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jeudi 11 décembre 2014

Alice Cooper + Heavenly

Théâtre Jean-Deschamps - Carcassonne

U-Zine

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Il n’y a pas bien longtemps, je me suis rendu compte qu’il n’y avait que deux groupes pour lesquels je serai prêt à traverser la France en long ou en large pour ne pas le louper. Et curieusement, ce sont deux groupes que je n’écoute quasiment jamais sur album. Twisted Sister et Alice Cooper. Le sud-ouest de la France avait déjà eu droit à ce dernier lors de son passage à Toulouse à l’automne dernier, mais quand cette date à Carcassonne a été annoncée, je n’ai pas tardé à acheter ma place sans attendre. Imaginez un peu : Alice Cooper, du haut de sa soixantaine, avec 4 décennies de scène au compteur, avec tout le show scénique que cela peut sous-entendre, et mettez tout ça dans l’écrin de pierre qu’est la cité médiévale de Carcassonne. En effet, la cité médiévale de Carcassonne en elle-même est déjà un point de passage quasi obligé pour toute personne passant dans le périmètre. Entre les vieilles pierres, les créneaux offrant un point de vue saisissant, et les vieilles ruelles, le lieu vaut le détour. On ne pouvait pas rêver mieux pour Alice Cooper connu pour ses mises en scène macabres et grand guignolesque.

HEAVENLY

Pour introduire à Sir Cooper, l’organisation a choisi Heavenly. Bon … pour ma part, le choix me semble assez discutable dans le sens où ce groupe de power parisien n’a peu ou prou rien à voir avec le shock rock de la tête d’affiche, mais comme souvent les gros concerts produits par GDP, les premières parties n’ont aucun liens avec les groupes suivant. De là se demander si il n’y a pas un peu de copinage, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. Bref, trêves d’hypothèses hasardeuses et revenons sur le set de nos parisiens.

Formé en 1994 mais seulement révélé en 2000 avec la sortie de leur premier album, Heavenly s’est rapidement fait non nom dans le milieu power metal français. Vous n’avez probablement pas échappé à la promo internet purement écrasante autour de leur dernier album Carpe Diem, sorti en 2009 et donc la pochette a fait le tour d’internet au moins 666 fois. La formation reprend les codes typiques du power metal, sans pour autant innover. Ainsi, Ben Sotto, vocaliste de la formation poussera la note dans les octaves supérieurs avec une voix lyrique très poussée (peut-être un peu trop par moment).

Celui-ci est accompagné par un clavier, donnant à leur musique des cotés épiques, symbole même du power. Le public n’aura que peu de réaction face à leur set principalement du fait que le public se trouve assis, sans fosse ni endroit où se déchainer. De ce fait, un groupe clichesque de power n’ayant aucun lien avec Alice Cooper, joué devant un public assis et visiblement peu concerné, ça ne marque pas beaucoup les esprits. Gros passage à blanc pour un set à oublier de toute urgence. Le constat est encore pire après l’époustouflant concert de Cooper, où l’on vient même à se demander « Mais … il y avait une première partie au fait ? ».

Setlist Heavenly (de mémoire):
Carpe Diem
Spill Blood on Fire
Lost in Your Eyes
A Better Me
Sign of the Winner
Liberty
Riding Through Hell
Virus
...Dust to Dust
When the Rain Begins to Fall (Jermaine Jackson & Pia Zadora cover)
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Fullmoon

ALICE COOPER

Alors que le public avait passé tout le set de Heavenly sagement assis en attendant que le temps passé, j’avais un peu peur que la foule en fasse de même pour Alice Cooper. Fort heureusement, il n’en fut rien. A peine les premiers mots de l’intro sortis des enceintes le premier rang s‘est rué vers le carré or (le transformant plus ou moins en fosse improvisée) et tout le public s’est levé (ouf !!). Force est de constaté que Alice Cooper a maintenant un set bien rodé, mais à mon regret en tout point identique à celui déjà vu il y a 6 mois à Toulouse. C’est donc encore l’excellente Black Widow qui débutera le set, avec le tombé du rideau et l’apparition de Vincent Furnier affublé d’un costume de veuve noire !!

On avait dit que ça serai scénique et une fois de plus, l’artiste ne nous aura pas floué. A peine Brutal Planet envoyé, il nous envoi l’un de ses titres les plus emblématique : I’m Eighteen, dans lequel il s’amusera à mimer un vieillard avec sa canne, qu’il offrira ensuite à un veinard du premier rang. Par ailleurs, le bougre ne sera pas avare en objet : outre les quelques médiators offerts çà et là par les musiciens, Cooper fera cadeau de deux cannes et d’une flopée de billets verts à son effigie sur Billion Dollar Babies. Après quelques titres dont l’intemporelle Hey Stoopid, le vocaliste se retire pour permettre à ses musiciens de s’exprimer via un duo basse/batterie mettant le public à contribution. Et même si Cooper a maintenant dépassé la soixantaine, force est de constaté que tout comme Ozzy, il a réussi à s’entourer de musiciens jeunes et talentueux, à l’image d’Orianthi, sublime blonde au sourire ravageur et à la technique guitaristique impeccable. Elle nous offrira elle aussi un solo.

A mon sens, le point culminant du concert fut atteinte avec Feed My Frankenstein, titre à la fin duquel la scène sera squattée par un Frankenstein de 4 metres de haut aux traits du chanteur. La scène rappellera le Eddy si chère aux Maiden, et même si je l’avait déjà vu 2 fois me met toujours autant sur le cul. Le reste n’est que fioriture : un guillotinage en bon et due forme, et un final avec Poison et School’s Out, histoire que tout le public chante. Tout le monde se retire, puis revient pour en finir avec Elected, où Alice Cooper reviendra avec le drapeau français et un maillot de foot français à son nom. Les lumières s’éteignes, tout le monde se regarde … on vient de manger 1h30 de concert magnifique et les esprits peinent à revenir sur terre. Un des meilleurs concerts de l’année, assurément.

Setlist Alice Cooper :
Intro - Vincent Price
The Black Widow
Brutal Planet
I'm Eighteen
Under My Wheels
Billion Dollar Babies
No More Mr. Nice Guy
Hey Stoopid
Is It My Body
Halo of Flies (including bass/drum jam/solo)
I'll Bite Your Face Off
Muscle of Love
Guitar Solo (Orianthi)
Only Women Bleed
Cold Ethyl
Feed My Frankenstein
Caffeine
Poison
Wicked Young Man
Killer
I Love the Dead
School's Out (with parts of Another Brick In The Wall, Part 2)
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Elected