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vendredi 3 septembre 2010

Therion

Thomas Vikström (chant)

U-Zine

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S’il existe bien un groupe atypique, qui a grandi et évoluer avec le temps pour devenir aujourd’hui l’une des figures emblématiques, mais néanmoins toujours à part, de la scène métal symphonique, c’est évidemment Therion. Suite à un Gothic Kabbalah foncièrement différent mais s’étant transformé en énorme succès commercial, le groupe de Cristofer Johnsson revient avec un quatorzième opus au concept une nouvelle fois très ambitieux et ésotérique, et surtout avec un line up complètement remodelé.
Suite à un orage, c’est finalement avec deux heures de retard que je me suis entretenu avec le très sympathique nouveau chanteur, Thomas Vikström (ex-Candlemass) qui a bien voulu se prêter au jeu de la promotion…

[Par Eternalis]

[ndlr : Thomas commence par s’excuser du retard, qu’un orage a fait exploser sa ligne téléphone depuis le matin et éclate de rire en se disant prêt pour les questions.]

Salut Thomas. Tu es nouveau dans le groupe. Comment as-tu intégrer Therion et quel a été ton apport sur « Sitra Ahra » ?

Et bien sur cette production, j’ai surtout travaillé sur la pré-production de l’album. Nous avons travaillé sur les morceaux ensemble avec Cristofer une fois que lui-même créer les bases des compositions. J’ai personnellement travaillé plus profondément sur le titre « Sitra Ahra ».

As-tu composé pour ce nouveau disque ?

Oui, sur le premier titre, le morceau d’ouverture « Sitra Ahra ». Il s’agit de mon morceau…enfin je pense (rires)

Comment décrirais-tu musicalement ce nouvel album ? Quels sont les nouveaux éléments ?

Les nouveaux éléments. Je dirais qu’il ne ressemble pas beaucoup à « Gothic Kabbalah ». Tous les albums de Therion sont différents mais cette fois, nous sommes repartis avec un feeling du passé, mais évidemment avec une nouvelle touche, une nouvelle orientation, mais dans une optique similaire à « Lemuria ». C’est peut-être plus proche des premières années, tout en étant réellement tourné vers l’avenir.

Personnellement, j’ai été frappé par le retour très massif des guitares ainsi que les chœurs très imposants. C’est plus métal que « Gothic Kabbalah », on croirait la suite de « Sirius B »…

Oui, complètement, nous avons repris des éléments de cette période. Si tu regardes bien, il y a le morceau « Kali Yuga III », qui reprend les titres de « Sirius B ». Evidemment, ce sont de nouvelles chansons mais il y a un peu d’éléments du passé, c’est évident…

Beaucoup de monde a quitté Therion récemment. C’est devenu difficile à suivre pour les fans, notamment pour le cas de Snowy Shaw. Est-il un membre de Therion aujourd’hui ?

Yeah (rires). Snowy est « revenu à la maison ». Il était présent à Mexico pour Dimmu Borgir, où il a enregistré un clip ainsi que des compositions, mais il a depuis énormément parlé par mail avec Cristofer. C’est un chanteur exceptionnel, ça aurait été tellement dur de le remplacer. Il a avouer que le groupe était une part trop importante de sa vie pour qu’il puisse le quitter, que Cristofer était comme son propre frère…

C’est une très bonne nouvelle !!

Oui, complètement. Je suis vraiment heureux de ça. Je pense que je n’avais jamais travaillé avec quelqu’un comme lui auparavant.

« Gothic Kabbalah » a été un énorme succès. Avez-vous une pression particulière pour « Sitra Ahra » ?

Et bien « Gothic Kabbalah » a été le premier album que j’ai écouté de Therion (petits rires). Mais je pense sincèrement que chaque nouvel album de Therion est une nouvelle création indépendante, dans laquelle on ne peut pas prévoir ce qui se passera. Ils sont tous uniques, avec un ressenti et des émotions différentes. Je pense que Cristofer est quelqu’un de vraiment décomplexé aujourd’hui, et que si pression il y a, il l’utilise dans la grandeur, la colère ou l’intensité qu’il transmet dans sa musique.

« Sitra Ahra » représente le côté maléfique et la négativité de la divinité. L’artwork représente l’arbre de vie ainsi que les sephiroth symbolisant l’homme et la femme…quel est le réel concept de l’album ?

Oh mon dieu (rires). Je ne suis pas du tout la bonne personne pour parler du concept, je ne connais pas réellement le concept, qui reprend des éléments des autres opus. C’était un vrai challenge pour moi car Cristofer et Snowy étaient comme des professeurs qui m’expliquaient ce concept si complexe. Mais nous l’adorons, il est une part entière de Therion et de l’album. Je leur disais souvent que je ne comprenais pas tout ce que je chantais et ils riaient (rires). Je suis désolé de ne pas pouvoir t’en dire plus…

Sitra Ahra est le 14e album du groupe, groupe dont il ne reste aujourd’hui plus que Cristofer du line-up originel. Que penses-tu, en tant que nouveau membre, de l’évolution de Therion depuis ses débuts ?

L’évolution ? Depuis la période death ? (ndlr : j’acquiesce). Et bien au début c’était du death metal…pour moi, personnellement, je trouve que Therion est devenu grand et personnel à partir de « Theli », qui possède une identité propre et, pour l’époque, complètement en marge de la scène. Puis Therion n’a jamais cessé de se développer, d’évoluer et d’incorporer de nouveaux éléments à sa musique…

En effet, tous les albums de Therion sont différents, c’est une particularité rare…

Oui, c’est sur, complètement. Cristofer ne refera jamais deux fois le même album, je dois même dire qu’il fait du bon boulot dans ce domaine (rires).

Therion est sur Nuclear Blast depuis des années…es-tu satisfait du travail du label ?


Oh oui, carrément. C’est une organisation très professionnel, qui sait faire la différence entre le business et l’art, qui ne remet jamais en cause la vision artistique du musicien et qui est derrière ses groupes. Nous sommes vraiment satisfaits de leur travail…

Tu as été chanteur dans Candlemass quelques temps, puis dans beaucoup d’autres groupes moins importants. Comment est-ce de rejoindre à nouveau un très gros groupe ?

Je pense que la « famille Candlemass » et la « famille Therion » n’ont absolument rien à voir. Candlemass est un groupe énorme, très professionnel mais nous y avions des relations uniquement professionnelles justement, même si j’en garde de grands souvenirs. C’était le groupe et ma vie. Avec Therion, j’ai l’impression qu’ils font parti de ma famille, que je suis chez moi depuis toujours. Je n’ai jamais été aussi bien et heureux dans un groupe de ma vie qu’aujourd’hui dans Therion.

Ton père était chanteur d’opera. Etais-ce une influence sur ta manière de chanter ?

Ce fut évidemment une influence pour moi. Tout petit, je cherchais à chanter comme lui, je faisais des choses tout seul pour l’imiter puis, adolescent, j’ai découvert le heavy metal. J’ai commencé à écouter du hard rock et même si mes parents n’étaient malheureusement pas ravi (rires), j’ai continué et j’ai réussi à me forger une voix propre. Je chantais dès sept heures du matin, dès que je pouvais…j’étais dans un univers constamment musical.

Avec le morceau « Din », vous revenez à quelque chose de bien plus violent. Est-ce toi qui chante les growls ?

Pour « Din », nous sommes revenus en effet à une véritable chanson de death métal, et je me suis ainsi transformé en chanteur death metal. C’est une chanson très cool, rapide, intense…au départ, ça devait être Snowy qui devait chanter dessus mais finalement, il fait les chœurs du refrain. J’adore ce morceau !

Et « Unguentum Sabbati » possède des chœurs vraiment monumentaux pour mon morceau préféré du disque. Est-ce une vraie chorale ? Un réel orchestre ?

Tout est vrai sur cet album. C’est un véritable orchestre à cordes, une véritable chorale…nous avons de l’harmonica sur une courte partie. Il n’y a aucun samples sur ce disque, nous avons tenu à respecter chaque son, chaque sonorité, chaque instrument pour donner de la chaleur au son global, une sensation plus grande.

Une composition s’appelle « 2012 ». Quelle est ton opinion sur cette date peut-être importante ?

Je ne vais pas parler évidemment du film, mais je ne sais absolument pas ce qui pourrait arriver en 2012. C’est une date qui approche maintenant très vite, peut-être arrivera-t-il quelque chose de positif finalement, une prise de conscience enfin plus globale mais sincèrement je ne sais pas. C’est une date étrange et symbolique que nous allons vivre et c’est en ce sens très excitant d’y arriver…le morceau est dans ce sens plus heavy que les autres.

Qu’écoutes-tu comme musique chez toi ?

J’écoute beaucoup de choses…Therion par exemple (rires). Je suis un peu nostalgique des albums que j’écoutais quand j’étais jeune, comme Abba par exemple. Cependant, j’aime aussi pas mal de nouvelles choses, comme Nightwish par exemple que j’adore, que je trouve très intéressant musicalement mais je ne me limite pas au hard rock. J’écoute aussi énormément de pop et de choses plus commerciale que ce que je joue…je crois qu’il n’y a qu’une chose que je ne peux pas écouter, c’est le hip hop. Il n’y a absolument rien qui puisse m’attirer là dedans…

Le show de Gothic Kabbalah était très théâtral. Comment sera celui de « Sitra Ahra » ?

Nous travaillons en ce moment dessus et les premiers plans sont très impressionnants. Nous voulons mettre en place un certain nombre d’idées et notre manager nous a trouvé en Europe des salles de taille moyenne pour que nous puissions y déployer tout notre show. Ce sera très théâtral une nouvelle fois mais dans une optique différente, avec toujours les quatre vocalistes qui seront plus en avant que les autres…ça sera probablement notre plus beau show !

C’était ma dernière question, je te laisse les derniers mots et te remercie pour le temps passé au nom des fans français…

Merci beaucoup pour ton interview ! Nous allons revenir en France très vite, j’adore jouer chez vous et le nouveau show sera énorme, j’espère qu’il vous plaira à tous. Merci encore…à bientôt. Bye !

Merci à Thomas pour sa disponibilité malgré l'explosion de sa ligne téléphone (R.I.P) et à Julien pour avoir eu la possibilité de l'interviewé...et Céline pour ce magneto qui n'a pas fini d'entendre des gens parler en anglais...