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jeudi 11 décembre 2014

Alice Cooper

Zenith - Toulouse

U-Zine

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Je crois qu’Alice Cooper m’a maudit, et ce depuis bien longtemps. Au Hellfest 2010 d’abord, alors que j’étais présent dans la fosse photo, et ne disposant que d’un titre pour prendre des photos, au milieu de 80 autres photographes avides du meilleur angle, je me rends compte à 15 secondes de la fin de la chanson que la mise au point s’est bloqué en manuel et que 80% de les photos sont floues. Génial. Au Zénith de Toulouse ensuite, où, ayant demandé à cinq reprises une accréditation photo/presse, ne j’obtiens pas la moindre réponse du management et des organisateurs.

C’est donc les mains dans les poches que j’arrive à la billetterie et demande à tout hasard si une accréditation à mon nom n’a pas été inscrit sur un bout de post-it où en bas d’une liste d’accréditation … Et quel ne fut pas ma surprise, à 20h05 (le concert commençant à 20h) de découvrir que, contre toute attente, un pass photo m’attendais bien sagement … Le problème étant que tout le matériel était resté à la maison … Ni une ni deux, la course contre le temps commence, au détriment total de la première partie, The Treatment, groupe aux influences Airbourniennes. Un vélôToulouse entre les pognes, je traverse la moitié de la ville rose, récupère le matos photo et me dirige vers le métro. Trois pas sur le quai et retenti un « Suite à une panne sur le réseau … » BORDEL ALICE ARRETE CETTE MALEDICTION.

Demi-tour, et re-vélôToulouse, course sur le parking du Zénith, entré épuisé et essoufflé devant des vigiles très compréhensif (rien à voir avec le peu d’amabilité au concert de Motorhead). Je rentre dans la salle et là, stupeur … Le rideau de devant de scène est installé, le speach audio a déjà commencé, zigzag entre le public, entrée dans la fosse photo, sortie de l’appareil et tombée de rideau. Après 45 putain de minutes à courir après le temps, à pédaler à travers Toulouse, au mépris des règles élémentaires de sécurité (Oh, il était rouge le feu …), j’arrive dans la fosse photo à la seconde près où le concert commence. J’emmerde les malédictions.

Le shoot photo durera 4 titres (sachant que c’est habituellement 3, le bonheur en sera que plus intense) et ne sera que du bonheur : 5 photographes au total (contre 12/13 pour Motorhead il y a deux semaines donc liberté totale de mouvement), des lights enfin digne d’un Zenith et une prestation scénique à couper le souffle. Le rideau tombé, on découvre maitre Cooper installé derrière un pupitre, placé en haut d’un piédestal de 5 mètres, surplombant le zénith quasi-plein en configuration maximum. Le décor de la scène est minimaliste, pas de backdrop, mais à la place d’immenses lambeau de toile de jute, parfais pour une ambiance épouvantail/halloween.

Maitre Cooper étant descendu de son perchoir, il arpentera la scène de gauche à droite avec l’une de ses légendaires cannes (dont il en donnera deux exemplaires au public), n’hésitant par ailleurs pas à venir à quelques centimètres du public, debout sur les enceintes. Il faut également dire qu’à l’instar d’Ozzy, le bougre a su s’entourer d’excellents musiciens, apportant un vent de fraicheur à certains titres ayant plus de 40 ans ! A ce titre notons l’excellente performance du batteur Glen Sobel et du bassiste aux abdos reluisants Chuck Garric, qui nous offrirons en milieu de set un duo basse/batterie fort sympathique. De même, notons la présence de la toute jeune et franchement mignonne Orianthi Panagaris, qui du haut de ses 26 ans a rejoint le groupe en tant que guitariste lead il y a 2 mois. Elle avait été par le passé guitariste principale d’un certain Michael Jackson, depuis disparu. Et la bougresse nous offrira également un panel de ses capacités guitaristiques sans tomber dans le flux de notes indigestes !

La setlist est exemplaire, entre l’intro sur Black Widow, un I’m Eighteen qui m’a foutu les larmes aux yeux, un Hey Stoopid chanté par toute la foule, … Notons la présence d’un seul et (heureusement) unique titre du dernier (et pas terrible) album Welcome 2 My Nightmare, inditulé I’ll Bite Your Face Off qu’Alice Cooper présentera au public via l’inscription « New Song » au dos d’une de ses vestes. Ainsi, on pourra lui reprocher de peu communiquer avec son public, aucun mot n’étant dit entre les titres, mais c’est aussi le prix à payer pour pouvoir caler pas moins de 20 titres qui ont semblé passer en une dizaine de minutes.

Après une première partie de set sans gros effet scénique (même si la phrase est un pléonasme), l’équipe nous offrira la balade Only Women BloodCooper chantera avec une poupée/cadavre dans les mains, allant même jusqu’à danser une valse avec elle. En revanche, alors que le public commençait à être en manque d’effet scénique grandiose, Feed My Frankenstein en ravira beaucoup, lorsqu’Alice installera son Frankenstein sur une sorte de chaise électrique, avant de lancer le courant. Belle surprise de voir apparaitre sur scène un Alice-kenstein de 3 ou 4 metres de haut, à l’image d’un Eddy de Maiden ou des monstres de Gwar. Le public adorera !

De même, alors que j’espérais une électrocution, une pendaison ou une injection mortelle, comme on avait pu voir au Hellfest, les mises à mort seront peu nombreuses ce soir, nous faisant en fait profiter d’une seule d’entre elle : la guillotine, toujours aussi impressionnante et pleine de sens dans notre pays. Après un School’s Out de fort bon aloi où Alice nous fera (encore et toujours) le papy tremblotant s’appuyant sur sa canne, et où la fin sera un mix plutôt réussi entre School’s Out et Another Brickin The Wall, les lumières s’éteignes avant l’ultime rappel : Elected. Sur cette toute dernière offrande, Alice reviendra sur scène habillé d’une marinière (putain que c’est cliché …) et portant haut le drapeau français, en hommage au public.

En définitive et même après avoir bouffé 8 concerts depuis début octobre (soit presque 2 par semaine), j’ai pris une fessée monumentale, tant sur le plan scénique où il n’y a rien à dire (excepté peut-être qu’on aurait espéré plus de mises à mort), musical et visuel, avec des lumières fort bien exploitées, mettant en valeur le travail scénique. Pour une fois, mettre 50 euros dans un concert ne m’aurai pas gené, car le spectacle en vaut franchement la peine. Et pour ça, il y a de quoi se sentir humble face à un mec qui, rappelons-le a 63 ans ! J’suis tout petit, j’suis à chier, j’mérite pas !!

Setlist Alice Cooper :
Vincent Price intro
The Black Widow
Brutal Planet
I'm Eighteen
Under My Wheels
Billion Dollar Babies
No More Mr. Nice Guy
Hey Stoopid
Is It My Body
Halo of Flies
I'll Bite Your Face Off
Muscle of Love
Only Women Bleed
Cold Ethyl
Feed My Frankenstein
Clones (We're All)
Poison
Wicked Young Man
I Love the Dead
School's Out
(Another Brick in the Wall part II)
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Elected