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Album

30 décembre 2020 - Michael

Amaranthe

Manifest

LabelNuclear Blast Records
stylePop metal
formatAlbum
paysSuède
sortieoctobre 2020
La note de
Michael
1000/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Le simple fait de chroniquer du Amaranthe dans ces pages en 2020 va surement me conduire à la pendaison en place publique. Mais l’heure est grave : la pandémie fait rage et les motifs de satisfaction sont rares en ce moment. Dans ces conditions, hors de question de passer à côté du retour sur le devant de la scène du groupe référence de pop metal. Amaranthe est à la musique ce que les titres putaclic sont au journalisme. Une technique un peu honteuse des protagonistes pour ratisser toujours plus large et capter un auditoire de perdus et de curieux ; de l’autre côté, un plaisir coupable pour beaucoup de monde. Une musique volontairement pop, qui pousse à l’extrême toutes les recettes d’un genre éculé. Et pourtant, ça marche ; pas pour rien que Darkmorue avait qualifié le groupe d’"Aspirateur à respect" dans ces pages il y a quelques années !

Disons-le d’emblée : cet album est magistral. Le groupe, qui avait complétement détruit le game avec Massive Addictive puis Maximalism, avait un peu baissé pavillon pour Helix (bah alors les gros ?). Avec ce Manifest il achève définitivement la concurrence. Il suffit d’une seule écoute complète de ce nouvel opus pour comprendre qu’ils ont mis le bleu de travail et décidé de pousser encore plus loin la putasserie : des rythmiques toujours plus entraînantes (Archangel, Fearless), des refrains dégoulinant de mièvrerie (The Game, Adrenaline), des effets dégueulasses dignes des années 80, des passages où l’on sait déjà que le groupe demandera au public de taper dans ses mains ou de sauter et, surtout, des sons électro bien pétés (Do or Die !).

Parfois, le groupe tente des trucs façon néo-metal (Boom!) ou façon Britney Spears (Crystaline) et c’est toujours aussi génialement naze. A ce stade, on est même plus dans le cliché, on est au-delà. Mais le problème (ou pas) c’est que ça marche ! On est conscient que ce n’est pas folichon ; que c’est fait pour attirer du jeune public ; pour servir d’aimant à pognon. Mais écoutez l’introduction d’Adrenaline, le refrain de Viral ou bien encore la rythmique de Archangel : vous n’entendrez plus que ça dans votre tête pour les 48 prochaines heures. C'est pire que la pub Mercurochrome. Et je ne parle même pas de Fearless. Le Syndrome de Stockholm devrait être renommé Syndrome d’Amaranthe ; ce n’est pas très loin en plus.

La production est hyper bonne, le jeu de guitare et les lignes de batterie sont sans risques mais d’une efficacité extrême. Elise et Nyls s’en donnent par ailleurs à cœur joie, avec des envolées lyriques maîtrisées (Archangel, notamment). Ajoutez à tout cela des guests (Noora Louhimo de BattleBeast, Perttu Kivilaakso d’Apocalyptica, Elias Holmlid de Dragonland, Heidi Shepherd de Butcher Babies, Jeff Loomis d’Arch Enemy et Angela Gossow) et vous obtenez un produit très homogène (sauf peut-être Boom! et Die and Wake Up), bien produit, intense et tout simplement réussi. En bref, Amaranthe est de retour au sommet de son art, pour notre plus grand plaisir. Oui Oui.

Tracklist :
1. Fearless
2. Make It Better
3. Scream My Name
4. Viral
5. Adrenaline
6. Strong
7. The Game
8. Crystalline
9. Archangel
10. Boom!1
11. Wake Up And Die
12. Do Or Die
 

 

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