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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Crossing the Rubicon

Definitely Deaf

LabelGuerilla Asso
styleSludge
formatAlbum
paysFrance
sortiejuin 2011
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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49 avant Jésus Christ, l'autre J.C., Jules César viole la Loi Romaine empêchant des généraux de franchir le Rubicon - petit fleuve se jetant dans la mer Adriatique - avec son armée. Le franchissant avec la XIIIème légion, il déclara le fameux: « Alea Jacta Est » ou en Français, « le sort en est jeté » avant de déferler vers Rome chassant Pompée.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? D'une, un point culture ne fait jamais de mal. De deux, parce qu'aujourd'hui, il sera question des Frenchies de Crossing The Rubicon, un nom qui ne me disait absolument rien aussi bien sur l'étymologie (traduit en Français, ça paraissait tout de suite plus évident) que sur ses origines musicales. Tout ce dont j'avais entendu parler était ce concert prévu avec Klone au mois d'octobre.

En fait, Crossing The Rubicon commence à être pas mal expérimenté. Avec seulement quatre années et demi d'existence, les Parisiens sortent déjà un deuxième album, deux ans après l'éponyme et font déjà mal, très mal. L'album a beau s'appeler Definitely Deaf, l'auditeur n'a aucune envie de devenir sourd à son écoute. Je dirai que c'est même plutôt le contraire : préserver ses oreilles pour pouvoir être encore surpris par ce genre d'albums encore longtemps.

L'album démarre par un excellent « Meatwagon » qui a la particularité d'être l'ovni de l'album. C'est, en effet, le titre le plus « calme » de l'album. Un mélange entre du Screamo (les voix) et les ambiances à la Baroness, pour un morceau moins foufou mais plus introspectif. Pour le reste de l'album, on est dans la plus grande tradition Sludge à la croisée des chemins des riffs bien lourds et du groove inhérent au Stoner et de l'inépuisable énergie de la scène Punk/Hardcore.

Je reproche souvent aux formations de manquer de folie et une fois n'est pas coutume, Crossing The Rubicon détient cette folie en plus d'une énergie... Que dis-je d'une hargne sans limites. Sa musique pourrait être vu comme une partouze entre Down, Rage Againt The Machine, Entombed et Orphaned Land. Pourquoi je cite ces derniers alors que leur musique n'a rien à voir ? Simplement parce que Crossing The Rubicon possède dans son son beaucoup de lumière et de chaleur mais pas du genre à nous emmener dans un bayou de Louisiane, plutôt à nous faire voyager vers l'aridité et les merveilles du monde arabe. Je ne dis pas cela uniquement pour les couleurs utilisées sur la pochette dégoulinant d'opium mais bien pour les quelques plans acoustiques et surtout pour les mélodies orientales choisies.

Crossing The Rubicon, c'est quand même avant tout des rythmes endiablés, du pied qui tape par terre, une envie de casser tout ce qui passe autour de nous. La faute à cette basse incroyable, mise au premier plan, qui insuffle un groove imparable dès les premières notes de chaque morceau quand elle ne part pas, elle même, dans des soli emplis de feeling (« KodaK AbdalaK », « Vagineras », le titre éponyme). Ce que je dis pour la basse est également vrai pour une guitare qui peut partir dans tous les sens (« Interspecies Intercourse ») ou se montrer beaucoup plus sobre dans un registre plus Bluesy (« Kodak AbdalaK » encore une fois).

Definitely Deaf est un réservoir à tueries sans aucun temps mort. Plus je l'écoute et plus sa note augmente dans ma tête. Ce genre d'albums qui se révèlent au fur et à mesure des écoutes et qui ne vous lâchent plus. En tout cas, il n'est pas près de lâcher mes enceintes car c'est typiquement, l'esprit ultra Rock'n Roll que j'adore. Sans chauvinisme, je vais me lancer en affirmant qu'entre tous les albums de Sludge sortis cette année, Crossing The Rubicon est devant tous les autres et après un mois d'écoutes intensives, je n'arrive toujours pas à m'en lasser.

1. Meatwagon
2. MKULTRA
3. Bang-Ubot
4. Interspecies Intercourse
5. Ayatollah, Ayatollah
6. Doornik Mayhem
7. Kodak AbdalaK
8. Mistreious Fires
9. Vagineras
10. Porn Unicorn
11. Definitely Deaf

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