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lundi 17 novembre 2025

Le Bal et la Bête

La Marbrerie - Montreuil

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Simon : Vous ne l’avez pas loupé sur nos réseaux : Horns Up était partenaire de la soirée Le Bal et la Bête organisée par Sanit Mils et le Metal Social Club, avec un line-up horrifique pour une nuit d’Halloween à Montreuil. La salle du Bal Chavaux n’était pas encore prête pour son inauguration sous des auspices favorables avec nos musiques décharnées, et c’est finalement la Marbrerie qui a servi de réceptacle à ces funestes cérémonies. Quel meilleur endroit qu’une ancienne fabrique de marbre pour s’enterrer dans une fiesta macabre underground ? D’autant plus que le son était bien correct par rapport à ce que le cadre en béton brut pouvait laisser présager.

C’est plus fort que nous : nous avons profité de la carte blanche de ce partenariat pour organiser entre deux concerts des interviews avec les groupes disponibles et les faire participer à nos petits jeux et quiz, avec l’aide du public égaré à proximité de la cantine. Les plus fêtard.es ont pu assister à la clôture de la soirée par nos soins. Dans leurs plus beaux costumes de Sarko Dalton et Ozzy, Hugo et DiSab ont animé un DJ set qui a mis en lumière nos plaisirs coupables inavouables et nos hits préférés, après le set épicé sous les cagoules SM des Fortifem, dont vous reconnaissez sûrement la patte sur ce ravissant poster.

Maintenant que vous savez comment ça a terminé, revenons comme nous en sommes arrivés là avec la prestation des groupes programmés : Light of the Morning Star, Gravekvlt, Sang Froid, Final Dose et Rejects.

 

Light of the Morning Star

La lumière de l’aube est toujours un mauvais présage quand la nuit est son repère. Chez cette formation anglaise, on préfère rester dans l’obscurité à l’abri des murs de la Marbrerie pour absorber les âmes perdues dans ces lieux. Même le lightshow, sans chandelier cette fois, parvient à créer l’illusion paradoxale des ténèbres avec des strobos et des spots qui préservent les zones d’ombre. Le groupe anglais entretient le mystère et préserve son aura. Le frontman à la basse garde ses lunettes de soleil pour chanter au micro en hauteur avec sa voix grave presque parlée, tout en retenue.

À 19 h 30, le public est clairsemé, mais le charme opère avec une lenteur vampirique. « Lid of a Casket » nous plonge dans les abysses avec un break sans batterie, pour ne laisser que la guitare dissonante dans une ambiance lugubre et terrifiante. Sur la fin d’un concert piochant dans tous les albums et EP, « Coffinwood » est un autre moment marquant accentuant les paroles « Six feet down » et ses riffs de damnés. Light of the Morning Star aura ouvert avec sérieux cette soirée d’Halloween par son style gothique victorien tout à fait dans le thème.

 

 

Setlist :
Nocta
Lid of a Casket
Burial Chamber Cold
Night Falls
Black Throne Ascension
There Are Many Shadows
Oleander Halo
Coffinwood
Charnel Noir

 

Gravekvlt

Plus décontractés dans l’esprit, les Nantais de Gravekvlt gardent l’aspect cool aux lunettes et blousons noirs, mais déroulent un show plus animé, cadencé par les rythmes punk et rock rétro. De retour d’une tournée européenne jusqu’en Pologne, la troupe termine à la Marbrerie la boucle entamée au Bataclan par leur prestation à la cérémonie des Foudres. La date d’Halloween prend donc des allures de grosse fiesta de clôture.

L’entrée avec « Hexanguination » fonctionne parfaitement pour nous mettre directement dans l’ambiance speed. Les titres s’enchaînent avec leur cadence effrénée caractéristique. Seul le crépusculaire « Fangs of the Night » vient calmer le jeu avec le chant clair de Val qui s’égosillent sur les autres titres devant un public plus nombreux, mais qui n’ose pas encore déclencher le pogo. Les tubes « Full Moon Fever » et « Skvllkrvsher (of Death and Steel) » mettent la gomme avec Mathieu en grande forme pour terminer un set de terreur.

 

 

Setlist :
Hexanguination (Anaemic Dreams and Silver Blades)
Frozen Grave
Lugubrious Realm of the Eternal Night
Flesh, Blood And Guts
Dungeon Punks
Fangs of the Night
Torches Ablaze (Bloody Maze)
Last Skeletons' Dance
The Grave Cult
Full Moon Fever
Goat'n'Roll
Midnight Blasphemy
Wake To Slaughter
Skvllkrvsher (of Death and Steel)

 

Sang Froid

Les groupes nantais de l’écurie Frozen Records ont décidément investi Montreuil avec Sang Froid qui enchaîne sur une nouvelle vague goth à faire chalouper les chauves-souris. Complété par Cécile qui remplace Youenn à la basse, le quatuor dévoile toute sa classe avec la présence magnétique de Thomas sur scène, au chant plus timoré dans ce registre mais qui lâche quand même quelques growls sur « Silence the Night » et « Lymphatic ». Ce dernier titre réussit toujours bien le clair-obscur avec un refrain accrocheur.

Je sais que les influences du groupe penchent vers Sisters of Mercy, Depeche Mode et The Cure, mais « Eternal Night » me fait toujours penser à du Judas Priest des eighties, et je m’attends toujours à entendre Rob Halford embrayer sur le couplet. On reconnaît mieux l’ambiance du groupe de Dave Gahan sur « House of Resignation », plus lugubre et martelé par des rythmes new wave stylés. Si les claviers de Ben sont la pierre angulaire du son du groupe, JJ rayonne à la guitare avec des solos lumineux et du trémolo savamment dosé. Après le titre « Ô Caniveau » en français, « The Eleventh Dawn » nous remet dans la danse et termine un set propre auquel il manque un peu de méchanceté. « N’oubliez surtout pas de faire l’amour » nous prêche Thomas en partant, comme si sa simple présence n’était pas un rappel constant.

 

 

Setlist :
Proudly Ruining Yourself
Silence the Night
Eternal Light
Lymphatic
House of Resignation
Grace & Doom
Ô Caniveau
The Eleventh Dawn

 

Final Dose

La dangerosité s’installe sur le set de Final Dose. Le black punk de la tête d’affiche anglaise trouve son écho chez le public plus enclin à se rentrer dedans. Les capes et les pics de seigneurs médiévaux accompagnent les riffs rampants et malsains. À ce titre, « Revenge » et « Weathered Axe » nous font bien agiter de la caboche avec leurs guitares méchantes et les changements de rythme infernaux. Plus concentré et sérieux pendant l’interview par rapport à ses comparses rigolards, Bruno au chant se fait notre bourreau encagoulé. Il partage le micro avec le bassiste Jack qui participe également au processus d’écriture de cette formation initialement solitaire dont les paroles traitent aussi bien d’oppression sociale que de santé mentale.

Après l’interprétation en milieu de concert de deux titres du split sorti en cassette l’an dernier, le groupe revient en trombe sur le dernier album Under the Eternal Shadow avec « Wretched » et ses cris d’agonie pour nous achever salement dans une ultime tornade. Le groupe décroche le pic d’intensité de la soirée sur vingt-cinq minutes de set compact.

 

 

Setlist :
Like Rats
Eternal Winter
Revenge
Weathered Axe
Vampyric Drain
The Secret
Wretched
Rite of Spring
Dark Paradise

 

Rejects

 

Le punk est roi dans les cryptes parisiennes. La légende raconte que les Misfits avaient muscu ce soir et que les Rejects étaient les meilleurs candidats grimés pour prendre les guitares au Bal et la Bête à leur place. Le supergroupe parisien, dont on reconnait quelques visages (Sorcerer, Soissons, Pencey Sloe, Worst Doubt), débarque pour la dernière demi-heure et démarre très vite avec « Where Eagles Dare ». Le charme du punk : pas le temps de niaiser. À la première phrase, on le comprend tout de suite : les reprises vont être fidèles. Belle surprise que celle de la voix du chanteur qui a réussi à trouver un bel équilibre entre Glenn, Doyle et Jerry.

Rejects enchaîne les classiques de l’horror punk. « I got something to say! » de « Last Caress » jusqu’à « Skulls », le public chante les refrains entêtants, se trémousse et tente même un crowdsurfing infructueux. L’ambiance est joyeuse pour faire danser les squelettes, terminant tout à propos sur « Halloween », immanquable.

 

 

Setlist :
Where Eagles Dare
Last Caress
Night of the Living Dead
We Are 138
Devil's Whorehouse
We Bite
Scream!
Hate the Living, Love the Dead
Hatebreeders
I Turned Into a Martian
Some Kinda Hate
Skulls
Halloween

 

***

Merci aux groupes pour leur disponibilité dans nos facéties monstrueuses, à Sanit Mils et au Social Metal Club pour l'organisation ainsi qu'à Amélie Jouchoux pour ses photos.