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jeudi 10 mars 2022

Metalearth : entretien avec Vincent Drevillon, fondateur du festival

Vincent Drevillon, fondateur du Metalearth Festival

Pingouin

Death metal et science-fiction : une oreille dans les étoiles, une autre dans les enfers.

Rendez-vous les 8 et 9 avril 2022 pour la première édition du festival Metalearth, espace Léo Ferré à Brest, dans le Finistère. Horns Up est partenaire de ce jeune événement (toutes les infos pour participer au concours à la fin de l’article), qui entend mélanger metal et écologie. En attendant avril, on a passé un petit coup de fil à Vincent Drevillon, le fondateur du Metalearth.

 

Salut Vincent. Aujourd’hui l’association Metalearth, c’est 7 membres. C’est plutôt des écolos ou des metalleux ?

On est à la fois metalleux et écolo. L’écologie c’est une prise de conscience générale et je pense que tout le monde doit, et peut s’engager dans la protection de l’environnement. Moi je ne peux pas changer ma vie complètement, mais je me dis qu’il faut quand même faire des efforts. Et ça, bon c’est ma façon à moi de faire des efforts pour l’écologie. C’est pas une passion, ma passion à moi c’est le metal. Après j’ai une formation d’ingénieur en géophysique, donc j’ai fait de la géologie et j’ai toujours été intéressé par la Terre. Mais la passion première c’est le metal, et notamment le thrash. L’écologie vient par la force des choses. Je pense qu’il faut qu’on se mobilise pour réunir les deux. Et c’est une réunion qui se fait naturellement par le thrash, je pense que c’est un genre où il y a pas mal de revendications.

On pense à Nuclear Assault par exemple.

Exactement. Moi à 95 % j’écoute du thrash, et c’est vrai que c’est un style qui se marie parfaitement avec ceux de l’environnement, parce qu’il y a des thèmes sociétaux, en particulier l’écologie. C’est peut-être pas le plus représenté, mais il y a quand même tout ce qui est sur l’apocalypse nucléaire, c’est vachement d’actualité maintenant. Donc ça c’est au coeur du projet, mais le but, c’était pas de le représenter véritablement à cent pour cent dans le festival. Le thrash aujourd’hui c’est pas le genre le plus dominant. Mais c’est vrai que notre logo il est aussi un peu inspiré de la pochette de Handle With Care. J’adore Nuclear Assault, je les ai vu plusieurs fois, pendant leur tournée d’adieu aussi. Quand j’ai commencé le projet j’écoutais pas mal en boucle certaines chansons, notamment "Critical Mass." D’ailleurs au début je voulais appeler le festival Critical Mass.

Finalement ça s’appelle Metalearth. Ca fait quelques années que c’est dans les tiroirs ce projet quand même.

On l’a créé en 2014, avec mon frère Antoine. A l’époque j’avais commencé à regarder pour pouvoir le monter dans les Yvelines, où j’habite, mais je n’ai pas assez de contacts et de réseau ici. Donc on a localisé le projet à Brest (d’où sont originaires les Drevillon, ndlr). Il faut savoir aussi qu’on a aucune expérience, c’est-à-dire jamais organisé d’événements, de concert. On n’a jamais baigné dans ce milieu-là, on n’a jamais même fait partie d’une association. Donc on gère tout, et on en apprend tous les jours, y compris pour la partie associative.

Vous êtes même pas adhérents de Sea Shepherd et Bretagne Vivante, les partenaires du festival ?

L’association Metalearth n'est pas adhérente à ces associations-là. En tant que personne, je suis adhérent à Greenpeace, mais je ne suis adhérent ni à Sea Shepherd ni à Bretagne Vivante, et les autres membres de l’association je sais pas.

Nous on veut faire un festival pédagogique et caritatif. Le thème on veut l’expliquer avec des animations donc on va faire en fonction des moyens qu’on a parce que cette année on est dans une petite salle, et puis on est pas non plus 50 dans l’association donc on fait en fonction de nos moyens. Le truc le plus important ça va être une exposition, qui est créée exprès pour le festival, faite par les bénévoles de Sea Shepherd et Bretagne Vivante.

Pour expliquer ce que c’est, la pêche accidentelle, puisque c’est le thème du festival cette année ?

Ouais, il y aura différents panneaux, quelles sont les espèces menacées, les chiffres, les mécanismes de la pêche accidentelle. Et puis quelles sont les solutions qu’on peut mettre en place.

Et puis on a le volet caritatif : la finalité si on peut, et on a défini des méthodes pour dégager un peu d’argent, c’est de reverser à ces associations-là un peu d’argent. Idéalement ce serait pour qu’ils l’utilisent pour faire des actions autour de la pêche accidentelle. On sait pas encore combien on va pouvoir leur donner, mais c’est important qu’on le fasse, même si on dégage 200 euros, histoire de montrer que le but du festival c’est à la fois d’être pédagogique, et à la fois être caritatif. Mais pas complètement ! Les groupes ne viennent pas jouer gratuitement. Aujourd’hui on a une démarche écocitoyenne, mais c’était pas le but principal. La démarche elle vient avec et c’est normal, on est obligé de faire attention à ce qu’on fait, donc on a fait quelques actions pour éviter de polluer.

On va quand même finir par parler musique. Il y a 6 groupes à l’affiche du Metalearth, pas forcément des groupes qui sont étiquetés écolo au premier coup d’oeil, comment vous les avez choisi ?

Pas écolo.. oui et non, par exemple Primal Age ils sont vraiment engagés pour la protection animale, tous les membres sont ou végétariens ou végétaliens, donc ils sont sensibles à ça et quand j’avais fait une page Facebook y a plusieurs années, j’avais déjà été contacté par leur manager pour dire qu’ils étaient intéressés vu le concept du festival, donc c’est eux qui sont venus vers nous. Même si le hardcore c’est pas forcément un style qui sera programmé à l’avenir, eux ils sont quand même hardcore/metal, donc ça se mariait bien. Nous on veut quand même un style énergique.

Et puis après les autres groupes, on a été les démarcher nous-mêmes, on s’est fait plaisir, en faisant venir des groupes qu’on avait envie de faire venir. Avec aussi la contrainte d’avoir des groupes locaux parce que comme on fait ça dans une maison de quartier faut faire venir des groupes de Brest, du 29 ou un petit peu alentours. C’est pour ça qu’on a Möhrkvlth, Les Chants de Nihil et Teska qui sont du Finistère.

Quand on les démarche on leur présente le festival et c’est bien si les groupes sont sensibles à ça, mais c’est pas une condition sine qua non. Et puis on s’aperçoit qu’il y a pas mal de gens qui sont végétariens ou quoi, on voit ça quand on demande pour le catering, chez Darkenhöld il y en a trois je crois. Ils aiment bien la nature, vu qu’ils font du black ça va un peu avec, donc on voit que les gens sont sensibles quand même à l’écologie.

Vincent Drevillon est le fondateur du Metalearth. Vous pourrez lui serrer la louche à la première édition de son festival tout neuf, les 8 et 9 avril prochains, espace Léo Ferré à Brest. Et comme on est gentil à Horns Up, on vous fait gagner 1 pass. Pour ça il suffit de participer à notre petit concours, vous avez jusqu’au 20 mars 2022 à minuit !