rééditer leurs premiers opus en vinyle.

Tracklist:

1. Robe of Ectoplasm
2. I am a Name on Your Funeral Wreath
3. Babalon Working
4. Jesus Christ, Son of Satan
5. Holiday in the Cemetery
6. She Died a Virgin
7. Black Magic, White Powder
8. World of No Light

Les autres chroniques