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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Crown

Crowned in Terror

LabelMetal Blade Records
styleDeath\Thrash'n' Roll
formatAlbum
paysSuède
sortieavril 2002
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

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Vous me commencez à me connaître depuis les nombreuses années que j'écris sur U-zine. Vous connaissez mon goût pour la finesse, la douceur, la subtilité, la nature, la souffrance et les chansons d'une heure et quart. Mais aujourd'hui ,j'ai envie de vous prouver quelque chose. Je veux vous montrer que moi aussi je peux être quelqu'un de violent capable d'apprécier un groupe de Death bête et méchant avec du blast. Oui madame!

Je ne suis pas sans cacher mon idylle avec Vader dont le The Art Of War me fait tacher mon caleçon à chaque écoute mais je ne peux encore moins feindre l'histoire d'amour unilatérale que j'entretiens avec The Crown et ce, depuis toujours. Mes balbutiements dans ma découverte du Metal se sont faits avec entre autre le fabuleux Crowned In Terror de The Crown.

Déjà, vous regardez la pochette. Instinctivement, elle vous attire avec ces têtes de morts dorées qui ont de la gueule. Matez moi ce line up. Les quatre musiciens ne sont pas parmi les plus connus de la scène suédoise et pourtant Dieu sait que The Crown est réputé mais ce chanteur, il ne vous dit rien ? Vraiment ? At The Gates, ça vous parle ? Tomas « Tompa » Lindberg n'était autre que le chanteur de l'ancienne formation précurseur du Death Melodique avec une voix particulière (une personne atteinte du cancer en phase terminal) tout de suite reconnaissable. Après avoir été invité sur un titre de l'album précédent (« Devil Gate Ride » sur Deathrace King), il remplace le temps d'un disque LA voix de The Crown, Johan Lindstrand (aujourd'hui dans One Man Army And The Undead Quartet) qui est, quand même, invité à pousser la chansonnette sur « Death Metal Holocaust » (oui, ça a de la gueule ce genre de titre).

Et bien tout ça, ce n'est pas que du superficiel visant à attirer les fans d'At The Gates déçus par The Haunted et les groupes de Death Mélodique de Goteborg. Ca a du fond. Rien que l'intro « House Of Hades » qui fait office de montée en puissance est une des meilleurs intros que je n'ai jamais écouté. Surtout vu comment elle s'enchaine avec « Crowned In Terror » qui ouvre le bal de quarante deux minutes de violence, d'énergie et de mélodies. Je vais quand même avouer qu'au départ cet album me laisser un peu de marbre. La faute à des morceaux qui se ressemblent un peu tous (à part le mid tempo « World Below » en milieu d'album) et qui ne sont pas là pour accrocher l'auditeur, mais plutôt pour le repousser. Il n'y aucun moment pour souffler entre les morceaux et le cerveau a tendance à décrocher. Pourtant, on y revient sans vraiment savoir pourquoi et un jour on a la révélation :
CET ALBUM EST UNE PEPITE TOUT SIMPLEMENT.

Quand on y a pris goût, Crowned In Terror ne vous lâche plus jusqu'à s'en péter les cordes vocales. Trois points me semblent être fondamentaux sur le pourquoi du comment ce groupe surpasse tous les autres de la scène ?

Le premier étant l'énergie déployée tout du long de cet album qui est assez incroyable. Ce n'est pas du que par l'arrivée de Tompa car à la base le groupe est vraiment réputé pour cela. Il n'y a qu'à écouter son second album Eternal Death pour en juger (« Angels Die » notamment). Johan Lindstrand n'a pas grand chose à envier à Tompa au niveau du débit des paroles. Mais Crowned In Terror dégage une telle puissance, une telle rage sans doute du à une production justement plus puissante et plus propre. L'énergie ne fait pas tout et on en arrive justement au second point, c'est un groove incomparable dans le genre. On dirait vraiment un groupe de Rock à la base qui a découvert le Metal et s'y est mis sur le tard mais tout en gardant ses blousons en cuir et ses Harleys Davidson (Le riff principal de « Satanist » sonne vraiment Rock'n'Roll). Même assis, les rythmes t'obligent à taper du pied ou à les jouer à la bouche tellement ils sont entrainants. Comme si cela ne suffisait pas, The Crown c'est aussi un sens de la mélodie et du solo sans commune mesure. Pas évident d'allier l'énergie et la mélodie. Il est assez facile de chuter après des bons couplets et refrains avec un solo bateau ou justement trop technique mais pas The Crown qui au contraire joue toujours le solo qu'il faut en essayant de ne pas toujours tomber dans le shred facile. Non, The Crown se rapproche de Metallica de ce coté avec ses soli qui ont une vraie structure et racontant toujours une histoire. Écoutez « Death Is The Hunter », régalez vous et gavez vous. Les deux guitaristes aiment aussi, après des parties violentes, coller des mélodies vicieuses qui vous accrochent comme ce n'est pas permis (le refrain d'« Under The Whip » ou encore celui de « Crowned In Terror »). Pour moi, le titre ultime de l'album reste « Drugged Unholy » avec son refrain qui ne vous lâche plus.

Ces trois points ont toujours été essentiels dans la musique du groupe mais n'ont jamais été aussi bien exploité. Le concept est poussé jusqu'au bout du bout et rend l'album moins inégal que le précédent. Les morceaux qui marquent moins les esprits sur cet album comme « World Below » ou « (I Am) Hell » auraient fait de super titres sur Deathrace King qui était pourtant un album d'une grande qualité. Mais pas de bol pour Lindstrand, le meilleur se sera fait sans lui. Ce n'est pas le réenregistrement du cd en 2004 avec sa voix appelé Crowned Unholy qui changera grand chose car il restera bien inférieur à la version avec Tompa.

1. House of Hades (Intro)
2. Crowned in Terror
3. Under the Whip
4. Drugged Unholy
5. World Below
6. The Speed of Darkness
7. Out for Blood
8. (I Am) Hell
9. Death Is the Hunter
10. Satanist
11. Death Metal Holocaust

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