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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Neuraxis

Asylon

LabelProsthetic Records
styleDeath metal
formatAlbum
paysCanada
sortiefévrier 2011
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Les Canadiens de Neuraxis ont presque réussi à écrire asylum mais à quelques lettres près on a bien compris que le moment où l'on va jouer ce sixième album, vous n'aurez nul part où aller vous cacher. En effet, le quatuor est connu pour son aspect technique allié à une certaine brutalité, un style bien représentatif de ce que le pays a produit au tournant du millénaire avec Martyr par exemple. La pochette de cet album montre l'état dans lequel vous pourrez finir si vous écouter trop de Neuraxis : enchaîné et enragé. D'ailleurs on constate que si le graphisme est devenu moins abstrait, les couleurs gardent encore la cyber trace des efforts précédents. Ce vert est fort saillant d'ailleurs, et je dois vous avouer qu'il n'attire mon regard que pour son côté tape-à-l'œil.

Mais l'essentiel ne se situe pas à l'extérieur mais bien gravé sur la rondelle de plastique. On remarque d'emblée que Neuraxis ne perd pas de temps en présentation et commence par un morceau court Reptile avec une intensité crescendo. Juste histoire que votre oreille s'adapte avant le morceau éponyme qui arrive pour vous arracher le conduit auditif. Ça blaste sévère et l'intensité est bien là. Vous pourrez vous amuser à compter les changements de rythmes du batteur ou encore combien de temps de fois il répète le même plan avant d'en changer, vous aurez certainement deux chiffres opposés mais significatifs.

Cela dit, on reste dans les tempi élevés tout au long de l'album et ces variations sont légions. C'est sans doute une qualité à double tranchant puisqu'on a parfois l'impression d'un montage de bouts ou même d'une envie du batteur de partir dans tous les sens puisque c'est souvent lui qui mène la danse. Mais on ressent aussi une envie de surprendre l'auditeur, de ne pas le laisser moisir sur un riff répété à l'envi. Le tout se faisant avec une certaine fluidité et une certaine diversité aussi, puisque les morceaux ne se ressemblent pas le moins du monde.

Les fans de heabanging trouveront leur compte avec Sinister qui comporte tout ce qu'on peut attendre d'un bon morceau : un gros riff, un départ groovy, des blasts accompagnés d'une partie de guitare hyper acérée ou encore très envolée. Bref ça envoie et c'est plutôt bien senti. Il faut bien aussi avouer que le côté technique est assez sensible comme sur le départ de Trauma mais pas non plus de quoi en faire une des caractéristiques majeures de la formation. Quelques syncopes par-ci par-là mais pas de passages progressifs ou archi tordus.

En réalité, ce qu'ils savent bien faire c'est le coup du riff alléchant, comme sur le départ de Purity. En général, tout se perd dans la brutalité ensuite mais ils ont bon sens de ce que l'auditeur attend et kiffe. Quand on recherche du death brutal, on a pas le temps d'écouter les petits oiseaux, donc il faut que ça démonte tout de suite. Avec parfois une petite nuance, histoire de ne pas avoir ce désagréable sentiment d'écouter dix fois la même chose ou d'avoir la tête en bouillie après une dizaine de minutes. Ces nuances chez Neuraxis sont une partie instru au milieu de l'album : Resilience ou une narration angoissante au départ et vers la fin de Savior and Destroyer. Et bien sûr au milieu de titres flirtant tous avec les quatre minutes ou plus, il eut été étonnant de ne pas entendre quelques soli. Je n'en ressortirai aucun du lot mais leur présence est plutôt bienvenue.

Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas penché sur un album qui poutre et Asylon arrive à point nommé. Alors bien sûr si l'écoute de ses dis titres aux noms tous aussi courts qu'évocateurs m'a plutôt emballé, il aura fallut plusieurs écoutes fractionnées pour vraiment rentrer dedans et la sensation que la deuxième partie est meilleure que la première. Il me reste à poser la question de la durabilité de cet album qu'aucun morceau n'illumine vraiment. Les Québécois ont travaillé et ça se sent mais il manque un coup d'éclat qui pourrait faire ressortir l'album du lot. Restent les coups de boutoir et dans ce domaine ils ont plutôt réussi leur coup.

01. Reptile (2:45)
02. Asylum (4:45)
03. Savior And Destroyer (4:38)
04. By The Flesh (4:16)
05. Sinister (3:31)
06. Trauma (3:51)
07. Resilience (2:23)
08. Purity (4:20)
09. V (3:33)
10. Left To Devour (5:32)

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