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samedi 28 novembre 2020

REVUE D'ACTU #24 : Psykup, Carpenter Brut, Deus Mortem, Portrayal of Guilt, etc.

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

En cette fin novembre peu chatoyante, nous vous proposons une nouvelle Revue d'Actu plutôt éclectique, râtissant du Death au Black, du Hardcore à l'Autruche-core, en passant par les sonorités plus accessibles de Carpenter Brut. Et, bonne nouvelle, visiblement 2020 aura une fin puisque des annonces pour 2021 fleurissent déjà. Ouf.

Soothing

S.A.D.E : En anglais "soothing" signifie apaisant, relaxant. Soit tout le contraire de ce que propose ce duo venu de Portland. Tapant dans le Blackened Hardcore tout à fait suffocant, la musique Soothing ressemble plus à un appel à la violence qu'à quoique se soit d'un peu tendre. Le groupe n'a pour l'instant sorti, en cours d'année, qu'une démo (intitulé 2 Songs) et un EP (intitulé 5 Songs, cohérent me diriez-vous), EP d'où sont extraits les deux morceaux proposés juste en dessous (oui, ils sont mis bout-à-bout sur la même vidéo), mais il fait déjà preuve d'un certain savoir dans la production : il y a cette touche lo-fi qui rappelle les grandes oeuvres norvégiennes des 90's tout en proposant une certaine épaisseur qui donne ce côté un peu "bouncy" typiquement Hardcore. Très curieux de voir ce que le groupe pourra donner sur format plus long, tant l'intensité de ses premières sorties est déjà remarquable.
 

 

Portrayal of Guilt


S.A.D.E : Une autre formation américaine frayant dans les terres hostiles du Blackened Hardcore, mais ayant un peu plus d'expérience cette fois-ci, nous donne également de ses nouvelles : Portrayal Of Guilt. Le groupe a annoncé la sortie de son second album pour le 29 janvier prochain, chez Closed Casket Records. Intitulé We Are Always Alone, celui-ci comportera quelques invités : Mack Chami s'est vu appelé en renfort pour produire bruits et sons synthétiques divers, tandis que Chris Taylor (également en charge de l'artwork) et Matt Michel viennent poser leurs voix. Et bien sûr, un premier extrait a été dévoilé : une minute cinquante de pure agression dans la droite ligne de ce que proposait le groupe sur son premier album, où l'on découvre déjà des ajouts bruitistes instillant un peu plus d'inconfort au coeur de tout ça.
 

 

Azarath

Prout : Azarath vient de sortir son septième album Saint Desecration de nouveau chez Agonia Records qui nous en offre le stream officiel. La recette reste la même pour ce Darkened Brutal Death propre à Azarath : ça blast et ça blasphème à mort. Ils ont leur son, ils ont leur touche, digestion et régurgitation d'un pot-pourri de Krisiun, Immolation, Behemoth (avant), avec des épices de Hate Eternal. Cet album est malgré tout plus aéré qu'habituellement, plus mélodique, avec plus de temps morts mais on reconnait toujours bien la patte d'Inferno et les riffs de Bart. Pas trop de surprise donc mais ça fait du bien de retrouver son petit rouleau compresseur irrévérencieux habituel.

Psykup


S.A.D.E : Avec son retour fort réussi en 2017, il n'y avait pas de raison que Psykup en reste là. C'est donc un cinquième album qui a été annoncé tout récemment : Hello Karma !. Il sortira via Les Amis de l'Autruche le 5 février 2021. Le premier extrait (ainsi que la pochette il y a déjà quelques temps) a été dévoilé et il nous parle (nous montre aussi, clip oblige) les petits coups de blues que peut avoir notre bon vieux Lucifer. Rythmiques saccadées, versatilité du chant, production dense et nerveuse, Psykup garde toute son unicité et sa patte sur ce Luficer Is Sleeping. Seul le collage stylistique abscon caractéristique de l'Autruche-core des Toulousains manque (pour l'instant) à l'appel, mais il reste encore beaucoup à entendre, je ne m'inquiète pas trop à ce niveau là.
 

 

Deus Mortem

Matthias : Avec son Emanations of the Black Light, la formation silésienne avait commis un album remarquable, que je classerai encore sans sourciller parmi les sorties les plus savoureuses du millésime 2013 des cépages polonais. A tel point que j'avais acquis un t-shirt blanc du groupe, ce qui est sans nul doute la marque d'un profond respect ! Deus Mortem a par la suite opté pour un style plus direct, plus rapide, plus proche du black metal originel en fait, certes très efficace mais qui m'avait fort surpris lors de la sortie de Kosmocide.

Si l'on en croit le premier aperçu, c'est peu ou prou dans la même veine de charbon que semble vouloir progresser le groupe de Necrosodom pour son nouvel EP de quatre titres, The Fiery Blood, attendu pour le 8 décembre prochain. Si l'intro et les passages mid tempo de ce "Nod" me font immanquablement trouver à ce morceau une parenté avec le Mgla récent, les guitares soutiennent vite l'assaut vocal de Necrosodom avec une cadence de tronçonneuses folles et avides de sang. Efficace, indéniablement. Les sonorités particulières de la langue polonaise – c'est une première chez Deus Mortem – offrant d'ailleurs à cette piste une saveur particulière qui s'approche du goût qu'on accorde habituellement à l'authenticité. Pour la petite histoire, le titre du morceau pourrait bien faire référence à la Terre de Nod, située "à l'est d'Eden" où Caïn prit la fuite après le meurtre primordial. Au vu des références à la mystique hébraïque qui parsèment les titres de Deus Mortem, c'est une piste intéressante à suivre.

 

Carpenter Brut, David Eugene Edwards & Dehn Sora

Circé : Que de beaux noms à l'affiche de cette collaboration ! Et le résultat est aussi grandiose que ce qu'on pouvait imaginer, mais aussi complètement inattendu. Carpenter Brut (est-il encore nécessaire de le présenter aujourd'hui?) plonge à corps perdu dans un panorama sonore plus cinématographique que jamais, quitte à laisser de côté ce qui faisait sa signature synthwave jusqu'ici. Les vocaux de David Eugene Edwards ont plus que jamais une place prédominante, et me font personnellement penser à une sorte de David Bowie goth très accrocheuse. « Fab tool » est grandiose et mystérieux dès le départ, mais évolue vers quelque chose d'écrasant alors que le son se densifie au final de la narration. Narration parfaitement prise en charge par Dehn Sora dont la vidéo sublime parfaitement la musique (ou est-ce l'inverse?), avec des paysages absolument fascinant jouant entre le contraste des couleurs, de la jungle urbaine et du désert, tout en y insérant des visions aussi cauchemardesques qu'intriguantes qui éveillent instantanément l'imagination. Dehn Sora au sommet de son art.

Moonspell

Circé : Quelques années après un dernier album m'ayant personnellement fait ni chaud ni froid, les portuguais de Moonspell seront de retour en 2021 avec un nouvel album dont le premier single vient d'être dévoilé. Exit les orchestrations symphoniques, « The Greater Good » est bien plus simple, épuré, mettant le chant principalement clair de Fernando au centre de l'attention. Ce n'est pas pour autant un retour aux albums plus goth rock du groupe type Exctinct... Ce qui personnellement ne m'aurait pas déplu. Et si ce morceau ne sonne pas mauvais en lui même, il échoue musicalement à vraiment laisser une forte impression. A voir tout de même dans quelle direction le groupe s'est vraiment lancé pour l'album en lui même.