Chronique Retour

Album

23 janvier 2015 - DarkMorue

Centinex

Redeeming Filth

LabelAgonia Records
styleVieux Death Mou
formatAlbum
paysSuède
sortienovembre 2014
La note de
DarkMorue
3/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Centinex c'est un groupe que quand je les regarde j'ai pitié pour eux.

Ils ont beau être là depuis longtemps, avoir sorti plein d'albums, tourné dans tous les sens, fait tout leur possible, rien à faire : tout le monde s'en bat les couilles. Genre tout le monde. Coincés au fond du fond de la troisième division des seconds couteaux en plastique. Alors que bon, ça aurait mérité l'exposition. D'accord c'est jamais du génie éternel et les classiques du groupe sont sortis quand il faut pas (entre 1996 et 2000, faire ce genre de Death, c'est comme faire du Néo Metal en 2013), mais bon hein, quand même. "Malleux Maleficarum" fait parfaitement le boulot, "Hellbrigade" et "Reflection" défoncent pas mal, "Subconscious Lobotomy" est nul mais plein de charme, voilà. Mais rien à faire, c'est juste pas sexy. Les gens "connaissent de nom" mais savent globalement même pas quel genre pratique le combo. Tout juste que c'est vaguement Death ou Thrash, d'ailleurs je les ai moi-même super longtemps tout simplement confondus avec God Dethroned (m'enfin je suis aussi le genre de gars qui mélange systématiquement WASP et Twisted Sister, ça a rien à voir je sais mais mon cerveau veut juste pas). Alors que bah... Bah que ça reste un gros pionnier de Death Suédois qui cogne quoi. Avec des accent Black et Thrashy et tout et tout, et c'est absolument pas en dessous d'un Unleashed par exemple. Mais bon, quand ça veut pas, ça veut pas.

Du coup, Centinex font un come-back dans la plus grande indifférence que j'ai jamais vu pour un groupe ayant déjà sorti 8 albums en bientôt 25ans d'existence. Premier album après le split de 2006 à la suite d'un "World Declension" tout à fait correct mais pas franchement utile. Et un line-up tout neuf avec seul le bassiste comme membre d'origine, un batteur déjà habitué du coin qui revient après avoir joué chez Interment, le grand Sverker Widgren à la guitare (mais si vous savez, le frontman de Diabolical qui sert d'ingé son à tout les groupes de Death Metal dont Dan Swanö veut pas) et un vocaliste qui casse aussi des gueules avec Spasmodic ou Volturyon pour compléter le tableau. Et du coup, toute cette petite équipe rassemblée, elle va jouer quoi ? Bah, du Death Suédois, pour changer, évidemment. Ou du moins essayer. Pour son come-back, un tel groupe a pas intérêt à décevoir sur ce plan là. Mais euh... Bon vous avez vu la note, alors bon, pas de suspense à casser, "Redeeming Filth" est vraiment pas folichon du tout.

En fait c'est typiquement un album qui est fait pour la scène. Quelque chose qui passait totalement quand Bloodbath sortaient "Breeding Death" de nulle part après une soirée arrosée. Mais là c'est impardonnable. Jamais, mais alors jamais je crois que j'ai entendu un album de Death du genre plus cliché et banal. Et chiant sur la longueur. C'est du mid-tempo, tout le temps. De la prod comme tout le monde en a, des growls bien fichus, et des riffs headbangants. Encore. Et encore. Et encore. Et encore. Et encore. Et encore. Les 32min sont juste interminables. C'est cool au début. Le premier titre envoie bien, "Death Glance" est assez dingue en son genre et fait remuer les cervicales. Et à partir de "Stone of Choice" c'est bon on a notre dose on en peut plus, et il reste les 2/3 de l'album à s'enquiller. Et c'est dur, très très dur. Chaque nouveau morceau nous fait nous demander quel autre groupe culte l'a déjà composé avant, pour servir de face B sur un de ses albums inutiles. Quelques riffs d'une simplicité ne pouvant se justifier que par l'envie de les jouer bourré, des transitions sorties d'un manuel scolaire de composition de Death nul des 90's, le tout devient de plus en plus plat et mou, et on s'ennuie ferme. Quand on se rappelle l'explosivité Dismemberesque d'un "Hellbrigade" on donne aucune excuse (c'était le même batteur en plus alors hein oh). Je sais même pas comment on peut sortir un album pareil en étant aussi expérimenté dans le domaine. Raaaaah.

Non mais voilà quoi. C'est pas que j'ai envie de saquer, que je suis trop exigeant. Ce nouveau Centinex ne sert à rien. Il est nul. Juste nul. C'est l'album que tu sors quand t'es encore au lycée et que tu jam avec des potes pas encore fichus de caler des tempos au dessus de 200bpm. Sauf que c'est des quadras qui balancent tous leur 10e album studio derrière. "Bloodraze" a beau accélérer un peu, c'est toujours tellement le néant niveau riffs que ça compte pas. Ultra minimaliste, technique à zéro, pas de vraies speederies, c'est juste pas bien. "Redeeming Filth" est juste profondément pas bien, voilà. Le capitale sympathie nous pousse à le défendre au début, mais y'a vite tellement rien qui vient le sauver passé 10min d'écoute qu'on capitule et qu'on le range. Centinex était un groupe dont tout le monde se contrefoutait, ben c'est pas avec un retour pareil que ça va changer, on s'inscrit même peut-être dans le cadre du plus mauvais de tous les comeback que j'ai jamais entendu au sein des groupes du style qui reviennent tous un par un. Quasi du niveau de l'étron atomique de Entombed AD. C'est pour vous dire l'ampleur du carnage. Mais bon, ils l'ont cherché aussi, à nous envoyer comme ça des morceaux composés en 10min montre en main chacun (trouver 3 riffs mous, les enchaîner, deux patterns poum-tchak, des growls linéaires, terminé), faut pas s'attendre à ce que nous on ait envie de passer plus de temps dessus.

Du coup, ça va pas être compliqué à noter. Y'a 10 morceaux, je m'arrête après le 3e parce que c'est là que ça commence à vraiment craindre et confiner au néant, alors je mets 3/10. Réaliste et pragmatique. Voilà. Pourtant la pochette est jolie. Mais c'est pas assez.

Mille : Du Swedeath profondément chiant et pas intéressant. Dommage de la part de vétérans.

Tracklist:
1- When Bodies Are Deformed
2- Moist Purple Skin
3- Death Glance
4- Stone of Choice
5- Unrestrained
6- Bloodraze
7- Without Motives
8- Rotting Below
9- Dead, Buried and Forgotten
10- Eye Sockets Empty

Les autres chroniques