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Album

29 mai 2015 - Michael

Embryo

Embryo

Labellogic(il)logic Records
styleDeath metal mélodique
formatAlbum
paysItalie
sortiefévrier 2015
La note de
Michael
7/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Formé en 2000 dans les vertes contrées de Lombardie en Italie, le groupe Embryo nous revient en cette année 2015 - après pas moins de cinq années d’absence - avec un album appelé très simplement : Embryo. Officiant dans un death metal mêlant aspects mélodiques et symphoniques qui s'était sérieusement musclé et enrichi à l'occasion de leur dernier album No God Slave, le groupe poursuit son chemin en dépit des changements de line up.

La musique d’Embryo révèle encore sur cet album une ossature très death metal mélodique. On retrouve cette orientation, comme toujours et de prime abord, dans le jeu de guitare. L’accent a été mis sur les six cordes avec des riffs mélodiques et quelques leads globalement bien inspirés qui donnent de la profondeur aux compositions du groupe (Manipulate my Consciousness, Touch of Emptiness). On pense également à cette dimension symphonique du groupe renforcée par de très nombreuses textures et nappes de claviers omniprésentes sur les titres qui, à l’instar d’un Nocturnus voire d’un Hypocrisy, donnent une atmosphère post-apocalyptique ou en tout cas très mécanique à la musique des italiens. Surtout, contrairement au premier album du groupe, on ne sombre jamais ni dans le kitsch, ni dans le ridicule.

Si le groupe s’aventure dans des terres mélodiques voire atmosphériques (on pense notamment à l’excellente et très longue Insane Lucidity et ses soli), mais également dans des registres plus lents comme le titre éponyme, la quasi-ballade The Door to the Abyss ou la plus mélancolique Touch of Emptiness, le groupe n’en oublie pas pour autant qu’il navigue dans le grand genre du death metal, friand de riffs tranchant comme un rasoir et de sons baveux comme une omelette de la mère poularde. Les amoureux de riffs bien gras pourront trouver leur compte avec les titres An Awkward Attempt et Fragment of Utopia mais aussi avec les titres un peu plus violents de l’album que sont My Pounding Void, The end of the Beginning mais surtout I Am Pure Hate où le blast beat est de rigueur.

Porté par un mix de qualité qui n’écrase pas un instrument au profit d’un autre, par des compositions relativement fouillées et par un chanteur alternant growls et screams – bien que manquant de richesse à mon goût, influences deathcore oblige -, Embryo nous offre un album plaisant et réfléchi. Sans être révolutionnaire ni bouleverser les codes du genre, il s’écoute aussi facilement qu’il se digère, ce qui est un luxe dans le genre. D’aucuns pourront dire qu’il est un peu répétitif, mais il constitue malgré tout un album solide dans sa globalité.

Certes, on aurait aimé un peu plus de complexité dans les structures ou de prise de risques par rapport au précédent album No God Slavequi reste, dans les grandes lignes, sur les mêmes sonorités. On aurait également aimé, maintenant que le groupe jouit de plus de quinze ans d'expérience et trois albums, d'une touche plus personnelle, d'un petit je-ne-sais-quoi pour booster leurs compositions et les faire basculer dans une autre dimension. Si plusieurs exemples récents nous démontrent qu’à vouloir trop en faire, il est rapidement possible de se prendre les pieds dans le tapis, il y a toujours une prime à l'audace. Demeure donc une impression d'inachevé.

Quoi qu'il en soit, Embryo nous offre ici un album honnête qui, en somme, devrait ravir les fans de death metal mélodique aux relents symphoniques.

Tracklist :

1. An Awkward Attempt
2. The Pursuit of Silence
3. Manipulate My Consciousness
4. Insane Lucidity
5. The End of the Beginning        
6. Embryo
7. The Touch of Emptiness          
8. The Door to the Abyss            
9. My Pounding Void      
10. Fragments of Utopia
11. I Am Pure Hate