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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Eluveitie

Helvetios

LabelNuclear Blast
styleFolk Metal
formatAlbum
paysSuisse
sortiefévrier 2012
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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A chaque nouvel album d’Eluvietie c’est la même chose. D’abord euphorique, la première écoute me déçoit toujours depuis Slania, et avec le temps, j’ai appris a prendre du recul sur les nouvelles compositions et à avoir une reflexion plus modérée sur les nouveaux opus des suisses. C’est donc quatre mois après la sortie que je vous livre ma chronique, véritable torture à écrire pour un fan du old Eluveitie que je suis (période Spirit).

Revoilà donc Eluveitie deux ans après le très décevant Everything Remains, album plat, sans surprise et pré-formaté pour du Nuclear Blast. Disons-le de suite, Helvetios est un cran au-dessus. On retrouvera l’ancestrale recette musicale à succès utilisée depuis presque 6 ans, à savoir sonorités death mélo à la suédoise rappelant In Flames ou Dark Tranquility pour des guitares incisives, le chant death de Chrigel doublé d’Anna (vielle à roue), et de Meri (violon) et complété par des mélopées de musique traditionnelle via l’utilisation de pipo, cornemuse, violon, vielle ou mandoline.

Helvetios, ce nouvel opus est un concept album bâti autour de la Guerre des Gaules, et principalement la bataille d’Alesia et son siège. Le tout étant de rendre un hommage aux origines celtes du peuple suisse. Notons par ailleurs le lien involontaire avec le dernier album d’Heidevolk, nommé lui Batavi (en référence au peuple batave). Au programme ici : 17 titres pour une durée de presque une heure, autant dire que sur ce point, le groupe ne se fout pas de notre gueule et propose du contenu conséquent.

Première surprise au programme l’intro (bien que foutre une intro sur un album de folk soit quasiment devenu une institution – cf toutes mes autres chroniques relevant du folk metal). Celle-ci est un monologue détaillant le concept de l’album et narré par Alexander Morton, l’acteur principal de Valhalla Rising. Notons à ce propos la pléiade d’invités intervenant au long de l’album, avec notamment un chanteur suisse de musique folklorique, Freddy Schnyder, multi-instrumentaliste de Nucleus Torn. Si les invités sont assez discrets, la voix rocailleuse d’Alexander reviendra à plusieurs reprises, sur les titres « Prologue » ou « The Uprising », completant avec la voix éraillée de Chrigel et les voix claires des chanteuses.

Musicalement, la recette est connue et réappliquée à toutes les sauces. La grosse surprise de l’album réside principalement dans le titre Luxtos, tube en devenir, taillé pour le live. Vous rappellez-vous Inis Mona ? Vous vous souvenez certainement qu’il s’agissait d’une version métal de Tri Martolod, eh bien Luxtos revisite un autre de nos classiques bretons : Le Loup, le Renard et la Belette, rien que ça. Alors, pour un étranger à la culture bretonne, la pilule passe probablement fort bien, mais pour un français, et à plus juste titre pour un breton, on est en droit de se sentir spolié. Où est le putain de lien entre la Suisse et la Bretagne ? A quand un groupe de Quimper reprendre de la musique suisse sauce métal ? A quand Eluveitie enregistrant « Dans les Prisons de Nantes » ? Ceci dit, toute mauvaise langue que je puisse être, le titre est LA pépite de l’album, et fera probablement un carton en live.

Helvetios oscille entre titres agressifs et brutaux ("Meet the Enemy", "The Siege"), moments celtico-symphoniques ("A Rose for Epona", "Alesia") et même... des interludes sans aucunes guitares (!) ("Scorched Earth", "Hope") et c'est cette variété qui permet à l'auditeur d'écouter l'album d'une traîte sans bâiller. Ceci dit, on a tendance à passer de l’un à l’autre sans grand lien, donnant parfois un coté bancal à l’album. Notons également Santonian Shores, avec ses rythmiques guitare purement à la mode suédoise et diablement efficace.

En bref, Eluveitie ne révolutionne rien. On est loin du pavé dans la marre qu’avait été Spirit niveau folk ou de Slania sur le plan death mélo. Quoi qu’il en soit, leur formule est cette fois-ci utilisé à meilleur escient que sur leur précédente production. Loin d’être l’album de l’année, on l’écoutera quelques mois avant de le remiser. Semi-déception pour ma part.

01. Prologue
02. Helvetios
03. Luxtos
04. Home
05. Santonian Shores
06. Scorched Earth
07. Meet the Enemy
08. Neverland
09. A Rose for Epona
10. Havoc
11. The Uprising
12. Hope
13. The Siege
14. Alesia
15. Tullianum
16. Uxellodunon
17. Epilogue

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