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jeudi 11 décembre 2014

Death Angel + No Return + Ashura

La Scène Bastille - Paris

U-Zine

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Après un brillant passage au Hellfest le 20 juin, en ouverture de tournée européenne, Death Angel a choisi de nous rendre de nouveau visite à Paris, puis à Lyon. C’est une Scène Bastille assez remplie qui a accueilli tous les groupes du soir : les picards d'Ashura, les parisiens de No Return, et ces majestés Death Angel.

Ashura s’est très vite préparé, pour nous envoyer la sauce rapidement. Le son était parfait, pour bien nous permettre d’apprécier la musique du groupe. Je dois admettre qu’à l’écoute de quelques morceaux chez moi, je n’étais pas trop emballé pour les voir, mais tout de suite, les premiers morceaux d’Ashura m’ont fait changer d’avis. Ce groupe prend sa pleine dimension en live, avec notamment son chanteur David Masson, qui déborde d’énergie et a une voix puissante. Je pense que sa décision de laisser sa guitare de côté pendant les concerts a été un bon choix.

Je me suis même pris à headbanguer pas mal entre les photos prises, à cause de leur cocktail musical détonnant (qui va vous paraître banal écrit comme ça, mais en concert c’est réussi) : la brutalité du death couillu, la mélodiesuédoise et quelques passages de thrash old school américain. La jeunesse des membres du groupe, avec 2 albums déjà sous le coude, me laisse penser qu’ils ont une belle marge de progression devant eux. En tout cas, ils m’ont convaincu (là où j’ai trouvé le public bien statique, laissant une belle place devant aux photographes). Quand en plus je vois qu’ils ont fait une assez bonne cover de Death ("Crystal Mountain"), je ne peux que penser que ce sont de bons gars.
Le groupe a joué des morceaux de son dernier album The Legacy Of Hatred, avant de terminer sur un titre de son premier opus At The Down Of Your Deterioration. Ashura est un groupe à revoir très rapidement, dans les mêmes conditions ou d'encore meilleures. Il est sûr que les rois de la colère, de la faim, sauront faire parler la poudre.

Setlist :1) Intro – 2) Might Is Right – 3) Eye Of The D.R.E.A.D. – 4) My Cold Fury – 5) I Wish You Die – 6) Able To The Worst

Tout s'est enchaîné brusquement, Ashura a rangé son matériel à une vitesse grand V, et No Return est entré sur scène aussi rapidement. A peine le temps de discuter entre amis, que le groupe commence à jouer. La réputation de No Return n’est plus à faire sur la scène française, et ils l’ont encore bien prouvé ce soir-là. Puissance, jeu carré, violence ont été les maîtres mots de ce hors d’œuvre copieux. La qualité du son était très bonne, même si je trouve qu’il y avait un peu trop de basse, mais c'est pour mieux se faire marteler la tête.

N’ayant vu No Return qu’avec Moreno au chant par le passé, je ne peux pas comparer avec les anciens chanteurs, mais je dois dire qu’à chaque fois que je le vois, il me plaît beaucoup. Il dégage une grosse énergie sur scène, est parfaitement audible, et j’aime ses mimiques avec les bras (je pense que c’est improvisé, mais elles sont variées et expressives).
Alain et Nico nous ont fait une démonstration de leur savoir-faire à la guitare. Une belle maîtrise et une efficacité qui touchent dans le mille. Nico, même si c’est vrai que ça fait pas mal de temps maintenant qu’il joue avec No Return, montre qu’il s’est bien adapté au groupe, et prend même son pied en headbanguant très souvent.
David le bassiste a bien joué, mais il fut dommage qu’il soit « coincé » dans le coin gauche (de notre point de vue) de la scène. D’ailleurs, ce manque de mouvement, c’est une chose que je reproche à No Return à chaque fois. Il ne manque que cette mise en mouvement pour tout détruire sur son passage. Imaginez une voiture de sport à gros moteur qui vrombit, fait parler les décibels, mais qui reste immobile. C’est ça que je ressens…
Boban est celui qui m’a le plus plu à la Scène Bastille dans le groupe. J’aime son jeu d’une grande efficacité, tout en étant peu démonstratif (un reproche aussi, mais beaucoup de batteurs sont dans ce cas).
Au niveau de la setlist, No Return a joué plusieurs nouveaux morceaux (dans leur album 2008 : Puzzle Of Life), tout en mettant des anciens morceaux aussi (dont certains ont 18 ans déja). Une setlist homogène dans la mesure où on a eu des morceaux brutaux et des titres mélodiques (et d’autres aux 2 aspects…). Je dois dire que les nouveaux titres sont bien passés sur scène, avec comme preuve un public davantage réceptif (mais encore assez timide).
Je regrette tout de même de ne pas avoir entendu un seul morceau de mon album préféré du groupe : Contamination Rises.
Là aussi, un groupe à revoir dans des conditions un peu meilleures (je veux dire avec de la place sur scène), en tête d’affiche. (Je sens qu’une date à Rennes pourrait être intéressante à l’automne…).

Setlist :1) Despair – 2) Don’t Judge Me – 3) Rising – 4) Loaded Gun – 5) News Item – 6) Puzzle Of Life – 7) Machinery – 8) Out Of Control – 9) Lost – 10) Vision Of Decadence

Après deux entrées en matières réussies, nous étions bien en condition pour la venue de Death Angel. Bénéficiant d’un peu plus de temps de préparation, nous avons pu aller faire un tour au merch du groupe. A de tels niveaux de prix (10€ le CD, 15€ le T-shirt), on constate à quel point Death Angel est un groupe qui se veut proche de son public et abordable. Ce n’est pas le cas de tout le monde…

C’est l’heure ! Après une intro assez longue permettant aux artistes de rentrer un par un sur scène, Mark Osegueda est arrivé pour les premiers assauts de « Lord Of Hate », 1er morceau du dernier album Killing Season.
Le groupe a l’air aussi en forme qu’au Hellfest, si ce n’est que là, c’est un peu différent étant donné le changement d’ambiance (festival en plein air / salle). Un peu comme Cynic l’année dernière, qui avait participé au Hellfest puis avait donné un concert au Nouveau Casino, Death Angel a pu être apprécié dans 2 types de configurations. Et que dire ?
Tout simplement que les anges de la mort sont aussi bons dans l’un que dans l’autres. Autant en festival ils ont bénéficié d’une très grande scène avec de l’espace, et en ont profité, autant là, ils étaient tout proches du public, et pouvaient mieux régaler les premiers rangs.

Le premier qui impressionne, c’est Rob Cavestany le guitariste (et chanteur). Il a tout pour plaire : un jeu de 6 cordes à faire pâlir de jalousie beaucoup de monde, des contorsions, des poses qui régalent les photographes, une interaction avec le public de tous les instants et il faut le dire, c’est un beau mec. Sa prestation du soir a été un poil moins réussie qu’au Hellfest en interprétation (solos), mais il s’est rattrapé en motivant comme jamais les premiers rangs.
De son côté, Mark Osegueda a été parfait, aussi bien en tant que chanteur que dans son jeu de scène. On notera aussi qu’il a fait une véritable déclaration d’amour au public parisien. On sentait qu’elle venait tout droit du cœur et qu’elle était sincère.

Dennis Pepa le bassiste a commencé doucement on va dire, avant de se lâcher à partir de la moitié du concert, pour notre plus grand plaisir. Ah, lun détail… Je n’aime pas sa coupe de cheveux… Mais on s’en fiche.

Il a bien rythmé le concert en compagnie d’Andy Galeon, un batteur qui m’épatera toujours : comme Igor Cavalera, il a une particularité qui m’écoeure : comment fait-il pour jouer sur ses toms supérieurs ??? Regardez bien leur disposition (les peaux parallèles au sol) et imaginez vous en train de jouer dessus. C’est tout sauf pratique, fatiguant et ça donne des mouvements de bras assez étranges à regarder. Bref, il m’épate pour ça, je serais bien incapable de jouer de cette manière…
Enfin, le dernier de la bande, celui qui se démarque des liens de sang de ses complices, j’ai nommé Ted Aguilar, a été assez discret. On a l’impression qu’il intériorise beaucoup de choses, mais on voit qu’il prend son pied tout de même.
Pour moi, la prestation de Death Angel a eu 2 points culminants : celui dont tout le monde se doute, qui est le premier rappel « The Ultra-Violence », et aussi l’interprétation émouvante de « A Room With A View » par Rob Cavestany.
J’ai ressenti un peu de lassitude sur certains morceaux que je trouvais longuets. Notamment « Sonic Beatdown » au nom de multiples fois chanté (un piège à public donc). Personnellement, ça me saoûle et je trouve tous ces genres de morceaux ennuyeux.
Enfin, ceux-ci n’ont en rien entamé mon plaisir et surtout celui du public qui était présent à la Scène Bastille. La setlist était très variée, avec bien sûr des titres du dernier album, mais aussi par exemple de nombreux morceaux de The Ultra-Violence. Nous avons assisté à une excellente soirée. Je devrais même dire l’une des 3 meilleures soirées de cette année en ce qui me concerne (hors festivals). Et en plus, quand je vois que le concert s’est terminé à 21h35, j’étais aux anges ! C’est la première fois que je rentrais chez moi avant minuit cette année. Autant dire que le lendemain au boulot, je pétais le feu !

Setlist :1) Intro – 2) Lord Of Hate – 3) Buried Alive – 4) Voracious Souls – 5) Dethroned – 6) Carnival Justice – 7) The Devil Incarnate – 8) Sonic Beatdown – 9) Soulless – 10) A Room With A View – 11) Stagnant – 12) Kill As One – RAPPEL : 13) The Ultra-Violence – Seemingly Endless Time – 14) Steal The Crown – 15) Thrown To The Wolves