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samedi 25 août 2012

Locus Neminis

Antimaterie [Keyboard]

U-Zine

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Parvenir à composer un premier album aussi riche, varié, personnel et proposer un packaging beau et esthétique ; le tout en autoproduction, cela devient très rare.
Locus Neminis fait partie de ces groupes rares, passionnés et inspirés, qui jouent pour eux et transcendent les genres pour aboutir à un style portant déjà leur marque. Il est certain que « Weltenwanderung » est une surprise comme on aimerait en entendre plus, dans un black metal atmosphérique et cosmique finalement rare dans une forme aussi belle que brutale.
Antimaterie, claviériste et architecte principale de cette nouvelle entité, raconte et se livre pour nous.

[Par Eternalis]

1 – Bonjour Antimaterie. Tu es le membre fondateur de Locus Neminis et, après une première demo, vous présentez déjà « Weltenwanderung ». Comment le décrirais-tu et quelle est l’histoire de l’album ?
Nous avons commencé à travailler sur « Weltenwanderung » il y a trois ans. La première chanson que nous avons composé fut « Virus » et après l’avoir arrangé à notre style, nous avons décidé de travailler sur un album avec des compositions similaires.

« Virus » sonnait de bien meilleure façon que nos autres morceaux et nous avions pour motivation de créer d’autres morceaux avec le même niveau de composition. Pour chaque chanson de terminer, F.E (guitare) enregistrait une pré-production pour obtenir une idée de comment le morceau sonnait. En 2010 (deux ans après avoir fondé le groupe avec J.P et Xarius), nous avons terminé notre première demo « Endlos » et ce fut une étape nécessaire pour aller vers « Weltenwanderung » car nous n’avions jamais enregistré d’album avant. La demo a été enregistré de manière un peu sauvage et les morceaux n’étaient pas encore vraiment matures.

Pour l’album, nous voulions une meilleure production et des arrangements plus élaborés. En 2011, notre guitariste F.E a commencé l’enregistrement de l’album et J.P a dessiné l’artwork et une toile sur bois. En 2012, F.E a terminé le mastering de l’album et il est désormais disponible…on peut dire que nous avons tout fait dessus.

2 – La langue de l’album est l’allemand. Pourquoi ce choix ? Pour vos racines germaniques ? Parce qu’il s’agit de votre langue ?
Je pense en fait que l’allemand est étonnamment bien adapté pour le metal, en dépit du fait qu’il puisse être ridicule dans d’autres genres. C’est également plus simple pour nous décrire dans notre langue natale. Nous ne prêtons en revanche pas beaucoup d’importance à nos racines…

3 – Le black metal de Locus Neminis est vraiment original. Il est atmosphérique, plus que violent, je dirais même mélancolique et fantomatique…
Mélancolique et fantomatique sont des mots décrivant très bien notre musique.

Nous n’avons jamais été des gens brutaux, et il serait ridicule d’essayer ou de prétendre l’être. La musique contient beaucoup de brutalité mais ce n’est pas la seule chose que nous voulons. Notre but est de créer une atmosphère et d’installer des contrastes entre la rapidité des guitares et de la batterie et la lenteur des claviers.

4 – Les claviers sont justement très importants parce qu’ils créent une atmosphère sombre et spatiale. On peut penser à Darkspace quelque fois…et votre logo est proche du leur…est-ce une influence importante ?

Oui, Darkspace est l’un des groupes qui influence Locus Neminis.
Avant de réaliser l’album, nous voulions un nouveau logo, parce qu’il s’agit de la première chose qui identifie le groupe avec la musique. Nous avons demandé à un designer graphique de dessiner un nouveau logo, mais nous n’avons jamais été satisfaits complètement du résultat car il était trop traditionnel. Nous ne voulions pas d’un logo de black metal type. Dans notre esprit, Locus Neminis avait besoin d’un logo plus abstrait et s
interview Locus Neministérile, neuf…et après avoir testé plusieurs orientations, le logo final a été le résultat. Qu’il soit proche de celui de Darkspace n’était pas volontaire mais nous ne nous faisons pas d’inquiétude à ce sujet.

5 – Votre musique est très riche. Quelles sont vos influences ? J’ai pensé parfois à Dornenreich…n’est-ce pas ?
Pas vraiment Dornenreich non. Il y a probablement des similarités dans notre musique, mais pour je ne sais quelle raison, je n’ai jamais réellement écouté leur musique. Peut-être devrais-je m’y mettre…

Comme déjà mentionné, Darkspace est une influence majeure qui se ressent sur « Weltenwanderung ». Si tu veux d’autres noms, je mentionnerais Dimmu Borgir, Naglfar, Emperor ou Behemoth.

6 – Quel est le concept derrière les textes ?
L’album n’est pas un concept, donc chaque chanson possède sa propre histoire. Nos thèmes textuels sont les cauchemars, la mort, l’apocalypse et l’espace. Le concept global derrière les textes sont que chaque histoire indépendante forte un ensemble pour coordonner la musique.

7 – La production est très puissante, propre et parfaite pour votre musique…comment avez-vous produit l’album ?
Comme je te l’ai déjà dit, l’album a été autoproduit. La base pour l’album a été la pré-production, qui sonnait très pure et crue. Nous avons aimé ça et avons décidé de l’adopter pour tout l’album. Notre but n’était pas de reproduire le son réel des instruments, mais de créer une touche synthétique, presque industrielle. Pour chaque morceau, nous avons choisi différentes sonorités de claviers pour rendre l’album plus riche et varié et qu’il s’adapte à chaque ambiance.

8 – Avec un aussi bon album, vous n’avez pas de label pour sortir « Weltenwanderung ». Est-ce un choix ou juste une absence de réponses positives ?
Pour être honnête, nous n’avons jamais été inquiets à propos des labels. Le manque d’expériences auprès d’eux fut également une des raisons qui nous poussa à sortir l’album comme une autoproduction.

9 – Allez-vous jouer live prochainement ? Une tournée dans quelques pays ?
Oui, nous aimerions joués sur scène. A l’automne, nous allons jouer à Vienne et nous espérons dans les environs également. Pour le moment, nous ne perdons pas beaucoup de temps pour obtenir des concerts dans le coin car il semble que les promoteurs locaux ne veuillent organiser que des concerts de metalcore et je suis fatigué de courir jusqu’à eux…

Au printemps, nous avons joué avec des amis comme Eschaton, Horns of Hattin ou Nocturnal Pestilence et le mois dernier, nous avons remplacé un groupe au « Sick Misdummer 2012 », un festival underground ici en Autriche.

Une tournée serait une idée excellente, mais je pense que c’est beaucoup de planifications, de promotions et de contacts à avoir…nous sommes encore trop inexpérimentés pour obtenir une telle chance et nous ne prendrons probablement pas de tels risques en ce moment. Cependant, nous sommes définitivement ouvert à l’idée de tourner, peut-être à l’avenir si les opportunités se montrent à nous…

10 – Cet album est sombre, agressif, peut-être dépressif mais je vois la lumière grâce aux claviers, à ces symphonies qui sont comme un passage vers un autre monde…au-dessus. Es-tu d’accord ?
Oui, c’est exactement le but de notre musique. Nous voulons créer un mur de son où, peut-être, les instruments se perdent parfois individuellement parfois mais servent à créer une osmose commune, une image abstraite et unique. Nous ne voulons pas sonner comme un groupe jouant ensemble dans une pièce, mais de se rapprocher de quelque chose de différent, comme détaché du monde réel, presque comme un rêve.

11 – Le son de la batterie est très percutant et propre. Est-il triggé ? Que penses-tu de l’excès de technologie dans le black metal ?
Oui, tout est triggé à 100%. Je vois qu’il y a une sorte de controverse envers le trig qui ne serait pas naturel et une tricherie. La bonne chose de notre côté est que nous ne nous sentons pas du tout concerné. Je vois ça comme un dilemme quand tu veux sonner naturel, mais certaines situations sans le kick de trig deviennent presque impossibles…ce n’est pas un inconvénient.

Nous ne cherchons pas, comme je disais, à avoir un son naturel. Notre musique possède une touche industrielle, nous avons volontairement été vers un son plus synthétique.

12 – Il y a beaucoup de solo de guitare, rapides et très techniques (et souvent très beaux). C’est assez rare dans ce type de black metal…cherchez-vous à être différent ?
Déjà, la plupart des membres de Locus Neminis aiment le death metal technique et beaucoup de nous jouons dans un groupe jouant ce style donc, nous aimons les soli rapides et mélodiques. Je pense que les harmonies sont excellentes et permettent au black metal une orientation et progression que nous souhaitons avoir. Inclure ce genre de solo dans un morceau de black n’est pas forcément nouveau, c’est en revanche un enrichissement évident de notre musique.

13 – Quels sont vos espoirs avec Locus Leminis ? Votre message ?
Notre but n’est pas de devenir aussi célèbre et connu que possible, parce que je pense que le plus important est de dépenser notre temps pour la musique en elle-même et non courir après la célébrité. Nous n’avons aucune pression des labels, donc nous avons le temps de définir notre son et notre niveau de composition. J’espère que nous pourrons faire évoluer notre art, parce que nous ne souhaitons pas rester immobile. Je suppose que personne ne veut cela…

Notre espoir est également de trouver des endroits pour jouer, et introduire chez les autres notre approche. « Weltenwanderung » est le commencement de notre voyage musical vers l’inconnu, dans le no-man’s-land…dans « Locus Neminis »

14 – Cette interview s’adresse à un public français. As-tu quelque chose à dire de particulier pour eux ?
Merci beaucoup à tous ceux qui achèteront l’album et qui nous donneront le temps d’une écoute. C’est tellement génial de se dire que nous avons des fans français. Nous espérons vous rendre visite en France éventuellement…

15 – Un dernier mot…
Merci beaucoup pour l’interview !