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jeudi 11 décembre 2014

Riff Raff + Juliet Kiss + The Four Horsemen + Vonzepp

Zénith - Caen

U-Zine

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Il y a ceux qui aiment voir des groupes mythiques en concert à des tarifs prohibitifs, dans des salles pleines à craquer. Il y a aussi ceux qui aiment voir des groupes plus petits, fans de ces groupes mythiques, jusqu'à en faire des reprises, le tout, dans un esprit plus intimiste. Enfin, il y a ceux qui aiment voir les deux.
Moins d'un an après le passage de Kiss en France, moins de 2 mois après celui d'AC/DC et 2 jours après celui de Metallica, nous avons regouté aux joies d'écouter ces derniers dans un Zenith de Caen vraiment bien rempli : Riff Raff (AC/DC cover), organisateur de la soirée et groupe en tête d'affiche, avait convoqué les italiens de Juliet Kiss (Kiss cover), The Four Horsemen (Metallica cover). Vonzepp (Led Zeppelin cover) était désigné pour commencer la soirée.

Quoi de mieux pour débuter une soirée qu'un grand flashback dans le passé ?
C'est ce que nous a proposé Vonzepp durant son show. Au menu, un voyage temporel en mongolfière pour explorer l'univers fascinant de Led Zeppelin. Les 4 musiciens de Vonzepp étaient habillés pour l'occasion en costume d'époque, ce qui a accentué cette impression de retour en arrière. Le son était divin, cristallin, notamment celui du guitariste Guillaume Page. Gérard Plant le chanteur n'était pas en reste, puisqu'il m'a séduit avec sa voix heavy perforante. Les hommes d'Annemasse ont livré un très bon concert, reprenant des tubes mythiques tels "Black Dog", "Rock N' Roll", "Whole Lotta Love". Mais c'est surtout "Stairway To Heaven" qui a transporté tout le monde : pour ma part, j'en ai eu des frissons, chose que je ne ressent que très rarement. Le duo rythmique Dan Paul Jones et Stef Bonham a été très bon, apportant la sauce rock n' roll nécessaire au plaisir des sens. Enfin, les soli de guitare de Guillaume Page étaient vraiment retentissants. Bref, Vonzepp a été la première partie idéale à ce genre de concert. Leur set a été convaincant : les plus vieux se sont remémorés le bon vieux temps pré années 80, les plus jeunes ont découvert Led Zeppelin d'une manière idéale, et ceux entre les deux, comme moi, on pu savourer des titres chéris, qu'ils n'avaient jamais pu voir en concert.

Mes seuls regrets furent qu'ils manquaient de mouvements sur scène, et j'aurais aimé entendre un titre comme "Kashmir", juste histoire de faire comprendre aux jeunes d'où Puff Daddy le rappeur sortait son "Come With Me".

Setlist :1) How Many More Times - 2) Black Dog - 3) Dazed And Confused - 4) Stairway To Heaven - 5) Rock N' Roll - 6) Whole Lotta Love

Contrairement à nos habitudes attentistes des autres concerts, la pause entre Vonzepp et The Four Horsemen était animée sur scène : en effet, et ce, durant toute la soirée, une troupe de joyeux drilles faisait des courts sketchs sur un thème simple et de circonstance ce soir là : la Tribute Academy. De nombreuses parodies musicales sont venues ponctuer notre soirée, le tout sous la bonne humeur. Je pourrais citer des imitations de M, de Village People, de Telephone, de Dark Tranquillity, et tant d'autres moments de rire. Le tout était animé par un présentateur que j'ai trouvé très bon dans ses interventions et ses discours savamment écrits. Vous pouvez retrouver quelques photos dans le diaporama.

Pas de temps mort donc, et juste après que les Four Horsemen furent prêts, la lumière s'est éteinte, et la célèbre intro "Ecstasy Of Gold" (d'Ennio Morricone) raisonnait dans le Zenith. Et... contrairement à Metallica 2 ou 3 jours auparavant... The Four Horsemen a débuté son show par un morceau que nous n'avons pas eu à Bercy : "Creeping Death". Et là, même pas envie de prendre des photos : ce fut directement le headbang pour moi. Ah que ce fut bon !
Dès le départ, le public a semblé réceptif à la musique des parisiens et ces derniers semblaient déchaînés sur scène. Une fois "Creeping Death" joué, une fois que le quatuor a pris la pleine mesure de la scène, The Four Horsemen s'est défoncé ! Du mouvement, de l'énergie, de la justesse dans le jeu, de l'interaction entre musiciens et avec le public, une impression de proximité renforcée, un son de très bonne qualité, des lumières faisant pétiller nos yeux : voilà la clé du succès. Ajoutez à celà une setlist plaisante et voilà pourquoi j'ai pris mon pied. En plus, le fait d'avoir vu le côté néfaste d'une scène centrale lorsque l'on est tout devant dans la fosse de Metallica 2 jours avant, n'a fait que décupler mon impression positive du concert de The Four Horsemen.
Au niveau individuel, ce fut quasiment le sans faute pour chacun des artistes : François, Guillaume, Ludovic et Yves-Marie ont livré le meilleur concert des 3 que j'ai vus d'eux. Le fait que François chante d'une manière différente (plus hargneuse) de James Hetfield est un plus. Enfin, le fait qu'ils jouaient sur une très grande scène, devant plusieurs milliers de personnes, m'a fait me rendre compte que The Four Horsemen est aussi bien capable d'assurer dans un bar que dans une immense salle. Pour terminer un show réussi, le groupe a joué "Hit The Lights", à l'image de Metallica en rappel (hors "Seek And Destroy"). Un morceau jouissif, pour un concert jouissif. Le seul regret que j'ai eu fut la rapidité à laquelle tout celà est passé. Bravo The Four Horsemen, et au plaisir de vous revoir sur les routes.

Setlist :1) Ecstasy Of Gold (intro) - 2) Creeping Death - 3) The Four Horsemen - 4) Harvester Of Sorrow - 5) Disposable Heroes - 6) Master Of Puppets - PAUSE - 7) Hit The Lights

Une petite vidéo prise par Agroglyphe : Intro + Creeping Death.

Une nouvelle fois, la Tribute Academy a fait sourire (ou huer, mais pour rire) le public du Zenith. Le temps de préparation pour le groupe suivant fut un poil plus long, et pour cause : les italiens de Juliet Kiss, allaient arriver. Avec Riff Raff la tête d'affiche, les Kiss boys étaient ceux qui rassemblaient le plus de fans dans le public. C'est donc avec une belle acclamation que ce dernier a accueilli le quatuor maquillé.
Ce maquillage, très proche des originaux, a d'ailleurs pas mal fait cogiter les gens dans la salle (moi y compris) : Giacomo Gigantelli le chanteur / guitariste, ressemblait vraiment à Paul Stanley. Et le concert fut partie, sur les chapeaux de roues bien sûr, avec de la pyrotechnie et le tube "Detroit Rock City". Le son était une nouvelle fois à la hauteur de l'évènement, de quoi pleinement apprécier la musique des transalpins. Sous le Rock N' Roll à paillettes de Kiss, le public s'est régalé. Il a même eu droit aux fameux soli de guitare (Marco Ferrario, sosie d'Ace Frehley) et de basse, avec craché de sang (Marco Zani, sosie de Gene Simmons). Mais ces 2 soli m'ont parus fades : j'avais l'impression d'avoir affaire au "Kiss du pauvre", avec beaucoup moins de moyens mis en oeuvre pour impressionner. J'ai aussi trouvé Giacomo Gigantelli moins fringuant vocalement qu'un Paul Stanley, ou encore, la langue de Marco Zani beaucoup moins longue que celle de Gene Simmons. Vous allez me dire : ce ne sont que des détails...
Oui, ça ne m'a pas empêché de passer un bon moment. Le public a lui, semblé bien aimer la prestation du groupe de reprises. Il faut dire que la setlist prévue pour ce soir là était particulièrement bien choisie, avec les tubes "Love Gun", "I Was Made For Lovin' You" ou un "Rock And Roll All Nite" avec feux d'artifices. Juliet Kiss m'a fait passer un bon moment, mais pour moi, c'était le moins bon concert de la soirée. Il est si difficile d'attendre la grandeur et la démesure des maîtres Kiss...

Setlist :1) Detroit Rock City - 2) Deuce - 3) Strutter - 4) Shock Me - 5) God Of Thunder - 6) Love Gun - 7) I Was Made For Lovin' You - 8) Rock And Roll All Nite

Après 3 groupes qui ont réussi leur concert, venait la tête d'affiche de la soirée : Riff Raff, groupe de Caen faisant des reprises d'AC/DC. Au préalable, la Tribute Academy a cloturé ses sketchs par une regroupement général, des applaudissements, et des cornes du diable rouge sur la tête. Une fin en transition parfaite avec la suite.
Contrairement aux autres tributes, j'ai déja vu plusieurs groupes faisant des reprises des Australiens (Scottland, "High Voltage", Acidité). J'avais donc plus de points de comparaisons que pour les autres groupes. Et bien, je ne vais pas tourner autour du pot : Riff Raff est largement le meilleur groupe de cover d'AC/DC que j'ai vu. Ils ont livré à Caen un concert d'exception, tout simplement ! Le groupe normand faisait la promotion de son tout nouvel album live, et voilà que ce show m'a vraiment donné envie de l'acheter. Premier détail frappant : Rémus, le premier des guitaristes, ressemble à Angus Young (taille, corpulence, bien aidé par le costume). Ce trait de proximité lui a tout de suite attiré la sympathie du public qui n'avait jamais vu Riff Raff.
Ensuite, une nouvelle fois, le son était excellent, tout comme les lumières. L'ambiance est même montée d'un cran dans le public, avec notamment des premiers rangs déchaînés. Cliff «W» D. le bassiste a livré un concert efficace, menant à bien aussi ses parties chantées. Idem pour Rémus, qui a formidablement bien joué son rôle d'Angus (à part ses fameux pas, qu'il n'a pas fait). J'ai été surpris par l'interprétation de l'autre guitariste, Frank Young : à l'image de l'autre frère Young, il était plus retiré sur scène. Sauf que quand il s'est mis à jouer de soli de guitare, il m'a rudement étonné : c'était très bon ! Le batteur, Taz, quand à lui, a été d'une justesse remarquable. Son look différent des autres membres et ses tatouages détonnaient. A noter que Riff Raff a remplacé les cloches de "Hell's Bells" par un pad numérique sur lequel Taz frappait. Aussi, 3 cornémusiers sont venus agrémenter le concert.
Comme souvent, je garde le meilleur pour la fin : Be Scott, le chanteur ! Hormis le fait que je trouve sa voix plus écorchée que Bon Scott ou Brian Johnson, il m'a impressionné par son charisme et sa façon de bouger sur scène. Durant ce long concert, à aucun moment il ne m'a donné l'impression de se répéter : un monstre d'inventivité, il allumait le public constamment. A celà, il avait la bonne idée de signifier l'époque des morceaux joués (en étant tête nue pour ceux de l'ère Bon Scott, et en revêtant un béret quand il s'agissait de la période Brian Johnson). Pour l'avoir bien examiné, je l'ai trouvé très professionnel, et surtout vraiment méticuleux : il faisait "le ménage" très souvent sur scène lorsqu'une chose n'était pas à sa place, faisait très attention à son fil de micro durant les grands déplacements sur scène ou les sauts. Bref, cette manie m'a beaucoup amusée.
S'appuyant sur une setlist de premier choix, Riff Raff a dynamité le Zenith. Les musiciens, dotés d'une grande interaction entre eux, m'ont donné l'impression de se faire plaisir sur scène (comme The Four Horsemen), et ce plaisir s'est transporté jusqu'au public. Après avoir survolé bon nombre d'albums d'AC/DC (sauf le dernier), Riff Raff s'en est allé. Vint ensuite l'inévitable rappel, avec "The Jack", chanté par le public. Et après, une fin en apothéose : l'ensemble des groupes de la soirée sont montés sur scène pour chanter sur "Highway To Hell", puis "Let There Be Rock".
Ah, quelle bonne soirée ! Une réussite totale, un public nombreux et de tous les âges, des groupes à leur top, pour un concert en normandie que je ne suis pas prêt d'oublier. Pour 15 euros, j'ai vu une sérieuse alternative à Led Zeppelin, Metallica, Kiss et AC/DC ! Vivement le Tribute Fest III !

Setlist :1) Thunderstruck - 2) Shot Down In Flames - 3) Back In Black - 4) Whole Lotta Rosie - 5) Hell Ain't A Bad Place To Be - 6) Sin City - 7) Hell's Bells - 8) Walk All Over You - 9) It's A Long Way - 10) Shoot To Thrill - 11) High Voltage - 12) TNT - 13) For Those About To Rock - RAPPEL - 14) The Jack - 15) Highway To Hell (avec l'ensemble des groupes de la soirée) - 16) Let There Be Rock