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jeudi 11 décembre 2014

Misery Index + Hate Eternal + See You Next Tuesday + Aeon

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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L'année 2008 a été riche en bons concerts de death metal. Le millésime 2009 s'annonce tout aussi jouissif : après l'assaut de Deicide - Vader, c'est le duo Misery Index - Hate Eternal qui s'est chargé de poursuivre le carnage. Après une panne de tour bus à Bordeaux et une annulation de concert la veille de la date parisienne à Nantes, c'est avec 2h de retard que les groupes sont arrivés au Nouveau Casino. Face à cet emploi du temps bousculé, l'organisation a pris la sage décision de décaller et revoir le planning : une fin plus tard, des temps de set écourtés.
Qu'importe, quand nous avons su que la date nantaise avait été annulée, nous nous estimions heureux de pouvoir passer une bonne soirée à Paris. Cependant, l'affluence n'a pas été énorme ce soir là. Il est 21h, le show commence.

Face à la troupe américaine se dressait un bataillon venu tout droit de suède : Aeon. Je ne connaissais pas ce groupe avant de les avoir vus à Paris, et j'ai été agréablement surpris : en dépit d'un son plutôt fort et d'un temps de passage écourté, les jeunes scandinaves ont été persuasifs. Tout d'abord, c'est le chanteur à voix puissante qui m'a interpelé : une sorte de Glen Benton (sans les cris aigus), mais qui bouge plus car il n'est pas "prisonnier" d'un autre instrument sur scène. Puis, j'ai constaté que les 2 guitaristes étaient équipés en 7 cordes, et irrémédiablement, ils nous ont fait les riffs à la Gojira / Hacride / Textures. Sans pour autant en abuser, ces petites touches ont eu le mérite de faire paraître moins basique leur death. Enfin, c'est le batteur qui m'a plu, dans sa façon d'utiliser son charley. Au niveau du public, il y a eu d'abord un accueil très timide (le groupe a commencé avec moins de 10 personnes les regardant), puis un peu de pogos, mais jamais le grand enthousiasme. Qu'importe, les jeunes ne se sont pas démontés et ont montré qu'ils avaient du potentiel. Reste à l'exploiter un peu plus la prochaine fois.

Setlist :1) Living Sin - 2) Forever Nailed - 3) You Pray To - 4) Soulburner - 5) Helel Ben-Sashar

Suite au passage éclair d'Aeon sur la scène du Nouveau Casino, c'est See You Next Tuesday qui s'est préparé en vitesse. Tout de suite, changement de look : cheveux courts, t-shirt humoristiques (notamment le bassiste qui rend hommage au catcheur Hulk Hogan), piercing plug, jean moulant, etc. Pour avoir écouté le groupe avant de les voir, je savais à quoi m'attendre, et j'étais curieux de voir le rendu en live. Et bien s'était tout aussi barré qu'en CD : un petit chanteur véritable boule de nerf qui bougeait partout (sauf qu'il faisait toujours les mêmes mouvements), et dont je n'aime pas trop la voix. Un guitariste aux postures plus que risibles, un bassiste plus statique dont on se demandait à quoi servaient les 6 cordes et un batteur alternant parties rapides et breaks mais qui paraissait être un bourrin doté de peu de technique. Bref, un côté incisif et énergique gâché par des détails risibles et surtout, devrais-je ajouter, un son totalement brouillon.

Le public avait lui aussi un peu changé : un cercle, sorte de périmètre de sécurité, s'était dressé devant au centre pour laisser la place aux mosheurs adeptes de mouvements hardcores. Là aussi, même si je suis sûr que les fans du groupe ne veulent pas faire de mal à autrui, je me demande comment ils peuvent "danser" sur un groupe dont on n'entend pas la guitare et dont seuls les cris du chanteur et la rythmique se battent en duel ?
Ajoutons pour finir des déclarations houleuses du chanteur, qui n'ont pas fait décoller mon envie d'en savoir plus sur See You Next Tuesday, contrairement à un Cephalic Carnage par exemple. Ah si, il y a tout de même eu le détail humoristique de présentation du groupe au début : "8 testicules" hahaha. En définitive, j'ai envie de dire à ce groupe : "See You next Time". Euh non, quand même pas.

Après 2 groupes jeunes, c'est un groupe reconnu qui a investi le Nouveau Casino : Hate Eternal d'Erik Rutan (ex-Morbid Angel). Tous les (nombreux) fans du groupe ont été déçus en apprenant que celui-ci n'allait jouer que pendant 30 minutes, mais la bande à Rutan a donné son maximum en compensation. Tout de suite, le public a semblé plus agité que précédemment dans la soirée, sous les assauts vocaux de Rutan et les missiles du très jeune (mais déja prometteur) batteur Jade Simonetto. De mon côté, j'ai été d'abord un peu déçu de ne pas voir Alex Webster à la basse (j'ai le droit de rêver), mais j'ai constaté que son remplaçant J.J. Hrubovcak (guitare/batterie dans Divine Rapture) était doté d'une assez bonne dextérité. S'appuyant sur une très bonne setlist avec des canons tels que "I Monarch" , "King Of All Kings", "Behold Judas" (en bouquet final) et sur le charisme avéré de Rutan, Hate Eternal a mis les bouchées doubles pour exterminer le public. Malheureusement, l'intégralité du show a été détériorée par un son d'une piètre qualité (les basses, les basses, rien que les basses. Ah non, les soli de Rutan qui sortaient du lot de temps en temps...). On peut justifier celà par le faible temps imparti pour régler la machine de guerre, l'emploi du temps bousculé, la précipitation. On a senti néanmoins que l'audibilité du groupe s'est améliorée sur la fin, mais c'était trop tard, le mal avait été fait. On espère revoir le groupe plus longtemps, en tant que tête d'affiche sur une prochaine tournée.

Pour terminer cette soirée brutale, Misery Index était le candidat idéal, mais prévu pour seulement 45 minutes (un peu plus finalement). Les hommes de Jason Netherton (basse/chant) ont bénéficié d'un son plus pointu qui leur a permis de pleinement s'exprimer sur scène. Venant promouvoir leur dernier album Traitors, les Misery Index ont orienté leur setlist sur celui-ci avec des titres comme "Traitors", "Ruling Class Cancelled", mais n'a pas oublié aussi quelques perles plus anciennes ("The Great Depression" par exemple, qui paraissait être le point culminant du concert). Il n'y a pas eu de compétition ce soir là : Misery Index a mis K.O. tous les autres groupes facilement.

Sparky Voyles est toujours aussi agité sur scène, se mouvant tout le temps comme dans un état chaotique, Mark Kloeppel l'autre guitariste était plus discret, mais c'était pour mieux en imposer par ses back vovals. Mais c'est Adam Jarvis le batteur qui a attiré l'attention plus particulièrement : un jeu puissant, rapide, beau à regarder et... un soucis avec le son de grosses caisses : elles avaient un son de caisson de basses de boîte de nuit... Il s'est énervé à plusieurs reprises auprès de l'ingé son, a plaisanté en jouant des rythmiques discos, puis s'est résigné à continuer le show avec ce son génant jusqu'à la fin. Qu'importe, Misery Index a réussi son entreprise : conquérir le public. Ils l'ont fait en toute simplicité, sans artifice ou parlotte particuliers, et on a hâte de les revoir au Hellfest 2009. Il est 23h50 au Nouveau Casino, l'heure pour tout le public de rentrer. En ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé revoir Misery Index, mais j'ai tout de même préféré la prestation sans faille de Vader quelques jours auparavant à La Locomotive.