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lundi 23 juin 2025

Graspop - J1 : Iron Maiden, Dream Theater, Landmvrks, Paradise Lost...

Graspop Metal Meeting - Dessel

Malice

L'autre belge de la rédac'. Passé par Spirit of Metal et Shoot Me Again.

Parfois, on a besoin de retourner où tout a commencé. Pour la majorité des fans de metal de ma génération en France, c'est probablement à Clisson : le premier grand festival metal, la première sensation de communauté, d'être à sa place. Alors que le Hellfest ouvrait ses portes, je suis cependant retourné voir ma madeleine de Proust à moi : le Graspop Metal Meeting, que tout fan belge a probablement déjà fréquenté. Pour ma part, la première fois était en 2009 : premier festival tout seul avec les copains, et premier festival en camping. Je savais déjà à l'époque que cette musique ferait partie de ma vie pour toujours, et 16 ans plus tard, me revoilà parti pour Dessel.

L'avantage de la Belgique, c'est sa taille : alors qu'un Marseillais, un Alsacien voire même un Parisien imagine probablement mal se taper Clisson pour un jour et revenir, en 2 heures de trajet, me voilà au Graspop, ce qui rend l'option du pass 1 jour viable pour tous les Belges. Comme en 2017 (à l'époque pour Rammstein), j'opte donc pour une journée : celle d'Iron Maiden, que je n'ai, assez incroyablement, encore... jamais vu en concert – alors qu'il s'agit tout simplement de mon groupe favori. C'est parti pour les émotions...

***

Le point bouffe/organisation

Premier constat à mon arrivée : pour un jeudi matin (j'arrive aux alentours de 10h30 aux alentours du festival), la circulation reste étonnamment fluide. Pas de galère excessive pour me garer, un petit quart d'heure de marche pour arriver aux portes du site, aucune (!!!) file pour recevoir mon précieux sésame : aussi simplement que ça, me voilà rentré, avant même que le site principal ait ouvert ses portes. Je peux donc tranquillement découvrir l'immense food court annexe, situé près de la Jupiler Stage (dédiée au punk, hardcore et genres affiliés). Premier choc : ça faisait 8 ans, donc, que je n'étais pas revenu au GMM, et l'amélioration en matière d'options restauration est folle. Tout ce que vous voulez est là : les classiques, évidemment, y compris des plats belges (moules, carbonade, boulettes, frites), mais aussi une belle offre asiatique (le saté indonésien est va-li-dé), divers burgers, des falafels, des desserts – bref : digne d'un vrai festival moderne, ce qui a longtemps été le problème du Graspop. Chapeau. Bon, côté tarifs, c'est aussi digne d'un vrai festival moderne, mais on s'est fait une raison, et ce n'est pas pire qu'ailleurs (comptez 15€ en moyenne pour un plat autre qu'une frite+sauce, ce qui n'est pas tellement plus qu'il y a quelques années, et la qualité a fait un bond de géant).

Bref, après ce point que certains estimeront superflu, mais qui peut je pense intéresser beaucoup de festivaliers potentiels, place à la musique !

Psychonaut
Marquee

Et dire que j'ai failli ne pas aller voir Psychonaut, que j'avais déjà vu au Motocultor 2023, et faire le kéké sous le cagnard devant Municipal Waste à la place. Une réécoute de Violate Consensus Reality la veille du festival m'a empêché de rater ce que je pense avoir été un moment fondateur. On a probablement assisté au début de quelque chose sous la Marquee à 12h ce jeudi. Devant un chapiteau déjà bien rempli, l'étoile montante du post-metal belge a donné un concert juste dantesque. Bien sûr, Psychonaut n'est plus un tout nouveau groupe : World Maker, prévu en octobre, sera déjà leur troisième album. Mais à en juger par l'accueil de stars qui leur est réservé et par la puissance du groupe en live, il sera celui de la consécration. Il fallait entendre la clameur au début de « Violate Consensus Reality », déjà un classique, pour le croire. Le « Pelagic-core » de Psychonaut, teinté de The Ocean et d'un peu de Gojira, ne fait rien d'innovant mais le fait à un niveau stratosphérique, et semble même partir dans une dimension plus groovy et fine sur « Endless Currents », single de l'album à venir. J'hallucine en entendant le public chanter la mélodie du final, « The Fall of Consciousness » : il fallait être là, car la prochaine fois, Psychonaut ne jouera plus aussi tôt, c'est certain. Le sommet les attend. Quelle claque !

(crédit photo : Graspop/ Stijn Verbruggen)

Warkings
North Stage (MS1)

Ayant un peu de temps avant le prochain groupe sur mon planning, j'en profite pour explorer la gigantesque plaine principale, qui compte désormais un espace couvert avec des tables dans sa première moitié pour que les festivaliers puissent se restaurer à l'ombre, une bonne initiative. Et j'en profite aussi pour jeter un oeil sur le concert de Warkings, l'un des récents projets power metal lancés sur Napalm Records et à l'imagerie... discutable. Sous mes yeux ébahis, un viking, un croisé, un guerrier spartiate et un tribun romain masqué montent ainsi sur scène dans une scénographie grandiloquente. Puis, le tribun se met à chanter et je hausse les sourcils : cette voix, je la connais bien. C'est celle de Georg Neuhauser, excellent vocaliste de Serenity – un groupe qui a sorti quelques uns de mes albums de power mélo favoris jusqu'à War of Ages en 2013, avant de subitement perdre l'inspiration.

Et sans surprise, ces Village People du power metal en carton-pâte ne sont pas inspirés non plus. C'est mauvais dès l'entame, et sur le deuxième titre débarque une chanteuse déguisée de manière suggestive. C'est « Morgana Le Fay », parce que faire original est en option, et elle chante encore plus mal qu'elle s'habille : dès son arrivée, le concert devient un supplice. Tant mieux pour ceux qui aiment, et honnêtement, je ne suis pas le dernier client de ce genre de grandguignoleries, mais quand les compos sont aussi pataudes, impossible d'adhérer, malgré la voix toujours splendide et maîtrisée de Neuhauser. Au passage, ce dernier est prof d'histoire, et on aimerait que le ministère autrichien le paie suffisamment pour qu'il n'ait pas besoin de s'embarquer dans ce genre de connerie. J'abandonne quand un gamin monte sur scène pour faire chanter un refrain reprenant l'air de « Bella Ciao » sur fond de « We will fight, fight, fight ». Les labels qui se sont engouffrés dans le sillage de Sabaton et Powerwolf et nous proposent aujourd'hui des Wind Rose et Warkings ont du sang sur les mains.

Landmvrks
South Stage (MS2)

Allez, retour aux choses très, très sérieuses. J'étais encore un petit peu partagé concernant Landmvrks : le metalcore très moderne parsemé de rap et de breakdowns des Marseillais n'est, sur le papier, pas ma tasse de thé. Ça, c'était avant que je me prenne ce que je ne peux décrire que comme une branlée absolue sur la Main Stage du Graspop. Dès l'immense « Creature » tiré du dernier album et qui lance les hostilités, Florent Salfati me souffle. Il mélange rap, growl et chant clair avec une aisance délirante – de loin le meilleur vocaliste que j'aie vu dans le genre – et même s'il n'est pas vraiment un monstre de charisme, l'énergie folle du reste du groupe compense bien. Surtout, Landmvrks joue sans complexes : entre les explosions metalcore (« Death », « Line in the Dust », l'énorme « Sulfur »), ils placent sans hésitation des titres bien plus mélodiques (la ballade « Suffocate ») voire largement rappés : « Visage » et le fameux single du dernier opus, « Blood Red », qui a fait le buzz récemment pour avoir été commenté par Vald comme « du rap de mec qui sait pas rapper » dans sa vidéo avec McFly et Carlito. Le public du Graspop, de son côté, a l'air partagé sur ces passages, mais le show est tel qu'il finit par convaincre tout le monde : occupation parfaite de la scène, clips vidéos en arrière-plan, Landmvrks a donné un concert digne d'une tête d'affiche à la Architects. Retenez ce que je vous dis : à cette allure, c'est là qu'on les retrouvera. J'ai dit allez l'OM, Lucien.

Setlist:

Creature 
Death 
Blistering
A Line in the Dust
Visage
Sulfur
Suffocate
Lost in a Wave
Rainfall
Blood Red 
Self-Made Black Hole

(crédit photo : Graspop/ Rudy De Doncker)
 

***

Magnifique triple (!) clash horaire pour moi dans la foulée : Beast in Black vs Charlotte Wessels vs Death Angel. L'éclectisme a ses défauts – heureusement, le son un peu crade mais aussi le chant terriblement compressé et crispant de Yannis Papadopoulos me font vite fuir Beast in Black. Un groupe pour lequel je ne peux pas cacher mon affection mais qui est quand même objectivement un peu pénible quand les circonstances ne s'y prêtent pas. Drame : au Metal Dome, à l'autre bout du site, le micro de Charlotte Wessels crachote terriblement et gâche son chant cristallin sur le très joli « Crying Room », et je me rabats donc sur Death Angel pour le dernier tiers d'un set très carré. Mike Osegueda est plus en voix que jamais et l'enchaînement « Thrown to the Wolves » - « The Ultra-Violence » met tout le monde d'accord. Valeur sûre.

Soen
Marquee

Concert un peu bizarre que celui des classieux suédois de Soen sous la Marquee : assez clairement, le groupe va être dérangé pendant la majeure partie de son set par des problèmes techniques. Pas forcément décelables par le public (même si la guitare et la voix disparaîtront par moments), qui se demande bien ce qu'une roadie vient faire sur scène toutes les 2 minutes, visiblement pour régler un souci au niveau du retour de Joel Ekelöf. Qu'à cela ne tienne : en grands professionnels, les mecs les plus classes du festival vont enquiller tube sur tube. « Sincere », suivi de « Antagonist » et son fameux « fire up your guns ! » repris par le public, « Deceiver » puis le tube « Unbreakable » : malgré les soucis de son, c'est imparable. Le très Tool-esque « Lascivious » (quel refrain...), annoncé par erreur comme « Memorial » par un Joel visiblement perturbé, est le grand moment du set, mais cet honteusement bel homme qu'est Cody Ford illumine lui aussi la ballade « Lotus » d'un solo impeccable. Après que l'ultime « Violence » ait clos les débats, on a conscience de ne pas avoir assisté au meilleur concert de Soen, mais quand le répertoire se suffit à ce point à lui-même, que faire à part s'incliner ?

Setlist:

Sincere
Antagonist
Deceiver
Unbreakable
Lascivious
Memorial
Lotus
Violence

(crédit photo : Graspop/ Elsie Roymans)

Paradise Lost
Marquee

Bon, j'ai écrit plus haut que les mecs de Soen étaient les plus classes du festival, mais franchement, je ne crierai pas à l'injure si quelqu'un accorde ce titre à Paradise Lost. Sérieusement, quel autre groupe (à part Iron Maiden et Judas Priest) ce week-end peut se targuer de pouvoir construire une setlist à partir d'un tel catalogue ? Bon, pour le coup, Nick Holmes et sa bande ne vont pas faire dans l'original : à quelques exceptions près, c'est la setlist de l'Alcatraz l'été dernier. Ces exceptions, c'est l'excellent « The Enemy » en début de set, et les absences de « As I Die » et « Smalltown Boy ». Pour le reste, c'est la routine, mais quelle routine. « Enchantment », « One Second », le plus récent mais déjà culte « No Hope in Sight » (The Plague Within, 2015), l'immense « Pity the Sadness »... même « Ghosts », issu du dernier album et bizarrement dernier titre de la setlist l'année passée, s'intègre bien mieux quand il est placé un peu plus tôt pour laisser la place à l'inévitable « Say Just Words » final. Holmes est assez en voix, même si pas forcément très impliqué, et le tout transpire bien évidemment l'élégance à la british. Mention peut mieux faire, tout de même.

Setlist : 

Enchantment
The Enemy
One Second
No Hope in Sight
Pity the Sadness
Faith Divides Us - Death Unites Us
The Last Time
Ghosts
Embers Fire
Say Just Words

Dream Theater
South Stage

Ca y est : on arrive au moment où je ne quitte plus les Main stages, histoire d'être très bien placé pour Iron Maiden. Mais force est de constater que même pour un nom aussi établi que Dream Theater, c'est loin d'être invivable aux abords de la scène – et il restera possible de circuler jusqu'au début des têtes d'affiche. Impensable au Wacken il y a 15 ans déjà, probablement au Hellfest aujourd'hui aussi : le Graspop aurait-il décidé de ne plus agrandir sa jauge et d'optimiser son site ? C'est en tout cas plus fluide même que dans mes souvenirs de 2017.

(crédit photo : Graspop / Rudy De Doncker)

Bon, peut-être que c'est aussi parce qu'une partie du public a décidé de rester loin des fausses notes de James LaBrie. Car trêve de faux suspense : si Dream Theater va donner un assez bon concert, ce n'est pas grâce à son chanteur. Ce n'est pas non plus grâce à une setlist assez foutraque – les extraits de Scenes From A Memory cassent le rythme pas mal lancé par « Night Terror », l'enchaînement « Panick Attack » « The Enemy Inside » est soporifique et « Midnight Messiah » est absolument massacré par LaBrie, impassible derrière ses lunettes noires. Le choix osé de « Peruvian Skies » ne fera pas l'unanimité non plus, même si je salue l'idée d'explorer un Falling Into Infinity mal-aimé. Non, c'est bien sûr l'ahurissant spectacle offert par le duo John Petrucci – Jordan Rudess, plutôt même que le retour au final assez discret de Mike Portnoy, qui happera le public. Le solo de Petrucci sur « As I Am » a probablement fait manger son chapeau à plus d'un guitariste amateur. « Pull Me Under » a même droit à une version dantesque pour laquelle même LaBrie se met au diapason de ses génies de collègues : un tout grand moment, qui rattrape un concert mi-figue mi-raisin. Sérieux, un set sans un seul titre d'Awake, et amputé pour l'occasion de « A Rite of Passage » (Dark Clouds & Silver Linings) que j'attendais fort, ça laisse un goût amer...

Setlist:

Night Terror
Act I : Scene II : Strange Déjà-Vu
Act I : Scene III : Fatal Tragedy
Panick Attack
The Enemy Inside
Midnight Messiah
Peruvian Skies
As I Am
Pull Me Under 

Epica
North Stage

C'est placé devant la scène où jouera Iron Maiden que j'assiste donc au concert d'Epica, en diagonale et via écrans géants interposés. Probablement le groupe dont j'ai vu le plus de (morceaux de) concerts sans vraiment le vouloir, car le metal symphonique d'Epica ne m'a jamais passionné mais le groupe est à peu près inévitable en festival. Je dois dire que les extraits du dernier album, notamment « Cross the Divide » qui lance le concert et la superbe « Arcana » (quel refrain!), me plaisent bien. Simone Simons, bien sûr, est probablement la seule personne présente sur le site du Graspop à paraître encore plus belle en 2025 qu'en 2009, et si elle a levé le pied sur le chant opératique, elle assure toujours autant sur les grands classiques « Beyond the Matrix » et surtout « Consign to Oblivion » qui terminent le concert. Ça joue ferme, ça a la banane, ça ne se prend pas de haut, ça communique magnifiquement avec son public : on applaudit, Epica est à sa place.

Iron Maiden
South Stage

Loin de moi l'idée de transformer cet article en journal intime, mais quelle émotion me prend au moment, enfin, d'assister à mon... premier concert d'Iron Maiden. À 33 ans, alors que les Irons sont mon groupe fétiche et qu'ils hantent le Graspop plus souvent que le festivalier moyen. D'une façon ou d'une autre, j'ai toujours... réussi à les rater. Le temps presse car même Bruce Dickinson et Steve Harris ne sont pas éternels, du moins si je tiens à en voir la version sautillante que je souhaiterais garder en mémoire. Alors quoi d'autre que ce Run For Your Lives aux allures de best-of ultime pour mon déflorement ?

(crédit photo : Graspop/ Rudy De Doncker)

Circé vous a relaté en long et en large la date de Stavanger, et je ne reviendrai donc pas nécessairement sur tous les détails. La setlist, vous la connaissez si vous êtes fan de Maiden : je note quand même être l'un des rares vraiment à fond sur les vieilleries rarissimes que sont « Murders in the Rue Morgue » et surtout « Killers », joués à fond de balle. Les premières larmes me montent quand retentit l'intro de « The Number of the Beast » : quel monument, toujours l'un des mes titres favoris d'Iron Maiden, que Bruce Dickinson chante comme à la grande époque. Malheureusement, ce ne sera pas le cas toute la soirée : l'escrimeur le plus célèbre d'Angleterre souffre d'un coup de froid, il l'annonce vite. Sur « The Trooper », c'est déjà perceptible ; au rappel sur le très exigeant « Aces High », il est en galère totale et en rigole presque (« help me out », lance-t-il sur le refrain). Quelques morceaux sont même ce soir un poil ralentis (une version franchement mollassonne de « Iron Maiden », par exemple, me surprend même un peu), et c'est assez logiquement sur ses longues pièces épiques que la Vierge de Fer m'emportera le plus. Ça tombe bien, la setlist en est remplie : « Powerslave » (absolument titanesque), « Rime of the Ancient Mariner » et son pont planant (sur lequel crowdsurfent quelques idiots...) mais aussi son petit film vidéo très bien réalisé en fond, et surtout en ce qui me concerne « Seventh Son of a Seventh Son » me mettent à terre. Mention spéciale à Dave Murray : l'immense majorité des soli passe par ses doigts de fée, et il m'a l'air particulièrement en feu sur cette tournée, bien que moins mobile que le facétieux (mais moins carré) Janick Gers. Un mot sur Simon Dawson : s'il a entamé la tournée, de l'avis général, avec une vibe de « batteur de live », il semble se dérider et interagit déjà bien avec le reste du groupe. Son style est plus brut de décoffrage que celui de McBrain, qui reste bien sûr un batteur d'un tout autre calibre – mais le choix de se retirer lui appartient. On notera tout de même à sa décharge que Dawson doit directement jouer l'une des setlists les plus folles d'Iron Maiden ces 25 dernières années...

Une setlist dont Bruce Dickinson est particulièrement fier : « If you're pissed off... well then piss off, because everyone loves this set », rigole-t-il avec spontanéité en début de set avant de lancer « Phantom of the Opera ». Bon, je fais partie des quelques allumés qui auraient préféré entendre un titre issu de No Prayer for the Dying (le morceau titre, par exemple, ou même « Bring your Daughter to the Slaughter » pour son côté fun) à la place d'un « Run to the Hills » (que je n'aime vraiment pas) ou du très habituel « 2 Minutes to Midnight », mais passons. Non, là où je suis vraiment « pissed off », et ça m'attriste de devoir parler en mal de ce concert mémorable, c'est quand je me rends compte qu'Iron Maiden n'a prévu aucun hommage à Paul Di'Anno. Alors que 5 titres de l'ère Di'Anno sont au programme, et que des images défilent sur les écrans durant les 2 heures du concert, à aucun moment Steve Harris n'a cru bon d'inclure une référence à son ancien chanteur, décédé le 21 octobre dernier. Pas un mot de la part de Bruce Dickinson non plus. Un manque de classe total qui me surprend et me peine.

Bien sûr, cela ne m'a pas empêché, pour la deuxième et la troisième fois du concert, d'avoir les larmes aux yeux sur la superbe version de « Hallowed be thy Name » proposée ce soir, puis quand se termine « Fear of the Dark », hymne ultime que je rêvais d'entendre en live. Un moment de communion que je n'oublierai pas de sitôt, et qui ne me donne qu'une envie : revoir Iron Maiden, ne plus attendre qu'il soit presque trop tard, dès la prochaine tournée. Parce que les vieilleries, c'est génial, mais parmi mes albums préférés du groupe, il y a aussi Brave New World, qui fête ses 25 ans cette année...

Setlist : vous la connaissez...

Powerwolf
North Stage

Difficile de passer après Maiden, et c'est Powerwolf qui s'y colle : j'ai besoin de retomber un peu sur terre et assiste donc de loin à une partie de leur colossal show tout à fait digne d'une tête d'affiche. On ne m'enlèvera pas d'un coin de la tête que le fait qu'un groupe initialement un peu parodique soit devenu headliner cache assez mal un manque de renouvellement en haut des affiches, mais ce n'est pas la « faute » des Allemands. Eux font le job : Karsten Brill (aka Attila Dorn) est un excellent frontman – et a une sacrée voix, il faut le reconnaître – et le spectacle est à la hauteur du nouveau statut de Powerwolf. Mon problème, c'est cette setlist très largement axée sur les trois derniers albums du groupe, que je trouve moins intéressants les uns que les autres, comme si le gimmick s'était tari depuis l'encore très efficace Blessed & Possessed. Cela dit, il y a un sacré mieux sur les titres de Wake Up The Wicked, sorti l'année passée (« Bless'em with the Blade », « 1589 » notamment) par rapport à ceux de Call of the Wild – mais rien de comparable avec le grain de folie de « Sanctified with Dynamite » ou même « Werewolves of Armenia ». Et il faudra m'expliquer la décision de ne pas jouer « Resurrection by Erection », quand même. Bref : je pars avant la fin pour éviter la cohue, convaincu de revoir Powerwolf assez souvent en tête d'affiche du Graspop. Est-ce mérité ? Je vous laisse juges...

Setlist: 

Bless'em with the Blade
Incense & Iron 
Army of the Night
Amen & Attack
Dancing with the Dead
Armata Strigoi
1589
Demons Are a Girl's Best Friend
Stossgebet
Fire & Forgive 
Heretic Hunters
Blood for Blood (Faoladh)
Sanctified with Dynamite
We Drink your Blood
Werewolves of Armenia

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