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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Opeth

Morningrise

LabelCandlelight Records
styleDeath Progressif
formatAlbum
paysSuède
sortiejuin 1996
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Depuis des années, j’ai toujours considéré arbitrairement Opeth comme mon groupe number one. Pourtant depuis la sortie d’Heritage, je ne me suis retrouvé à écouter les morceaux des Suédois qu’à de très rares reprises. Ainsi, je me suis récemment replongé dans la discographie du groupe en cherchant à savoir si le groupe était toujours fait pour moi malgré l’évolution de mes gouts. La réponse m’a paru comme une évidence : Comment ai-je pu douter un seul instant du génie de Mikael Akerfeldt capable de me faire frissonner sur la durée comme peu d’autres ont su le faire ? Du coup, il me semblait évident de combler la discographie du groupe encore incomplète sur le site en commençant par l’un des albums que j’aime le moins, Morningrise. Vous avez bien noté la nuance « album que j’aime le moins » et non pas « album que je n’aime pas » parce que si vous voulez de la critique sèche sur cet album, vous pouvez toujours vous brosser. En effet, Morningrise qui va mettre fin à la période Raw de la formation est un très bon album mais avec quelques défauts caractéristiques de cette période.

Opeth n’a pas encore son line-up classique (Akerfeldt, Lindgren, Mendez, Lopez) et est formé autour de Mikael Akerfeldt et Peter Lindgren, de Johan DeFarfalla à la basse et d’Anders Nordin à la batterie. Le tout jeune Mikael déjà leader de la formation, se cherche encore et n’a pas trouvé encore la recette qui fera son succès. Comme déjà sur Orchid, les fondations sont déjà présentes mais on le sent balbutiant quelque peu, loin de la limpidité et de la fluidité des albums qui suivront. Des titres comme « Advent », « Nectar » et « Black Rose Immortal » (plus long titre de la carrière d’Opeth avec ses vingt minutes) souffrent au niveau des compositions au point que si on ne connait pas déjà les morceaux par cœur, on ne sait pas vraiment quand l’un se termine et l’autre commence. Les parties s’enchainent difficilement entre elles et sont souvent démarquées par de petits blancs (d’où la confusion entre les morceaux). En plus, Morningrise souffre d’un autre gros problème au niveau de la basse de Johan DeFarfalla. Je n’attaque pas la maitrise instrumentale de ce dernier qui est justement inattaquable mais j’ai du mal avec son jeu trop sophistiqué pour jouer dans Opeth. Il est beaucoup plus technique qu’un Martin Mendez mais cela dessert des compositions se voulant riches mais sobres. Ceci étant dit, sur « Nectar », il nous fait rêver avec cette excellente envolée (à 3’13).

Malgré ces reproches, Opeth dans chacune des parties, même mal liées entre elles, arrive à s’élever et à nous élever avec lui, ce qui n’est pas une mince affaire. Les Suédois n’auront jamais été aussi épiques que sur ses deux premiers albums, en particulier sur celui-là dans une atmosphère très noire et bien moins romantique que dans un futur proche sur Still Life, par exemple. J’en veux pour preuve les « Advent », la fin de « Nectar » (qui sera reprise sur le morceau « Demon Of The Fall ») ou encore le démarrage de « Black Rose Immortal » parmi tant d’autres. Bien sur pour chaque exemple, il y des contre-exemples comme « The Night And The Silent Water » dédiée à la mémoire du grand-père de Mikael, bien noire mais dont on sent toute la mélancolie surtout sur les passages en voix claire (Am I Like Them ? Those Who Mourn And Turn Away, Those Who Would Give Everything To See You Again, If Only For Another Second…) meme si le final reste pour le moins épique. A ses cotés « To Bid You Farewell », première ballade de l’histoire du groupe que j’aimerais bien entendre un de ces jours en concert - si jamais Mikael passe par là – tellement elle est touchante et lumineuse tant dans sa partie acoustique que métallique et quelque part annonciatrice de titre comme « Face Of Melinda » et « A Fair Judgement ».

Morningrise n’est donc pas mon premier choix quand il s’agit d’écouter un album d’Opeth pour les raisons évoquées plus haut mais contient trois de mes titres préférés dont « Advent », « To Bid You Farewell » et au dessus de tout, « The Night And The Silent Water », superbe hommage à un proche disparu. Cet album n’est pas encore le coup de maître mais le groupe s’en rapproche avec un My Arms, Your Hearse imminent et éminent.

1. Advent
2. The Night And The Silent Water
3. Nectar
4. Black Rose Immortal
5. To Bid You Farewell

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