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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Blood of Kingu

Sun in the house of the Scorpion

LabelCandlelight Records
styleBlack Metal atmosphérique
formatAlbum
paysUkraine
sortiemai 2010
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Alors que l’on pouvait, à juste titre, reprocher à De Occulta Philosophia, paru en 2005, de s’apparenter davantage à un projet regroupant les chutes du défunt Hate Forest et le matos inutilisé de Drudkh qu’à un groupe-concept révolutionnaire, Blood of Kingu, qui rappelons le, est composé de Roman Saenko, leader des deux groupes précités et de certains membres qui les compose, laissait plus que dubitatif quant à sa légitimité.
Loin d’en rester là, la bande à Saenko a décidé de remettre le couvert en sortant trois ans plus tard Sun in the House of the Scorpion.

Sur le fond, rien n’a fondamentalement changé : on fait du black à ambiance, articulé autour de mythologies diverses et anciennes, avec la volonté d’insuffler à la musique une dimension rituelle et mystique qui, par le passé, s’était avérée bien trop maigre et mal amenée pour convaincre totalement.

Dans la forme en revanche, quelques changements notables sont à relever. La production, moins éthérée, gagne en lourdeur, et les vocaux, le point de dissension chez les auditeurs du premier opus, ont abandonné la majeure partie du temps l’espèce de bouillie incantatoire, qui plaisait autant qu’elle rebutait, pour opter pour des growls très typés doom. Un choix radical qui pourtant s’avère payant, la voix se fondant avec plus de cohérence au sein de la musique.

La musique justement. Alors, là, on sait immédiatement qui est derrière les fourneaux, les autres groupes de Saenko ont ici aussi rendu visite à Blood of Kingu. De ce point de vue évidemment, on prend plaisir à écouter ce qui se rapproche plus d’un Drudkh énervé que d’un Hate Forest, et il y a fort à parier qu’un titre comme Cyclopean Temples of the Old Ones ne manquera pas de faire frissonner les âmes en manque d’un Drudkh bien Automnal comme on l’aime.
Si la patte musicale est encore un peu trop appuyée sur Blood of Kingu, le travail d’atmosphère est quant à lui nettement plus réussi qu’auparavant. Bon, certes, on a toujours plus l’impression de se balader dans les forêts d’Ukraine que dans un désert mystique (que voulez vous, on ne se refait pas), mais les parties purement atmosphériques, bancales par le passé, sont ici introduites d’une manière plus subtile, l’homogénéité qui faisait défaut à De Occulta Philosophia trouve aujourd’hui parfaitement sa place.

Du coup, lorsque Blood of Kingu se fait tour à tour violent, aérien, mélancolique ou carrément atmosphérique, la pilule passe parfaitement, tant et si bien que Sun in the House of the Scorpion dégage une véritable aura, qui manque néanmoins d’émotions. Et c’est en cela que cet album ne restera sans doute pas ad vitam dans les annales du Black Metal. Lorsque l’on connaît la capacité de Saenko à distiller des émotions de belle tristesse, de mélancolie contemplative et j’en passe, on aurait aimé que les ambiances de Blood of Kingu soient aussi poignantes. En jouant la carte du confort, Blood of Kingu ne parvient pas totalement à happer l’auditeur dans son univers et perd un peu en intensité.

En somme, si le premier album était trop bancal, celui-ci est trop frileux. Mais cette assertion n’existe que si l’on est (trop) sensible au feeling made in Saenko.
Sun in the House of the Scorpion est un bon album, très agréable à parcourir, parfait témoin de la capacité technique et créative de ses membres, que l’on se plaira sans doute à écouter de temps à autres, en se retournant vite, malheureusement, vers les glorieux ancêtres dont il est issu.


01. Herald Of The Aeon Of Darkness
02. Those That Wander Amidst The Stars
03. Cyclopean Temples Of The Old Ones
04. Incantation Of He Who Sleeps
05. Guardians Of Gateways To Outer Void
06. Ceremonies To Awake Thy Ageless Hate
07. Morbid Black Dreams Bringing Madness
08. Gate Of Nanna (BEHERIT cover

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