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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Equilibrium

Sagas

LabelNuclear Blast
styleDeath metal mélodique
formatAlbum
paysAllemagne
sortiejuin 2008
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

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Oyez, Oyez gentes damoiselles et valeureux damoiseaux ! C’est dans la grande contrée teutonne que je vous invite en ce jour de festoiements afin d’écouter Equilibrium et son album nouveau : Sagas ! Avec nos heaumes, côtes de mailles, épées et fidèles destriers, chevauchons vers le Saint-Empire Romain Germanique!

Bon, trêve de plaisanteries, rentrons dans le vif du sujet. Après un album Turis Fatyr de bonne qualité et une signature chez Nuclear Blast (étrange), les allemands nous reviennent en 2008 avec un album Sagas très attendu.

Dès la première écoute, l’auditeur est emporté dans un monde épique, moyenâgeux. L’introduction Prolog auf Erden et son ambiance symphonique est un modèle du genre. Dans la veine de certaines instrumentales d’EPICA, même les passages parlés en allemand, langue gutturale, ne parviennent à désensibiliser.

Blut im auge et Unbesiegt nous font définitivement bonne impression. Un chant typé black maitrisé, des riffs de guitare bien pensés même si en retrait, mais surtout un grand talent de composition mêlant flûte, clavier, percussions, violons. Néanmoins, le groupe est également très à l’aise sur des morceaux nettement plus classiques de black metal tels que Snüffel ou Verrat. Cette dernière chanson, destructrice à souhait est un des titres majeurs de l’album. Ces deux chansons, présentes en milieu d’album, permettent de redonner du dynamisme à celui-ci. Un choix très judicieux. Si la musique grandiloquente et épique d’Equilibirum donne de la profondeur à leurs compositions, les blasts de batterie et les chants caractéristiques du black metal créent une distorsion tout à fait remarquable. A noter également, des riffs parfois groovys à la ZZ Top comme au milieu de Snüffel par exemple.

Après tous ces titres plus riches les uns que les autres, Equilibrium nous offre une interlude musicale avec Heiderauche. On se croirait en forêt, une douce matinée de printemps… le visage caressé par une légère brise… bercé par des chants d’oiseaux… magique.

Die Weide und der Fluß et sa longue montée en puissance est une des chansons les plus captivantes de Sagas. Mais s’il ne fallait en retenir qu’une de cet album, je jetterais volontiers mon dévolu sur Ruf in den Wind. Elle est en quelque sorte l‘archétype de ce qu’est la musique d’Equilibrium. Une musique épique, des riffs rapides, des blasts endiablés. Une mélodie « galopante » en soit, de quoi intensifier cet aspect moyenâgeux.

Pour finir, Equilibrium nous gratifie d’une instrumentale de 16 minutes tout à fait remarquable. De nombreux breaks et changements de rythmes, des passages à la flute de pan dans la veine de Song of Ocarina que les plus vieux d’entre nous ont tous entendu ! Mana est un régal pour les oreilles. L'apothéose.

Du début à la fin, Equilibrium nous emmène dans un monde lointain, un voyage à travers les temps par ces influences musicales ancestrales mêlées à un chant black très agréable et des paroles traitant le plus souvent de mythologie. « Epic as hell » diraient les anglais. On pourrait croire à une bande son d’un film tel que Lords of the Rings ou bien encore Pirates des Caraïbes ce qui nous montre toute l’étendue du talent de composition du quintet. Définitivement un des meilleurs albums de l’année passée dont l’absence de chronique sur U-zine devait être palliée par mon arrivée au sein du Webzine.

Cet album (surtout Mana et Heiderauche) me fait définitivement penser au poème « Sensation » d’Arthur Rimbaud :

« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue ;
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme. »

Chansons incontournables : Die Weide und der Fluß, Ruf in den Wind, Mana (instrumentale) et Verrat.

1. Prolog auf Erden
2. Wurzelbert
3. Blut im Auge
4. Unbesiegt
5. Verrat
6. Snüffel
7. Heimwärts
8. Heiderauche
9. Die Weide und der Fluß
10. Des Sängers Fluch
11. Ruf in den Wind
12. Dämmerung
13. Mana

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