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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Spectral Mortuary

Total Depravity

LabelDeepsend Records
styleBrutal Death Metal
formatAlbum
paysDanemark
sortieseptembre 2011
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Si le black/death mélodique ou le death metal old school font partie intégrante de l’identité musicale de la Suède, il en est assurément de même avec le death métal panzer pour le Danemark. En effet, que ce soit Panzerchrist ou Iniquity pour les années 90, Die ou The Cleasing en ce début de XXIème siècle, la scène death metal danoise est réputée pour ne pas faire dans la dentelle, et ce à juste titre. C’est dans cette lignée que s’inscrit Spectral Mortuary, jeune formation née en 2003. S’ensuit alors une série de trois démos pour finalement aboutir à la sortie du premier full-lenght du groupe, «From Hate Incarnated», qui débarque dans les bacs quatre ans après la création du groupe. Les danois nous proposait alors un death metal sans concessions, brutal, direct et accrocheur, mais trop linéaire et prévisible pour défrayer la chronique. L’armada nous revient donc en cette toute fin d’année 2011 avec un deuxième effort, Total Depravity, muni d’une superbe pochette et distribué par un des labels les plus en vogues à cette époque en matière de death metal, Deepsend Records.

Le quintet nordique a clairement pris du poil de la bête, car la différence de niveau entre les deux albums n’est pas difficile à percevoir ! Total Depravity écrase littéralement son prédécesseur, et je vais tenter de vous dire pourquoi. L’une des principales forces de l’opus réside dans la production. Claire, puissante et écrasante, ils n’y ont pas été de main morte, et c’est tant mieux ! Elle est juste idéale pour ce style de brutal death dit «moderne». Notons également que le mixage et le mastering sont l’œuvre d’un inconnu, un certain Dan Swano …

Cependant l’album regorge d’autres qualités, comme par exemple les riffs. Que ce soit sur des morceaux comme Bestial Sanctity, Lapidated ou encore le monstrueux Compulsory Decimation, le riffing est une véritable machine à briser des nuques. Cependant, même si les danois aiment frapper violemment et fort, ils n’en oublient pourtant pas la mélodie. En témoigne un excellent Time to Decay et un Defects of Depravity présentant les quelques finesses dont sait très bien faire preuve la formation. On retrouve également quelques solis très mélodiques, comme sur Bestial Sanctity et surtout sur Lapidated entre autres.

Le reste de la bande est loin d’être en reste, surtout quand on compte dans ses rangs l’ex batteur d’Exmortem, nous montrant ici tout l’étendu de son talent. Ainsi blasts-beats et autres gravity font ici bon ménage (Purulent Mass, Compulsory Decimation…). Mais l’autre gros point fort de Spectral Mortuary est selon moi la voix de Morten Jorgensen. Terriblement puissante mais également très variée et intelligible, le growleur réalise ici une prestation impressionnante, tantôt grave et massive, tantôt légèrement plus criarde mais tout aussi prenante. A noter qu’il s’agit du compositeur principal du groupe, ce qui est assez rare pour être souligné.

Il serait pourtant dommageable de croire que le combo danois ne se contente que d’envoyer la purée. En effet, nous avons droit à des passages plus calmes, comme au sein des deux premiers titres (les touches dissonantes sur Time to Decay sont surprenantes mais agréables). Cependant, c’est surtout Torturous Attainement qui attire ici mon attention, puisque ce dernier est un morceau entièrement mid-tempo. L’exercice aurait pu paraitre risqué, mais force est de constater que la formation s’en sort à merveille, nous servant ainsi une pièce lourde, pour ne pas dire aérienne. Tout ceci instaure une ambiance sombre et pesante, collant parfaitement au concept de l’album, traitant joyeusement d’extermination de la race humaine !

Si aucun mauvais point ne me vient en tête, je regretterais cependant quelques micro-touches ici où là, comme par exemple le break de Bestial Sanctity qui aurait gagné à durer plus longtemps. Mais rien de grave, les danois ont vraiment frappés un grand coup avec ce deuxième opus, brutal et riche à la fois. Total Depravity apparait donc comme une sacrée bonne surprise en cette fin d’année 2011. Et comme le veut le dicton, les meilleures surprises sont celles que l’on attend pas …

1. Absorbing the Bloodline
2. Time to Deca
3. Purulent Mass
4. Bestial Sanctity
5. Found in Feces
6. Lapidated
7. Torturous Attainment
8. Defects of Depravity
9. Compulsory Decimation
10. Strychnine Hill