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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Within the Ruins

Elite

LabelE-one
styleMetalcore
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortiefévrier 2013
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Depuis quelques années, Within the Ruins est une des pépites du deathcore. Les natifs du Massachussets (au même titre que The Acacia Strain, Unearth ou encore All That Remains dans le genre), en sont à leur troisième album depuis 2003, tous parus chez Victory Rcords. Après un opus Invade qui a été globalement apprécié par les critiques, le groupe nous revient en 2013 avec Elite, enregistrés au Dreadcore Studios.

Dès la première écoute, c’est la petite claque. Le son, certes très compressé, est puissant et on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Il est vrai d’ailleurs qu’on avait eu un bon aperçu avec le titre Feeding Frenzy, l’un des meilleurs de l’album, qui avait été streamé quelques mois auparavant. En tout cas, le groupe ne renie pas ses origines et continue dans la même veine que les opus précédents. Même si je conserve une nette préférence pour Invade, force est de constater qu’Elite est non seulement bien produit, mais également riche et engagé.

Simplement, cette richesse a un revers. Celui de vouloir trop en faire et d’aboutir à un résultat parfois un peu too much. L’inverse de ce qui était voulu donc. Et plus on avance dans l’album plus l’écoute devient pénible. Non pas que le groupe soit dénué de tout talent de composition, bien au contraire. Mais cet album part un peu dans tous les sens. Mené par un jeu de guitare très technique, l’auditoire peine à trouver le fil conducteur. On termine donc avec la sensation d'avoir adoré certains titres ou certains passages tout en appuyant sur "next" assez régulièrement.

Côté instrument, l’étonnement et la satisfaction d’entendre une musique très riche et variée retombe assez rapidement. Si l’on met de côté le fait que les lignes de basses, cantonnées à la rythmique, sont très peu audibles dans le mix, le jeu de guitare finit un peu par lasser. A ce son surcompressé de guitare, s’ajoutent des gimmicks qui sont trop présentes pour conserver une réelle valeur ajoutée. Je pense notamment à tous les « pick scrapes » à la Gojira qui sont balancés à tout va et qui, de ce simple fait, font perdre tout le charme qu’ils pouvaient apporter à l’origine. Il en va de même des breakdowns qui ne sont pas toujours des plus inspirés (à l’exception de Elite et Feeding Frenzy). Joe Cocchi apporte tout de même quelques éléments dynamiques avec plusieurs effets (delay ; phaser comme sur Weightless ou I, Blaspheme), et quelques leads vraiment bons (Feeding Frenzy et Absolute Hell notamment). Le gonze est très technique, ça on ne peut pas lui enlever. On aurait simplement apprécié qu’il nous touche plus qu’il ne nous impressionne.

Côté voix, Tim Goergen rend une copie plutôt bonne, même si l’absence de variation peut décevoir. Certaines pistes que l’on entrevoit, à savoir quelques passages parlés ou un peu plus « haut », auraient mérité d’être bien plus explorées. Les paroles quant à elles sont guère novatrices mais correctes : on retrouve les thèmes habituellement évoqués par le groupe (la mort, la religion, le futur etc.) dans des titres comme New Holy War, Absolute Hell ou bien encore The Charm (qui est une référence à Dexter).

L’impression globale est donc mitigée. Within The Ruins nous apporte quelques titres excellents, dynamiques, puissants, où la technicité est au service de compositions bien léchées. Mais la qualité est inégale et l’on retombe souvent dans le schéma de titres sans grande cohérence, qui se basent uniquement sur des riffs ultra techniques mais sans âme. C’est dans ces circonstances que l’on s’aperçoit du grand talent d’autres groupes (je pense à Necrophagist) qui sont capables, en raison de l’atmosphère des titres, de créer des riffs même ultra techniques qui n’en perdent pas pour autant toute sensibilité. Loin de moi l’idée de dire que si ce n’est pas « catchy », c’est mauvais. Bien entendu. Mais le manque de cohérence de certains titres, cette explosion de notes et de phrasés peut décontenancer.

Avec ces quelques mois de recul, la principale critique tient donc à la longévité de l’album. Au même titre que certains opus d’Arsis ou autres chantres du métal technique, on finit parfois par se lasser du manque d’âme des titres proposés. Surtout qu’avec une personnalité musicale comme la leur, et lorsqu’on s’intéresse de près à leurs précédents opus, on pouvait espérer bien plus. Toutefois, il est possible de croire que le groupe nous réserve encore de bons moments.

1. "Terminal"
2. "Solace"
3. "Feeding Frenzy"
4. "New Holy War"
5. "The Charm"
6. "Ataxia II"
7. "Elite"
8. "I, Blaspheme"
9. "Absolute Hell"
10. "Weightless"
11. "Dreamland"

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