
Nos 10 concerts du Rock in Bourlon 2025
Place de l'Abreuvoir - Bourlon

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
C'est désormais un rendez-vous attendu par une bonne partie de la Team Horns Up, et c'est dans un petit village frontalier du Nord et du Pas-de-Calais que l'on va commencer notre été de festivals et de concerts. Édition marquée par un début de canicule compliqué à gérer, ce Rock in Bourlon s'est tout de même déroulé comme les éditions précédéntes : sans la moindre anicroche, dans une bonne humeur qui donne envie d'y revenir tous les huit jours. Avec un peu plus de 6.000 festivaliers présents, Rock in Bourlon rencontre une année de plus un franc succès, et c'est en grande partie dû à une affiche riche, variée, où les têtes d'affiche promettent des moments marquants, et où on peut être sûr que les groupes que l'on ne connaît pas feront office de belles découvertes. Place donc à notre bilan du Rock in Bourlon 2025, année marquée notamment par le hardcore et le psyché.
Vous avez été nombreux et nombreuses à venir nous voir pour nous remercier de vous avoir fait découvrir ce festival, notamment par le biais de l'émission de l'année dernière. Merci beaucoup à vous !
Merci aussi à l'extrêmement talentueuse Maureen Piercy (derrière le cliché de couverture de cet article) et au non moins adroit Moland Fengkov pour les photos. Allez suivre leur travail de toute urgence !
Groupes évoqués : Thou | Initiate | Fulci | Couch Slut | Zig Zags | Health | Teen Mortgage | Thantifaxath | Furia | Destiny Bond
Thou
Scène de l'Abreuvoir
Hugo : Après leur annulation de dernière minute en 2022, ce n’était qu’une question de temps avant que les Louisianais de Thou ne réapparaissent à l’affiche de Bourlon. Je le dis d’emblée : le groupe motive à lui-seul ma venue, ou tout juste après le fait de retrouver les copains. Thou est immense, pour moi et beaucoup d’autres gens, soit l’un des premiers groupes de metal extrême que j’ai pu écouter à une époque où je ne savais même pas ce que le mot sludge signifiait. Il y a un avant et un après ma découverte de Heathen (2014), monolithe quasi impénétrable, impressionnant et dense – à l’image du reste de la discographie du groupe.
Outre Heathen, un certain nombre de disques fonctionnent en points de repères, comme le superbe Magus (2018), premier LP chez Sacred Bones, la collaboration remarquée avec Emma Ruth Rundle en 2020, et le dernier, Umbilical (2024), belle synthèse de ce qu’est capable de proposer le groupe, au sommet de son art, tout en intensité. Un disque à l’honneur ce soir, pour une partie du set, avec d’autres morceaux que je ne reconnais pas forcément – rien de grave, tout le monde est conquis, des fans hardcore aux néophytes.
Immense, le concert l’a été, d’un bout à l’autre, avec un son massif comme on en a rarement entendu (et je pèse mes mots). Aussi, je suis persuadé qu’aucune captation ne saura rendre justice à ce qui s’est passé ce soir-là, aux vibrations ressenties, au déluge d’émotions qui nous submerge. La maîtrise des timings est impressionnante, avec ces boucles qui font monter la tension jusqu’à son paroxysme, et les musiciens semblent habités – le frontman Bryan Funck en tête, regard et corps figés face à la foule, imperturbable et presque terrifiant. Enfin, car il me semble important d’insister là-dessus, la musique de Thou a quelque chose de profondément subtil. Que ça soit dans les esthétiques qu’elle convoque, et surtout dans les différents arrangements qui ressortent ce soir de la plus belle des façons : chaque micro-variation apporte de nouveaux frissons, chaque cri transperce les corps.
Près d’une semaine après, je ne suis pas sûr de m’en être complètement remis. Un groupe important mais trop rare – l’attente de la prochaine tournée constituera sûrement une belle occasion de réexplorer son (back) catalogue d’une constance admirable, rare pour les formations avec vingt années d’existence.
Crédit photo : Maureen Piercy
Initiate
Scène du Paon
Raton: Grosse attente également pour Initiate, projet de punk hardcore sud-californien menée par la très charismatique chanteuse Crystal Pak. Clairement taillé pour les fans de Trapped Under Ice et Turnstile première époque, Initiate fait dans le hardcore énergique, groovy avec des petites inspirations mélodiques bien amenées, toujours dans un registre bagarreur, comme je vous le disais dans ma chronique du premier album.
J’avais déjà eu l’occasion de les voir en 2023 à Paris avec Move et j’en gardais un excellent souvenir, autant de raisons qui pointaient vers la possibilité d’avoir LE concert hardcore du week-end bourlonais. Et ce fut le cas à mes yeux. Première grande idée du groupe, commencer avec « Too Much », leur dernier single en date, dévoilé en début d’année, et qui est sans aucun débat possible leur meilleur morceau. C’est un titre post-hardcore de près de quatre minutes avec du souffle, une instrumentation post et un crescendo d’une maîtrise bluffante, qui rend impeccablement bien en live.
Le reste du show est centré autour de l’album Cerebral Circus, même si je regrette l’absence d’un « Transparency », deux morceaux de l’EP Lavender, dont le gros tube « Myopia », mais également une reprise incendiaire de « Sleep Now in the Fire » de Rage Against the Machine. Un show magnifié par la présence solaire et enjouée de Crystal, la chanteuse, qui encourage la foule à mosher et slammer, sans jamais se plaindre d’un public qui n’est visiblement pas tout à fait celui auquel le groupe peut être habitué. Le soleil déclinant de fin de soirée a parachevé un concert complet, tenu et profondément jovial.
Crédit photo : Moland Fengkov
Fulci
Scène du Paon
Pingouin : Seul nom death metal sur l'affiche de ce Bourlon 2025, Fulci fait le début de soirée de la scène du Paon ce samedi. Cela fait déjà plusieurs heures qu'on sue comme des gorets sous un vilain cagnard, et qu'on a pas arrangé notre cas en moshant sur la jolie sélection hardcore qui nous a été réservée. Le neuronomètre est enfin complètement déchargé : il est l'heure de le débrancher et de le mettre à la poubelle. Bienvenue dans le concert le plus bête du festival.
Fulci le goupe doit son nom à Fulci le réalisateur : les premiers, compatriotes du second, rendent hommage à sa carrière de réalisateur de films de genre par le médium du brutal death metal. Pas d'une originalité sans pareille dans la scène, cela dit via le choix radical d'exploiter uniquement l'héritage Fulci, et surtout son film L'Enfer des zombies (Zombi 2 en VO) sur le deuxième album du groupe (Tropical Sun, 2019), avec une réussite assez impressionnante, Fulci s'est fait un petit nom. Trois albums plus tard, les Italiens n'ont fait que solidifier leur réputation.
Le concert commence d'ailleurs avec l'intro aux synthés de Tropical Sun, cliché ultime de la musique de film d'horreur. Et puis très vite, en un claquement de doigt, s'évanouit la moindre once de finesse qui subsistait encore sur la scène du Paon. Le death de Fulci décalque toute une fosse qui n'hésite pas à lancer des grands moulinets dans tous les sens. Chaque riff est exécuté avec précision, et surtout chaque break en palm-mute fait son petit effet. Personnellement, les blastbeats bas du front accompagnés du growl gras et énergique de Fiore, le chanteur, dessinent sur mon visage un sourire de bêtise inégalable. Les Italiens surnagent dans la bêtise ambiante, et livrent au final un set plus que solide. On pourrait regretter sur la setlist l'absence de l'épique « March of the Living Dead », titre qui clôture Tropical Sun, l'un des tous meilleurs du groupe, mais c'est aussi l'une de leurs chansons les plus intelligentes, donc ça aurait peut-être juré avec le reste du concert.. Les paroles de plusieurs chansons sont projetées sur le backdrop, dans une belle esthétique film de genre 70s. Ca rend bien, mais à ce moment précis ces mots touchent des yeux qui ne savent plus lire.
Quand vient le temps du dernier morceau, « Stabbed, Gutted, and Loved », issu du dernier album (Duck Face Killings, 2024), le besoin de réciter l'alphabet me prend pour vérifier que je ne l'ai pas oublié. Ouf.
Crédit photo : Moland Fengkov
Couch Slut
Scène du Paon
Matthias : Le plaisir du Rock in Bourlon, c'est de découvrir des groupes dont on n'avait jamais entendu parler, qui auraient forcément souffert de la concurrence dans la programmation d'un autre festival, et dont on n'a aucune idée de si on les reverra un jour sur scène. C'est sur une recommandation insistante que j'essaye Couch Slut. On m'évoque du death metal, et ça n'est pas faux, mais aussi bien trop réducteur. Non, nous sommes plutôt sur une sorte de... heavy noise rock accompagné d'une poétesse ? Bref, une bizarrerie comme seul l'écosystème new-yorkais sait en produire.
A posteriori, je ne suis pas surpris de découvrir que ce groupe était programmé au dernier Roadburn, mais oubliez les post-trucs pour intellos et autres salamalecs infusés au free jazz. Couch Slut, c'est Megan Osztrosits qui nous conte divers récits aussi glauques que désespérément réalistes tandis que ses musiciens s'acharnent à nous mettre encore plus en colère. Contre les flics, contre la chaleur dans ton appartement de merde, contre tous les salopards que tu as croisés dans ta vie, la voix éraillée d'Osztrosits – elle s'est bien enfilé quatre clopes sur le concert – te donne juste envie de jouer des poings. Cela en devient cathartique, et le pit s'agite, pas forcément en rythme avec grand-chose, mais juste parce qu'on ne reste pas les bras ballants sur ce genre de gutter rock radioactif et désabusé. Et c'est pire quand on découvre les paroles. Enorme OVNI musical que Couch Slut, et clairement plus intéressant que bien des hipstereries habituelles.
Crédit photo : Moland Fengkov
Zig Zags
Scène du Paon
Mess : Alors que Zig Zags monte sur scène pour ce qui sera l'avant-dernière performance de ce Rock In Bourlon 2025, soyons honnête, je suis dans le doute. Le doute concernant l'énergie qu'il reste dans mon pauvre corps fatigué pour survivre au gras et à la fureur du trio américain, que j'attendais de pied ferme certes, mais peut-être pas un dimanche soir après 3 jours de fest' dans la tronche. Un morceau passe, je réussis à soulever ma pauvre carcasse pour me mettre sur mes deux jambes car Zig Zags attaque direct, le son est baveux, le rock'n'roll bien vivant, l'hypnose a débuté sans le savoir.
Deuxième morceau, le metal so black sabbathien mouliné à la sauce Black Flag continue de m'interpeller. Sauf qu'en plus, allez savoir pourquoi, je me retrouve fasciné par la musculature charismatique de Jed Maheu (coincée entre un The Rock mal entretenu et un Iggy Pop des beaux jours). Au troisième morceau, la tentation est trop forte, je décolle pour me rapprocher à quelques mètres seulement de la scène afin de confirmer définitivement mon intuition : Zig Zags pue le rock par tous les pores.
Le set est impitoyable. Si on n'est pas écrasé par la lourdeur d'un son qui fleure bon le grand Motörhead sur le retour, on est secoué à la place, tel un cocotier, par un punk hardcore aussi gras que les frites servies sur le festival. J'ai presque l'envie de faire les cornes du diable avec ma main à la fin de ce set dévoué pour le rock et authentique dans son intention, c'est dire. Bravo Zig Zags.
Crédit photo : Moland Fengkov
Health
Scène de l'Abreuvoir
Hugo : La nuit est en train de tomber lorsque résonne au loin, en introduction, le générique du meilleur anime de tous les temps (Evangelion, quoi d’autre ?) – pas de doute, Health débute son concert sur l’Abreuvoir. On a tendance à l’oublier, l’audience (et le son) du groupe se renouvelant régulièrement, mais Health fête comme Thou son vingtième anniversaire cette année. Comme pas mal d’autres gens, je découvre le groupe sur le premier LP de Crystal Castles, avant de l’oublier un peu pour mieux le redécouvrir en live des années après. Je le confesse, je ne suis pas un gros fan d’Health en studio, mais force est de constater que les Américains sont impeccables en live, et volent régulièrement la vedette aux autres groupes des plateaux auxquels ils participent.
Aussi, il y a un certain décalage entre l’image du groupe, les memes convoqués en permanence, toujours à la frontière du balourd, et sa musique. Une fois l’intro passée, donc, les musiciens s’attèlent à prouver qu’ils ne sont en pas en tête d’affiche pour rien, avec un concert auquel on peine à trouver des défauts. En termes de son et lumière c’est toujours aussi propre, et probablement le meilleur set du weekend à ce niveau. Du reste, je trouve que le catalogue du groupe prend une ampleur assez inédite en concert et qui me plaît vraiment – notamment lors de ces nombreux passages quasi-Godflesh worship, avec des gros murs de son industriels. Jouissif.
La formule est plus que maîtrisée, et Health se situe finalement sur un créneau assez singulier. Plus précisément, le groupe arrive selon-moi à un point d’équilibre rarement atteint, en mélangeant des sonorités électroniques, industrielles, des passages bruyants et plus catchy, et ce sans faute de goût. C’est assez rare, en fait, et même dans le cas où l'on ne connait pas bien la majorité des morceaux, dont une reprise méconnaissable de Deftones, il est compliqué de ne pas succomber au bout de quelques minutes. Et de danser sans trop se préoccuper du reste – en fait, probablement la meilleure chose à faire.
Crédit photo : Maureen Piercy
Teen Mortgage
Scène de l'Abreuvoir
Mess : Est-ce que la programmation de Teen Mortgage justifiait à elle seule ma présence au Rock In Bourlon 2025 ? S'il n'y avait pas eu Thou, la réponse aurait été oui. La hype était très grande pour le duo issu de Washington D.C auquel je me permettrais, avec beaucoup de respect, d'accoler l'étiquette de "groupe le plus adapté pour la B.O d'un Tony Hawk Pro Skater".
Une hype si grande d'ailleurs qu'il me sera impossible de vous dire si le public a été emporté comme moi par la niaque du groupe sur scène tant je fus attiré instantanément vers le premier rang (dont je ne bougerai plus par la suite) pour admirer toute la coolitude de James Guile. Derrière ses lunettes noires qu'il ne quittera jamais, il enchaîne les tubes à une vitesse de dingue. Quarante-cinq petites minutes de set mais la sensation d'avoir été gâté de tous les tubes est bien là. Je retrouve le gras typique du garage rock mais aussi l'énergie fun et détendue du punk hardcore, tout ça dans des chansons qui dépassent rarement les trois minutes. Pas le temps de s'ennuyer avec Teen Mortgage.
Le set fast and furious touche à sa fin, le groupe va nous claquer une dernière bombe avec son banger "Falling Down". Le chanteur commence à avoir la voix un petit peu en peine (à voir sur le long terme) mais j'aperçois un pit bien décidé à se mettre sur la tronche. Visiblement, je ne suis pas le seul convaincu par la prestation XXL de deux mecs qui font plus de bruit que huit mecs perdus sur scène. Je suis joie. Je rejoins le pit musclé puis les ultimes applaudissements alors que le groupe quitte la scène. Tout est parfait, le rock a été une fois de plus saigné en abondance sur scène. Teen Mortgage ont de beaux jours devant eux.
Crédit photo : Maureen Piercy
Thantifaxath
Scène du Paon
Raton : Thantifaxath faisait partie de mes plus grosses attentes. Black metal canadien dissonant et hermétique, marqué par l’ombre inévitable de Deathspell Omega tout en développant ses propres textures, j’étais tombé amoureux de l’excellent EP Void Masquerading As Matter sorti en 2017. Le groupe rajoutait parfois des cordes frottées pour renforcer ce côté malveillant et inquiétant et avait confirmé leur statut avec un solide long format en 2023, Hive Mind Narcosis, moins ambitieux mais toujours menaçant et dense. Leur passage à Bourlon n’est que leur deuxième en France, le premier étant l’année dernière en support de Bell Witch.
Le trio arrive en plein jour sur la scène du Paon encapuchonné et maquillé, avec seulement la partie basse de leur visage visible. La mise en scène est extrêmement classique et exécutée de façon assez pauvre, sans lumières particulières, sans backdrop ni projections et sans accessoires. Pour un groupe qui est censé impressionner, voire faire peur, l’installation semble bas de gamme et ne fonctionne pas du tout.
Musicalement, les trois musiciens sont en maîtrise complète, mais ne parviennent pas du tout à émuler l’ampleur et la complexité de leur musique en studio. Il manque clairement d’une deuxième guitare et potentiellement de backing tracks pour retrouver les pistes ambient pesantes, ou les orchestrations dissonantes de l’EP (dont seul « Cursed Numbers » sera joué). Le mix n’aide pas avec une basse bien trop en avant, qui renforce cette sensation de manque de lisibilité, voire d’amateurisme. Une vraie déception pour un groupe qui doit impérativement bosser sa présence scénique, son dispositif et surtout jouer une fois la nuit tombée.
Crédit photo : Moland Fengkov
Furia
Scène de l'Abreuvoir
Matthias : Plutôt rare sous nos latitudes – un passage à Denain et à Paris et un autre à Bruxelles en 2018, mais ça date – Furia écope de la tâche de clore la première journée de festival à une heure déjà avancée. Celle-ci fut peut-être un peu mitigée pour une bonne partie de l'assistance, avec une programmation « occulte » fort éclectique cette année, pour ne pas dire déroutante. La transition entre la heavy techno de la compositrice polonaise Zamilska et ses compatriotes en corpsepaint est pour le moins radicale, même si personnellement j'ai apprécié la découverte.
Kuźniak et sa bande prennent leur temps pour leur balance devant un public intrigué, avant de... bah de foutre le feu à Bourlon, tout simplement. « Na koń! » nous éructe Nihil, tout en maquillage blanc et tablettes de chocolat triomphantes, tandis que les guitares vrombissent dans tous les sens. Furia fera ce soir la part belle à son dernier album, Huta Luna, sorti en 2023 et qui recèle quelques tubes en live. Entre un « Idz! » quasiment black épique où surnage le spoken word, et un « Spanie polskie » plus lancinant, voire gluant, les Polonais jouent à varier les ambiances, comme la bande-son d'une virée hallucinée dans un dédale urbain. Le chanteur, monstrueux et fascinant, se tord et se cabre tout en martyrisant sa guitare, tandis que la base rythmique joue les golems – Sars, à la basse, semble inébranlable.
Dans un set (trop) court mais infiniment dense, Furia démontre que la scène polonaise reste parmi les plus riches et les surprenantes d'Europe en black metal, dè qu'on s'éloigne des sentiers battus par les groupes les plus emblématiques. En attendant il est tard, le groupe vient de nous achever avec « Zwykłe czary wieją », et demain c'est bagarre.
Crédit photo : Maureen Piercy
Destiny Bond
Scène de l'Abreuvoir
Pingouin : Début d'après-midi sur la main stage. Destiny Bond prend la scène pour délivrer un set surprenant d'énergie et de bonne humeur, devant une foule pas encore compacte mais qui déjà répond présent. Fondé en 2021, le groupe du Colorado n'a à son actif qu'un unique album (Be My Vengeance, 2023), mais le quatuor évolue avec assurance. Dans le monde de Destiny Bond le d-beat est la loi, mais Destiny Bond se fout des lois : la recette hardcore du groupe marche super bien, mais les éléments de diversité qui font toute la richesse du groupe sont également parfaitement audibles. On se prend à hocher la tête sur un refrain confinant au pop-punk, ou sur un riff aux forts relents de rock indé.
La présence énervée de la chanteuse, Cloe Madonna, est peut-être la raison principale de la réussite de ce set : envoyant des grands kicks en l'air une mesure sur deux, la chanteuse harangue la foule avec enthousiasme, porte-voix d'un discours d'inclusion et d'amour mutuel qu'il est toujours important de marteler dans des espaces comme un festival. Au final les Américains quittent la scène sous les applaudissements d'un public où forcenés du hardcore comme néophytes partagent un sentiment : on ne s'est pas moqué d'eux, et la prochaine fois qu'on verra passer Destiny Bond ce ne sera probablement pas au zénith, mais plutôt au crépuscule.
Crédit photo : Maureen Piercy
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Merci encore à toute l'équipe de Bourlon, au grand professionnalisme de l'équipe sécurité, à la confiance de Maureen Piercy et Moland Fengkov pour les photos, à tous les amis-es croisés-es, ainsi qu'à l'incroyable stand de nourriture vegan.