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En écoutant l'EP des Anglais de Swampfreaks, on ne savait pas s'il s'agissait d'un délire de quelques musiciens en quête de sons des 70s et d'un bon délire entre potes ou d'un projet voué à perdurer et à créer une véritable album. Et voilà que 2011 nous donne une réponse claire, la bande à McDermott a bien envie de faire exister cette formation dont la couleur préférée semble le verdâtre des marais. L'objet peut soulever quelques interrogations : bon sang mais c'est quoi cette pochette ? Bon sang mais c'est quoi ce titre ? On sent le tiraillement entre modernité, le titre et l'ordinateur sur les genoux du « freak » de la pochette, et un regard tourné vers le passé, les vynils de grands classiques (au hasard Led Zep ou AC/DC). Le montage est pour le moins surprenant, le cadre bucolique, qui doit certainement rappeler le fameux marais de leur nom.
Le cadre est bien situé et si vous avez déjà écouté leur EP, vous n'allez pas être dépaysé. Certains se cassent la tête à proposer des versions différentes à chaque sortie, rendant celles-ci indispensable pour les fans mais ce n'est pas l'esprit SwampFreaks. Leur précédente réalisation était une mise en bouche et le plat principal www.com en est l'extension. Les titres se retrouvent tous sur la galette et sans modification ne serait-ce qu'au niveau du son. On peut donc imaginer que les réglages optimaux de la formation avaient été trouvés assez rapidement. Et du coup, on peut comparer assez aisément les nouveaux morceaux avec ceux entendus précédemment.
On remarque l'homogénéité de l'ensemble puisqu'on ne fait guère la différence et on ne sent pas une première période ou une deuxième. On est toujours dans un rock mâtiné de stoner avec une vraie lourdeur dans les riffs. Mais en treize morceaux, on a le temps de naviguer dans des eaux plus ou moins remuantes et de ne jamais faire du sur place côté musical. Et même si on s'est éloigné du prog à la Threshold (dont Mac faisait partie), on pourrait presque en retrouver quelques touches par ci par là, comme sur la construction de Bad Thing, et son refrain avec des chœurs si typiques et son aura planante. On notera que le riff principal est plus véloce que ses compères dans les autres titres, ce qui n'est pas pour déplaire à l'oreille de l'auditeur.
On pourra ajouter que si l'album n'est pas un monument de rapidité, il n'en n'est pas moins dépourvu de muscles et autres attributs masculins. En fait, c'est bien sur ce point que SwampFreaks gagne des points. Avec des titres comme Crumble Pie, on sent que le riff est bien dense et qu'il emporte bien l'auditeur. Le tout emmené par la voix légèrement nasillarde de Mac Dermott, qui, on le conçoit, peut faire tiquer certains, tant elle est particulière. The Grunge envoie tout autant et en plus contient quelques paroles qui vont marquer l'oreille avec son « won't somebody bring me down ?! » qui s'enfonce bien dans votre crâne !
Même sur un titre qui joue la carte du gros son, on n'oublie jamais de changer d'ambiance avec des passages plus groovy et bien plus aérés. Même si l'on se trouve dans le marais, on ne manque jamais vraiment d'air et de mélodies. SwampFreaks ne veut jamais s'enfoncer dans le gras que pourrait suggérer leur son. Ce qui assure forcément un plaisir d'écoute plus grand.
En résumé, on peut dire que les sept nouveaux morceaux, en plus d'apporter la continuation de ce qui avait déjà été créé sur l'EP, développe le champ musical de SwampFreaks et de leur swamprock. Plus costaud et tout autant rock'n roll, on prend plaisir à écouter ce disque qui se tient là et qui marque leur singularité, mais venant de la part d'Anglais, on ne pouvait s'attendre à moins !
1. Gator
2. Plastic
3. Strange Brew
4. Monkey In Yer Bed
5. Broken
6. If The Light
7. Crumble Pie
8. The Grunge
9. Come Undone
10. Tiny People
11. Fell To Ground
12. Bad Thing
13. Follow Me
