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dimanche 10 novembre 2019

Mayhem + Gaahls Wyrd + Gost @Lyon

CCO - Villeurbanne

S.

Dans le cadre de leur nouvel album Daemon, les Norvégiens de Mayhem ont programmé une tournée européenne d’une vingtaine de dates. Pour les accompagner, on retrouve Gaahls Wyrd et GosT, deux formations qui sont également venues présenter leur dernier opus respectif. En ce jeudi 7 novembre 2019, les trois groupes se produisent en terres lyonnaises, dans l’antre du CCO, annoncé complet ou presque ce soir.

 

Les hostilités sont lancées avec les américains de GosT. Après avoir publié plusieurs albums chez Blood Music, le combo a récemment signé chez Century Media, chez qui ils ont sorti leur nouvel opus “Valediction”. Bien que le groupe ait quelques accointances avec la scène metal extrême (comme le prouve leur présence ce soir), il officie dans un registre synthwave. J’avais à ce titre eu l’occasion de les voir se produire à Lyon au dernier Synthzilla, en compagnie de Perturbator en mars 2016, j’en garde un bon souvenir.
Les aléas de la route font que j'arrive vers la moitié du set de Gost. La formation est composée de deux membres, l'un masqué, le second grimé façon Black Metal.

Dans une quasi obscurité, seulement trahie par quelques flashs stroboscopiques, le duo délivre sa musique électronique, avec une influence metal extrême, que ce soit au niveau des vocaux et de la présence d'une guitare totalement saturée. Par moment, il y a comme un côté aggrotech à leurs morceaux, avec cet aspect sombre et malsain. Toutefois, en assistant à seulement un quart d'heure de leur set, j'éprouve du mal à rentrer dans l'ambiance. Il est 20h, les lumières se rallument déjà, les techniciens s'activent pour la seconde formation de la soirée.

Setlist :
Non communiquée

 

Après avoir effectué plusieurs concerts ces dernières années, en reprenant les titres des anciens groupes de son leader Gaahl (Gorgoroth, Trelldom ou encore God Seed), Gaalhs Wyrd a enfin sorti son premier album en 2019, sous la bannière de Season of Mist. J’avais eu l’occasion de voir les Norvégiens à la dernière édition de feu le Ragnard Rock Festival, une prestation qui ne m’avait pas laissé indifférent, en grande partie grâce à son vocaliste à l’aura hors norme. C’est donc tout naturellement pour eux que je suis là ce soir, afin de découvrir ces nouveaux titres dans leur version live.

Il ne faut que quelques minutes pour que les Norvégiens s'installent. Un immense backdrop est dressé au fond de la scène, avec la projection d'une ombre de bois de cerf, symbole associé au groupe. Dès l'entrée de Gaahl, son aura se répand dans le CCO. Le quintet démarre sur Ghosts invited, composition issue de leur dernier album. A ce titre, sur les neuf morceaux proposés de soir, cinq en sont issus. Parmi eux, l’atypique “Carving the Voices” réussit l'épreuve du live, même si la justesse du chant de Gaahl laisse parfois à désirer.
Les cinquante minutes de prestation défilent à toute allure, le Black Metal des Norvégiens est efficace et envoûtant, le charisme de son leader aidant. Ce dernier fusille d’un regard glacial le public, se déplace avec lenteur et invective l’assistance avec sang froid... C’est captivant.
A la fin du set, le groupe, et en particulier Gaahl, consacre de longues minutes pour serrer la main aux personnes du premier rang. Un geste chaleureux qui s'oppose à la froideur caractéristique de sa prestation. Ce soir, Gaahls Wyrd a fait le job.

Setlist :
Ghosts Invited
Carving a Giant
Aldrande Tre
Ek Erilar
Carving the Voices
Høyt opp i dypet
From the Spear
Alt Liv
Through Past and Past
Exit - Through Carved Stones

 

 

Il y a un an et demi, Mayhem s’était déjà produit ici même, dans le cadre de leur tournée spéciale “De Mysteriis dom Sathanas”, où cet album culte avait été interprété dans son entièreté. L’atmosphère y avait été totalement dantesque, tant l’esprit de 1994 avait hanté les lieux, le temps du set.
Aujourd’hui, les Norvégiens sont de nouveau en terres lyonnaises, pour promouvoir leur nouvel opus “Daemon”, paru chez Century Media. Certains disent qu’il s’agit là d’un successeur de De Mysteriis dom Sathanas... La bonne blague ! Cet album est tout aussi insipide que les précédents. Cela fait 25 ans que Mayhem n’a rien sorti d’intéressant et je reste persuadé que leur existence actuelle repose uniquement sur leur notoriété acquise par le passé. Mais dans ce cas, que fais-je ici, me direz-vous ? Tout simplement car je fais la distinction entre la partie studio et le registre scénique. Evidemment, les anciens titres cultes me feront vibrer, et peut-être que les nouveaux morceaux me surprendront, dans leur interprétation live, qui sait ?

La scène est débarrassée des éléments des précédents groupes pour faire place au décor qui accompagnera le set de Mayhem. L'immense batterie est dévoilée. Elle ressemble davantage à une grande cage qu'à un instrument, il n'en faudra pas moins pour le lion enragé Hellhammer derrière ses fûts. Un backdrop à l'effigie du dernier album est dressé derrière lui, tandis que l'estrade est jonchée de spots.
Pour cette tournée, Mayhem a eu la brillante et originale idée de décomposer son set par périodes de leur discographie. Ainsi, la première moitié du concert est consacrée aux albums récents : Daemon et Grand Declaration of War (oui, même si ce dernier est sorti en 2000, dans la mesure où il est post-D.M.D.S. je le considère comme tel). Vu ce que j’ai écrit en introduction, vous comprendrez que ces titres ne m'intéressent guère, même si j'admets volontiers que le rendu live est tout à fait satisfaisant, à ma grande surprise. Le jeu de scène d'Attila y participe grandement. Masqué et encapuchonné, il délivre à l'assemblée un récital de noirceur, tout possédé qu'il est, interpellant le public avec une croix à l'envers faite d'ossements. Après 7 morceaux et un court interlude, synonyme de franchissement de l'espace temporel, la bande à Necrobutcher bascule sur De Mysteriis dom Sathanas, où 4 titres y sont interprétés. Évidemment, chez moi c'est l'extase, l'odeur et la folie de 1994 imprègnent l'air et les murs du CCO. Pour accentuer l'effet, les musiciens se sont entre-temps vêtus d'habits monastiques et le brouillard sur scène s'est épaissi, à tel point qu’il est difficile de distinguer le visage des individus. Notons une certaine curiosité : dans le setlist placée sur l’estrade, il est mentionné le titre “De Mysteriis dom Sathanas”, qui a finalement été remplacé par “Buried by Time and Dust”.
Une nouvelle pause permet au groupe d'effectuer quelques modifications pour enchaîner sur l'époque Deathcrush / Pure fucking armageddon : de nouveaux backdrops ornent l'arrière de la scène, tandis qu'Attila a quitté son habit et son masque pour montrer la partie la plus crue de sa personnalité et d’exposer un look typé metal des années 90’. Ces derniers titres, exhumés des tréfonds de leur carrière et enchaînés sans temps mort, concluent le show de Mayhem dans la plus grande des violences.

J'ai beau avoir été intransigeant sur ce qu'est devenu Mayhem au niveau production, il n'en demeure pas moins que le quintet a fait une véritable démonstration ce soir. Quelle prestation !

Setlist :
Falsified and Hated
To Daimonion
Malum
Bad Blood
Symbols of Bloodswords
A Bloodsword and a Colder Sun, Part II
Invoke the Oath
Freezing Moon
Pagan Fears
Life Eternal
Buried by time and Dust
Interlude (Silvester Anfang)
Deathcrush
Chainsaw Gutsfuck
Ancient Skin
Carnage
Pure Fucking Armageddon

 

Merci à tous les acteurs de cet événément !

 

Revivez une partie de la soirée avec 7 vidéos :

Photos